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Critiques de Pramoedya Ananta Toer (110)
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Gadis Pantai : La fille du rivage

La fille du rivage de Pramoedya Ananta Toer, parle d'une jeune fille mineure qui est « mariée » à un homme bien plus âgé qu'elle, et qui a eu déjà plusieurs concubines et plusieurs enfants.



Gadis Pantai, c'est son nom, âgée de 14 ans et venant d'un pauvre village de pêcheur, se retrouve donc du jour au lendemain prisonnière dans une maison riche de la ville, « mariée » à un homme qu'elle ne connaît pas et prisonnière d'une cage dorée où elle n'a plus qu'à subir sa situation.

Victime d'un con aux apparences bien noble, bien religieuse, bien propre, qui fait d'elle son esclave, sa chose, son rien… autant dire que sa vie n'est pas drôle et ne respire pas la joie de vivre. Mais comme elle n'a pas l'air de se plaindre, puisqu'elle tombe amoureuse de son bourreau, en tant que lecteur tu finis par vite passer sur cette situation immonde pour finalement péter un plomb devant la soumission de Gadis Pantai qui accepte son rôle de serpillière sans broncher.

Ok, l'époque ne s'y prête pas vraiment et le pays non plus probablement, mais putain ! les dialogues et certaines scènes donnent juste envie d'aller s'asseoir dans les orties parce que… parce que tu te sens obligée de trouver plus con que le livre pour te calmer.

Et oui ! Et c'est là le hic ! Car à part sur la fin - les dix dernières pages à peu près - ce livre ne parle pas du tout d'une fille luttant pour rester libre comme l'indique la quatrième couverture. (Ce que je recherchais, hélas.) En effet, vu qu'elle subit la situation de bout en bout sans trop broncher, voire pas du tout, je dois avouer que du coup j'ai lu ce livre déçue et énervée, cherchant ce chant de liberté promis, qui se limite ici au souvenir du chant de la mer… (On ne va pas se mentir, y a mieux comme liberté.)



Oui, bon d'accord, ce livre cherche avant tout à mettre en avant ces histoires de vies volées des plus faibles par les plus forts et/ou les plus riches, ces vies parfois volées dans l'espoir d'une vie meilleure, mais c'était nécessaire de nous servir ce concept sans un minimum de révolte intérieure ? Avec une héroïne naïve et faible ? Et c'était nécessaire de devoir attendre la fin du roman pour voir une révolte de notre pitoyable héroïne ?, qui franchement aurait gagné à être moins pathétique pour le coup. D'accord elle est triste, mais quand même, un minimum de force n'aurait pas été mauvais, car là je l'ai trouvé pitoyable et sans caractère. Honnêtement, c'était vraiment un discours et des idées dignes d'une personne faible, qui en fin de compte va partir se cacher loin de son village pour ne pas subir le regard des autres...

Bref ! Ce livre ne raconte pas l'histoire d'une fille qui lutte pour rester libre jusqu'au bout.



Outre cela, et même si je suis contente d'avoir découvert un auteur indonésien, j'avoue que je n'ai pas été fan de l'écriture. C'est très simple, banal, rien de bien recherché. En résumé, un livre, vite lu, vite oublié. Pas extraordinaire.



Merci à Babelio et Folio.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Pramoedya Ananta Toer (1925-2006) est né sur l’île de Java. Après avoir été emprisonné par le gouvernement colonial hollandais de 1947 à 1949, il est envoyé en 1965, sous la dictature de Suharto, au bagne de Buru, dont il sort en 1979 sous la pression internationale. Grand humaniste, fidèle à ses idéaux jusqu’à la fin de sa vie en 2006, il est surveillé et systématiquement censuré. Son œuvre est immense avec plus de cinquante romans, nouvelles et essais, traduits dans près de quarante langues. La Fille du Rivage, datant de 1962, traduit chez nous en 2004, vient d’être réédité en poche. Pour la petite histoire, ce roman qui s’étale sur plusieurs années, est inspiré de la vie de la grand-mère de l’écrivain.

A Java au début du XIXème siècle, colonie hollandaise. L’héroïne n’est jamais nommée, sauf par son surnom, Gadis Pantai (« La fille du rivage » en indonésien). Quatorze ans et fille d’un modeste pêcheur a été demandée en mariage par un riche chef de la région (un Bendoro). « Demandée » est une façon de parler car elle n’a pas vraiment le choix. Passer de son petit village où le minimum vital vous fait passer pour un rupin, au palais du Bendoro relève du changement de dimension. Une ascension sociale qui débute comme un conte de fée. Qui débute seulement…

La jeune fille va devoir s’acclimater à son nouvel environnement où elle doit tout apprendre. Le protocole, les prières (Coran) ou s’habituer à avoir une servante. Une vieille femme qui lui sera d’un grand secours tant qu’elle sera à ses côtés, une bonne âme qui comprend le désarroi de l’enfant et vient du même milieu social qu’elle. Il faut reconnaitre qu’en ce début de roman, le Bendoro n’est pas un méchant homme. Souvent absent pour ses affaires, il offre des cadeaux à son épouse et ne la rudoie pas. Au point qu’après cette période d’apprentissage, Gadis Pantai en vient à s’attacher à lui, presque jalouse quand il part plusieurs jours pour ses missions. Mais toujours, ses parents lui manquent, tout comme son village où la vie est si différente et si simple.

Jusque là on pourrait dire que tout se passe relativement bien pour la jeune fille mais bien entendu elle va devoir déchanter et je vous laisse le découvrir en vous cachant un évènement très important. Le final est particulièrement déchirant autant pour Gadis Pantai que pour le lecteur ; la tradition locale associée au pouvoir des nobles sur les pauvres va laminer notre pauvre héroïne qui va se retrouver seule au monde : éjectée du palais car répudiée par son maître (elle n’était qu’une épouse de pacotille, un noble ne pouvant réellement se marier avec une femme de condition inférieure) et elle-même abandonnant sa famille pour ne pas rentrer humiliée au village.

Finalement, La Fille du Rivage n’aura jamais vécu. Par la faute involontaire de ses parents qui espéraient par ce mariage la sortir de sa condition de pauvre, par la faute des traditions du pays avec ces mariages arrangés où une enfant peut être « vendue » et servir d’épouse temporaire à un homme riche et puissant.

C’est bien écrit, agréable à lire, et même si ce n’est pas le type de romans que je préfère, il est plutôt réussi. Seule vraie critique ou remarque : la longue séquence du retour au village avec les pirates et le mariage entre un local et une jeune femme accompagnant Gadis Pantai m’a semblé assez farfelue !? Mais vous me connaissez, il faut toujours que je relève un truc négatif…



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Gadis Pantai : La fille du rivage

Un roman fort et cruel qui renverse les codes du conte : la fille de pêcheurs devient princesse, mais pour le pire. Isolée, enfermée dans une cage dorée, peinant à entrer dans le nouveau rôle qu'on lui assigne, elle souffre, se languit des siens. Une quête de liberté qui aboutira dans la douleur. Un hommage de l'auteur à sa grand-mère, une critique sociale et une allégorie de l'Indonésie coloniale.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Gadis Pantai, la fille du rivage, est l'histoire d'une jeune fille à peine pubère qui se retrouve arrachée du jour au lendemain de sa vie auprès des siens dans un petit village de pêcheurs pour devenir la concubine d'un riche homme dans une maison cossue de la ville. Une poupée, une femme objet qui doit juste vivre pour être au service de son époux et surtout assouvir tous ses désirs.



Avec ce roman, Pramoedya Ananta Toer rend un hommage à sa grand-mère. Les concubines étaient une pratique au temps des Indes Néerlandaises - ceux qui se prenaient des concubines étaient des fonctionnaires Hollandais. Un sujet souvent repris par Pramoedya Ananta Toer dans ses romans. Certes l'écriture est simple, comparée à sa trilogie du Buru Quartet et sa lecture très rapide. Pourtant, le lecteur ne peut qu'être touché par le destin tragique de Gadis Pantai.


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Gadis Pantai : La fille du rivage

Je vous avoue que j’ai déjà été assez surprise que ce roman ait tout d’abord été publié dans son pays d’origine en 1962, mais le récit étant comme un conte, j’ai trouvé que cela donnait un côté intemporel à l’histoire.



Le roman se lit très rapidement et on a très vite l’impression de rentrer dans une histoire hors du temps comme un conte ou une histoire de village racontée autour du feu. Cette impression est renforcée par le fait que le personnage principal n’a pas de nom mais est appelé Gadis Pantai ce qui veut dire la fille du rivage. Alors qu’elle est mariée à un riche noble, la jeune fille est arrachée à sa famille et doit s’adapter à sa nouvelle vie. On découvre avec elle son quotidien et on suit son point de vue. Elle se retrouve un peu dans une prison dorée bien qu’on ne lui ait jamais interdit de sortir.



J’ai été un peu déroutée par la forme du récit qui passe pourtant très bien. Il y a cependant des épisodes qui m’ont laissés assez perplexe ne savant pas si je devais prendre les mots comme une métaphore ou si cela se voulait être de vrais événements.



J’ai aimé découvre une partie de la culture indonésienne et notamment on entraperçoit l’influence des hollandais et l’organisation très particulière de la noblesse. J’aurais bien aimé en savoir plus mais ce récit simple ne rentre pas dans les détails. On est loin d’un roman historique.



Bien que l’on se doute assez vite de là où nous entraîne le récit, j’ai aimé suivre cette histoire et m’attacher à cette jeune fille qui se pose beaucoup de questions et qui ne sait pas dans quoi elle est tombée. La fin reste assez ouverte d’où le côté conte qui est renforcé sans qu’il y ait pour autant une morale.
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Jentayu: Numéro 9 - Exil

L’exil : on ne pouvait trouver sujet plus représentatif des thèmes qui parcourent notre époque, et la littérature - exil physique de réfugiés qui affluent et refluent de tous côtés, mais aussi bien exil intérieur d’une multitude de gens qui ont du mal à s’intégrer et à être en phase avec leur temps. Il est frappant de voir que tous les auteurs représentés dans ce numéro neuf de Jentayu ont eux-mêmes vécu l’exil, voire le vivent encore : on a l’impression d’une planète peuplée d’exilés...
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Le fugitif

Une fois n'est pas coutume, voici un roman indonésien écrit en 1947 par Pramoedya Ananta Toer.



L'histoire prend place deux ans plus tôt dans les dernières heures de l'occupation japonaise du pays, le héros, Le Fugitif qui donne son titre au roman est un dissident qui, sous les aspects d'un mendiant, se cache de l'armée japonaise après une tentative de révolte contre l'occupant qui s'est soldée par un échec. N'en doutons pas, le fugitif est un roman doté de grandes ambitions et aborde les grands thèmes littéraires : Engagement, famille, amour, sacrifice, trahison… Les personnages liés entre eux se croisent et se recroisent au fur et à mesure que l’intrigue avance.





Le roman est partiellement autobiographique et Pramoedya Ananta Toer le rédige peu après l’occupation japonaise alors qu’il est lui-même incarcéré dans une prison de Jakarta par le pouvoir néerlandais du fait de ses engagements en faveur de l’indépendance.





La toile de fond historique est intéressante et rarement abordé (à tout le moins aux yeux du lecteur occidental que je suis).

Du coté de la narration, si nous parlons bien d’un roman, on retrouve quelque chose de très théâtral dans les dialogues qui constituent, de fait, la large majorité du roman ou dans le découpage des différentes « scènes ». Cela ne va pas sans créer un une certaine dissonance pour le lecteur : alors qu’on s’attend à des dialogues vraisemblables, on assiste à des dialogues surréalistes dès les premiers chapitres où sans raison convaincante certains personnages répètent quatre ou cinq fois les mêmes questions ou des répliques similaires. Ces invraisemblances qui ne détonneraient peut-être pas dans une tragédie m’ont au moins pour un temps fait sortir du roman. De même, les entrecroisements continuels entre les personnages et l’accumulation de coïncidences inouïes du début à la fin du roman ennuieront le lecteur à la recherche d’un roman historique, ce que ce livre n’est manifestement pas. Enfin, concernant les personnages eux-mêmes, il ne faut guère s’attendre à autre chose qu’à des allégories, des symboles et il est dès lors difficile d’éprouver une quelconque empathie pour eux.





Pièce de théâtre sans l’être, roman allégorique, difficile de classer exactement ce livre. Le fugitif rappellera sans doute au lecteur français des pièces comme Les Justes d’Albert Camus ou Les mains sales de Sartre que ce soit au niveau des thèmes, de la toile de fond ou du découpage. J’ai débuté ce livre comme s’il s’agissait d’un roman historique et en suis ressorti avec des sentiments mitigés, il conviendra sans doute de le lire comme on lirait Œdipe Roi ou Antigone.

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Le fugitif

Roman magnifique. Des sentiments forts où se déchaînent les passions : amour, trahison et amitié.







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Le fugitif

On entend souvent cette question : est-ce que les livres changent la vie ?



Voire, excusez moi du peu, est-ce que les livres changent le monde ?



Et les écrivains du dimanche de répondre, sur des sofas confortables, à une heure de grande écoute, à un animateur fier de ses questions, “oh oui, bien sûr”. Eh bien, non. N'en déplaise, “les livres” dans leur immense majorité ne changent pas le monde, ne bouleversent pas nos vies matérielles.



Certains textes ont eu une influence déterminante, c'est vrai, mais ne sur-investissons pas la littérature, ne lui attribuons pas d'effets magiques, elle demeure un divertissement, quelque chose de “privé, de précieux, d'indispensable à quelques uns” pour reprendre le mot de Louis Calaferte.



Par contre, et avant tout, si la littérature change la vie de quelqu'un c'est bien celle de son auteur : prenez Pramoedya Ananta Toer, dit “Pram”, écrivain indonésien, disparu au début des années 2000, qui est, à cet égard, emblématique.



Le Fugitif, son premier roman est écrit alors que le jeune écrivain est en détention. C'est dans la ville de Blora, sur l'île de Java, dont il est originaire, que Pram plante le décor de son roman. 4 chapitres. Un entonnoir. Inexorable. Il faut souligner en premier lieu la grande maturité littéraire de l'écrivain de 24 ans, mais aussi son goût immodéré pour l'indépendance, la liberté, sans amertume, sans humiliation, et son attention à tout ce qu'il peut y avoir d'irrationnel, à coté des causes et des idées, comme la haine, la peur, l'amour, la lâcheté, les actes manqués…



La violence, l'atmosphère, la laideur, notamment des mendiants, est crument exposée, mais également la moiteur de la nuit, la beauté des étoiles. Depuis sa cellule, Pram s'efforce de tout faire tenir, la grande et la petite Histoire, dans ce court roman.



Hardo est un résistant à l'occupant nippon, à la toute fin de la Seconde Guerre Mondiale. La redoutable police japonaise, la Kempeitei est à ses trousses. Durant 48 heures, il chemine, se cache, espère, et dialogue. L'écrivain aime parfois à se répéter, ce qui peut être troublant, pour restituer des dialogues qui parfois ne vont nul part, où chacun campe sur ses positions, mais où au milieu de l'insignifiance, vient se cacher un petit détail, qui fait que l'on sent d'instinct que l'interlocuteur est un allié ou un bien un traître.



"Nous donnons une part de notre vie aux sentiments, une autre à la sagesse, une autre encore à la bêtise ! Et après tout cela, notre vie... après tout cela nous l'abandonnons à la mort. Et tout le monde fait comme ça."



Un livre sur la puissance de la volonté, la force de la détermination, prophétique d'un jeune auteur qui endurera, sa vie durant, censure, traque et détention sans jamais renier ses écrits et ses prises de positions.



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Le fugitif

'Le fugitif' attendait depuis longtemps dans ma bibliothèque personnelle. Une fois la décision prise, je ne l'ai plus laissé partir.



Ce roman a été écrit en 1947 alors que l'auteur était dans un camp de travail forcé néerlandais.

L'histoire ne le dit pas, mais connaissant la biographie de Pramoedya Ananta Toer, je dirais qu'il s'est inspiré en partie de son propre vécu.

L'auteur met en scène l'Indonésie de la seconde guerre mondiale sous l'occupation japonaise.

Hardo ,le fugitif se cache de ses poursuivants après sa tentative ratée de révolte. Déguisé en mendiant il retourne dans sa ville natale de Java pour s'informer sur sa famille. Les nouvelles ne sont pas bonnes : sa mère est morte, son père tente d'oublier son chagrin en jouant compulsivement, sa fiancée est partie.

Il y aura des rencontres, il y aura des discussions, mais aussi des trahisons… Mais qui est le vrai coupable?

Un roman sur l'amitié, la trahison et l'amour qui émeut et qui fait vibrer le coeur du lecteur.

Construit comme une pièce de théâtre, porté par une prose lyrique et poétique, cette oeuvre démontre encore une fois le talent d'un des meilleurs écrivains en Indonésie.

La suite du Buru Quartet sortira bientôt, je ne manquerai pas le rendez-vous.

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