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Critiques de Pramoedya Ananta Toer (110)
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

"Le mondes des hommes" de Pramoedya Ananta Toer ( 528p)

Ed. Zulma

Bonjour les fous de lectures....

Voici un auteur indonésien

Voici un auteur encensé par les critiques littéraires et les lecteurs

Voici le premier tome d'une tétralogie ( à laquelle se rajoute un 4° volume !!!!!!!!)

Voici ce qu'on dit de l'auteur:

"Pramoedya Ananta Toer, dit Pram (1925-2006) est l’écrivain majeur de l’Indonésie dont la renommée est trop confidentielle en France. Il a subi une persécution en raison de son engagement par les autorités coloniales néerlandaises et ensuite lorsque Sukarno et Suharto furent au pouvoir. Il a été emprisonné près de dix-sept années. Et l’on a souvent parlé de lui comme un nobélisable, tant son œuvre monumentale atteint une forme d’universalité."

Voici un livre qui m'a profondément ennuyée

"Le Monde des hommes" se présente comme une histoire que Pram racontait à ses compagnons de captivité sur l’île de Buru.

Le récit est dont en grande parie autobiographique.

Minke, est un jeune indigène Javanais né en 1880, qui a la chance d'être éduqué sur les bancs de l'école coloniale hollandaise.

Il croise le destin d’Ontosoroh, la concubine d’un riche colon hollandais. Tous deux sont javanais, idéalistes et ambitieux, tous deux rêvent d’une liberté enfin conquise contre un régime de haine et de discrimination, celui des Indes néerlandaises.

De nombreux thèmes sont abordés dans ce premier tome: le racisme, la condition des femmes, la colonisation, la culture.

J'ai trouvé ce livre lassant et n'ai ressenti aucune empathie vis-à-vis des principaux personnages. ( ça c'est dit)

Dommage car les thèmes abordés étaient intéressant. Mais les nombreuses réflexions sur la politique coloniale et les états d'âme de l'auteur via son personnage principal ont eu raison de moi qui n'ai pas fait sciences Po !

C'est long, c'est lent, indécis, mièvre par moment... et pour moi dissuasif de poursuivre l'aventure.

Par contre je tenterai un autre auteur indonésien .. rien que pour voir !
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Les éditions Zulma se sont lancées dans une très belle entreprise éditoriale en éditant pour la première fois intégralement et surtout traduit depuis l'indonésien le Buru quartet de Praomedya Ananta Toer. Cet écrivain est le plus connu de son pays et un des plus grands auteurs du siècle dernier. La tétralogie fut d'abord un récit oral que Pram racontait à ses co-détenus du bagne sur l'île de Buru, où il fut emprisonné de 1965 à 1979, sous la dictature de Suharto.



En lisant ce roman, on découvre un pays, son histoire coloniale mais avant tout, on suit des personnages fascinants. Minke, le narrateur est un jeune étudiant indigène brillant de Surabaya issu de la noblesse qui va devenir un journaliste reconnu. Sa rencontre avec la Nyai Ontosoroh ainsi que la famille de cette dernière, notamment sa fille, Annelies dont il tombe éperdument amoureux va être déterminante dans son parcours. Parmi les autres personnages, il y a également le tenancier d'un bordel, Ah Tjong, Darsam, le serviteur de la famille Ontosoroh, Jean Marais, peintre français, Magda Peters, professeure de littérature de Minke à l'école HBS et bien d'autres. Le personnage de la Nyai est absolument fascinant car on découvre ce qu'était une concubine à l'époque des Indes Néerlandaises, d'autant plus que cette dernière n'est pas n'importe quelle concubine, c'est un personnage extrêmement fort et l'une des figures centrales du roman. Elle va prendre Minke sous son aile car elle a des convictions très fortes.



Ce roman nous fait réfléchir sur la condition féminine mais c'est également un roman politique qui nous montre comment il est difficile quand on est pas Européen de se faire respecter, comment la justice fonctionne à l'époque pour les indigènes, comment ils sont considérés dans la société.



Il faut saluer le travail de la traductrice, Dominique Vitalyos, qui a déjà collaboré avec les éditions Zulma (traductrice du malalayam notamment) et qui retraduisait ce premier tome depuis l'indonésien qui était paru traduit depuis l'anglais en 2001 aux éditions Rivages. Il est bien précisé que ce premier tome est traduit "d'après la traduction initiale de Michèle Albaret-Maatsch.



J'ai acheté lors de sa sortie au printemps 2017 le deuxième volume, Enfant de toutes les nations. Le troisième tome est normalement annoncé pour le printemps 2018 d'après des sites de libraires. Je me replongerai avec grand plaisir dans la suite de cette fresque romanesque car je n'ai pas encore lu Enfant de toutes les nations.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

"Mais  il y a une autre forme de colonisation, c'est celle qui s'adapte aux  peuples qui ont, ou bien un excédent de capitaux, ou bien un excédent de  produits. Les colonies sont pour les pays riches un placement de  capitaux des plus avantageux. Dans la crise que traversent toutes les  industries européennes, la fondation d'une colonie, c'est la création  d'un débouché. " Ainsi s'exprimait notre grand Jules Ferry, devant les députés le 28 juillet 1885 .

Oui, la colonisation était un moyen de se développer et de s'enrichir, en France comme aux Pays-Bas.

Pramoedya Ananta Toer, Pram nous raconte une autre histoire, une histoire ayant pour cadre l'une de ces iles des Indes Hollandaises.

Minke, rencontre Annelies Mellema et sa mère Ontosoroh. Toutes deux apprécient le jeune homme, "un indigène qui a reçu une éducation européenne".

Ontosoroh est "la nyai", la concubine de Hermann Mellema et donc sa propriété. Mellema est un riche colon hollandais. Ontosoroh est la concubine originaire de l'île, c'est elle qui dirige le domaine quand  le maître est absent. Elle est la mère d'Annelies, la fille qu'elle eut avec lui.

Bien qu'il soit indigène, Minke est étudiant dans une école renommée réservée aux Blancs venus des Pays-Bas et également accessible aux métis.

Hiérachie des couleurs de peau, hiérarchie des valeurs. On distingue : Les "pur blancs", les métis, les indigènes...une hiérarchie de valeurs à respecter en toutes occasions

Minke est son surnom, un surnom qui lui fut donné parce qu'un professeur, un "pur blanc", l'avait appelé Monkey!

Tous rampent plus ou moins selon leur couleur de peau devant ces colons et rares sont les indigènes instruits. Les relations entre colons, indigènes et métis sont à la fois codifiées et complexes. Le colon des Indes Néerlandaises a besoin d'une classe intermédiaire, celle des métis,  pour diriger les indigènes au bas de l'échelle. Ceux-ci doivent adopter "la démarche servile qu’imposaient les maîtres indigènes à leurs serviteurs, assortie de courbettes incessantes pour réaffirmer leur insignifiance". Une violence insidieuse inscrite dans les relations humaines

Cette hiérarchie des classes ne permet pas, ou alors c'est exceptionnel, l'assimilation des indigènes. Jamais le maître ne s'adressera directement à un indigène travaillant sur son domaine.

La phrase terrible prononcée par Jules Ferry, homme politique connu et reconnu pour avoir promu l'école publique laïque, gratuite et obligatoire, homme politique dont on ne peut ignorer les sentiments républicains, prend tout son sens avec cette lecture.

Qu'importent la langue, et le pays colonisateur. Le colonisateur est là pour faire fortune ! Cela fait partie de la normalité de l'époque !

"Les rôles changent d’une génération à l’autre, d’une nation à l’autre. Des hommes de couleur, les Mongols par exemple, ont commencé par conquérir des hommes à peau blanche. Maintenant, ce sont les hommes blancs qui conquièrent les hommes de couleur."

Ces colons n'étaient pas d'origine française, mais leurs motivations restaient identiques à celle de tous les colons. Cette colonisation était dans la nature des choses et ne choquait, alors, que de rares consciences.

Pramoedya Ananta Toer, Pram fut emprisonné de 1947 à 1949 sur l'île de Buru. Là pour distraire ses compagnons, il racontait des histoires, qu'il écrivit une fois libéré...des histoires dont Minke, jeune journaliste, en est le personnage principal.

Pram, opposant politique fut encore emprisonné jusqu'en 1979, et resta soumis à un contrôle judiciaire jusqu'en 1992.

Tous ses lives ne sont pas traduits en Français.

J'avais été séduit par "Une empreinte sur la terre", j'avais alors fait la connaissance de Minke.Ce livre fait partie d'un cycle "Buru Quartet" comprenant, dans l'ordre

- Le Monde des hommes

- Enfant de toutes les nations

- Une empreinte sur la terre

- La Maison de verre
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Il s’agit du premier volume d’une suite romanesque qui en compte quatre. Nous sommes à a fin du XIXe siècle, aux « Indes » néerlandaises, c’est à dire en Indonésie. Un jeune homme, Minke, suit les cours d’une prestigieuse école. Il est une anomalie, car il est « indigène » même pas métis, et brillant élève. Il se passionne par le savoir dispensé par l’école, et tout particulièrement par les cours de littérature de Magda Peters. Il commence à écrire et à faire publier certains de ses textes.



Par un camarade de l’école, Minke va faire la connaissance de la famille Mellema. Il est stupéfait de voir que la famille est dirigée de fait par une Nyai, concubine d’un européen, qui n’a guère de considération parmi les siens. Le couple a deux enfants, Minke et Annelies, la jeune fille, tombent immédiatement amoureux. En revanche Minke suscite l’hostilité de Robert, le fils, qui le méprise en tant qu’indigène. Il s’installe dans la belle demeure familiale, ce qui va très vite devenir objet de scandale.



Minke prend de plus en plus conscience de la violence coloniale, la mort tragique de Herman Mellema, le père de famille européen va faire peser une grande menace sur tout le monde. Le fils de l’épouse légitime et hollandaise de Herman, réclame non seulement l’héritage, mais il veut aussi devenir le tuteur officiel d’ Annelies et l’arracher aux siens, et ne reconnaît pas son mariage avec Minke.



Un récit très romanesque, avec beaucoup de choses qui se passent, beaucoup de personnages pittoresques ou forts. Le style est simple, mais d’une grande efficacité narrative. Mais la structure romanesque est un peu étrange, parfois maladroite, parfois un peu répétitive, il y a plein de choses qui restent en suspens (pourquoi Minke n’a pas de nom de famille), et il y a quelque chose d’un peu systématique, qui manque de finesse.



Mais une bonne lecture quand même, l’auteur veut visiblement provoquer une secousse, une empathie avec ses personnages, en jouant pas mal sur les émotions. Par moment un peu trop à mon goûts, mais c’est quand même intéressant.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Surabaya, fin du XIX siècle. Quand Minke fait la connaissance d'Annelies, il ne sait pas encore que les soucis ne font que commencer. Brillant étudiant dans une école réputée des Indes Néerlandaises, ce jeune indigène fait aussi le métier de journaliste. Grâce à l'attirance qui s'exerce entre lui et la belle métisse, Annelies, il s'approche un peu plus de sa famille.

C'est de cette manière que Minke fera la connaissance de nyai Onstosoroh, la mère d'Annelies. C'est une indigène qui a été donnée de force à un blanc très riche. Malgré que sa position sociale est celle d'une concubine, elle gère tout, en femme cultivée et courageuse.

Minke s'installe dans cette maison, mais tout cela n'est pas bien vu par les gens jaloux qui préfèrent juger avant de connaître quelqu'un. Et la couleur de peau n'arrange rien…

Quelle belle écriture toute en douceur ! J'ai beaucoup aimé ce premier tome de la tétralogie.

Impatiente de commencer la suite.



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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Le premier volet d'une tétralogie passionnante sur l'Indonésie du XIXe siècle. Entre roman d'apprentissage et quête identitaire.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Je sors désarçonnée de ma lecture.

Je ne connaissais rien ou presque de l’histoire de l’île de Java, je me suis donc lancée dans ce roman-fleuve indonésien, sans filet.

Et ç’a été une véritable claque.

On y suit l’histoire de Minke, jeune Javanais éduqué à l’européenne en 1899, qui s’imprègne, par l’intermédiaire de ses professeurs et de colons, des pensées modernes venues d’Europe. Pourtant, au travers de son travail ou encore de ses rencontres il va réfléchir, à la place des Javanais et des métis dans cette société coloniale.

Il n’a pas forcément été simple pour moi d’appréhender certaines pratiques et réflexions de la société javanaise, tout simplement parce que je n’en avais pas les codes. Mais à travers Minke, tiraillé entre la culture européenne et ses racines, les us et coutumes des Javanais ou encore le contexte historique se révèlent.

Je n’ai pas pu m’empêcher d’être sidérée par certaines situations ou encore certains dialogues, et pourtant j’ai quelques connaissances de l’histoire de la colonisation. Mais ici l’auteur, qui l’a subi, en nous contant l’histoire de Minke, ce jeune homme abreuvé de culture européenne et qui s’éveille à la réalité de sa situation, montre tout le côté insidieux de ce régime.

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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

J’ai mis à profit mes vacances à Bali pour découvrir la littérature indonésienne, relativement méconnue en France. Pour commencer mon exploration, j’ai choisi Le Monde des hommes, le premier volume d’une tétralogie par l’écrivain indonésien Pramoedya Ananta Toer. Dans ce roman d’apprentissage, l’auteur raconte la vie de Minke, un jeune indigène à la recherche de son identité au début du XXème siècle, une époque où Java, Sumatra et Bali étaient des comptoirs commerciaux placés sous l’autorité coloniale des Indes néerlandaises. Jeune journaliste idéaliste issu d’une haute famille javanaise, Minke fréquente les enfants des colons néerlandais dans un lycée de Surabaya. C’est dans cette société qu’il fera la connaissance d’Annelies et de sa mère, la concubine Nyai Ontosoroh, une femme indigène courageuse qui gère un vaste domaine agricole en l’absence de son mari néerlandais. Tombé amoureux de la jeune Annelies, Minke devra se battre contre l’injustice et la violence de la société coloniale pour l’épouser et conquérir ainsi sa place dans le monde.



Un roman humaniste et anticolonialiste

D’inspiration autobiographique, ce roman a été écrit alors que Pramoedia Ananta Toer était détenu au pénitencier de l’île de Buru, victime de son opposition au régime militaire du Général Soeharto. Cela donne une résonnance particulière au message humaniste qui en constitue le fondement. Le Monde des hommes est avant tout un roman politique, une dénonciation de la société coloniale néerlandaise et de ses aliénations. Dans un univers très hiérarchisé qui classe impitoyablement ses membres entre colons, métis et indigènes selon une stratification raciste et figée, les écrits de Minke et son alliance avec la concubine Nyai Ontosoroh prennent une couleur militante qui préfigure le combat pour l’indépendance.



En tant que lecteur et voyageur à la découverte de l’Indonésie, j’ai été sensible à la dimension historique et politique de ce roman. Dommage que sa narration et son style soient parfois un peu maladroits, cela gâche un peu la lecture. Malgré tout, je serais heureux de lire la suite de la tétralogie lorsqu’elle sera publiée en français.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

1er tome d’une série de 4 livres écrit en prison et interdit en Indonésie jusqu’en 2005.



Merveilleux roman qui débute en 1880 sur l île de Java alors colonisé par les Néerlandais.



Un natif éduqué et journaliste prend conscience des injustices et méfaits de la colonisation et de l’illettrisme des populations locales.



Du souffle romanesque qui crée un attachement à ces personnages haut-en-couleur.



J’ai vraiment adoré et dévoré ce livre ! Hâte de lire la suite.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Le Monde des hommes ouvre une tétralogie intitulée "Buru Quartet" (du nom de l'île indonésienne dans laquelle Pram a été envoyé au bagne, et d'où il écrivit la plupart de ses romans), dont seuls les deux premiers tomes ont été traduits en français (pauvres de nous !). A la fin du XIXème siècle, la société de Java est gangrenée par une distinction raciale : les européens blancs d'un côté, les indigènes de l'autre, et entre les deux, les métis. Minke, jeune étudiant javanais indigène, croise le chemin d'une famille singulière, aussi attirante qu'effrayante. Son moteur ? Ontosoroh, une Nyai, c'est-à-dire une concubine d'un riche colon hollandais nommé Herman Mellema dont elle a deux enfants : la jeune et belle Annelies, qui se revendique indigène comme sa mère, et Robert qui au contraire les méprise et veut être considéré comme métis du fait de sa filiation avec son père colon. A travers une suite d’événements divers, Minke doit faire face à un tiraillement entre ses racines javanaises et son instruction européenne, et interroge ainsi le monde dans lequel il vit.



Ce jeune écrivain en herbe croise le destin de personnages marquants, dont certains me hanteront sûrement pour quelques temps, tant ils paraissent réels grâce à délicatesse de la plume de Pram : une prostituée japonaise, un ancien combattant français reconverti en artiste peintre et dessinateur de mobilier d'intérieur, une professeur de langue et de littérature néerlandaise (qui a des airs de M. Keating, le professeur du cercle des poètes disparus campé par Robin Williams), un docteur dont la pratique se rapprocherait de celle d'un ethnopsychiatre ... Une foule de protagonistes destinés à mettre en exergue des thèmes d'une profondeur saisissante tels que la dignité, la liberté ou encore l'identité.



On notera également en toile de fond une réflexion intéressante sur la colonisation, l'intérêt de ce roman résidant aussi dans sa description de l'histoire de l'Indonésie, que j'ignorais pour ma part.



Par l'intermédiaire de dialogues tranchants dénués de tout caractère superficiel, Le Monde des hommes questionne notre rapport à l'autre, fait grandir, et réchauffe le cœur. A ne pas manquer.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Une fois passés les termes et les expressions malaises incontournables, une fois passées les quelques répétitions (oui Ann est belle !), une fois passé l'angélisme parfois, cette fresque se lit avec facilité et même plaisir. Direction les Indes néerlandaises donc, où l'on découvre nos deux amoureux qui doivent se battre contre les traditions et les castes d'un côté, et les obligations coloniales imposées par les Pays-Bas de l'autre. Une vraie épopée en quatre tomes quand même. Je me mets très prochainement dans le deuxième livre tant c'est passionnant et instructif. Roman interdit en Indonésie jusqu'en 2005 d'ailleurs contre un auteur devenu pourtant une référence internationale, tel Tolstoï.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Java début du 20e.



Le premier intérêt en entamant ce gros roman (1er tome d’une tétralogie) est de décrypter une organisation sociale extrêmement complexe, trait commun de nombre de pays subissant une colonisation. Les Indes Néerlandaises ont structuré une société multiple de « pur blanc », métis et indigènes, aux codes rigoureux de domination/servilité par l’origine, le statut, et le pouvoir économique.



Minke, jeune homme de haute naissance indigène mais pur produit du système éducatif européen, est l’image de cette difficile mutation entre l’obscurantisme et les « lumières » du modernisme. En quête de son identité propre, tout ce qu’il vit, découvre ou subit tourne autour de l’idée d’humiliation et de domination d’un autochtone face à une civilisation blanche condescendante et hypocrite, et au constat de la féodalité de son propre peuple.



Le récit s’apparente à un journal chronologique de l’apprentissage à la vie d’un jeune homme qui se cherche, découvre le sentiment amoureux et l’impérieux désir de reconnaissance, de justice et de liberté. Au-delà du parcours personnel d’un individu entre deux cultures se dessine aussi une conscience plus large d’égalité, à défaut d’auto détermination d’une nation asservie.



Un livre important, percutant sur le fond, à qui on peut reprocher une certaine lourdeur de narration, un manque de subtilité de formulation.

La plume classique, à la sensibilité un peu désuète colle parfaitement à l’époque évoquée. L’équilibre entre les aventures de Minke et les sujets de réflexion historique ou identitaire est parfait, permettant une lecture aisée et riche d’enseignement.



Une découverte originale et dépaysante...et le second opus* sous le coude!



*Enfant de toutes les nations
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Très belle trouvaille que ce roman indonésien, malgré quelques longueurs parfois, et quelques bons sentiments. On y découvre la société coloniale des Indes néerlandaises, au début du XXè siècle, une société fortement inégale et hiérarchisée entre indigènes, métis et Européens. Le personnage principal est un jeune homme indigène, cultivé et fortement européanisé ; mais cette éducation à l’européenne lui a ouvert les yeux sur l’ignominie et la profonde injustice de ce système, et il se retrouve tiraillé entre deux mondes. L’auteur, opposant politique longtemps emprisonné, tant sous la domination coloniale des Pays-Bas que pendant la dictature de Suharto, est un des grands noms de la littérature indonésienne.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Cela fait quelques temps que j’entends parler de Le monde des hommes, roman indonésien. J’ai appris entre-temps qu’il s’agissait du premier tome d’une tétralogie et que son auteur était un monument de la littérature de ce pays, qui aurait pu recevoir le Prix Nobel de littérature.



Dans ce roman est dénoncé le colonialisme : dans les Indes néerlandaises, les êtres humains sont hiérarchisés. Déjà, il découle de la culture javanaise que les couches sociales sont très strictes et les personnes « inférieures » obligées à diverses marques déférences envers les autres, parfois de manière très humiliante, surtout lorsqu’une personne instruite en prend conscience. Ensuite, du fait de la colonisation, les « pur-blancs » sont au-dessus des métis, eux-mêmes au-dessus des indigènes.

À travers la prise de conscience de son narrateur, l’auteur dénonce la prise de contrôle, à tous les niveaux (culturels, politiques, judiciaires…), d’un pays sur un autre.



Même si l’histoire n’est pas inintéressante, j’ai trouvé l’intrigue assez plate. La trop grande place donnée aux thèses de l’auteur et aux réflexions du narrateur, a fini par me lasser, peut-être parce que ce n’est pas nouveau et que mon opinion est déjà faite et en harmonie avec celle de l’auteur. Donc ça ne fait pas réfléchir tant que ça, sauf si vous êtes en sciences politiques pour bien comprendre les tenants et aboutissants d’une politique colonialiste.



C’est une première incursion dans la littérature indonésienne qui ne me dissuade pas d’y revenir, mais peut-être pas avec cet auteur, aussi important soit-il ! J’aime les histoires un peu plus romanesques :)

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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

J'avais été très frappé par les différents musées balinais sur la période de la colonisation hollandaise

Ces 4 livres apportent une vision passionnante et passionnée de l'histoire indonésienne.

Nous sommes loin des romans exotiques, et les diverses sociétés cohabitant sur ces centaines d'îles, les enjeux et luttes entre les différents clans sont parfaitement décrites, les espoirs et les déceptions de Minke,personnage récurrent des 4 tomes savamment contées

Anciens maîtres de la tradition, colonisateurs, émancipateurs, puissances internationales tout le monde passe à la moulinette de cette épopée qu'on lit sans s'arrêter

Un bémol pour le 4ème tome

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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Minke est un indigène, la caste la plus basse sur l'ile de Java à la toute fin du XIX ème siècle. Ses parents ont réussi à l'inscrire dans une prestigieuse école destinée essentiellement aux colons, les Néerlandais. Un de ses camarades l'amène dans une riche propriété, appartenant à Hermann Melema , un colon qui a réussi dans l'agriculture. Pourtant dans cette ferme , la maitresse de maison est une indigène.



Il y a des livres qui remis dans leur contexte prennent toute leur force. L'auteur a passé sa vie à prôner la liberté . C'est en prison que le texte du Monde des hommes a germé dans les années 70. L'auteur devra attendre la fin des années 90 et de Suharto pour pouvoir publier cette œuvre , premier tome d'une tétralogie.

Ce livre est immense . Le héro, Minke, est un indigène parlant couramment le Néerlandais. On est constamment dans la quête de l'identité, le poids du passé, les convenances devant les colons, la liberté contrecarrée, l'injustice coloniale.

A travers ses personnages, l'auteur montre toute la stratégie du colonialisme, mais va bien au delà en instaurant des personnages complexes, humanistes comme lui.

Le monde des Hommes est avant tout un cri, une prise de conscience , la rébellion d'un peuple soumis, le dos courbé devant le colon et qui s'en remet à ses instruits pour relever la tête.

Il n'y a pas un mot de gratuit, pas un personnage fortuit. Il y a foison de thèmes abordés, toujours autour de l'humain : La passion , la liberté, l'honneur, les rapports de force, l'instruction mais aussi la psychanalyse balbutiante.

Lorsque l'on ouvre un livre , qui plus est inconnu, on part en voyage. A travers ses mots, l'auteur peut graver dans notre esprit des images très fortes. "Pram" est un maître. Un humaniste à découvrir pour que son combat soit porté à travers les continents.

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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Tout semble réussir au jeune Minke, étudiant brillant à l’HBS de Surubaya, en Indonésie, alors connues sous le nom d’Indes néerlandaises. Une rencontre singulière va cependant changer le cours de sa vie, lui faisant ouvrir les yeux sur sa condition d’indigène, insignifiante et fragile face à une puissance coloniale, en dépit de ses nombreux succès. Une lecture très intéressante, qui donne à réfléchir sur les discriminations et les situations ubuesques qu’elles entraînent.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Ce roman, première partie de la tétralogie que le romancier composa en prison dans les années soixante, raconte la rencontre, à la fin du XIXème siècle, d'un élève d'une prestigieuse école des Indes Néerlandaises avec une jeune fille dont la beauté le subjugue. Lui est un indigène que l'étude assidue de la culture européenne rapproche des néerlandais. Elle est une métisse, produit d'un mariage forcé entre une mère indigène et un père néerlandais. D'ailleurs, il ne s'agit même pas d'un mariage : sa mère est une nyai, une concubine, c'est à dire qu'elle doit se soumettre à l'homme à qui on la destine sans être reconnue pour sa femme. C'est pourtant elle qui s'approprie, comme le héros du livre, la langue et la culture néerlandaise et devient la seule à pouvoir gérer la ferme familiale. Alors, lorsque à la mort de l'homme qui lui a donné deux enfants, elle n'est plus rien, et que le droit néerlandais la spolie de tous ses biens, le roman dénonce par la même occasion le système colonial, injuste, et en profonde contradiction avec ce qui fait la force même des valeurs européennes : l'humanisme. Formidable leçon faite à l'Europe par l'indigène qu'est Pramoedya Ananta Toer. Indigène ? Quel étrange mot dont nous avons oublié le sens ! Ce livre rappelle pourtant à quel point il fait partie de l'histoire coloniale et à quel point, il n'y pas si longtemps, il marquait les individus.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

J'ai lu ce livre pour découvrir la littérature d'Indonésie.



Cette lecture a été à la fois très intéressante sur les mécanismes de la colonisation et la propagande raciale, et profondément ennuyeuse, au point que je n'ai pas terminé le roman.



Le personnage principal, Minke, est présenté comme un indigène, ce qui sur l'île de Java en 1900 est le niveau de plus inférieur de la société. Il y a les "pur-blanc", les colons hollandais et les européens en général, présentés comme la race supérieure - plus éduqués, plus civilisés, plus intelligents, plus forts, plus créatifs - auxquels les autres se soumettent naturellement, écrasés par leur supériorité logistique et intellectuelle ; il y a les métis, issus d'accouplements entre pur-blancs et leurs concubines indigène ou des prostituées, qui bénéficient parfois de l'influence du père qui leur accorde son nom de famille et donc une partie de son influence (pour accéder à l'éducation supérieure par exemple) ; et il y a les indigènes, donc zéro pourcent blanc, qui n'ont pas de nom de famille et sont contraints à une vie de servitude et de travaux pénibles. Ce qui est intéressant, c'est que le roman est rédigé par un indonésien, et qu'il explique ici la société telle qu'elle a été imposée sur Java lors de la colonisation. Ce n'est pas un européen dans un délire racial, mais une démonstration d'à quel point les gens infusent les théories racistes jusqu'à les considérer normales et les perpétrer à leur tour, même si c'est à leurs dépends.



De nos jours, on appelle ça "le racisme intériorisé" (quand un racisé essentialise ses pairs et tente de se sortir du lot à titre individuel pour être validé par les blancs) et ça fonctionne aussi en "misogynie intériorisée" (quand une femme essentialise ses pairs et tente de se sortir du lot à titre individuelle pour être validée par les hommes ("toutes des hystériques, sauf moi"))



Minke est une espèce de surhomme. Il a beau être indigène, tout le monde l'adore spontanément, à part quelques sinistres personnages veules, laids, agressifs, jaloux et mesquins, des méchants ; alors que toustes celles et ceux qui sont éduqué·es, bell·aux, ont du succès, spirituel·les etc le prennent en affection, voire tombent amoureuses, voire lui offrent le gîte et le couvert, voire l'adoptent comme leur fils et lui assurent une situation financière.

Il écrit des nouvelles sous pseudonyme européen et rencontre le succès immédiat, ainsi que l'admiration de ses professeurs d'université qui louent son génie et sa sensibilité.

Tout ça m'a ennuyée... Les personnages trop lisses n'ont que peu d'intérêt.

Par ailleurs, Minke a beau être un indigène sans nom de famille et donc, un rebut de la société qui bénéficie de traitements de faveurs spontanés parce qu'il est jeune-beau-brillant, jamais il ne remet en question cet ordre racial et colonial des choses. Il considère qu'il est bien normal que les javanais soient administrés par les hollandais, la preuve c'est que les hollandais ont remporté la bataille, donc ils sont légitimement supérieurs. "T'as joué t'as perdu, c'est la vie." Si c'était instructif et intéressant sur les mécanismes du lavage de cerveau, c'était quand même lassant.



Enfin, la littérature m'a parue ennuyeuse, avec peu d'action et des passages entiers "voici la scène telle qu'untel me l'a racontée". Bof.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Premier tome du Buru Quartet de l'écrivain indonésien Pramoedya Ananta Toer, Le monde des hommes est une œuvre très romanesque. Contée à ses compagnons de captivité sous la dictature de Suharto, cette histoire nous transporte dans les Indes néerlandaises à la fin du XIXe. Elle montre le mépris et l'injustice des systèmes coloniaux. Je lirai sûrement la suite.
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