Au lycée, je me débrouille pour échapper aux radars : je ne me fais pas remarquer, je fuis les embrouilles, et ce n'est jamais moi que les profs envoient au tableau. On dirait que je porte une cape d'invisibilité. A se demander même si j'existe !
C'est comme si tu vivais avec cinq sens au volume maximum en permanence, la vie à mille décibels... comme si ta vie se déroulait dans une langue étrange, ce qui fait que tu ne peux jamais te détendre entièrement parce que, même quand tu penses parler couramment, ça fait appel à une autre partie de ton cerveau et à la fin de la journée tu es épuisé.
Plus surprenant encore, j'ai compris que souvent, quand on croit que le monde s'écroule, ce n'est pas la fin - au contraire, c'est le début.
oui, un vrai baiser, vrai de vrai. De nouveau j'ai les nerfs qui vibrent, comme des électrochocs dans les jambes, mon coeur retentit dans mes oreilles. Parce que dès que je pense à la veille, au moment au je suis sortie de la pièce avec Gabe, tous les regards tournés vers nous, je m'en souviens, tout ce qui me paraissait magique et secret s'est retourné et est devenu sombre, comme la face obscure de quelque chose de déjà sombre, horrible, perturbant.
Être humain, c'est jouer à un jeu subtil.