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Critiques de Rawi Hage (28)
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La société du feu de l'enfer

« Pauvres idiots que nous sommes, se disait-il; toutes les histoires qu’on se raconte. »

Pavlov a repris le commerce des morts tenu par son père, à Beyrouth en pleine guerre civile. Sous les bombardements, il ramasse les cadavres afin de les rendre à leur famille et ainsi leur procurer de dignes funérailles. Sauf que Pavlov préfère le feu aux enterrements, contrairement aux chrétiens et aux musulmans, ses principaux clients. Seule exception, une confrérie de personnes vivant à l’encontre des règles sociétales libanaises (épicuriens, athées, sybarites, femmes ou hommes licencieux de tous genres), réunies dans la Société du feu de l’enfer, dont faisait partie également le père de Pavlov. Dans une maison éloignée de la ville, au bout d’une route montagneuse, Pavlov, et son père avant lui, brûle les corps de ceux qui en ont fait le souhait, en secret.

Rawi Hage bouscule toutes les croyances religieuses dans ce roman aux allures de conte ancien. Dans un contexte de profonde injustice et de cruauté causées par une guerre civile aux origines religieuses, les personnages du roman peinent à vivre tout simplement, cernés par les morts et les bombes.

Une histoire sombre illuminée par le feu de la crémation et les tirs des fusils, mais que je suis parvenue à apprécier pour sa prose et les questions qu’elle soulève.

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De Niro's Game

Compte tenu de son sujet « De Niro’s game » est un roman dur, âpre et violent, une histoire d’amitié fragile corrompue à jamais par les circonstances.



Les héros ne sont pas des anges mais des jeunes chiens sauvages maigres et durs, habitués à l’usage des armes et de la violence par des années d’une guerre civile abjecte.



Hage révèle toute l’horreur de la vie à Beyrouth des années 80 avec les pénuries, les peurs des bombes et le règne des milices toutes puissantes composées de brutes complètement droguées et désinhibées.



Si la fin du roman installe un climat relativement plus apaisant dans le cadre rassurant d‘un Paris plus familier, on est surtout frappé par l’incroyable dureté de la première partie, avec pour seul moment doux les quelques étreintes entre Bassam et Rana.



Le style de Hage n’est ni très élaboré, ni très raffiné, ses tentatives de métaphores tombent souvent à plat et on ressort traumatisé de la lecture de ce livre, écœuré par tout ce que l’homme peut dans ses pires moments peut être amené à devenir.



Mais pour ce coté édifiant sur une guerre assez méconnue en France mais terriblement longue et meurtrière, « De Niro’s game » mérite d’être lu.
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De Niro's Game

Hage rime avec rage, et croyez-moi, il en faut pour écrire un tel roman, emporté par la fougue et le désespoir d’un homme qui a traversé la guerre civile libanaise au mépris du spectre de la mort qui rôde à chaque coin de rue. Les deux héros, Bassam et Georges sont pris dans le tourbillon de ce conflit fratricide. Les amis d’hier se tuent pour l’honneur de leur milice. Il faut oublier le danger et la misère entre les jambes des filles, si la tradition ne les rend pas farouches, si le couvre-feu ne les tient pas recluses. Ils n’ont pas d’autres choix que de boire du mauvais alcool ou de faire ces rêves indécents de fuites éperdues, à l’étranger, vers la France ou le Canada. Ceux qui restent auront la peur pour unique compagne. Bassam et Georges font mieux que cohabiter avec elle. Ils la chérissent comme une muse. Elle leur fera commettre l’irréparable et scellera à jamais leur destin.

« De Niro’s game » est sans doute le roman le plus fort qu’on ait jamais écrit sur le Beyrouth des années 80. Il ne donne pas d’explications du conflit libanais, mais il en décrit, avec une intensité remarquable, toute l’énergie destructrice. À sa lecture, on se demande encore comment ces jeunes ont fait pour survivre et côtoyer les situations extrêmes que seule la guerre peut engendrer. Si ce livre vous a touché, il vous faut voir son alter-ego cinématographique, « Incendies » (Denis Villeneuve).

Le roman de Rawi Hage est mu par un souffle, celui des explosions maintes fois entendues. Voici un extrait : « Le vent me gardait éveillé. Je roulais aussi vite que lui. Encore plus vite que lui. Je fuyais l’espace et le temps, comme s’il s’agissait de balles. La mort ne vient pas quand on lui fait face ; elle est pleine de traîtrise, c’est une lâche qui ne s’intéresse qu’aux faibles et qui frappe les aveugles ».
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Le cafard

Après avoir lu son excellent "De Niro's game", je ne pouvais pas faire l'impasse sur "Le cafard", deuxième roman de l'écrivain canadien d'origine libanaise Rawi Hage.



Qu'évoque donc cet animal, hormis l'image de saleté, d'insalubrité, voire de misère, qui lui est si souvent associée ? Je pense bien sûr au célèbre roman de Kafka, et j'imagine qu'il était de la volonté de Rawi Hage, en écrivant "Le cafard", que le lecteur établisse ce rapprochement.

En effet, son narrateur, qui se prend ponctuellement pour l'insecte sus mentionné, fait lui aussi la douloureuse expérience, parce qu'il est différent, du rejet et du mépris. Sauf que ce n'est pas de son apparence d'insecte (la métamorphose n'a lieu ici que dans l'esprit du narrateur) que découle cette différence, mais de son statut d'immigré sans le sou. Originaire d'un pays oriental, il peine à s'intégrer dans une société canadienne où il se sent décalé, indésirable, invisible. D'ailleurs, nous ne connaîtrons jamais le prénom ni le véritable pays d'origine du héros, l'auteur insistant ainsi sur la notion d'anonymat, d'insignifiance de l'individu. Condamné à la solitude et à la précarité, il se définit lui-même comme une vermine qui, pour survivre, rampe à ras du sol... Ses seules fréquentations sont des immigrés comme lui qu'il juge tour à tour avec mépris ou attendrissement, mais qu'il considère néanmoins comme ses semblables.

Suite à une tentative de suicide, il est suivi par une psychothérapeute. Leurs entretiens sont l'occasion d'évoquer le passé du narrateur, un passé difficile, mais qu'il relate de façon détachée, presque avec froideur. A contrario, il exprime à certains moments, sans motif apparent, de la tristesse, de l'amertume, de la peur, et un certain malaise qui se traduit par des manifestations plus ou moins extraordinaires, allant jusqu'à des hallucinations.



Je resterai davantage marquée par le premier roman de l'auteur que par ce "Cafard", qui en dépit de ses qualités, n'a pas été un coup de coeur. L'alliance de l'imaginaire fantasmagorique du narrateur et de son quotidien trivial et déprimant donne certes une touche d'originalité au récit, et l'écriture de Rawi Hage (ou tout du moins sa traduction), à la fois efficace et élégante, rend la lecture plaisante... alors quoi ?

C'est assez difficile à formuler... disons que l'impression que j'en garderai sera celle que laisse un bon souvenir, mais il est probable que d'ici quelques mois, je serai incapable de m'en remémorer l'essentiel. Tout comme je me sens aujourd'hui incapable de vous expliquer clairement les raisons de ce sentiment mitigé.


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De Niro's Game

Beyrouth, début des années 80. La ville est le théâtre d’incessants bombardements, sise dans un pays où s’affrontent palestiniens, syriens et israéliens, juifs, chrétiens et musulmans… où les horreurs de la guerre civile culmineront lors du massacre de Sabra et Chatila.

C'est ici que vivent Georges et Bassam, deux jeunes amis de culture chrétienne qui se connaissent depuis l’enfance. Bassam, dont le père est mort, vit avec sa mère et travaille au port, tout en rêvant de partir vivre à Rome et Georges, orphelin, partage son temps entre un emploi au casino et des contacts de plus en plus fréquents avec les milices chrétiennes.



Bassam est le narrateur de ce récit où relation et dialogues sont indissociés (la ponctuation habituellement associée aux dialogues, tels les tirets ou les guillemets, étant inexistante), où malgré les descriptions blasées d’un quotidien qui nous paraît monstrueusement banal, affleurent une sensibilité et un sens de la poésie remarquables.

C’est tout d’abord le portrait d’une ville que nous livre l’auteur, une ville de poussière, de sang, de pénurie d’eau, de souffrances et qui, après "10 000 bombes", finit par coller à l’image que pendant des années nous en ont donnée les médias : une ville dont l’essence même serait d’être bombardée, de laquelle nous ne sommes habitués à imaginer que des ruines...

Et pourtant, une autre Beyrouth émerge de cette cité ravagée : une ville internationale, multiculturelle, où circulent "cigarettes américaines et chats chrétiens", où les "petites voitures européennes suintent le pétrole capitaliste que les travailleurs nigérians exploités tirent du sous-sol", où se sont succédés maints envahisseurs, des romains qui l’ont fondée aux turcs qui ont réduit à l’esclavage la grand-mère du narrateur.

Ames de cette ville, nos deux héros sont passés sans transition de l’enfance à l’âge adulte dans sa représentation la plus sordide, traînant continuellement avec eux un lourd passif de violences et de restrictions. Paradoxalement, la façon dont ils participent à cette guerre semble s’inscrire dans la continuité de leurs jeux d’enfants, sans qu’ils s’y investissent vraiment, en se disant qu’une fois cette guerre terminée, ils iront boire un verre avec leurs adversaires !



Un premier roman aux multiples qualités, dont l’écriture, à la fois riche et efficace, sert un récit très instructif…
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Le cafard

Je voudrais commencer par la métaphore éponyme. Je trouve dans le cafard une articulation à trois niveaux, dont l'alternance anime l'ensemble du roman.

1. La "métamorphose" en cafard (et ce mot, dès le tout début du roman, indique évidemment que la référence kafkaïenne est entièrement assumée) c'est l'enfance du narrateur, son principal "nœud" psychanalytique par rapport à ses relations (doublement culpabilisantes) avec sa sœur :

"C'est ma sœur qui m'a métamorphosé. [...] Elle m'a dit : Viens. Viens jouer. Et elle a relevé sa jupe, elle a posé l'arrière de ma tête entre ses jambes, elle a levé ses talons en l'air et elle s'est mise à agiter lentement ses jambes au-dessus de moi. Elle a dit : Regarde, ouvre les yeux, et elle m'a touché. Ça, c'est ton visage, ici c'est tes dents, et mes jambes sont tes longues, longues moustaches. On a ri, on a rampé sous les draps et on s'est mutuellement mordillé le visage. Elle a dit : Bloquons la lumière. Bordons l'édredon sous le matelas, bien serré pour empêcher la lumière d'entrer. Jouons sous terre." (p. 14)

Le fil rouge de l'évitement de la lumière - assez déconcertant dans la littérature migrante, sachant le rôle nostalgique du "soleil du pays", et surtout de l'obsession du climat glacial de Montréal qui est aussi un thème récurrent ; le système de métaphores du sous-sol et de la disparition dans les égouts (comme forme de fuite dans la régression) ; ainsi que d'autres détails des relations intimes/sexuelles du narrateur tout au long de la narration trouvent ici leur explication.

2. La condition de cafard du narrateur, c'est aussi, logiquement et de façon rationalisée, son statut social aussi bien pré- que post-migratoire. Sa capacité de s'introduire subrepticement dans les maisons (à fin de larcin ou non), de se faufiler par la tuyauterie (métaphorique naturellement), son parasitisme social, outre toutes les connotations habituelles de malpropreté, de dégoût, d'abjection que Kafka avait déjà employées, sont inclus dans cette image de soi. Une image parfois froide et détachée, parfois pleine d'auto-commisération, et encore, à trois reprises, hallucinatoire : "[...] l'énorme cafard albinos à rayures [...] dressé sur deux de ses pattes." (p. 240)

3. Dans un discours politico-social très haineux, indigné et révolté contre le pays mal accueillant et contre le monde des nantis tout entier, enfin, les cafards, dans une revanche millénariste, représentent les miséreux, les laissé-pour-compte : "[...] aucune barricade ne tiendra devant le puissant flot de semence des affamés, des opprimés. Je lui ai promis qu'un jour, tout ce qu'il servirait sur ses sièges de soie, ce serait des blattes géantes." (p. 43-44) Bien que le monde précarisé et prolétarisé des immigrés soit exploré avec une certaine proximité (ce qui se retrouve souvent précisément dans la "littérature de migration") et parfois identifié dans cette troisième catégorie du "cafard", les immigrés ne sont pas tous des congénères du narrateur, qui dénonce comme hypocrite la dénégation du leur vrai statut (chez "le professeur"), comme poltronne voire mercantile une attitude socialement trop intégrée (Réza, le patron du restaurant iranien, peut-être Majid aussi). Dans cette perspective, l'anti-cafard est pour le narrateur un objet de mépris et de "lutte de classe" (Sylvie et ses copains, la correspondante du professeur, dans un certain sens la psychothérapeute Geneviève aussi) à laquelle il se tient sans défaillir.



C'est sans doute cette construction tripartite qui démarque cette oeuvre du simple roman de "littérature de migration" ; sa complexité sur le plan symbolique outre que narratif (admirables dialogues de sourds avec la psychothérapeute), sa vérité loin des stéréotypes faciles et des clichés du genre, sa profondeur rendue principalement par les menus détails - et aussi par une prose contemporaine efficace -, sa trame tout simplement me l'ont faite grandement apprécier. C'est un roman que j'ai une forte envie de faire lire autour de moi et de relire un jour.

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Carnival City

Dans les rues d’une ville livrée au carnaval, un chauffeur de taxi récolte les clients et leurs histoires. Une humanité bigarrée et pleine de surprises prend alors forme sous la plume singulière de Rawi Hag.
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De Niro's Game

Liban. Beyrouth, début des années 1980. Bassam et Georges sont deux amis d'enfance. La guerre fait rage. Les balles sifflent, les bombes pleuvent. Les caves sont transformées en abri, les facades des immeubles ont attrapé la lèpre : impacts de balles, trous de mortier. La société se délite, les plus anciens tentent de s'accrocher à certaines valeurs refuges comme la famille. Mais ces mêmes familles ont souffert, la guerre sévit depuis 1975.



Les deux jeunes hommes meurtris par ces années de guerre tentent de troubler l'ennui qui les assaille en montant des combines plus ou moins foireuses pour gagner de l'argent. Tous deux rêvent d'une vie meilleure, mais les voies qu'ils choisissent sont diamétralement opposées : Georges décide de s'engager dans la milice alors que Bassam ne pense qu'à partir.



Rome, Beyrouth, Paris, trois lieux, trois unités, trois chapitres. Mais aussi trois drames : l'amitié, l'amour, la guerre et trois personnages : Bassam, Georges et L'étranger. Cet étange étranger, c'est Albert Camus qui l'introduit et lui donne corps. Entre les mains de Bassam, les premiers mots du roman d'Albert Camus :



"Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas."



proposent une nouvelle clé de compréhension. Autant Bassam qui part que Georges qui s'engage, tous les deux en se quittant deviennent étrangers ; ils le sont autant l'un pour l'autre que pour eux-même. Étrangers à soi même, bien souvent perdus. Mais étrangers, ne l'étaient-ils pas déjà dans ce pays en guerre, à l'aube de l'âge adulte ?



Le point d'orgue de ce récit culmine avec le déclenchement de l'opération israélienne "Paix en Galillé" se soldant par l'arrivée des soldats israéliens aux portes de Beyrouth avec pour apogée l'horreur des massacres de Sabra et Chatila. Ce récit fait donc écho à l'admirable film de l'israélien Ari Folman : Valse avec Bachir. Il s'agit ni plus ni moins d'un regard différent, selon un autre point de vue (les chrétiens maronites ici, les soldats israéliens là-bas) sur un même moment de l'Histoire. La fiction joue ici pleinement son rôle en permettant au lecteur de prendre une distance intelligente devant l'Histoire en lui offrant des éléments de compréhension. Les évènements historiques, plus connus selon des approches médiatiques et historiques, s'éclairent sous un jour plus personnel et intime. Et ce sont bien ces gens-là - les anonymes, qui nous offrent leurs morceaux de vie - qui subissent de plein fouet les effets dévastateurs des guerres.



La suite ci-dessous :
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De Niro's Game

4ème de couverture: Liban, début des années 1980.

Campé dans un Beyrouth dévasté par les bombes, De Niro's Game est une odyssée chaotique, écorchée et haletante, une plongée vertigineuse au cœur de la guerre civile et de ses folies. A Beyrouth-Ouest, Bassani et Georges, deux amis d'enfance, tuent leur ennui et leur mal de vivre à coups de petits boulots minables, de maigres larcins et de soirées trop arrosées. Les jours se suivent et avec eux les alertes, les morts, les immeubles en ruine.

Les filles sont inaccessibles, muselées par les traditions et les couvre-feux. Entre deux visites aux copains de lycée engagés dans la milice, les deux jeunes gens s'imaginent coulant des jours meilleurs : Bassam rêve de fuir à l'étranger, et Georges, lui, se sent de plus en plus attiré par les discours belliqueux de la milice chrétienne. Dans un ultime défi, les deux amis décident de détourner la recette de la salle de jeu où Georges travaille.

Mais l'argent seul suffira-t-il à les éloigner de la guerre et à sauver leur amitié ? Porté par une écriture sans concessions, le premier - roman de Rawi Hage annonce, au-delà de la puissance du récit, l'avènement d'une nouvelle voix.



Mon opinion: Comme de nombreux blogueurs les Editions Denoël et le site Chez les Filles.com m'ont gentiment offert ce roman, et je les en remercie!



Par contre, alors que toute la blogosphère rend hommage à ce roman qualifé de roman bouleversant, époustouflant et j'en passe... je me sens un petit peu seule dans ce déluge de compliments dans lequel je ne me reconnais pas du tout car je n'ai pas du tout aimé ce roman!



Certes c'est un roman qui ne laisse pas indifférent tant du point de vue de l'intrigue (le désastre de la guerre à Beyrouth, l'amitié, la difficulté de vivre sa jeunesse dans un contexte marqué par la mort, la destruction, la pauvreté...) que de l'écriture, une écriture sans fard, percutante.



Et pourtant je n'ai pas du tout accroché, au point même que je me suis forcée à le finir pour voir si je ne changeais pas d'avis jusqu'aux dernières pages.

Et bien non. D'une part, j'ai vite été lassée de l'écriture de l'auteur que j'ai trouvé sans poésie, sans finesse, sans nuance. Bien sûr c'est un roman qui relate un contexte de guerre et je ne m'attendais pas à être confronter à une écriture mièvre ou je ne sais pas quoi. Mais je pense également qu'un sujet difficile, très violent peut se traiter avec une écriture fine, juste, poétique tout en transmettant de l'émotion, de l'horreur, de la violence.

D'autre part, l'intrigue ne m'a pas tenue en haleine même si certains évènements étaient intéressants. Pour finir, j'ai trouvé que la troisième partie n'était pas du tout à sa place tranchant avec les deux premières parties du roman, de même que les métaphores historiques utilisées tout au long de cette partie finale.



Alors comme vous pouvez le constater chers lecteurs, c'est une grosse déception surtout que j'étais impatiente de lire ce livre, intéressée par le thème et enthousiaste en voyant les nombreux coups de coeurs des blogueurs pour ce roman. Pour ma part, je suis passée totalement à côté!



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De Niro's Game

Ce roman se présente tout d’abord sous forme d’une chronique de la vie à Beyrouth-Ouest pendant la guerre civile, sous les bombes, vue par un jeune homme un peu paumé, un peu voyou. L’écriture en est assez noire, saccadée, mais parfois lyrique, avec des images dures qui montrent que le narrateur a assez peu de tendresse pour l’espèce humaine. Je trouve que l’auteur sait bien transcrire le parler, les exagérations, l’imagination de Bassam, à qui cette vie pas très facile dans un pays ravagé, a fait perdre ses illusions. Il rêve cependant de fuir pour l’étranger, c’est Rome qu’il imagine rejoindre un jour… Son ami d’enfance Georges se laisse attirer par la milice chrétienne et les exactions commises lors de la guerre civile donnent lieu à quelques scènes plutôt dures, sans toutefois, grâce à l'écriture, dépasser les limites du supportable. C’est aussi le récit d’une belle amitié entre Georges et Bassam et c’est la partie la plus touchante du roman. Le dernier quart du livre se passe dans un environnement assez différent du reste, mais je ne vous le dévoilerai pas, bien sûr.

En résumé, j’ai apprécié cette lecture, je serai très curieuse de lire le prochain roman de l’auteur, mais j’ai trouvé quelques passages éprouvants, parce que très réalistes.
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Carnival City

C'est l'histoire d'un chauffeur de taxi et de ses nombreux clients. On en voit de toutes sortes mais surtout des paumés, des exclus, des mafieux etc... C'est redondant mais juste vers la fin, l'histoire s'améliore parce que il y a série de meurtres et il y certains liens entre eux et le chauffeur.
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De Niro's Game

La couverture donne le ton du livre….



Dès les premières lignes on se trouve plongé dans un Beyrouth en pleine guerre civile (début des années 80). Deux jeunes hommes, Georges et Bassan, y vivent malgré tout leur jeunesse. Avec eux on souffre et on doute. On déplore leurs (grosses) bêtises, aussi. On voudrait les voir prendre "le droit chemin". Mais avoir vingt ans dans un Liban en pleine guerre civile, ce n'est pas simple. Faut-il tenter de fuir ? S'engager dans un camp, à quel prix ? Nos deux garçons prendront chacun un chemin différent mais tenterons de garder intacte leur amitié.



C'est une histoire d'amitié, c'est aussi un témoignage sur l'horreur de la guerre bien plus percutant à mon sens qu'un reportage télévisuel. La dernière partie est plus paisible, sans être pour autant de tout repos. J'ai aimé le dénouement inattendu qui nous est proposé, preuve que l'on ne connaît pas toujours les gens aussi bien que l'on croit.



C'est une lecture qui n'est pas de tout repos, les protagonistes ne sont pas sympathiques et même détestables par certains côtés. L'écriture est percutante : l'horreur de la guerre prend à la gorge et le ressenti des personnages est bien très retranscrit (notamment les divagations de Bassan dans le dernier tiers du roman). Je considère donc que c'est un bon premier roman. Quand on sait que Rawi Hage a vécu lui-même la guerre civile avant de devoir s'exiler, on peut imaginer qu'il a écrit ce roman avec ses tripes. Ceci peut expliquer la dureté de certaines scènes et de certains comportements, hélas certainement très réalistes.

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De Niro's Game

Il m'a fallu 50 pages pour entrer véritablement dans ce roman, mais après quel rythme ! Rawi Hage (Libanais ayant quitté son pays en 1992 après la guerre civile, et désormais installé au Canada) décrit le Liban, Beyrouth et ses habitants avec rage, misanthropie et violence. Cette violence n'est pas gratuite, elle reflète ce qu'est sans aucun doute, puisqu'il l'a vécue, la guerre les privations les angoisses de ne pas toujours revoir les siens vivants ou de mourir soi-même. Entre deux passages d'une écriture sans concession, intense et virulente, quelques passages plus poétiques se glissent. Je me suis attaché aux deux personnages principaux, les admirant et les détestant tour à tour et finalement, les plaignant plus qu'autre chose.

Un vrai beau roman rageur : de la littérature qui ne repose pas !
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De Niro's Game

Ce livre nous plonge, grâce au regard faussement insouciant de la jeunesse et avec un grand réalisme dans la violence de la guerre civile qui a déchiré le Liban durant tant d'années. Cette atmosphère pesante, cette peur latente soustend tout le roman et est la clef de voute de toute l'histoire. Elle a modelé George, Bassam ainsi que les autres protagonistes, elle explique et commande leurs actes. Elle nous happe dés les premières lignes et nous tient sous tension jusqu'à la fermeture du livre et même plus.

Plus forte que ces horreurs, il y a cette amitié magnifique, ce lien fraternel qui unit ces deux hommes jeunes, au-delà des mots, des comportements et de leurs différences. Cette complicité a toute épreuve sera pourtant baffouée, trahie par l'extrémisme idéologique des milices chrétiennes mais réussira quand même à survivre.

Une histoire, qui ce révèle être très éprouvante. Pour conclure, un récit puissant et très aboutit pour un premier roman.


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Parfum de poussière

Beyrouth, 1982.



Alors que son ami Georges, surnommé ‘De Niro’, s’accommode assez bien de la guerre civile dans laquelle son pays est plongé, le jeune Bassam lui ne rêve que de partir pour Rome:



Voir la suite:
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De Niro's Game

Denoël) Poppy





À Beyrouth-Ouest, Bassam et Georges, deux amis d’enfance, tuent leur ennui et leur mal de vivre à coups de petits boulots minables, de maigres larcins et de soirées trop arrosées.

Les jours se suivent et avec eux les alertes, les morts, les immeubles en ruine. Les filles sont difficilement accessibles, muselées par les traditions et les couvre-feux.

Entre deux visites aux copains de lycée engagés dans la milice, les deux jeunes gens s’imaginent coulant des jours meilleurs : Bassam rêve de fuir à l’étranger, et Georges, lui, se sent de plus en plus attiré par les discours belliqueux de la milice chrétienne.

Dans un ultime défi, les deux amis décident de détourner la recette de la salle de jeu où Georges travaille. Mais l’argent seul suffira-t-il à les éloigner de la guerre et à sauver leur amitié ?

Porté par une écriture sans concessions, le premier roman de Rawi Hage annonce, au-delà de la puissance du récit, l’avènement d’un grand écrivain.
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Parfum de poussière

Ce roman qui a remporté le Prix des libraires du Québec 2008 est écrit à l'encre de sang... Bassam et Georges, deux enfants nés à Beyrouth sous les bombes..... Deux adolescents serpentant entre des gestes guerriers et d'autres gestes de pur banditisme.... Et le temps passera.... Ils grandiront, prendront des routes différentes, mais avec une chose en commun, celle de ne pas pouvoir échapper à son enfance....

Avec une écriture superbe, émouvante, ponctuée de descriptions "coups de poing", Rawi Hage nous plonge littéralement dans ce Liban déchiré de la guerre..... Sauf qu'ici c'est à travers les yeux et les gestes de ceux et celles qui le vivent, les enfants de ce pays, que le lecteur peut le voir, le sentir.... Et même lorsque Bassam se bercera de l'illusion d'en sortir lors de ses premiers pas à Paris, on comprendra rapidement que le drame du LIban ne lâchera pas si facilement ses proies...

À lire absolument pour mieux connaître les replis de l'âme humaine et sentir encore mieux que la fin des guerres sur le terrain ne signifie en rien la fin des guerres chez ceux qu'elle a marqué....
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De Niro's Game

De Niro's Game de Rawi Hage, Denoel

Bassam et Georges (rien à voir avec le Clooney, on a dit De Niro) sont des amis d'enfance, des frères, et dans le Beyrouth déchiré par la guerre entre chrétiens, musulmans, syriens, communistes... l'amitié devrait être plus forte que tout. Oui, mais voilà de petites arnaques, en crimes de plus en plus violents, les deux frères vont s'éloigner l'un de l'autre. Bassam continuera ses petits trafics, tandis que Georges rejoindra la milice. Ils se retrouveront dans un terrible face à face où ils joueront au De Niro's Game, la roulette ruse à laquelle jouait De Niro, Christopher Walken et d'autres dans le terrible film Voyage au bout de l'enfer (film dont je ne me suis pas remise, je ne veux jamais le revoir, et pourtant c'est à voir!).

C'est un thème fort que nous livre ce roman, roman à l'écriture métaphorique et souvent rustre, c'est la guerre, économie de mots, violence, mots crus... C'est un bon livre, mais je suis passée à côté. Je n'arrivais pas à me fondre dans le personnage de Bassam, je n'arrivais pas à comprendre cette lente descente aux enfers, et j'ai vraiment eu du mal à le terminer. Des scènes m'ont bouleversée (la scène finale, le récit de l'anéantissement du camp palestinien), mais cela n'a pas suffit. Mais je le répète, c'est moi, ça n'enlève rien à la beauté de ce livre, c'est juste que ces thèmes-là (violence, guerre...) me parlent peu.
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Carnival City

Malgré ses éclats d'humanité et son humour noir bien acéré, Rawi Hage nous communique un désespoir si profond qu'il faut quelques jours pour se remettre de cette lecture noir foncé, aboutie et sans compromis. À consommer à petites doses.



* * * 1/2
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De Niro's Game



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