Plus vieux, tu comprendras que, malgré les apparences, il n’y a pas de bon ou de mauvais moment. Il y a un moment, point final.
[…] cette femme semblait admonester les personnes de l'espèce de Mary : « Mangez moins et remuez un peu votre gros cul ». Cependant, la question de l'obésité morbide, comme celle de l'anorexie (Mange plus pour éviter de crever, crétine) était beaucoup plus complexe. Nulle part dans l'article il n'était fait mention des gros chagrins. du fait que manger était une panacée contre la perte. Pas un mot sur la souffrance et la solitude.
(Alto, p.285)
Aux gens en général, et pas seulement aux femmes, on recommandait d’accepter ce qui faisait d’eux des êtres uniques, l’apparence ne revêtant aucune importance, et, en même temps, on leur disait qu’une nouvelle coiffure et quelques accessoires bien choisis allaient changer leur vie.
(Alto, p.249)
Les regrets. Évidemment, on en a, mais ce qu'on regrette, c'est moins ce qu'on a fait que tout ce qu'on aura jamais l'occasion de faire.
Au bout du compte, chaque pas parmi les rochers en a valu la peine, tant les points de vue étéaientspectaculaires, malgré le ciel couvert. Nous sommes restés là, en silence, au-dessus de la mer dense de nuages blancs. Pour la toute première fois de ma vie, j'ai senti la présence de Dieu.
Dans ces logis étroits grandissaient des enfants précoces qui avaient vu trop de choses trop tôt, mais qui, hélas, semblaient apprendre trop peu et trop tard. p. 19
On se demande toujours si on a déréglé nos enfants ou s'ils sont nés comme ça. p. 224
Quand tu seras plus vieille, tu verras la tristesse d'un autre oeil. - Je vais aimer la tristesse ? - Il ne s'agit pas d'aimer la tristesse. Disons qu'on apprend à en apprécier la valeur. Alors ne la juge pas trop sévèrement. p. 247
Tu n'as pas fermé l'oeil depuis deux jours. - Comment as-tu su que je ne dormais pas? - Tu es tellement déshydraté que j'entends tes yeux cligner. p. 251
— Je me disais que je t’avais déjà vue, ai-je dit. On n’était pas ensemble dans le cours d’initiation à la misère noire ?
— Deuxième période de la journée avec M. Vou Zette Foutu.
(Alto, p.170)
-J'ai horreur des serpents.
-Je me suis fait mordre dans la montagne, l'été dernier.
-Tu as dit que c'était une piqûre de puce!
-Je veux parler de ça, a dit Byrd en tournant la jambe pour me faire voir les marques de crochet sur son mollet droit. Ça m'a fait super mal. Une morsure blanche. Pas de venin.
-Comment sait-on si une morsure est blanche ou non?
-Si tu n'en meurs pas, c'est qu'elle était blanche, a-t-il répondu avec un grand sourire.
Je n’ai jamais regardé ma sœur dans les yeux. Je n’ai jamais pris mon bain toute seule. Je n’ai jamais tendu les bras vers une lune ensorceleuse, la nuit, les pieds dans l’herbe. Je ne suis jamais allée aux toilettes dans un avion. Je n’ai jamais porté de chapeau. On ne m’a jamais embrassée comme ça. Je n’ai jamais conduit une voiture. Ni dormi d’une seule traite du soir au matin. Je n’ai jamais eu un entretien en privé. Je n’ai jamais marché en solitaire. Jamais grimpé dans un arbre. Je ne me suis jamais perdue dans une foule. Tant de choses ne me sont pas arrivées et pourtant j’ai été aimée, ô combien aimée. Et si l’occasion m’en était donnée, je vivrais mille vies comme celle que j’ai vécue pour être aimée de façon aussi absolue
N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace.