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Critiques de Raymond Federman (11)
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Coups de pompes

Je pensais lire de petits délires sur le maniement de la langue, je pensais m'amuser. Mais ce livre - à l'exception de quelques extraits - m'a ennuyé, pas que l'auteur écrive mal, mais j'ai trouvé le contenu sans intérêt.



Il s'agit d'anecdotes, pensées, demi-souvenirs, cela va de brèves histoires à la liste de petits textes sans voyelles, ou sans espaces ni ponctuation, à la recette de l'omelette en 22 mouvements (4 pages quand même) ou à une lettre descriptive du matériel de golf. D'une manière générale, l'auteur se met en scène sous différentes formes. Parfois en parlant de lui à la troisième personne, parfois en interpellant le lecteur, parfois par la voix d'amis imaginaires, et de bien d'autres façons encore. C'est assez déroutant. On n'a pas le temps de s'habituer que déjà on zappe à un autre procédé.



Le livre se découpe en 3 parties: Autoportraits & histoires - Jeux & listes - Rêves & délires. La première est particulièrement autocentrée sur lui, et son désir (obsession?) de passer à la postérité, cela en devient agaçant. Dans certains extraits, transparait également beaucoup d'amertume à l'égard de la France. Mais, ça c'est tout à fait compréhensible. S'il a échappé de justesse à la rafle du Vel d'Hiv, sa famille n'a malheureusement pas eu cette chance et il a finalement émigré aux États Unis en 1947. Je referai certainement une tentative, mais plutôt sur un de ses romans cette fois.

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Future concentration : Edition bilingue fra..

C'est au cours de l'une de mes déambulations dans la médiathèque (eh oui, à mon grand regret, j'ai beau être très matérialiste en ce qui concerne les livres, quitte à acheter moins de vêtements, moins de maquillage et de toute autres choses qui me paraissent, à moi, superficielles mais mes livres, non. Ce sont mes trésors...et pourtant, je ne peux tout de même pas les acheter tous car oui, je n'achète quand même pas "Que" des livres. Il faut quand même que je m'habille, que je me nourrisse et je ne peux m'empêcher de faire plaisir à ceux que j'aime donc, tout cela pour vous dire que je suis obligée de faire un choix, d'où mes fréquents tours dans la médiathèque de ma ville).



Bref, excusez-moi pour cette introduction que ne concerne que moi et je suis désolée, amis lecteurs, si je vous ai détournés du sujet qui nous concerne ici, à savoir cet ouvrage de Raymond Federman. Essai, recueil de poèmes ? Un peu des deux en réalité...mais aussi ouvrage qui joue sur la langue (aussi bien le français que l'anglais) car ce dernier est en version bilingue, la page de gauche avec les poèmes en langue anglaise et celle de droite à leur traduction française, mais dans les premières pages, l'auteur s'amuse à mélanger les deux langues et c'est ce qui fait le charme et l'humour de l'auteur / traducteur et bilinguiste comme il se plaît à se définir lui-même !

Un jeu avec les mots, une réflexion sur la vie et le mort (comme tout poète la plupart du temps) mais aussi des souvenirs d'enfance assez attendrissants !



Un ouvrage qui se lit très rapidement et, pour les plus audacieux, qui peut se lire deux fois, voire trois : une première lecture en français, une seconde en anglais uniquement et une troisième en mélangeant les deux langues (comme je l'ai en partie fait). A découvrir !
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Les Carcasses

Les chats ont neuf vies, c'est bien connu...mais qu'en est-il des humains ou des autres animaux, voire même des plantes et objets en tout genre ?

Dans ce court récit, qui a été oublié l'année de sa mort, Raymond Federman nous permet d'espérer (ou peut-être a-t-il essayé de croire en un possible au-delà, sachant sa fin proche) en une éventuelle vie après la mort ! Il ne s'agit pas de réincarnation ici mais bel de bien, comme le dit l'auteur, de transmutation puisque la personne décédée peut revenir sur terre sous n'importe quelle forme que ce soit, sans distinction entre règne animal, végétal ou même celui des objets.

En attendant leur éventuelle transmutation, ces âmes en perdition sont destinées à rôder dans un monde parallèle où se trouvent toutes les "carcasses" en attente qu'un nouveau rôle leur soit affecté sur terre. De plus, les carcasses peuvent procréer. C'est pour cela que les autorités ont établi une sorte de règlement interdisant les carcasses humaines de se reproduire avec des carcasses animales ! (J'ai trouvé ce passage d'ailleurs assez répugnant).



Bref, que nous attend-il après la mort ? Nous ne pourrons jamais le savoir ni même le faire savoir...à moins d'être transmuté tout en étant doté de paroles, qui sait ? Si vous pouviez être transmuté, en quoi ou en qui cela serait-il ? Si je vous pose la question, c'est parce que l'auteur la pose à tous ses lecteurs, en laissant une page blanche à la fin de sou ouvrage...Alors, réfléchissez-y...



Une fable très bien écrite, certes, mais avec laquelle je n'ai pas du tout accroché, l'ayant même trouvé un peu malsain par moments (ce que je vous disais par exemple au sujet de la procréation des carcasses entre humains et animaux) ! Je suis tombée par hasard sur ce court ouvrage en flânant dans les rayons de la médiathèque et pour être tout à fait franche avec vous, je suis contente de l'avoir emprunté et non pas acheté. A découvrir pour les curieux !
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Quitte ou double : un vrai discours fictif

Le premier roman de Raymond Federman, écrit en 1971, en anglais, est un objet extraordinaire.



Quitte ou double est un roman millefeuilles et milleformes : la première personne (le narrateur), un homme d’âge moyen têtu et déterminé, a décidé d’enregistrer l’histoire de la deuxième personne, un homme joueur, irresponsable et paranoïaque, écrivain potentiel, qui, avec les 1200$ (ou presque) qu’il possède, veut louer une chambre pendant 365 jours, y stocker tout ce qui est nécessaire à sa survie pendant cette période d’un an, et s’y enfermer pour écrire un roman, dont le protagoniste sera la troisième personne, un jeune homme juif de 19 ans, timide et sans expérience du mode de vie américain (dont les parents et les sœurs ont été exterminés dans les camps de concentration, mais ce n’est censément pas le sujet du livre), à son arrivée aux Etats-Unis en 1947.



L’écrivain, obsessionnel et très désorganisé, note et tente de calculer ses besoins pour 365 jours ; coût du loyer de la chambre, paquets de nouilles, sauce tomate, café, cigarettes, papier toilette… tandis que le narrateur enregistre aussi fidèlement que possible tous les éléments du roman qui viennent à l’esprit de l’écrivain, noms des personnages, scènes, principes de narration, même si beaucoup de tout cela semble « complètement incohérent, illogique, gratuit, fragmenté, esquinté, bordélique… »



Dans ce récit largement autobiographique (Raymond Federman perdit sa famille dans les camps, survécut car il était enfermé dans un placard, et émigra aux Etats-Unis en 1947), les quatre niveaux de narration – Raymond Federman et les trois personnes avancent et convergent de plus en plus, autour d’un paquet de nouilles, d’un micro-événement ou d’un mot, dans une narration d’un brio et d’une invention incroyables, qui donnent l’impression d’une imagination en ébullition constante.



Un véritable tour de force, par la déconstruction du récit et par la structure typographique, nouvelle à chaque page, un livre tour à tour désespérant et hilarant.



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Surfiction

Ce livre de Federman est un véritable livre de philosophie plus encore qu'un essai (il ne prétend pas faire de philosophie cela relève de mon jugement), un dialogue philosophique riche pour celui qui se prête au jeu.

Federman fait de de la philosophie en pensant la littérature il ne s'arrête pas aux questionnements académiques et un peu ternes qui interrogent les dimensions de la réalité et de la fiction, il parle de la vie, de l’œuvre, de la fiction chaleureusement (il a ce don de nous donner l'impression d'être à nos côtés quant il parle) à sa manière un peu folle. J'ai trouvé ce livre passionnant justement parce que bien que ce soit un essai on sent la passion qui animait l'écrivain vibrer dans chacune de ses phrases.
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Retour au fumier

C'est étrange, ce livre me ressemble, tant dans la forme, le jeu entre locuteurs plus ou moins fictifs, le flou entre l'histoire centrale et les digressions fictives ou pas là aussi, un style assez basique, cru parfois, un thème fort (qui sans doute, par pudeur, nécessite tous les détours employés)... C'est un livre symbolique et à la fois, comme son titre, plein de terre, qui parle de merde(s)... Oui, ce livre semble additionner tout ce que j'aime et pourtant... bof. Et je suis bien désolé (inquiet?) de ne ressentir qu'un bof.
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Les Carcasses

En 2009, l'année de sa mort, Raymond Federman, alors âgé de 81 ans, écrivit ce court récit en français. Cet acrobate de la pensée et de l'écriture prend toutes les libertés et joue avec son lecteur, et avec lui-même, en nous racontant une histoire en même temps que sa construction. C'est ici l'attente ou la peur de la mort qui se transforment en une narration inventive et jubilatoire, dans un espace entre la vie et la mort où les défunts devenus carcasses attendent leur transmutation en une nouvelle créature, humaine, animale, végétale ou même objet (une jolie rose rouge, un pot de chambre ou une capote … un sort moins enviable qu'il n'y paraît), sous l'autorité de ceux qui gèrent la zone des carcasses.



Ce lieu intermédiaire où s'empilent les carcasses est comme une vision joyeuse de chambre froide, où les carcasses, divisées en factions, sont conservatrices ou révolutionnaires, où elles se racontent des histoires de transmutations réussies ou ratées, où elles (qui ont perdu presque toutes leurs facultés) ont toujours une activité sexuelle en se frottant les unes contre les autres, tout en attendant leur prochaine transmutation, dont l'échéance, qui semble échapper à toute logique connue, dépend uniquement du bon vouloir des "Autorités".



Découper un morceau de ces carcasses dans des phrases qui forment tout un chapitre n'est pas facile, mais c'est trop bon pour qu'on s'en passe. Voici donc un fragment de jubilation :



« et te voici encore une fois carcasse parmi les carcasses – tu réfléchis tandis que tu attends ton tour ou ton retour – je sais que les carcasses ne sont pas censées réfléchir – mais pour la commodité de cette histoire disons que les carcasses sont capables d'avoir de petits éclats de cogitation – donc tu cogites - pourquoi ne puis-je pas avoir mon mot à dire – pourquoi ne puis-je pas décider moi-même de ma prochaine transmutation – pourquoi ne puis-je pas inventer mon propre - j'allais dire avenir – disons juste ma propre transmutation – imaginons maintenant que tu aies été écrivain lors d'une de tes anciennes transmutations et que tu saches encore écrire – alors tu composes un message à destination des autorités – tu y mets les formes et même – sans fausse modestie – un certain style – imaginons que dans ce message tu leur dises qu'il est peut-être temps que les carcasses aient leur mot à dire à propos de leurs transmutations – et imaginons qu'il s'ensuive un sacré remue-ménage dans la zone des carcasses... »
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Les Carcasses

Une fable foisonnante et légèrement barrée suit l'existence non pas des âmes, mais des "carcasses" immortelles.



Publié en 2009 chez Leo Scheer / Laureli, et écrit directement en français, peu de temps avant son décès, cette fable du franco-américain - ô combien atypique - Raymond Federman développe en 70 pages l'une de ces métaphores foisonnantes et légèrement barrées qu'il affectionnait...



C'est grâce à Claro et à sa présentation de 10 livres à la librairie Charybde, en septembre 2011, que j'ai découvert ce curieux objet, dans lequel l'absurde cher à Federman, assez proche de celui de Beckett (dont l'auteur fut un éminent spécialiste universitaire), abonde. Les "carcasses", restes immortels et permanents des existences humaines, sont gérées par les "Autorités" (dont on ne saura rien de plus) dans un système perfectionné d'attente et de recyclage entre leurs "transmutations" en êtres vivants (ou en objets !). L'annexe nous listant quelques carcasses célèbres mentionne ainsi, incidemment, Madame Bovary ("en Virginia Woolf lors de son unique transmutation"), Darwin ("en perche du Nil lors de sa 67e transmutation", le Soldat Inconnu ("en Charles de Gaulle lors de sa 6e transmutation", et bien d'autres...



Entre leurs passages terrestres, ces carcasses s'agitent, fomentent, bouillonnent, râlent, se résignent, et même... ont une importante et parfois débridée vie sexuelle à base de frottements au sein des piles où elles gisent entassées, dans l'attente des décisions de transmutation, gérées par les "Autorités" selon des schémas peut-être semi-aléatoires, mais en tout cas échappant totalement au commun des immortels...



"Une rumeur circule dans la zone des carcasses - une nouvelle carcasse toute fraîche vient d'arriver d'une planète en révolution - et il semble que cette carcasse toute fraîche essaie de convaincre les autres de se débarrasser des autorités pour former un gouvernement démocratique autogéré - l'utopie devenue réalité d'une zone des carcasses dont les carcasses seraient souveraines - mais les vieilles carcasses qui patientent vainement depuis des lustres s'inquiètent de telles idées subversives qui pourraient provoquer un retard dans leur transmutation imminente - les mensonges qu'on peut dire à voix basse dans la zone des carcasses - les bruits que font courir ces vieilles cancanières - surtout depuis les changements bureaucratiques qui se sont produits concernant les décisions de transmutation - les carcasses ont obtenu gain de cause - voir la fin du premier chapitre de cette histoire pour plus de détails sur cette première révolte - (...)"



Une incursion redoutable dans un absurde nappé d'humour noir et de jeu sur les registres de langage.

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Mon corps en neuf parties (avec quatre supp..

Raymond Federman, prend pour prétexte, neuf parties de son corps, pour se raconter, raconter sa vie si particulière. Chaque partie est associé à un souvenir qu'il raconte avec son style inimitable, à la fois drôle et poétique.
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Retour au fumier

Retour au fumier est un livre bluffant avec une narration originale. L'auteur est interviewé par un ami intransigeant, qui ne lui laisse rien passer. Il raconte son enfance dans une ferme où il a été placé. (il est orphelin, ses parents on été déporté). Il travaille comme garçon de ferme, et vit des années difficiles. Son patron est abominable et rude avec lui. Pourtant, le récit de Raymond Federman est rempli d'humour , de cynisme, presque de poésie. A essayer!
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À la Queue Leu Leu / The Line

(...) si le ton est plus léger (mais l’est-il vraiment, ou que cache le ludique, je vais y revenir), on retrouve un travail très poussé sur la disposition du texte. Je rends hommage au poète-compositeur mais aussi à l’éditrice, Hélène Boinard, de Cadex Éditions, pour l’époustouflant travail typographique réalisé pour ce livre. Tout ici semble métaphore, le livre, la disposition, le récit, la phrase, la queue elle-même, qui déploie tout son symbolisme latent, image de la condition humaine (théorie, procession, file d’attente, danse macabre, etc.), la phrase et ses mots qui se pressent au portillon. Le texte coule comme un filet, comme la file, se déploie, bordé par la foule des caractères. (...) Raymond Federman semble ici donner, sur un mode donc apparemment ludique, toute sa place à cette image clé de la condition de l’homme moderne (il suffit de songer à ce qui se passe en ce moment en Birmanie, en Chine, à ce qui s’est passé hier en Europe), la queue. Attendre pour. Partie d’une myriade, perdu dans l’infinité de la masse humaine et attendant pour du pain, de l’eau, un peu de viande, des médicaments, du sens. Ce sont toutes ces foules pressées et désespérées qui surgissent à la lecture. Et pourtant on rit et on se souvient que le blog de Raymond Federman est sous titré the laugh that laughs at the laugh..., on se souvient aussi que Federman est un grand spécialiste de l’œuvre de Beckett (il a notamment dirigé le cahier de l’Herne consacré à son ami).

- Florence Trocmé, Poezibao, mai 2008
Lien : http://www.cadex-editions.ne..
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