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3.09/5 (sur 46 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal , le 26/06/1947
Mort(e) à : Montréal , le 15/02/2006
Biographie :

Raymond Plante fait des études universitaires en lettres à l'Université du Québec à Montréal. Sa passion pour l'écriture s'est développé assez tôt dans sa vie.

Outre son travail de romancier, il écrit depuis 1973 pour la radio et la télévision. À la radio, il a fourni des textes aux émissions Premières, Micro-Théâtre et La Feuillaison. Il a écrit plus de 1 000 textes télévisuels, soit pour des émissions pour enfants: Pop Citrouille, l'Ingénieux Don Quichotte et Minibus; soit pour les adultes: Poussière d'automne et le Cœur au mur. Il a aussi collaboré aux scénarios de la série du Tac au tac. Raymond Plante a déjà publié 32 livres et d'autres sont à venir.

Plusieurs de ces romans ont reçu des prix. Son premier La Débarque reçoit le Prix de l'Actuelle en 1974. En 1982, il obtient le Prix de l' A.C.E.L.F. ( association canadienne d'éducation de langue française ) pour La Machine à beauté et le Prix Belgo-québécois pour Monsieur Genou.

Il reçoit également le Prix de la littérature jeunesse du Conseil des Arts du Canada 1986 ainsi qu'un certificat d'honneur de l'IBBY 1988 ( international board on books for young people ) pour son roman Le Dernier des raisins. Ce roman obtient, de plus, la première place au Concours des livromaniaques de Communication-jeunesse en 1988.

Cette même année, il remporte le Prix Raymond Beauchemin de l' A.C.E.L.F. pour Le Roi de rien. En 1994, il reçoit le Prix 12/17 Brive pour son roman L'Étoile a pleuré rouge publié aux Éditions du Boréal. En 1995, il décroche le Prix M.Christie - 12 ans et plus - pour son roman L'Étoile a pleuré rouge.

Raymond Plante reçoit de nombreuses autres distinctions dont la personnalité de l'année 1993 de l'Association des Salons du Livre du Québec et auteur des textes de 3 chansons du disque Robin et Stella/ Les inséparables, Félix 1993 du meilleur disque pour enfants. Il a aussi reçu la Médaille d'or de la Culture française, remise par la Renaissance Française en 1997.

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Source : felix.cyberscol.qc.ca
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Bibliographie de Raymond Plante   (33)Voir plus

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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
«Esther a repris sa course.
Privée de musique, elle se sent hors de son élément naturel. Elle perçoit tout ce qu'elle n'a pas l'habitude d'entendre dans le cocon de ses écouteurs, ses pieds qui ne martèlent jamais le sol ainsi, mais lui procurent l'illusion de l'effleurrer, les voitures du boulevard Gouin et, encore plus loin, du boulevard Henri-Bourassa, la rivière des Prairies, sale et silencieuse au niveau du parc et... et ce cri!

Elle a bien vu. L'homme, qui courait de plus en plus lourdement quelque deux cents mètres devant elle, s'est arrêté. Il s'est dirigé vers... Elle a tout juste discerné ce qui devait être le corps d'une femme,

Ensuite est apparu ce mastodonte au crâne rasé. Vif comme un chat, il a surgi du buisson et a assené un coup de bâton de base-ball sur la cheville de l'homme. Pendant que la victime s'écroulait, l'autre, presque aussi costaud, l'a roué de coups.

Enfin les deux plus maigres sortent à leur tour. Ce grand dégingandé, armé d'un bâton lui aussi, qui hésite, qui laisse l'autre le devancer, celui qui, un couteau à la main, amorce une danse sanglante, cruelle.

Esther n'en peut plus. Elle se trouve maintenant à moins de cent mètres de la scène. Cela n'a rien d'un rêve, ce n'est même pas un cauchemar, c'est bien réel, une réalité qui brûle les yeux. Elle crie...de toutes ses forces, elle hurle.»

pages 31- 31
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Rien n’a d’allure. À la polyvalente, tout va tout croche, les cours, les profs, les étudiants, tout ! Luc me dit que c’est moi qui suis de travers, que tout est aussi normal que d’habitude. La seule chose, selon lui, qui ne tourne pas rond, c’est le moteur de sa moto. Il ne perd plus d’huile mais s’étouffe toujours autant. Luc ne pense qu’à sa moto.

Moi, j’ai eu un regain de vie quand il a fallu inventer les surnoms des profs. Je suis devenu l’oiseau moqueur, j’ai eu l’air brillant. Les profs me trouvent étonnamment moins brillant que par les années passées. S’ils savaient que je suis le grand responsable de la plupart de leurs surnoms, ils me respecteraient davantage. En physique, Mme Dupras a tellement l’art de nous mélanger que je l’ai surnommée Blender ; Mister Zee, c’est Gerry Zabitowski, le prof d’anglais qui n’articule jamais ; le Bonhomme Irish est en éducation physique. Il s’appelle Gonthier et n’a rien d’irlandais sauf son petit pinch roux. Jacques Cartier nous enseigne l’histoire, c’est l’histoire du Québec et du Canada. Dans son cas, j’ai trouvé que c’était plus simple qu’il change de surnom à chaque cours. Il est donc à la fois Jacques Cartier, Champlain, Montcalm, Papineau, Chapais et les autres. C’est Moins-Cinq qui nous enseigne le français. Disons que là j’ai joué sur le physique parce que Mme Labelle a le cou un peu croche. Elle doit être une lointaine petite-fille de l’architecte qui a dessiné la tour de Pise. Bon. Les surnoms m’ont procuré une certaine notoriété. Les autres ont trouvé que j’avais l’imagination fertile.

J’avais cru oublier Anik, mais en la revoyant tous les jours, mon attirance pour elle n’a fait qu’augmenter. Et puis mon imagination fertile a justement élaboré un nouveau plan. Dans un cours de français, Moins-Cinq a proposé un travail en équipes. Il fallait analyser le contenu d’une annonce publicitaire. Une lumière s’est allumée au-dessus de ma tête. Je venais de trouver le moyen de percer la barrière qui me séparait d’Anik. Je me suis tourné vers elle et je lui ai dit :

On fait équipe.

Elle m’a répondu :

O.k.

C’est comme si elle avait accepté que je l’embrasse, je n’en revenais pas. Mais ça ne faisait pas soixante secondes que je planais au-dessus de ce que Moins-Cinq racontait devant la classe que j’ai eu un frisson. Andréa Paradis a demandé à Anik :

Est-ce qu’on fait le travail ensemble ?

J’attendais la réponse d’Anik. Elle s’est tourné vers Andréa pour lui chuchoter :

Je vais travailler avec François.

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Plus jeune, j’étais content. Les vacances m’ennuyaient à la longue. Maintenant, c’est la même chose mais, pour la forme ou pour faire comme les autres, je joue l’écœuré. Si je m’amenais en hurlant : «Youppi ! les cours reprennent !», de quoi j’aurais l’air, hein ? Du dernier des concombres ! D’autant plus qu’ils ne débutent vraiment que la semaine prochaine. Aujourd’hui, nous venons chercher nos livres, notre horaire et nous faire photographier. C’est la routine du premier jour où on niaise à faire la queue d’une place à l’autre. Alors j’entre dans la polyvalente en traînant mes runningshoes sur le terrazzo bien ciré. À mes côtés, Luc voyage en solitaire. Il flotte. Il donne l’impression de naviguer une dizaine de centimètres au-dessus du sol. Il ne voit rien. Seul au monde ! Il lévite, comme si un gourou lui avait appris la manière. Il ne regarde personne mais il ne manque rien. Il épie tous ceux que nous croisons pour voir qui remarquera l’anneau de son oreille.

D’abord, nous nous rendons à la cafétéria pour la photo. Il faut que notre tête apparaisse sur notre carte d’étudiant, parce que, sans carte, il paraît que nous ne sommes rien. Et paf ! En entrant dans la café, c’est arrivé. Paf ! Comme la foudre ! Le coup dans les côtes ! Le hurlement du système d’alarme !

Elle était là ! Là ! En plein cœur de la grande salle où tout le monde se reconnaissait et parlait en même temps. Là ! Comme un bout de vacances qui veut pas disparaître ! Là ! Les jambes étendues, le dos contre le bord d’une des longues tables, à parler avec Andréa Paradis et Stéphanie Lachapelle. Ce sont ses jambes que j’ai remarquées en premier... ses jambes parce que... parce qu’elle portait deux runningshoes de couleurs différentes. Une mauve avec des contours roses et l’autre carreautée. Si ça n’avait été que ses jambes... des jambes, j’en avais quand même déjà vues, mais il y avait le reste. J’aurais pu jurer qu’elle souriait pour le simple plaisir de montrer ses dents blanches et parfaites. Un sourire que les fabricants de dentifrice vont s’arracher pour leurs publicités. Des yeux bleus, grands comme des piscines, maquillés comme pour un party et qui pétillent... de quoi s’y noyer ou y fêter au champagne. Je suis un peu snob, je sais, je préfère le champagne à la bonne vieille bière. Et puis, ses cheveux... ses petits cheveux blonds, rouges et noirs... bon ! des cheveux de trois couleurs et de plusieurs longueurs différentes ! Des cheveux à faire redresser ceux de ma mère qui déteste les choses extravagantes et les gens qui veulent se faire remarquer. Pour cette raison, ma mère ne pète jamais en public. Elle m’a appris à en faire autant, ce qui est le premier principe de la bonne éducation selon elle et ma grand-mère. Tout d’un coup, j’avais le cœur dans les genoux... comme s'il avait pris l'ascenseur pour me laisser sans voix, le regard glauque, l'esprit comme des mains qui s'acharnent à saisir un savon de bande dessinée. Je ne regardais plus où j’allais, j’avançais. Normalement, j’aurais dû être aux côtés de Luc, mais le cave avait bifurqué, me laissant seul. Elle a bien vu que je ne pouvais plus la quitter des yeux. Et c’est ainsi qu’elle m’a dit tout simplement :

Salut !

Et que j’aurais voulu lui dire salut, moi aussi. Mais la voix m’a manqué. J’avais le cœur au fond des mes runnings, les orteils en nœuds, la langue comme une pâte molle dans ma bouche béante. Mon pied gauche a buté contre une table... oui, avec le bruit qu’il faut pour attirer l’attention d’une foule, je suis rentré directement dans une table. Un peu plus et je m’y serais étendu comme un cadavre fatigué. Du coup, le cœur m'est remonté aux oreilles, que je sentais rouges comme une crête de coq. J’ai réussi à rattraper mes lunettes avant qu’elles ne s’égarent trop loin et j’ai fait demi-tour. En deux ou trois secondes, qui m’ont semblé une éternité, une bonne douzaine de boutons m’ont poussé dans le dos. C’est là qu’ils se concentrent quand je suis nerveux, gêné ou fatigué. Là ou sur mon nez.
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Luc est fou. Depuis trois jours, il ne parle plus, il ronronne. Il écoute son moteur, vibre avec lui, l’ausculte… et se demande pourquoi il s’étouffe aussi souvent. Mais il jure qu’il trouvera bien le bobo. Il ne veut pas traîner d’un garage à l’autre et surtout pas avouer qu’il s’est fait passer un citron. Luc Robert a son orgueil. Cette moto-là, c’était une aubaine formidable! Il y tient.
Après avoir payé son bienfaiteur, il ne lui restait pas assez d’argent pour s’équiper des vêtements de cuir qui font les vrais motards. Il a commencé par s’acheter un beau casque neuf et flamboyant — ce qui n’est pas donné — et s’est fait percer l’oreille droite. C’est à la mode et ça fait plus motard. Avec sa moto, son casque et son oreille, il attendait impatiemment que l’école nous fasse signe de revenir. Lui, il était prêt. Hier, il m’a dit:
— Je te ramasse à neuf heures.
Il avait le ton autoritaire qu’il utilise quand il veut me faire croire que ma musique classique, c’est bon pour les tapettes. Je me suis débattu un peu.
— Il te faudrait deux casques. Je tiens à ma tête, moi. On aurait l’air fin si on se faisait arrêter par la police.
J’avais l’impression de chialer comme ma mère quand elle veut me convaincre que tout est dangereux.
— Un casque! Je vais t’en trouver un! Tu vas voir, on va faire sensation.
Sensation! Ouais… Tout le monde nous a vus. Tout le monde nous a montrés du doigt. Tout le monde a ri aussi. En entrant dans la cour de la polyvalente, Luc a voulu faire le fin et beaucoup de bruit. C’était pas l’endroit. Son moteur s’est mis à fumer et à rouspéter pour finalement s’étouffer. Là, j’ai dû descendre plus tôt que prévu. Nous avions l’air ridicules. Moi avec son vieux casque de football trop petit pour ma tête et la maudite mouche que je n’arrivais pas à cracher!
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D’abord, nous nous rendons à la cafétéria pour la
photo. Il faut que notre tête apparaisse sur notre carte
d’étudiant, parce que, sans carte, il paraît que nous ne
sommes rien. Et paf! En entrant dans la café, c’est arrivé.
Paf! Comme la foudre! Le coup dans les côtes! Le hurlement
du système d’alarme!
Elle était là! Là! En plein coeur de la grande salle où
tout le monde se reconnaissait et parlait en même temps.
Là! Comme un bout de vacances qui veut pas disparaître!
Là! Les jambes étendues, le dos contre le bord d’une des
longues tables, à parler avec Andréa Paradis et Stéphanie
Lachapelle. Ce sont ses jambes que j’ai remarquées en premier…
ses jambes parce que… parce qu’elle portait deux
running shoes de couleurs différentes. Un mauve avec des
contours roses et l’autre carreauté. Si ça n’avait été que ses
jambes… des jambes, j’en avais quand même déjà vu, mais
il y avait le reste. J’aurais pu jurer qu’elle souriait pour le
simple plaisir de montrer ses dents blanches et parfaites.
Un sourire que les fabricants de dentifrice vont s’arracher
pour leurs publicités. Des yeux bleus, grands comme des
piscines, maquillés comme pour un party et qui pétillent…
de quoi s’y noyer ou y fêter au champagne. Je suis un peu
snob, je sais, je préfère le champagne à la bonne vieille bière.
Et puis, ses cheveux… ses petits cheveux blond, rouge et
noir… bon! Des cheveux de trois couleurs et de plusieurs
longueurs différentes! Des cheveux à faire redresser ceux
de ma mère qui déteste les choses extravagantes et les gens
qui veulent se faire remarquer. Pour cette raison, ma mère
ne pète jamais en public. Elle m’a appris à en faire autant, ce
qui est le premier principe de la bonne éducation selon elle
et ma grand-mère.
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Une mouche! J’ai avalé une mouche. Pas une grosse
mouche verte à vidanges, j’en suis presque sûr. Peut-être
une petite mouche de rien ou une mouche à merde, je ne
l’ai pas vue. Mais une mouche est une mouche. Je l’ai sentie
s’écraser dans ma gorge. C’est pas une sensation agréable. Il
faudra que j’apprenne à me fermer la gueule en moto. C’est
une règle. Parce qu’il a fallu que je monte sur la Yamaha
RD 350 de Luc. Il vient de l’acheter. Un spécial de fin de
saison. Une petite annonce dans La Presse:
«YAMAHA RD 350 1984, très propre et full face,
pneus neufs, 1 350$, Claude 783- etc.»
Luc m’a dit que le Claude en question avait la larme à
l’oeil en regardant partir sa moto. Une affaire incroyable!
Luc a travaillé comme un chien tout l’été pour rouler sur
un engin semblable. Combien de hot-dogs a-t-il bourrés
de relish-moutarde-chou? Combien de paniers de grosses
frites graisseuses a-t-il secoués au-dessus de l’huile bouillante?
Combien de boulettes de hamburgers a-t-il retournées sur le grill? Combien de clients a-t-il servis, la tête ailleurs,
la cervelle à cheval sur sa moto? Luc est fou. Depuis
trois jours, il ne parle plus, il ronronne. Il écoute son
moteur, vibre avec lui, l’ausculte… et se demande pourquoi
il s’étouffe aussi souvent. Mais il jure qu’il trouvera
bien le bobo. Il ne veut pas traîner d’un garage à l’autre et
surtout pas avouer qu’il s’est fait passer un citron. Luc
Robert a son orgueil. Cette moto-là, c’était une aubaine
formidable! Il y tient.
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Si j’avais pu ramper sous le terrazzo ou emprunter les conduits d’aération du plafond, je l’aurais fait volontiers. D’autant plus qu’elle m’a trouvé drôle et qu’elle s’est mise à rire avec ses amies. Le pire chœur de rires que j’aie entendu de toute mon existence de timide. J’aurais pu me donner une série de coups de pied dans le derrière. J’étais raisin. Je me sentais raisin. Le dernier des raisins! Et, si j’avais été intelligent pour deux sous, j’aurais poursuivi ma gaucherie et me serais jeté aux genoux de cette fille-là pour lui demander son nom, son numéro de téléphone et tout et tout. Mais je suis débile dans ces occasions-là. Le parfait débile! Alors j’ai couru rejoindre Luc qui se demandait ce que j’étais en train de fabriquer presque à plat ventre sur une table.
— Tu as vu la nouvelle?
— Quelle nouvelle?
— Celle-là.
Je n’osais pas la montrer du doigt. J’ai dit:
— Celle qui parle avec Andréa et Stéphanie.
— C’est pas une nouvelle. C’est Anik.
— Anik?
— Anik Vincent!
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Tu ne veux rien savoir de moi et de ma profession
qui multiplie les clichés. Normal, nous avons souvent
affaire avec la mort, à ceux qui préparent leur mort en
dictant un testament, à ceux qui regrettent la mort d'un
proche en écoutant un testament. Malgré cela, nous
devons songer aux vivants. Parce que la vie continue.
Nous sommes là pour en témoigner.
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Mes nuits ressemblent à des balles de tennis. À quatre heures du matin, je ne me reconnais pas. Sur fond de rue endormie, la vitre qui commence à givrer me renvoie le reflet d’un autre François Gougeon. L’œil cerné, je tiens debout par somnambulisme. Un sourire, et le visage me craquerait. Mes lunettes corrigent à peine la chose. Je me reconnais difficilement. J’ai vieilli.Dehors, il y a la nuit. Je l’ai pourtant toujours aimée. Le noir m’excite, la lune m’inspire, les étoiles m’allument. Je reste le complice de certains oiseaux. Des oiseaux parfois à moitié soûls ou souvent mal dans leurs plumes. Je vis de nuit et je ne suis pas seul. Napoléon s’inscrit déjà dans ma bande. Pour le moment, à l’approche du petit matin, il devient tranquille. Il se met en boule à la saignée de mon bras et me laisse me débrouiller avec mes yeux en trous de suce. Lui, il reprend de l’énergie.
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Comme dans la chanson de Michel Rivard, je pourrais
lui répondre qu’Anik Vincent «a mis de la brume dans mes
lunettes», mais je reste silencieux, ailleurs… Je cherche
mon coeur qui bat toujours, mais je ne sais plus exactement
où. Il a fait un sacré tour d’ascenseur. Boum! boum! Au
fond de moi, j’aimerais bien savoir pourquoi je me sens
perdu, à l’envers, à l’endroit, les pieds à côté de mes souliers…
mais tellement bien. Tellement bien!
— Ça fait pas mal! Ça pince à peine un peu!
Luc devient bavard. Pierre Jodoin a remarqué l’anneau
de son oreille. S’il n’était pas complètement branché sur ses
petites choses, Luc me demanderait quelle mouche m’a
piqué. Je bafouillerais une réponse évasive, n’importe quoi.
J’ai même oublié la mouche que j’ai avalée.
Et les cours, les cours qui ne reprennent vraiment que
la semaine prochaine.
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