Raymonde Vincent

L'auteur Raymonde Vincent fait le récit des premières années de sa vie d'adulte qui lui font quitter sa campagne berrichonne pour le quartier parisien Montparnasse de l'Entre-deux-guerres.

La première partie de ce livre est un roman, dont on comprend plus tard (enfin, pour ma part) qu'il est assez autobiographique.



Marie vit avec sa grand-mère depuis le décès de sa mère, et elle coule des jours heureux à la campagne, à s'occuper des quelques bêtes. Un jour, son cousin vient voir le duo pour leur proposer de vivre avec eux. Voilà donc Marie qui part s'installer dans une ferme plus agréable, avec évidemment toujours sa grand-mère, son oncle et sa tante et ses cousins, dont Laurent qui sera le grand amour de Marie. Enfin des compagnons de jeux, et de quoi élargir son horizon.

Au fil des saisons, on a un aperçu de la vie quotidienne et simple des gens de la campagne juste avant la première guerre mondiale, et pendant ensuite.

J'ai été touchée par l'écriture fine et sensible de Raymonde Vincent, qui n'a pourtant jamais été à l'école, mais possède un vocabulaire riche. La description de la vie est très simple, juste et touchante.



La deuxième partie du livre est un court récit autobiographique, où on apprend que l'autrice a finalement vécu -peu ou prou- la même histoire que Marie, héroïne de Campagne.

Il manque quelques feuillets, car c'est un texte inédit retrouvé après son décès, et quelques mots sont illisibles, mais là encore, les descriptions, les émotions à fleur de peau sont très touchantes.

Voilà une lecture douce et simple que j'aurais crue ennuyeuse, mais pas du tout.

trés beau roman , dans la ligné des giono , et maurice genevois

Très beau roman découvert pendant mon adolescence, un peu par hasard en récupérant de vieux romans chez des grandes tantes. C'est un magnifique roman qui a obtenu le prix Femina en 1937.

On suit donc l'héroine, Marie âgée d'une quinzaine d'année et sa vieille grand-mère qui l'élève. Marie étant orpheline, sa mamie s'occupe d'elle. Les deux femmes vont finir par aller s'installer chez un oncle de Marie qui possède un grand domaine. L'acclimatation va être difficile pour la grand-mère tandis que Marie va s'épanouir à la ferme au contact de la nombreuse maisonnée.

C'est un livre très frais, les descriptions sont bien vivantes, rendant cette campagne du siècle dernier bien réaliste. Les personnages décrits simplement sont très attachants. J'ai trouvé ce livre fort émouvant, laissant même échapper quelques larmes à certains moments, avec un coup de coeur très particulier pour la grand-mère de Marie, mon personnage préféré de ce roman. Un caractère fort pour ce petit bout de femme de près de quatre-vingt dix ans, aimant sa petite fille, une mamie comme on aimerait en avoir ! Forte et douce !

A lire rapidement car ce petit chef d'oeuvre vaut le détour !

Extases et déchirures des personnages se déploient avec une puissance émotive stupéfiante. Leur relief donne à cette succession de tableaux la verve de miniatures expressionnistes qui font entrer le lecteur dans la page.
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Pour ce premier roman, Raymonde Vincent s’est largement inspirée de son enfance comme l’illustre son récit autobiographique Le temps d’apprendre à vivre publié en 1982. En revanche, Campagne est un texte beaucoup plus abouti ; le récit est plus structuré, le père de l’auteur est magnifié dans le personnage du maître, le style beaucoup plus riche.
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