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Critiques de Régis Goddyn (219)
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Comme un poisson hors de l'eau, tome 1

J'ai reçu ce petit livre dans ma boîte aux lettres grâce à l'opération Masse Critique. Un grand merci à Babelio et Rooibos Éditions pour cet envoi.



Ce recueil est né suite à un appel aux textes lancé par la jeune maison d'édition Roobois. L'idée était de créer un ensemble de récits mettant en scène un personnage prisonnier d'une situation, qu'elle soit physique, culturelle ou psychologique, et tentant de s'y soustraire. Grâce à cette thématique très riche, le spectre des prisons imaginées par les auteurs est assez large. Malheureusement, la qualité de ce recueil est terriblement inégale, et assez décevante dans l'ensemble.



Deux textes sortent du lot, dont Le Goût de l'orange, une nouvelle qui m'a fait voyager jusqu'au Maroc. Je l'ai trouvée poétique, sensuelle, terriblement actuelle et touchante. Une vraie pépite, à la fois cruelle et savoureuse. Tous les sens sont sollicités : on sent rouler sur nos épaules les massages au savon noir, on goûte les dattes fraîches et on s'enivre du parfum des orangers. J'ai apprécié suivre l'histoire de cette jeune fille qui s'émancipe peu à peu des schémas traditionnels de son village grâce à l'éducation et au travail. L'épineuse question de l'homosexualité féminine dans un pays du Maghreb est abordée avec finesse et sans fard.



Dans un autre registre, Le Cheveu blanc a également su piquer ma curiosité, avant de me perdre totalement dans une fin grandiloquente un poil indigeste. Pourtant, cette nouvelle partait bien : on y suit l'histoire de Théo, trentenaire en couple qui découvre avec horreur son premier cheveu blanc un samedi matin. Panique générale et affolement immédiat. Il va tout mettre en œuvre pour cacher cette terrible déchéance à Sharleyne, la femme qui partage sa vie. J'ai aimé suivre ce personnage tomber dans une obsession de plus en plus absurde pour un détail futile, mais la fin m'a terriblement déçue, noyant tous les éléments positifs.



Je ne recommanderai pas cet ouvrage autour de moi car de nombreuses faiblesses stylistiques et rythmiques rendent l'ensemble laborieux.



Dommage.



Mon avis complet, par ici :
Lien : https://alexbouquineenprada...
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Comme un poisson hors de l'eau, tome 1

Ce recueil contient six nouvelles toutes très différentes, mais avec le point commun de tourner autour d'un thème très original : Comme un poisson dans l'eau.



Le cheveu blanc, Mickaël Auffray

Théo découvre, un matin comme les autres, une chose pas comme les autres : son premier cheveu blanc. Branle-bas de combat dans sa tête, il est bien déterminé à terrasser l'ennemi !



Découvrir un cheveu blanc quand on a la trentaine n'a rien de surprenant ni de très dramatique. Alors le lecteur assiste médusé et, avouons-le, amusé à la recherche désespérée de Théo pour trouver une pince à épiler avant que sa compagne ne découvre le pot aux roses. Nous le suivons dans son périple le conduisant dans un magasin où il devra affronter son propre Goliath, mais aussi dans les transports où son obsession du cheveu blanc ne passera pas inaperçue, et dans un bar au sein duquel il rencontrera un drôle de type, pour ne pas dire un fou. Seront alors question de temps qui passe et surtout d'apocalypse !



Certains passages m'ont amusée et fait sourire, car Théo est clairement dans l'exagération comme si le temps qui passe lui faisait horriblement peur. Néanmoins, la chute nous permet de nous rendre compte que la situation ne prêtait pas vraiment à sourire… J'ai d'ailleurs apprécié la fin que je n'avais pas anticipée ne sachant pas quelle direction allait prendre l'auteur. J'ai, enfin, aimé la métaphore de l'apocalypse touchant le monde pour représenter celle qui a lieu dans la tête de notre protagoniste à la découverte de son premier cheveu blanc.



Altéa, Régis Goddyn



Altéa est en détresse perdue dans l'espace avec, comme seule compagnie, un robot du nom de Bob…



Je dois reconnaître n'être pas très fan de science-fiction pure et d'histoires se déroulant dans l'espace. Heureusement, le format très court de ce récit m'a quand même permis de le lire sans déplaisir d'autant qu'il ne m'a pas fallu très longtemps pour suivre avec anxiété l'aventure d'Altéa. On ne peut s'empêcher de souhaiter qu'elle survive à cette expédition qui a mal tourné. Altéa, quant à elle, semble plus lucide sur son sort estimant que ses chances de survie sont proches du néant. Cela ne l'empêche pas cependant de prendre les choses en main n'attendant pas les bras ballants sa mort. Elle a définitivement les traits d'une battante ! Mais cela sera-t-il suffisant pour faire pencher la balance du destin ?



A la fin de l'histoire, l'auteur introduit brièvement une nouvelle personne avec sa propre problématique, mais je ne peux pas vous en dire plus sans vous spoiler. J'ajouterai donc seulement que cela introduit un certain questionnement et laisse, à mon sens, deux interprétations possibles à la nouvelle. Ou c'est possible que ce soit juste moi qui ai trop d'imagination et qui aime me poser des questions. Mais peu importe que ce soit une volonté de l'auteur ou de mon esprit puisque c'est un aspect que j'ai apprécié.



Olga, Roger Grange

Olga et Tang n'étaient pas vraiment destinés à se rencontrer ! La première est guide sur un bateau de croisière, « l'Anton Tchekhov », en Russie quand le second est un étudiant chinois fasciné par les créatures marines des plus terrestres aux plus mythiques comme les Selkies et les sirènes. Ils partagent néanmoins tous les deux l'amour de l'eau et des animaux.



J'ai tout de suite été happée par le récit en raison de la plume de l'auteur que j'ai beaucoup aimée. Raffinée avec un petit côté poétique, elle sied à merveille à cette histoire teintée d'onirisme. Ce fut également un plaisir de voyager, même un bref instant dans deux immenses pays que je connais très peu : la Russie et la Chine. La brièveté de l'histoire ne permet pas les épanchements ni les longs développements, mais il n'empêche, je me suis aisément imaginé dans les différents lieux de l'intrigue. le fait, en outre, que l'auteur aborde le mythe des sirènes à travers l'attraction qu'elles exercent sur Tang n'était pas pour me déplaire adorant ces créatures. L'auteur arrive d'ailleurs à tenir en haleine le lecteur en le promenant entre rêve et réalité à travers le personnage d'Olga. Cette femme dont on entrevoit la beauté semble envoûter Tang tout comme le lecteur qui se l'imagine presque sous les traits d'une naïade…



Enfin, si vous aimez la lecture (ce que je suppose être le cas si vous lisez cette chronique), vous apprécierez peut-être, comme moi, la référence à l'un des auteurs russes les plus connus en France et l'un des plus prolixes, Anton Tchekhov.



le goût de l'orange, Laurence Marino

Nejma, de sa tour parisienne, nous offre un petit voyage dans ses souvenirs d'enfance au Maroc : les odeurs d'oranger qui lui manquent, le hammam, sa famille et ses premiers émois amoureux avec d'autres femmes, chose inacceptable dans son pays d'origine.



J'ai apprécié que l'auteure aborde le thème de l'homosexualité féminine ce qui n'est pas courant, a fortiori quand l'intrigue se déroule dans un pays du Maghreb. J'ai cependant regretté un traitement du sujet assez maladroit et qui m'a semblé presque artificiel. Je n'ai d'ailleurs pas réussi à croire à l'homosexualité de la protagoniste ni à celle des deux autres personnes. Tout arrive trop vite et de manière bien trop pratique. Je n'ai, en outre, pas compris cette femme qui fait des études pour rentrer simplement dans sa campagne et ne pas les mettre en application…



Enfin, et c'est évidemment très subjectif, la plume de l'auteure n'a pas su me convaincre ni me séduire. La juxtaposition de phrases courtes sans aucun effort de liaison entre elles donne, pour moi, un air bien trop enfantin au récit. le texte mériterait à mon sens d'être retravaillé pour coller à l'ambiance de la nouvelle. En effet, alors qu'on ressent une certaine langueur qui émane de l'histoire, on se retrouve avec des phrases saccadées et une écriture presque nerveuse. Que cette dichotomie du fond et de la forme soit recherchée ou non par l'auteure, elle m'a simplement rebutée.



En bref, si la nouvelle a le mérite d'aborder un sujet qui est toujours considéré comme tabou dans de nombreux pays, je n'ai pas été séduite par la manière dont il a été traité. Chaque avis restant subjectif, je vous invite à lire la chronique d'Alex qui, contrairement à moi, a beaucoup apprécié ce texte.



Claudius, Fabien Rey

Sasha se réveille à l'hôpital relié à des tuyaux. La tête embrouillée et les souvenirs confus, il ne sait pas ce qu'il fait là et ce qui lui est arrivé. Pourtant, on attend de lui qu'il réponde à une énigmatique question : Claudius a-t-il eu tort de tuer son frère ?



Autant les histoires se déroulant dans l'espace ne me parlent pas beaucoup, autant les récits de science-fiction futuriste comme celui-ci me plaisent énormément. Claudius n'a pas échappé à la règle ! J'ai adoré la manière dont l'auteur introduit dès le début du suspense : pas d'autre choix que de vouloir en apprendre plus sur Sasha et ce fameux Claudius. Certains devineront d'emblée à qui fait référence le personnel médical qui semble obsédé par la fameuse question, mais à ma grande honte, ce ne fut pas mon cas.



J'ai adoré cette nouvelle, mais je préfère rester brève, car le plaisir de la lecture provient vraiment du fait que comme Sasha, le lecteur est dans le brouillard. En peu de pages, on arrive complètement à s'identifier à lui, à ressentir son impatience, ce sentiment désagréable d'être perdu et dépossédé de sa vie. On partage aussi son agacement puis sa colère devant ces personnes qui s'entêtent avec leur stupide question quand ils refusent de répondre aux nôtres. En d'autres termes, le personnage étant presque vierge de souvenirs cohérents, le lecteur arrive sans peine à se l'approprier et à se projeter dans son histoire.



L'écriture est ici nerveuse et parfois saccadée comme pour la nouvelle précédente, mais cela correspond parfaitement à l'ambiance, et permet d'accentuer les émotions de Sasha. En bref, Claudius est certainement le récit du recueil que j'ai préféré.



L'Indéfectible mélancolie du chou, Lucie Troisbé-Baumann

Jill se réveille d'une sieste avant d'entamer son service dans le restaurant où elle travaille. Réveil difficile dans la mesure où il est marqué par l'absence de Nathan, l'amour de sa vie. Son absence se révèlera d'ailleurs de plus en plus oppressante et douloureuse au cours de la journée…



Le gros point fort de cette nouvelle est sans aucun doute la très belle plume de Lucie Troisbé-Baumann. D'une grande poésie, elle vous fait voyager entre rêve et réalité, entre le quotidien de la vie et les errances de la pensée. Il se dégage en outre du texte une grande mélancolie, mais également une certaine douceur à l'image des oiseaux au duvet cotonneux dont la présence en filigrane dans le texte relie subtilement et joliment l'existence de Jill et de Nathanaël.



L'indéfectible mélancolie du chou fait partie de ces récits qui n'ont de valeur que s'ils sont lus. L'histoire ne vous offre ainsi pas de suspense ou une tension qui vous poussent à tourner les pages, mais une expérience de lecture, qu'en fonction de votre vécu et de votre personnalité, vous vivrez différemment. Ce qui est certain c'est que l'auteure vous propose ici un très joli texte qui ravira les amateurs de poésie et de récit teinté d'onirisme. A cet égard, j'ai particulièrement apprécié la fin.



En conclusion, Comme un poisson hors de l'eau est un recueil de nouvelles fort sympathique qui nous permet de voir qu'à partir d'un même thème, des auteurs peuvent nous offrir des histoires très différentes. Excepté un récit qui ne m'a pas vraiment convaincue, mais qui plaira certainement à d'autres, j'ai trouvé chaque récit intéressant et très plaisant à lire. La seule chose qui m'a un peu décontenancée est la brièveté de l'ouvrage, celui-ci mériterait ainsi d'être un peu plus étoffé pour satisfaire mon appétit de lectrice. Pour ma part, je suis contente d'avoir découvert six auteurs que je ne connaissais pas, et d'avoir rencontré, à travers ces petits textes, des plumes que je prendrai plaisir à suivre. Alors si vous avez envie d'une lecture rapide vous permettant de faire de nouvelles découvertes en matière d'auteurs, ce petit recueil devrait vous ravir.












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Comme un poisson hors de l'eau, tome 1

Tout d'abord, merci à Rooibos Editions et à Babelio pour ce livre reçu grâce à Masse critique.

Je ne connaissais ni les auteurs (normal vu que ce sont les lauréats d'un concours), ni la maison d'éditions de ce recueil de nouvelles et j'ai commencé ma lecture avec curiosité.

De par sa couverture et son titre, ce livre me semblait gai avec des nouvelles drôles, voire humoristiques. En fait il ne l'est pas, non qu'il soit triste à mourir, mais le fil directeur de ces nouvelles est comment se sortir d'une situation inhabituelle. Comme le poisson hors de l'eau les personnages de ces 5 histoires doivent trouver une solution pour ,non pas survivre , mais se sortir d'une situation qui perturbe leur quotidien et parfois même leur vie.

C'est bien écrit, mais je n'ai pas été happée par ces histoires. Comme tous les recueils de nouvelles, l'avantage c'est que ça se lit très vite et comme on en a envie , je pense que l'on peut même conseiller ce recueil à des lecteurs ados.
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Imaginales 2009-2019 : Anthologie du confin..

Ces onze nouvelles sont très qualitatives, et bien qu’elles ne constituent pas un best-of ni même une anthologie construite éditorialement, ces nouvelles m’ont bien accompagné pendant plusieurs jours en me faisant rêver, rire et en m’émouvant. Un bien beau cadeau du festival, de la maison d’édition et des auteurices lors du confinement qui nous permet de découvrir et redécouvrir ces textes.



Critique complète sur yuyine.be!
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L'ensorceleur des choses menues

Regys Goddyn, auteur Nantais de 55 ans, est d'abord passé par pas mal d'étapes de l'éducation: instit, prof, prof des écoles, et puis hop sortie d'une heptalogie (7 tomes) - Le sang des sept rois - dont le 1er tome date de 2013. Fini les bancs d.écoles, welcome dans le monde de la SFFF. Il participe aussi à une BD, et nous voilà déjà en 2019 avec la sortie de l'Ensorceleur des choses menues aux éditions Atalante. Superbe couverture (à mon goût en tout cas) avec ce titre mystérieux et envoûtant et cette non moins mystérieuse création graphique de Leoncio Harmr, artiste basé à Bordeaux.



Ce livre présente une très jolie plume (j'ai failli écrire Prune qui est l'une des deux protagoniste ahah). J'ai beaucoup aimé le côté introspectif des personnages, le ressenti féminin face au regard masculin, le ressenti masculin d'un vieil homme face à son propre regard. Tout se mêle de façon que j'ai trouvée très attendrissante. Et puis c'est assez rafraichissant de suivre 2 héros qui n'en n'ont rien, l'Ensorceleur des choses menues étant une sorte d'artisan du quotidien, s'aidant de quelques sorts basiques.



Le monde imaginé par l'auteur met du temps à se dessiner. C'est sûrement parce que nos deux protagonistes (Barnabeus et Prune) n'en connaissent eux même quasiment rien au début de leur périple. Et c'est à travers leur voyage initiatique (1ère phase du récit) que tout se met en place. Au fil de ce périple, on se prend alors de tendresse pour ce vieillard - Barnabeus - qui accomplit plus le temps de son voyage, que dans celui du déroulé de sa vie.



Vient alors la seconde phase dont je ne relèverai rien, si seulement qu'ici j'ai trouvé quelques éléments pas toujours faciles à suivre ou à comprendre ! Bon après, c'est peut-être moi qui, trop fatigué de mes journées avec mes deux enfants en bas âge, ne comprend plus tout comme il faut🤣



En cas, le tout se suit agréablement et l'intrigue prend pas mal d'ampleur et des tournures vraiment intéressantes. Ce qui donne un bon 7,5 pour cette fantaisie "sans épées ni chevaux", mais remplie de magie.
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L'ensorceleur des choses menues

Barnabeus, ensorceleur des choses menues, ne pense qu'à sa retraite mais rêve de gloire. Une gloire facile, sans gros sacrifice ni prise de risques, hein : il écrit ses mémoires ! Mais c'est sans compter sur Prune qui déboule dans sa vie : Prune est amoureuse, mais elle est inquiète, son fiancé n'est pas revenu d'un voyage initiatique qui devait le sacrer mage. Elle vient donc implorer Barnabeus d'user de toute son influence, de tout son pouvoir, pour l'aider à le retrouver. Barnabeus se tâte, Barnabeus se méfie, Barnabeus se hâte, il rentre chez lui : il l'a méritée, sa retraite, sa tranquillité, son repos. Mais bon, elle est jeune et charmante cette Prune : il se voit déjà l'impressionner, il la voit déjà se soumettre à lui et lui en demander plus, il se voit déjà lui apprendre tout ce qu'il sait, il voit déjà sa mémoire perdurer et ses rêves de gloire se réaliser. De son coté, Prune a déjà compris le rôle que ce monde réserve aux femmes si son fiancé ne revient pas, et elle compte bien charmer ce vieux monsieur pour obtenir ce qu'elle veut : la présence d'un homme auprès d'elle durant son périple, qui légitimerait le fait qu'elle puisse quitter son foyer, et qui lui éviterait d'atirer l'attention.



Sur fond de magie, ce roman explore les questions de pouvoir. De l'homme sur la femme. D'une caste sur l'autre. Et de la meilleure façon de maintenir tout un système en place : l'ignorance et l'enclavement. Belle réflexion !
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L'ensorceleur des choses menues

L’ensorceleur des choses menues fourmille de bonnes idées, bien que certaines semblent maladroitement exploitées. Le final surprenant, l’originalité de la narration et du monde des nécromants, des mages et des ensorceleurs, ainsi que la personnalité attachante des héros, forment une œuvre de qualité qui s’écarte volontairement des sentiers battus de la fantasy et met en valeur l’imagination d’un auteur français prolifique.
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L'ensorceleur des choses menues

Pour résumer en quelques mots, l’ensorceleur des choses menues est un texte atypique au rythme lent qui ne conviendra malheureusement pas à tout le monde. J’ai moi-même trouvé des passages assez longs. C’est avec le recul et après avoir tourné la dernière page que je comprends leur intérêt mais sur le moment, ça n’a pas toujours été facile et j’ai d’ailleurs mis cinq jours à le terminer. Même s’il fait presque cinq cent pages, je lis rarement aussi lentement. Pourtant, je suis contente d’avoir découvert ce roman qui a beaucoup à offrir pourvu qu’on prenne la peine de lui laisser sa chance. Je reste toujours surprise de l’engagement social qui traverse le texte, un engagement qui n’a rien d’utopique (ce qui change agréablement). Régis Goddyn est un auteur plein de subtilité et d’intelligence qui, à travers une plume maîtrisée, donne vie à des personnages d’une rare humanité, avec ce qu’elle a de plus honteux. Sans conteste, ce texte vaut la peine qu’on lui consacre du temps mais il faut s’y pencher avec le bon état d’esprit.
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L'ensorceleur des choses menues

Cette histoire se lit effectivement au rythme de Barnabeus, ensorceleur des choses menues à la retraite.

Il part à l'aventure pour aider Prune à retrouver son fiancé et découvre la vérité sur son monde.

Le voyage, les découvertes, les batailles se font au rythme de Barnabeus mais on reste pris par l'histoire tout au long des pages. La fin est surprenante.

Une belle lecture.
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L'ensorceleur des choses menues

Après Le Sang des 7 rois, saga en sept tomes déjà parue chez les éditions L’Atalante, Régis Goddyn poursuit l’aventure de la fantasy avec L’Ensorceleur des choses menues !



À la rencontre des mages et ensorceleurs

Deux personnages improbables se rencontrent dès les premières lignes. D’un côté, Barnabéüs, ensorceleur des choses menues, vient de prendre sa retraite, réfléchit beaucoup à l’approche de la fin et compte débuter la rédaction de ses mémoires. Lui qui n’est jamais parti de Kiomar-Balatok a toujours rêvé, ambitionné de découvrir autre chose que son quotidien assez misérable. Or, Prune, une jeune femme assez mal vue, lui réclame de l’aider à partir pour Agraam-Dilith, la cité blanche, la cité où se rendent les mages pour transmettre leur pouvoir à leur descendance, afin de retrouver celui qui lui était promis en mariage. En effet, s’il y a bien une règle qui tient Kiomar-Balatok et ses alentours, c’est celle qui prévaut à la réglementation des sorts et des aspects magiques. Les mages sont rares, descendants des premiers fondateurs de la ville, et ne peuvent transmettre leurs connaissances (et leur fonds de commerce) qu’à un seul de leurs enfants, l’aîné le plus souvent. Barnabéüs, lui-même, a pâti de cette tradition, car sa mère lui a préféré son frère cadet et lui a dû se résoudre à quitter le domicile familial afin de s’établir à son compte, ne vivant que de l’usage de quelques sorts menus. Ces ensorceleurs menus sont des petits artisans de la magie, réparant une porte, orientant une source d’eau pour quelques semaines ou créant de petites sources de chaleur. Leur quête prend très vite une tournure étrange, car ceux qu’ils rencontrent sur la route de la cité légendaire sont le plus souvent menaçants et le voyage-même entre les cités voisines semblent être particulièrement mal vu quand on n’est pas marchand de profession.



Un « buddy roman » de fantasy

L’Ensorceleur des choses menues est clairement un roman initiatique. Étonnamment, cela n’est pas forcément (ou en tout cas pas seulement) la jeune femme qui est là pour apprendre : Barnabéüs est le véritable héros de ce récit. Au fond, cet ensorceleur des choses menues n’est qu’un menuisier et il va accéder à des connaissances dont il n’a pas du tout idée au début de son voyage. Pour ne pas créer uniquement un long voyage fait de soubresauts pensés pour faire apprendre aux personnages un élément après l’autre, l’auteur opte pour un style assez descriptif, mais porté par un humour ténu et bienvenu, grâce à quelques situations avant tout cocasses. Ici un ensorceleur est forcé d’utiliser ses sorts de menuisier pour créer un radeau, là les deux personnages, dont l’âge les sépare largement, se font surprendre dans des positions incongrue. La dynamique des deux personnages principaux évolue beaucoup au cours du roman (attention aux soubresauts de l’intrigue qui met à mal leur dualité) et relève presque des dynamiques propres aux « buddy movies » : ces deux « potes » de circonstances, très différents l’un de l’autre, mais réunit dans des situations cocasses et dans un but commun. Et en l’occurrence, ce « duo de choc » vaut le détour ! Ils ont évidemment des débuts compliqués, mais ils finissent par s’entendre pour au moins faire un bout de chemin ensemble. Pour continuer sur le style littéraire, pour ceux qui ont déjà lu Le Sang des 7 Rois, il est possible de déceler à nouveau certains passages assez longuets dans les descriptions, à cause d’une narration légèrement ampoulée par moment. Ces passages sont alourdis par le fait que l’auteur explique sûrement trop les réactions de ses personnages et les situations en elles-mêmes, peut-être est-ce par peur que son propos sous-entendu ne soit pas assez lisible, mais cela aurait pu être allégé. Cela n’enlève pas à l’ensemble du récit qu’une fois lancé, l’intrigue se laisse découvrir avec envie, il faut se laisser porter par l’esprit de ces deux personnages.



Un foisonnement thématique

Dès les premiers mots, Régis Goddyn place directement son récit dans une orientation très paternelle. Ces premiers mots sont particulièrement touchants et on peut tout à fait imaginer que cela renvoie à quelque chose de très personnel. Pour autant, on ne s’arrête pas à cela : les thématiques sont très variées, elles foisonnent vraiment mais elles fonctionnent par spirales (elles reviennent régulièrement, presque alternativement selon un ordre précis) : la trame principale est le combat à la fois conjoint et personnel des deux héros contre une autorité qui leur dicte une certaine conduite, mais c’est aussi l’occasion de parler sexisme, patriarcat, xénophobie, répartition des pouvoirs et surtout « transmission intergénérationnelle ». Cette variété va même jusqu’à mettre en scène un aspect inattendu : une certaine tension sexuelle entre ce grison qui n’a jamais digéré l’abandon de sa famille et de tous ses avantages et cette jeunette qui a déjà tout compris de ses atours ; même cet aspect revient régulièrement et finit par trouver sa propre conclusion. En tout cas, une fois compris l’enjeu principal et saisi l’intrigue véritable, l’intrigue centrale se joue sur la transmission du pouvoir à travers les âges : à quel prix peut-on conserver son pouvoir politique et économique au sein de sa dynastie ? Le constat est diablement intéressant et bien transcrit dans ce monde de fantasy par des sacrifices imposés à ceux qui veulent garder le pouvoir, sacrifices qui servent de métaphores aux horreurs acceptées par nous-mêmes dans notre monde capitaliste libéral. Là où les choix finaux sont un peu plus gênants, c’est que d’un point de vue social, l’impression progressive qui s’impose est de voir s’affronter une haute bourgeoisie et une petite bourgeoisie et le « peuple » est clairement oublié et mis de côté, car il ne comprendrait rien. Certains passages à la toute fin du roman laisse en suspens des sous-entendus bien peu démocratiques sans les désamorcer par un avis en contrepoint. Ce sentiment m’avait déjà titillé au cours de la lecture de La Voie Verne.



Régis Goddyn a donc écrit une fantasy assez fraîche et plus accessible que sa précédente série Le Sang des 7 Rois. Quelques aspects peuvent être gênants, mais cela permet malgré cela de développer une réflexion intéressante.



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L'ensorceleur des choses menues

Dans ce roman de fantasy, on suit le parcours de Barnabéüs, ensorceleur des choses menues à la retraite, qui entreprend, accompagné de Prune, une jeune demoiselle tenace qui part sur les routes à la recherche de son fiancé disparu, le parcours initiatique qui lui a été refusé dans sa jeunesse pour devenir mage. Dans ce monde très hiérarchisé, un enfant succède à son aïeul mage après un voyage initiatique, pendant que ses frères et sœurs sont jetés hors des quartiers des mages pour devenir des « ensorceleurs des choses menues », des petits artisans de la magie qui réalisent de petits sorts de la vie quotidienne, dans les bas quartiers. Dans ce monde, on ne voyage pas, on ne va pas contre l’ordre établi… et Barnabéüs va découvrir que finalement, l’état de fait dans lequel on l’a laissé toute sa vie n’est peut-être pas si immuable et il va progressivement questionner ses croyances.



Le roman est sympatoche et certains épisodes sont assez inventifs, la seconde partie amenant l’intrigue dans une direction très inattendue. J’ai toutefois eu beaucoup de mal à rentrer dedans, à cause des personnages auxquels je ne me suis pas vraiment attachée. Prune est pénible et boudeuse, Barnabéüs oscille entre le paternalisme lourdeau, la mélancolie qui jalouse la jeunesse, et le pervers creepy qui bave sur la jeunette de 17 ans… Des héros pas très glorieux qu’il est compliqué de suivre en s’attachant. Du coup, sans être un mauvais roman, pas du tout un coup de cœur pour moi.
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L'ensorceleur des choses menues

Voilà une histoire originale même si je n'ai pas été trop emballé par l intrigue. La première partie m'a paru assez longue mais la deuxième partie m'a plus plu.

Barnabeus un ensorceleur vieillot et bedonnant va voir sa vie changée par sa rencontré avec Prune qui souhaite aller dans un endroit mystérieux...
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L'ensorceleur des choses menues

Barnabéüs, vieil ensorceleur des choses menues, voit sa fin se profiler. Il ferme sa boutique et débute la rédaction de ses mémoires, l'histoire d'un garçon qui aurait pu être mage, mais a qui le destin refusa cette possibilité, le rejetant en-dehors de la cité où seuls vivent les détenteurs de la haute magie.



Mais une jeune fille, Prune, ne cesse de le déranger. Elle le supplie de l'aider à retrouver son fiancé, parti depuis plus d'un an vers la cité blanche, Agraam-Dilith, la ville où l'on devient mage.



Bon gré, mal gré, l'ensorceleur et la fiancé vont parcourir la voie du Haut Voyage, le chemin semé d'embûches des mages...



[...]



En marchant dans les pas des mages, l'horizon de Prune et Barnabéüs va s'élargir, à tout les sens du terme.



Barnabéüs, figure centrale du roman, incarne un vieux commerçant, un peu bougon et un peu amer. Le bouleversement de son train-train quotidien le vivifie autant qu'il l'agace voire l'effraie. Difficile pour lui de remettre en cause sa connaissance et sa vision du monde, d'accepter que sa vie puisse être fondée sur des mensonges, s'accrochant parfois à ses convictions au point de paraître naïf.



Ses réactions sont inattendues pour un héros de fantasy, mais logique pour un commerçant : protection de son savoir-faire, notamment par le secret, stratégie pour se rendre utile autant que nécessaire auprès de sa clientèle (avec de l’obsolescence programmée magique),... [Il aurait d'ailleurs été intéressant que le texte s'interroge plus sur certains de ses aspects : comme l'obsolescence, justement, ou la prise de pouvoir d'une minorité par l'appropriation du savoir. Tant pis.]



Ce voyage va être l'occasion pour Barnabéüs d'étendre son commerce en se créant un réseau en dehors des frontières de sa ville et en acquérant de nouveaux sorts à chaque étape, comme une métaphore de la mondialisation ainsi que de la prise de pouvoir de la bourgeoisie sur la noblesse.



Chaque nouvelle rencontre ressemble à une négociation, toute la vie de l'ensorceleur n'ayant été que commerce et tractation. Une approche intéressante, bien qu'un peu limitée, des rapports entre êtres humains et donnant un ton unique au roman.



[...]



Une lecture agréable, notamment pendant toute sa partie voyage, avec un héros atypique et une histoire intéressante en raison de l'univers développé. Mais à laquelle il manque un peu de profondeur pour être extraordinaire.



J'ai lu le roman, je l'ai aimé, mais je ne suis pas sûre que je le relirai.
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L'ensorceleur des choses menues

Des thèmes classiques de la fantaisie sont revisités de façons parfois très originales. Le classique du voyage-quête prend une tournure très intéressante, pour peu qu'on ait la patience de finir la première moitié du livre. La lutte des classes est omniprésente. Malgré quelques longueurs, il y a un vrai sens de l'aventure pendant le voyage des deux protagonistes, ce qui donne envie de tourner les pages et de lire la suite. Malheureusement, il y a quelques éléments que j'ai moins apprécié. Les descriptions des lieux sont très sommaires, un village étant résumé parfois en quelques paragraphes et ne servant pas a grand chose. Le même manque de profondeur est visible pour la psychologie des personnages, qui est assez simpliste pour les deux protagonistes et plutôt absente pour tous les autres. Certains des thèmes tels la lutte des classes deviennent un peu lourd à la longue. Le côté lubrique du vieillard combine a l'ado obtus n'en font pas des personnages toujours très attachants, ou même emprunts de logique. Il en ressort l'impression globale d'un manque de finesse, qui aurait pu être résolu si ce pave avait été scindé en deux livres (il y a une transition visible a la moitié), chacun édite avec plus d'attention. L’édition n'est pas au niveau étant donne qu'il manquait des lettres et même des mots entiers.



En bref, une histoire d'aventure créative et avec un univers intéressant mais dont le potentiel n'est pas pleinement réalise.
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L'ensorceleur des choses menues

Cette histoire est un voyage. Une aventure, une quête, une route longue, sinueuse et dangereuse. C'est une épopée de fantasy sans cheval ni chevalier, sans honneur, mais avec un code de conduite, tout de même, on n'est pas des sauvages.



Nos deux héros, disparates, (l'une jeune et pleine de vie, l'autre vieux qui n'attend plus rien de sa vie bien remplie) partent explorer le monde alors que rien dans les conventions ne l'autorise... Ma foi, rien ne l'interdit non plus.

Chacun sa quête, chacun sa volonté de braver ainsi les règles tacites qui régissent un monde entravé, enclavé, où chaque chose et chaque être est à sa place et c'est très bien ainsi.

Ce point de départ, je l'ai adoré. Ce côté téméraire-mais-pas-trop de l'ensorceleur est un trait de caractère trop peu rencontré dans des récits de fantasy.



Une fantasy en deux parties, dont le tournant arrive sans crier gare. Soit on réagit au quart de tour et on suit la route avec lui, soit on se prend la falaise dans la mouille.

Je crois que je me situe entre les deux : j'ai pas raté le virage mais ma joue s'est éraflée sur la falaise.



Comprenez : l'univers dans lequel Barnabéüs et Prune évoluent est creusé, parfois un peu fouillis, et les longueurs de la quête m'ont un peu tassée dans mon fauteuil. On nous balance quelques indices sur la finalité de la chose, indices qu'on grapille avec avidité comme s'ils étaient des miettes de pain et qu'on était au cachot depuis vingt ans. Et les rouages mettent du temps, beaucoup de temps, à créer la machinerie.



Certains aiment ça, moi j'ai pas la patience.



Maintenant que l'heure de l'analyse vient, le moment de poser des mots sur mon ressenti, je ne sais pas bien où j'en suis.

Tout le long, je me suis demandé si Barnabéüs était un vieux lubrique manipulateur ou un cœur sincère ; tout le long, je me suis interrogée sur le motif réel de la volonté intrépide de Prune.

J'en ai une petite idée maintenant, mais je crois que je me suis surtout languie de ces non-dits qui ne percent jamais vraiment.



Ce qui m'a fait rester, c'est l'appel au voyage ! A chercher les choses par soi-même plutôt que de croire ce qu'on nous dit. A apprendre, à fouiller, à être soi.

Derrière cette histoire de transmission, j'ai aimé la réflexion autour de la vie, de la mort, de la passation du savoir.

La demi-teinte est donc plutôt positive, au final.^^
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L'ensorceleur des choses menues

Avec L'ensorceleur des choses menues, Régis Goddyn n'en est pas à son premier coup d'essai. En 2013, il signe un premier roman Le Sang des 7 rois qui lui assure un succès immédiat.



Explorateur d'un genre aux limites continuellement repoussées, il revient ici avec un roman de fantasy sans épées ni chevaux comme l'annonce les éditions L'Atalante dans la quatrième de couverture.

Bien loin des sentiers battus, Régis Goddyn n'avait pas envie de nous raconter une énième histoire de jeunes gens prenant les armes contre une terrible menace afin de sauver le monde. Non, ici, il s'est attelé à écrire un récit très différent.



Dans L'ensorceleur des choses menues, on entre dans l'univers de Régis Goddyn en suivant un duo de personnages étonnants, formé d'un vieil ensorceleur et d'une toute jeune jeune fille. Ensorceleur de choses menues à la retraite, Barnabéüs Grodalem n'aspire qu'à s'enfermer dans son cabinet d'écriture pour rédiger ses mémoires. L'âge se faisant bien sentir dans ses articulations, il ne se sent plus la force d'arpenter les rues de Kiomar-Balatok pour vendre ses petits services d'ensorceleur. Mais voilà qu'une jeune fille du nom de Prune force sa porte pour lui solliciter de l'aide. Elle souhaiterait qu'il l'accompagne dans sa quête pour retrouver son promis parti avec son père à la cité blanche des mages d'Agraam-Dilith afin d'en devenir un lui-même. Seulement aucun des deux n'est revenu de l'expédition. Une situation inacceptable pour Prune qui se retrouve ainsi sans avenir. Alors faisant fi des traditions de sa caste et de la loi, Barnabéüs enfreint un peu les règles et décide tout de même de suivre la jeune femme dans sa mission désespérée. Or, comme seuls les mages ont l'autorisation de voyager, ils sont très rapidement pris en chasse par des spadassins, bien déterminés à les arrêter. Embarqué dans une course-poursuite dont l'issue est plus qu'incertaine, Barnabéüs regrettera-t-il son choix d'être parti à la recherche de cette chimère?



Amateur du genre, Régis Goddyn rencontre d'abord la fantasy en la lisant puis se lance tout naturellement dans l'écriture de ses propres histoires inscrivant de grands destins héroïques dans des univers imaginaires très marqués. La plume de ce jeune auteur de fantasy est une invitation au voyage et au dépaysement. Pourquoi dépaysant, d'ailleurs? Dans L'ensorceleur des choses menues, il choisit tout de même un vieillard pour héros. Improbable personnage qui suit poussivement la jeunesse de Prune. Il me rappelle Philippe Gardeval, un très célèbre Sénéchal (héros de Grégory Da Rosa qui lui aussi n'avait pas hésité à donner la parole à un homme vieillissant). L'auteur fait d'ailleurs constamment référence à cette dualité vieillesse/jeunesse. Remise en question perpétuelle de la légitimité de Barnabéüs d'être là aux côtés de Prune pour la protéger. Après tout, il est gros, ses articulations sont usées si bien que son image de protecteur en prend un sacré coup. Bref, il manque sérieusement de crédibilité. Et pourtant, il est détenteur d'un grand savoir. Arrivé à un âge aussi vénérable avec une carrière d'ensorceleur derrière lui, il dispose de plus d'un atout dans son sac dont Prune compte bien se servir. On comprend d'autant mieux les motivations de cette dernière. En effet, si pour une raison ou une autre le fiancé n'était pas retrouvé, elle pourrait s'assurer un avenir en devenant ensorceleuse à son tour - du moins si, Barnabéüs daignait lui enseigner les sorts qu'il connait. Etant vieux et sans descendance, le vieil ensorceleur apprécierait sans doute d'en faire son apprentie. Voici l'autre thématique largement explorée par l'auteur : celle de la transmission d'un héritage afin qu'il soit préservé dans le temps. Préservation et conservation, voilà deux sujets auxquels notre société moderne est attachée.



Auteur d'une fantasy plus intimiste, calquée sur le modèle du huit-clos, Régis Goddyn n'en oublie pas de nous rappeler les choses qui comptent, tout en nous entraînant aux confins d'une aventure pavée de mystères... plus d'infos sur Fantasy à la carte








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L'ensorceleur des choses menues

J'ai misérablement peiné sur ce roman, qui ne m'a ni emporté, ni passionné, ni convaincue.

Les personnages ne sont pas attachants, l'histoire est tordue, parfois hyper confuse et c'est difficile de comprendre ce qui se passe. Je ne parle même pas de l'horreur absolue du résumé, qui spoile TOUTE la chute, et qui retire le seul intérêt à ce roman. Ils ont craqués, chez L'Atalante !

Bref, Regis Goddyn n'a pas une mauvaise plume, mais son histoire m'a laissé totalement de marbre.

Désolée !
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L'ensorceleur des choses menues

Salut les Babelionautes

J'avais découvert Régis Goddyn avec son heptalogie le Sang des 7 Rois, ou il mêle habilement la Fantasy et la Science-Fiction, donc quand je l'ai rencontré aux Imaginales 2019 on en a discuté.

Et devant lui en sus des sept tomes cité plus haut il y avait ce livre au titre curieux " L'ensorceleur des choses menues ".

Bien entendu je me le suis offert et fait dédicacé, et c'est seulement maintenant que je l'ai entamé.

Avec ce nouveau roman de Fantasy de Régis Goddyn j'ai découvert que l'on peu écrire de la Fantasy sans tous les poncifs du genre (quête, apprentissage de la magie, Guerrier invincible, etc. etc.)

Et je n'ai pas pus le lâcher avant de l'avoir fini, pourtant le récit commence doucement dans un monde ou la magie comporte deux niveaux, les Hauts Mages et les ensorceleur.

De plus ce n'est pas un jeune mais un vieux ensorceleur, prés a prendre sa retraite, qui en est le principal personnage.

Au crépuscule de sa vie, qui n'a pas était de tout repos, il va pour aider une jeune fille, bouleversé les règles établies.

S'ensuivra un voyage a travers cet Univers un peu particulier, imaginé par l'Auteur, qui ébranleront ses croyances et mettront en lumière les mensonges dont on la affublait toutes sa vie.

Il deviendra par nécessité celui par qui le changement se produit, pas parce qu'il est un mage puissant ni un guerrier, il est perclus de rhumatisme et a du mal a marcher, mais il est malin comme un singe et doté d'une roublardise digne de Machiavel.

J'ai vraiment aimé ce vieux qui ne s'en laisse pas compter et le style de magie pratiquée dans l'Univers de Régis Goddyn.

je surveillerai ses prochains ouvrages qui seront encore meilleurs quand on sait qu'a part sa participation a deux Anthologie regroupant des Nouvelles et une BD c'est seulement sa deuxième œuvre.

Merci Monsieur Goddyn !!!!!!!

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L'ensorceleur des choses menues

Un roman de fantasy qui démarre sur une tonalité minimaliste, avec une magie dédiée au quotidien, avant de peu à peu prendre à contre-pied tous les codes du genre, tant dans la construction de l'univers que dans son histoire. Un improbable voyage initiatique pour un antihéros au soir de sa vie, qui se découvre soudain une vocation de révolutionnaire. Régis Goddyn fait sa lutte des castes et nous emmène là où on ne s'y attend pas.
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L'ensorceleur des choses menues

Ce livre, je le disais précédemment, est un pavé de près de 500 pages. Mais lorsque l’on arrive à la fin, on a l’impression d’en avoir lu plus de 1000, tellement il est riche, dense, complexe. Et quand on essaye de faire un bilan des thèmes abordés, force est de constater que ce livre aborde pratiquement tous les thèmes de la vie. Ce livre est, transposée dans un univers de fantasy, une allégorie de la vie, de ses difficultés, de ses pièges, de ses joies.



De quoi parlons-nous ? Dans la société qui nous est présentée, les différents groupes sociaux sont organisées selon un ordonnancement strict, que personne ne remet en question. Une aristocratie de mages accapare le pouvoir, qui se transmet de génération en génération. Des nécromants, qui traînent une sinistre réputation, semblent avoir trouvé un modus vivendi avec les mages. Et puis le peuple, qui aspire uniquement a être heureux – mais peut-il l’être dans cette situation ? -.



Prune, c’est le révélateur. Elle-même est mise en mouvement par l’amour, en tout cas c’est ce qu’elle pense. Mais quelles sont ses véritables motivations ? Si l’on voulait faire les malins, on pourrait se demander de quoi Prune est le nom…



En réalité, et on avait déjà vu cela dans la saga Le sang des 7 rois, aucun personnage n’est totalement bon. Ils sont tous humains, c’est à dire faillibles, cassés – à un titre ou un autre -, et leurs motivations n’ont pas cette pureté que les romans de cape et d’épée portent au pinacle. Barnabéüs suit Prune parce qu’il rêve secrètement – même s’il n’oserait même pas se l’avouer – qu’elle s’intéresse à lui, la jolie jeune fille qui accorderait ses faveurs au vieillard. Prune pense qu’elle ne peut pas vivre sans Arlanis, son promis, et que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue sans lui… mais finit par transiger avec ses convictions. Telle autre à le goût du pouvoir ; tel marchand n’hésite pas à être égrillard…



Et puis, dans le fond de l’histoire, se pose une question majeure, énorme, lourde, écrasante. Jusqu’où serions-nous prêts, chacun, à aller, pour du pouvoir, de l’argent, l’immortalité ?



Il est évidemment facile, du fond de son fauteuil, alors que nous n’avons ni le pouvoir, ni l’argent, ni l’immortalité, d’affirmer de façon péremptoire que, nous, jamais ! Jamais nous n’accepterions de sacrifier d’autres vies pour la nôtre. Sauf que… emportés par le poids d’un système, écrasés par des coutumes et des habitudes… qui sait ? Qui peut dire ?



Ce livre est une ode à la vie, imparfaite, précaire, injuste. D’ailleurs, quand il décrit les relations entre Prune et Barnabéüs, pendant leur voyage, qui les amène à une promiscuité qui n’est simple à gérer ni pour l’un ni pour l’autre, ses remarques sont très justes (p. 186).



« Prune doutait finalement que Barnabéüs ait profité du spectacle de son corps se contorsionnant dans les grottes, mais d’y penser l’avait mise de mauvaise humeur. Selon les moments, elle ne savait si elle devait le considérer tel un homme ordinaire, un vieillard lubrique ou un grand-père protecteur. Sans doute était-il un peu tout cela à la fois, juste un humain empêtré dans ses contradictions, lesquelles renvoyaient Prune à ses propres failles ».



Ce livre est aussi un appel à la curiosité. Ne vous laissez pas dicter ce que vous devez penser, croire. Allez voir. Vérifiez. Soyez libres. Et, sachant que Monsieur Goddyn est enseignant, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est ce qu’il essaye de transmettre à ses élèves, en plus de l’écrire dans ses livres… Là aussi, une citation (p. 209) :



« – Êtes-vous certain que la porte est verrouillée ?



Barnabéüs la regarda, surpris, puis il actionna le mécanisme. Le pêne glissa et elle s’ouvrit. »



Ce n’est pas parce que vous pensez que votre adversaire a fermé la porte que c’est le cas. Ne vous laissez pas aller à penser compliqué là où les choses peuvent être simples… Bref, une saine lecture, non ?
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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