Archi'Lecture - Junkspace
Depuis les années 1990, l'économie domine tout le reste : mis côte à côte, les signes ¥, e, $ forment un "yes" -quel symbole exprime mieux notre soumission ?
Entre 1890 et 1940, une nouvelle culture (l’ère de la Machine) choisit Manhattan comme laboratoire : île mythique où l’invention et l’expérience d’un mode de vie métropolitain et de l’architecture qui lui correspond peuvent se poursuivre comme une expérimentation collective qui transforme la ville entière en usine de l’artificiel, où le naturel et le réel ont cessé d’exister.
La ville n'est plus dédiée qu'au shopping. Ce qu'elle requiert, ce n'est plus de l'architecture, c'est de la sociologie en pratique.
L'ascenseur est une autoprophétie: Plus il va loin, plus ce qu'il laisse derrière lui devient indésirable.
Le shopping est devenu la quintessence de la vie urbaine ; c'est l'unique activité qui nous reste.
Comme l'ascenseur, chaque invention technologique est porteuse d'une double image. Sa réussite cache le spectre de son échec éventuel.
Le Corbusier n’a pas avalé Manhattan.
Le manhattanisme s’est étranglé avec Le Corbusier, mais a fini par le digérer.
p. 38 […] dans un paysage de désarroi, de désassemblage, de dissociation, de reniement, l’attraction de la Bigness réside dans son pouvoir de **reconstruire le Tout**, de ressusciter le **Réel**, de réinventer le collectif, de revendiquer la possibilité maximale.
p. 38 C’est seulement grâce à la Bigness que l’architecture peut se dissocier des mouvements artistiques/idéologiques épuisés que sont le modernisme et le formalisme, pour reconquérir sa fonction de véhicule de la **modernisation**
p. 38 Un des paradoxes de la Bigness est que, en dépit des calculs qu’elle opère dans sa planification - ou plutôt précisément du fait de ses rigidités - c’est la seule architecture qui construise l’**imprévisible**.