VLEEL 262 Rencontre littéraire avec Adèle Fugère, Renaud Meyer et Thibaud Gaudry, Buchet Chastel
Je pars pour Auschwitz, retrouver un autre temps pour comprendre le mien. Dans ce temps, il y a une femme. À l’intérieur de cette femme, il y a une souffrance, plus grande que la mienne. Mais au cœur de cette souffrance, il y a une force. Et cette force est capable de me sauver.
« – C’est des mots, tout ça, de la littérature. Tu as un cancer, Khatia. Soigne toi, plutôt que de chercher des pierres tombales. Remets toi à la musique. Tu es vivante, Khatia, vivante. »
Ces discussions occupent les soirées d’Antoine et de Khatia. Il y est question du sens de la vie, de croyances et d’héritages. Khatia dit qu’après elle, plus personne dans sa famille n’aura connu de survivants de la Shoah, que le besoin de savoir et la connaissance des êtres vont s’éteindre, que tout cela deviendra alors de l’histoire anciennes, vidée de tout sentiment.
Antoine Derain a fait de cette obsession visuelle son métier et mis entre lui et le monde une chambre noire dans laquelle il a ou enfermer ses joies et ses peurs.
Je pars pour Auschwitz, retrouver un autre temps pour comprendre le mien. Dans ce temps, il y a une femme. A l'intérieur de cette femme, il y a une souffrance, plus grande que la mienne. Mais au coeur de cette souffrance il y a une force. Et cette force est capable de me sauver.
Mais Antoine 'a plus la force de photographier quoi que ce soit. Son appareil lui glisse des mains. Comme si retenir la vie était une chose désormais impossible, qu'il ne pouvait plus être que le témoin d'une perte. Tour se déroule sous ses yeux sans qu'il puisse agir.
Antoine aimerait donner du courage à Khatia, lui dire qu'elle remontera bientôt sur scène, que d'ici peu tout sera de l'histoire ancienne, qu'ils s'aimeront davantage après cette épreuve. Mais il lui tient juste la main en silence.