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EAN : 9782283036815
224 pages
Buchet-Chastel (17/08/2023)
3.86/5   52 notes
Résumé :
Khatia Steiner, violoncelliste virtuose promise à un brillant avenir, voit sa carrière internationale brusquement interrompue lorsqu'on lui découvre un cancer du sein. Cette maladie va modifier le rapport de la jeune femme à son corps, à la musique, à son couple, jusqu'à remettre en cause sa vision de l'existence lorsque lui apparaît cette question troublante : Qui suis-je réellement ?

Tandis qu'elle entame son parcours de soins sous le regard d'Antoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2023 # 15°°°

Khatia Steiner, brillante violoncelliste trentenaire, atteinte d'un cancer du sein agressif, doit faire une pause dans sa carrière. En même temps qu'elle démarre un protocole de soins très lourd, elle se rapproche de son grand-père, vieux monsieur juif survivant d'Auschwitz-Birkenau, désormais atteint de la maladie d'Alzheimer. Là, résumé comme cela, cela peut sembler très chargé, et craindre un gros mélo lourdaud, alors que Renaud Meyer a trouvé le ton juste pour allier sobriété mesurée et sensibilité poignante.

La première partie est consacrée au parcours de Khatia face à la maladie. Tout est très réaliste et décrit avec pertinence et finesse psychologique : l'effondrement initial, la rage à vouloir survivre, les changements qui s'opèrent en elle maintenant qu'elle est en quête d'autre chose, sa survie, au-delà de son couple, ses enfants et son métier. La maladie permet cette mise à nu introspective qui fait qu'elle ne sera plus jamais celle qu'elle était avant. J'ai particulièrement apprécié que l'auteur décentre le récit pour évoquer l'impact de la maladie sur le couple, en laissant une large place au personnage de son mari, victime collatérale impuissante à l'aider, celui à qui on ne demande jamais s'il va bien alors que lui-aussi souffre.

Si j'ai trouvé cette partie centrée sur le cancer de Khatia bien menée ( on sent que le sujet tient à coeur à l'auteur ), je l'ai cependant trouvé trop longue car nettement moins intéressante que la deuxième partie, centrée elle sur la relation de Khatia avec son grand-père. La violoncelliste réalise que pour tenir tête à la maladie, elle a besoin de savoir qui elle est vraiment et pour cela retrouver ses racines juives, son grand-père étant en train de perdre la mémoire, il y a urgence.

Renaud Meyer fait ainsi basculer son récit vers une véritable enquête sur les traces des ancêtres de Khatia, de Paris à Israël en passant par Auschwitz-Birkenau. Et c'est vraiment là que le livre décolle et se déploie, emporté par un captivant souffle romanesque, avec comme énigme une photographie : celle qui est couverture, magnifique, couleur sépia, une jeune femme des années 1930 jouant du violoncelle, pieds nus en pointe et visage effacé par le temps.

J'aurais aimé cette partie bien plus développée mais le dénouement est réussi, d'autant plus fort que la musique imprègne totalement le roman. La musique devient progressivement le point de jonction des deux parties, permettant à Khatia de supporter la maladie et de ressusciter les disparus. Il faut absolument lire ce roman avec en fond sonore les morceaux répertoriés dans les pages, plus particulièrement Prayer from Jewish life d'Ernst Bloch ou Kaddish de Maurice Ravel, un vrai plus pour vibrer à l'unisson des phrases de l'auteur.
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Renaud Meyer avec Terre étrangère signe un roman puissant où se disputent les émotions des protagonistes.
Bien sûr et en premier lieu celles de Khatia Steiner. Violoncelliste reconnue et adulée, la foudre s'abat sur elle quand on lui annonce qu'elle a un cancer du sein. Heureusement Antoine, son ami, son frère, son compagnon est là pour elle rien que pour elle. Commence alors le long parcours du combattant cancéreux. ...
Khatia a du arrêter ses concerts, et se rapproche de Lucas Steiner son grand-père paternel atteint de la maladie d'Alzheimer. Elle le connait peu, le découvre et surtout découvre à travers les propos de Lucas, Sarah son arrière grand-mère qui semble avoir été une excellente violoncelliste ...
Khatia change un peu plus chaque jour, Antoine ne reconnait plus la femme qu'il aime passionnément..
Et puis Khatia décide de retrouver la trace de Sarah , cette femme à qui elle ressemble tellement.. Commence alors une quête identitaire, une quête à ses yeux indispensable à sa survie, peu importe le monde qui l'entoure, peu importe Antoine, elle se replie sur elle-même et ses aspirations.
Ce roman m'a énormément surprise. L'écriture est fort belle mais je ne m'attendais pas à la lecture de la 4 è à ce que la prise en charge médicale de Khatia occupe une telle place. J'aurais aimé d'avantage faire connaissance avec Sarah , seul Lucas aurait pu fournir les informations mais la maladie ..
Un grand merci aux éditions Buchet Chastel pour ce partage via netgalley
#Terreétrangère #NetGalleyFrance !

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La terre étrangère, c'est l'Autre, c'est la maladie, la mort, le déracinement…
Ce roman est baigné par la musique.Même en lamento, elle accompagne Khatia Steiner à qui on découvre un cancer du sein contre lequel elle va lutter en s'appuyant le plus longtemps possible sur l'épaule d'Antoine photographe et son amour.
Alors qu'elle renaît, et que son grand-père s'efface en laissant sa mémoire d'abord , son corps ensuite, elle se rend compte que l'on ne connaît jamais suffisamment les personnes que l'on aime, ensuite il est trop tard.
Khatia qui ressemble tant à son arrière grand-mère inconnue, simplement une photo retrouvée, va partir en Israel à la recherche de ses racines.
C'est un beau roman , j'aurais préféré une plus grande part accordée à la quête d'identité plutôt malheureusement qu'à la maladie . Cette famille de musiciennes sur plusieurs générations ont aiguisé ma curiosité.
Merci aux Edts Buchet-Chastel et à NetGalley pour cet envoi.
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Khatia Steiner, violoncelliste de renom, 35 ans apprend qu'elle est touchée par un cancer du sein. Sa vie personnelle, de couple, professionnelle vont être bouleversées par la maladie et par la découverte, à la mort de son grand-père, de la photo d'une femme dont elle est la sosie et qui joue également du violoncelle; quelle Khatia émergera de cette épreuve?
Ce roman décrit l'effondrement face à la maladie, cette terre étrangère, qui nous fait envisager la mort, qui devient terriblement concrète et qui nous ramène à notre condition d'humain. Il décrit également le long et douloureux cheminement vers soi, débarrassé des oripeaux de la possession, de la vanité, de l'envie. C'est une mise à nu, une interrogation sur soi, rendues indispensables par la fragilité de la vie.
Ce roman est aussi une quête, un retour vers ses origines oubliées, volontairement ou pas, c'est la conscience que la mémoire doit être conservée pour que les proches ne disparaissent pas complètement. La maladie qui met la vie en pause, permet cette introspection. Plus rien ne peut être pareil après.
Ce roman est aussi celui de la musique, celle qui remue les âmes, celle qui transmet les émotions, celle qui relie passé et présent, celle qui fait tenir debout, celle qui transfigure mais aussi celle qui dévore, qui phagocyte la vie du musicien.
Une ode émouvante à la mémoire et aux racines qui peuvent donner un sens aux épreuves que nous subissons.
#Terreétrangère #NetGalleyFrance
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Kathia et Antoine, la trentaine, vivent leur amour en harmonie au gré de la carrière de violoncelliste de Kathia et de celle de photographe d'Antoine. Unis par les mêmes passions, tout va pour le mieux jusqu'au jour où Kathia apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein.

S'en suit un long parcours, rythmé par les chimiothérapies et les désagréments de la maladie. Alors qu'elle s'accroche, elle visite régulièrement son grand-père Lucas Steiner, avec qui elle converse. Il lui parle de leurs origines juives et de sa grand-mère mais tout n'est pas simple car atteint de la maladie d'Alzheimer les souvenirs se mélangent. Juste avant de mourir il lui cède la photo d'une jeune femme , qui semble être sa grand-mère jouant du violoncelle. Elle est intriguée , personne ne lui avait dit qu'il y avait des violoncellistes dans sa famille. Qui était donc Sarah Steiner ?

Alors que la maladie la transforme, alors que les relations avec Antoine s'étiole, une seule chose la retient et la fait encore vivre et s'accrocher : découvrir qui était Sarah Steiner ? Kathia part alors dans une quête identitaire qui lui semble essentielle et l'emmènera jusqu'en Israël, mais également dans les archives des camps de concentration pour essayer de retracer le parcours d'une femme auquel elle semble se rapprocher et d'identifier de plus en plus.

"Terre étrangère" est un très beau roman , qui touche avec sensibilité à la maladie, à travers le cancer de Kathia mais également la dégénérescence de son grand-père. Kathia va vivre chaque étape, de l'effondrement à la renaissance et l'on parcourt avec elle , ses ressentis , ses interrogations.
Le thème de la famille, des racines est très bien mis en valeur. Alors qu'elle se rapproche de sa famille à travers sa quête identitaire, elle s'éloigne de son mari mais ce passage semble également nécessaire pour sa survie et la faire renaître.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« – C’est des mots, tout ça, de la littérature. Tu as un cancer, Khatia. Soigne toi, plutôt que de chercher des pierres tombales. Remets toi à la musique. Tu es vivante, Khatia, vivante. »

Ces discussions occupent les soirées d’Antoine et de Khatia. Il y est question du sens de la vie, de croyances et d’héritages. Khatia dit qu’après elle, plus personne dans sa famille n’aura connu de survivants de la Shoah, que le besoin de savoir et la connaissance des êtres vont s’éteindre, que tout cela deviendra alors de l’histoire anciennes, vidée de tout sentiment.
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Je pars pour Auschwitz, retrouver un autre temps pour comprendre le mien. Dans ce temps, il y a une femme. À l’intérieur de cette femme, il y a une souffrance, plus grande que la mienne. Mais au cœur de cette souffrance, il y a une force. Et cette force est capable de me sauver.
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Antoine Derain a fait de cette obsession visuelle son métier et mis entre lui et le monde une chambre noire dans laquelle il a ou enfermer ses joies et ses peurs.
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Je pars pour Auschwitz, retrouver un autre temps pour comprendre le mien. Dans ce temps, il y a une femme. A l'intérieur de cette femme, il y a une souffrance, plus grande que la mienne. Mais au coeur de cette souffrance il y a une force. Et cette force est capable de me sauver.
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Mais Antoine 'a plus la force de photographier quoi que ce soit. Son appareil lui glisse des mains. Comme si retenir la vie était une chose désormais impossible, qu'il ne pouvait plus être que le témoin d'une perte. Tour se déroule sous ses yeux sans qu'il puisse agir.
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Videos de Renaud Meyer (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Renaud Meyer
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