Citations de Revue Le Magazine des Arts (65)
Cette œuvre captivante traduit avec brio la fascination de Van Gogh pour le maquis du Montmartre dont il sut saisir l'ambiance si particulière, à la fois pastorale et urbaine.
Il me souvient d’un dialogue entre le peintre Henri Matisse et Louis Aragon. Ce dernier lui demande, en parlant de ses nus, à quoi servent des modèles si c’est pour s’en éloigner. Le peintre répond alors à son ami : « Car s’il n’y avait pas de modèles, on ne pourrait pas s’en éloigner. »
Est-ce son cabotinage télévisuel (ah ! Le chocolat Lanvin !), son goût immodéré de l’argent (Breton jamais à court d’anagrammes le surnommait « Avida Dollars ») ses prises de position politiques pas toujours de la meilleure eaux ? Qu’importe pour le tout-venant, Dali, c’est comme Louis XIV ou Napoléon : In-tou-cha-ble. On peut le contester, le dénigrer mais personne n’a jamais accepté qu’on l’ôte de son piédestal. Quoi qu’il ait fait ou dit, les français (et pas seulement eux) ont pour lui l’indulgence qu’on accorde aux gamins turbulents et facétieux mais pas méchants dans le fond.
Ce chamanisme mercantile consiste d’abord à aligner l’économie du livre sur celle de l’art, puis à indexer le marché de l’art sur celui du luxe.
Si on ouvrait des gens, on trouverait des paysages.
(Agnès Varda)
Que serait à notre époque un art de l’oubli ? Il aurait pour lueur les empreintes qui finissent par être recouvertes le long des ruines, après les incendies : recueil de silhouettes que ces traces laissées par la flamme, anthologie de mémoires entassées, ou bien infinitude de visages de ce qui continue de croître avec pour seuls guides les reflets et les affres. Il serait intéressant de savoir ce que serait une rhétorique de l’éloignement, une symphonie de notes délébiles, qui s’effaceraient à mesure que le geste les exécuterait.
Clémenceau fut aussi le défenseur et l’ami de grands visionnaires parmi lesquels Claude Monet, son voisin à Giverny, avec lequel il entretint une extraordinaire relation amicale jusqu’à la fin de sa vie.
Son action en faveur des artistes modernes s’exerça à la fois par le biais de la presse et par celui de la politique que nul n’appelait encore « culturelle ». C’est pourtant déjà au Père La Victoire que l’on doit l’entrée de l’Olympia de Manet au Louvre en 1907 et l’installation des Nymphéas à l’Orangerie.
N’a-t-on jamais craint plus fort qu’à ce moment d’être compris pour ce que l’on n’a pas voulu dire, et même jamais osé penser ?
Le véritable but de l'art est donc de représenter le beau, de révéler cette harmonie. C'est là son unique destination. Tout autre but, la purification, l'amélioration morale, l'édification, l'instruction, sont des accessoires ou des conséquences. La contemplation du beau a pour effet de produire en nous une jouissance calme et pure, incompatible avec les plaisirs grossiers des sens ; elle élève l'âme au-dessus de la sphère habituelle de ses pensées ; elle la prédispose aux résolutions noble et aux actions généreuses, par l'étroite affinité qui existe entre les trois sentiments et les trois idées du bien, du beau et du divin.
Georges Seurat
Il est le peintre pionnier du pointillisme et du divisionnisme que l'on peu peut qualifier d'impressionnisme scientifique.
La seule pression qui compte c’est celle qu’on se donne à soi-même. François Avril (peintre, illustrateur)
Aucun mouvement ne s’approprie Chagall, et l’artiste ne fait pas de tentative pour en séduire un.
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« Ne réveillez pas le peintre ! Il rêve, et le rêve est chose sacrée », écrit Louis Aragon.
Il manque une histoire de la fantaisie. Elle serait tour à tour tragique et futile, blessante sans en avoir l’air, fatale au sens qu’elle ne pourrait être séparée de l’être, pour la plus simple raison qu’elle en serait probablement l’épicentre.
Ce n’est qu’en France que je ressens cette étiquette d’auteur de bande dessinée. C’est régressif, absurde, mu du genou et du cerveau, et il ne faudrait pas continuer dans cette voie. Faisons en sorte que l’on arrête de construire es barrières absurdes entre les différents arts.
Enki Bilal
Le public de bande dessinée est très souvent nostalgique.
Baudoin-Dali (propos recueillis par Frédéric Bosser) :
- Vous êtes-vous basé sur ces écrits ?
- Non, pour la bonne raison que Dali mentait tout le temps.
Partout en France, régions ou villes, capitale ou coin perdu, le hasard sème sur la route du flâneur des centaines de musées inconnus, dédiés au mystère, à l’étrange ou à l’insolite. (Le Bestiaire fantastique du Musée Liais)
Il porte depuis plus de vingt-cinq ans un regard désabusé sur la vie politique et sociale de la Chine moderne. «C’est pour cela que le fait de sourire, de rire pour cacher son impuissance a une grande importance pour ma génération ».
Yue Minjun.
« Ce que j’aime tant chez Corot, c’est qu’il vous donne tout avec un bout d’arbre », dit un jour Renoir. L’homme et l’œuvre ne peuvent à l’évidence se résumer à cette boutade affectueuse mais elle donne deux mots essentiels pour les comprendre, la bonté et la nature.
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« L’œil de Corot était un miroir liquide » écrit Elie Faure.
(Corot, la nature et le rêve, au Kunsthalle)
Fromanger :
Très influencé dans ses premières œuvres par Giacometti, Gérard Fromanger se fait, dans les années 1960, le pionnier de la Nouvelle Figuration, mouvement qui remet en cause l’art abstrait et informel alors dominant, et devient très vite l’un des acteurs-fondateurs incontournables d’une école émergente, la Figuration narrative.
Son mot d’ordre : « Je suis dans le Monde, pas devant de Monde ».