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Critiques de Robert F. Jones (28)
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L'agonie des grandes plaines

Au lendemain du suicide de ses parents, petits fermiers du Wisconsin d’origine allemande, ruinés par la grande crise qui éclate en 1873, la toute jeune Jenny Doussman rejoint son frère Otto, chasseur de bisons dans les Grandes Plaines de l’Ouest américain. Dans ces étendues encore sauvages, entre attaques indiennes et rixes avec des chasseurs rivaux, le frère et la sœur ne vont bientôt plus devoir leur salut qu’à la protection de Two Shields, Cheyenne métissé de sang allemand, dont ils vont rejoindre la tribu.





Vaste fresque historique mais aussi roman d’aventures, cette épopée commence dans le sang des bisons et s’achève dans celui des hommes. Car, après la colonisation de tout l’est américain, c’est maintenant dans les grandes plaines inhospitalières de l’ouest, grillées l’été, glacées l’hiver, mais toujours lacérées par les vents, qu’il faut aller tenter sa chance et chercher la fortune. Dans ces espaces encore vierges, vivent paisiblement d’immenses hordes de bisons, et, dans leur sillage, une multitude d’autres espèces participant à l’équilibre de la prairie. Parmi elles, et non des moindres, les Amérindiens, dont tout le mode de subsistance repose sur la chasse des bovidés bossus. Dès lors, pour les conquérants venus de l’est, commence un massacre à grande échelle, pour le commerce des peaux, mais aussi pour affecter les tribus indiennes. Des dizaines de millions de ces animaux sont abattus, souvent laissés à pourrir sur place. Par endroits, poussent des montagnes de crânes de bisons… Menacés par l’extinction imminente de ces grands bovidés, la plupart des Indiens partent sur le sentier de la guerre : une autre hécatombe ensanglante la prairie, flèches contre balles de mitrailleuse…





Après une première partie exposant le point de vue des blancs et leur insouciant pillage qui transforme la prairie en gigantesque abattoir à ciel ouvert, dans d’hallucinantes scènes de carnage qui m’ont rappelé celles des Crépuscules de la Yellowstone de Louis Hamelin, la narration s’intéresse au ressenti des Amérindiens, dans une immersion au sein d’une tribu cheyenne, de ses coutumes et de ses croyances, enfin de sa colère impuissante face à l’avidité incontrôlable des « araignées » blanches. Pot de terre contre pot de fer, la confrontation donne lieu, là aussi, à de dantesques tableaux où se déchaîne le flamboyant lyrisme de Robert F. Jones.





Avec ses mises en scène et ses décors aussi impressionnants que réalistes, ses personnages forts et bien campés aux dialogues saisissants de vérité, et le rythme intense de ses péripéties, ce récit d’aventure historique, lucide et documenté, assène bon nombre de sombres vérités, quant à l’abjection et à la cruauté dont l’espèce humaine sait faire preuve.


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L'agonie des grandes plaines

Lonesome Dove m’aurait t-il donné le goût des westerns ? Ressentir l’envie de partager la rude vie des pionniers, de m’apitoyer sur le sort des tribus indiennes, spoliées et bafouées, et tout cela en suivant l’histoire d‘une héroïne peu commune.





Lorsque nous faisons connaissance avec Jenny, qui vient de perdre ses parents brutalement, elle supplie son frère, chasseur de bisons, de l’emmener avec lui. Si celui-ci doute des capacités de la jeune fille de tenir le coup en vivant la vie spartiate que cette activité peu féminine implique, il cède néanmoins à la demande. C’est ainsi que l’on partage un temps leur quotidien, entre la traque des troupeaux, l’abattage des bêtes, tout en se méfiant de « Mr Lo » surnom générique des indigènes parfois hostiles .

Manquent au tableau Raleigh McKay son associé, et Tom, un métis cheyenne qui jouera un rôle primordial dans la vie de Jenny.



Une double agression qui tourne mal, et le destin de la jeune fille change du tout au tout.



C’est une épopée vivante, que l’on imagine sans peine sur un écran de cinéma, grâce à ses personnages forts, la richesse du décor et l’intensité de leurs aventures.



C’est aussi une restitution sociologique de ce que représentait le quotidien des immigrés auto-proclamés propriétaires de ces grands espaces qu’ils ne tarderont pas à saccager, décimant les troupeaux de mammifères de toutes tailles, et l’on comprend l’animosité des indiens, non seulement bafoués dans leurs croyances mais voyant disparaitre sous leurs yeux la base de leur ressources, dans un irrespect hallucinant de la nature. On y perçoit en germe cette inconscience inouïe de ce que représente ces dons de la nature, et dont la préservation devrait être un axiome incontournable , alors que l’on observe encore et toujours l’homme blanc scier la branche sur laquelle il est assis. Et la citation du ministre de l'intérieur des Etats unis en 1873, est édifiante :





Dans nos rapports avec les Indiens, nous ne devons jamais oublier que nous sommes plus puissants qu’eux… Nous partons, àjuste titre, me semble-t-il, du principe que notre civilisation devrait prendre la place de leurs habitudes barbares. Nous revendiquons, par conséquent, le droit de contrôler les terres qu’ils occupent, et nous estimons qu’il est de notre devoir de les contraindre, s’il le faut, à adopter et à suivre nos mœurs et nos coutumes… Quant à moi, eu égard à son effet sur les Indiens, je ne regretterais pas sérieusement la disparition totale du bison de nos prairies de l’Ouest, la considérant plutôt comme un moyen de hâter chez eux l’éclosion du sentiment qu’ils doivent dépendre des produits de la terre.



Columbus Delano



Ministre de l’Intérieur des États-Unis (1873)







J’ai apprécié particulièrement toute la partie où l’on vit parmi les indiens, et où l’auteur décrit leurs coutumes et parle si bien de la sagesse de leurs anciens. Sans toutefois les victimiser à l’extrême, parmi eux, comme au coeur de toute société humaine, on peut aussi trouver de profond abrutis, par qui les malheurs arrivent.





Très beau roman du far west, très documenté, sur le plan historique et incarné par des personnages denses et admirables .



Merci à Netgalley et aux éditions du Rocher
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L'agonie des grandes plaines

Du sang, de la sueur et des morts ! Drôle de ballade dans les grandes plaines. Robert F. Jones nous raconte l’extermination des bisons à travers la vie de quelques chasseurs.

C’est une histoire vieille comme le monde car en fait une crise boursière, l’appât du gain généré par la vente des peaux de bison va amener beaucoup de monde vers l’ouest. Nombre de ces hommes ont combattus lors de la guerre de sécession et ne savent pas faire grand-chose à part tenir un fusil. Le spectre de la guerre est toujours présent qui hante les nuits de ces anciens soldats, la peur des indiens est omniprésente.

À travers la vie de Jenny, jeune allemande, qui va suivre son frère Otto nous allons découvrir la rude vie de l’ouest. C’est la fin d’un écosystème, il y a de moins en moins de bisons. C’est aussi l’occasion de découvrir la faune et la flore des plaines. On y découvre des conditions climatiques difficiles : neige, vent.

Je dois avouer que la partie concernant la chasse n’a pas été ma préférée mais celle où l’auteur traite des indiens est du plus grand intérêt de par leur mode de vie, leur cosmogonie et le nombre d’ethnies présentent et leurs particularités. Il y aussi l’histoire de cet anglais venu chasser avec une mitraillette qui va attirer les indiens sur le sentier de la guerre. C’est aussi l’occasion de comprendre à quel point, les araignées ( hommes blancs) cherchaient par tous les moyens : guerre, famine, non respect des traités, à se débarasser des indiens, d’autant qu’il était prévu de s’approprier leurs terres.

L’agonie des grandes plaines est tout à la fois une histoire, un témoignage et une vision de la fin d’un monde. Pour tous les passionnés des States , un voyage qui donne à réfléchir. C’est aussi une collection « Nuage Rouge » avec de nombreux titres à découvrir.

Merci à Elidia et aux éditions du Rocher.

#L’agonie des grandes plaines#NetGalleyFrance

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L'agonie des grandes plaines

Emil Doussann, qui a quitté son Allemagne natale, pensant faire fortune, pour tenir une ferme aux USA vient de recevoir une mise en demeure de payer ce qui reste dû de son hypothèque, soit 938 dollars et cinquante cents, mais son ami banquier, refuse de l’aider, au nom de la crise qui touche tout le monde… Il se pend et son épouse après avoir vu le corps met fin à ses jours dans la foulée. Ils laissent leur fille Jenny seule face à son destin !



Leur fils Otto, après avoir combattu pour le général Grant pendant la guerre de Sécession a décidé d’aller chasser le bison dans l’Ouest (participer à l’extermination des bisons pour affamer les Amérindiens serait le terme plus adéquat). Il revient pour assister aux funérailles et Jenny arrive à le convaincre de l’emmener avec lui.



L’auteur nous entraîne dans une belle aventure, après un voyage en train puis à cheval dans ces contrées de l’Ouest où tous les excès sont de mise : dans le climat avec ces périodes de froid, neige, blizzard, mais aussi ces hommes qui sont partis faire fortune et n’ont pas forcément beaucoup de scrupules, qui considèrent les Amérindiens comme des sous-hommes (cela n’a pas beaucoup changé hélas).



On fait la connaissance de Raleigh Mc Kay, l’associé d’Otto, qui a combattu dans les rangs sudistes, de l’écorcheur immonde, Milo Sykes, et de Two Shields, dont le père est Cheyenne et la mère d’origine allemande.



Entre les comportements ignobles de certains Blancs, l’abattage des bisons, dont certaines scènes, trop réalistes, m’ont tellement secouée que j’ai dû faire une pause de quelques mois dans la lecture, les trahisons, la manière dont les Amérindiens sont traités, les traités qui sont bafoués alors qu’ils viennent tout juste d’être signés, le récit est parfois un peu rude, sans oublier la rouerie de Grant devenu président et de ses ministres, notamment Delano…



La manière dont Otto (et les autres) affichent leur mépris vis-à-vis des « Indiens », en les désignant pas « ils » ou Mister Lo (calembour pour se moquer de la citation « Lo, the poor Indian », vers écrit par le poète Alexander Pope, est significative !



J’ai aimé approcher les coutumes des Cheyennes, car Jenny a dû se réfugier chez eux grâce à Two Shields pour pouvoir rester en vie, le maniement des armes, les arcs autant que les fusils (j’aurais pu devenir experte en fusils, carabines, armes à feu en tout genre, mais je déteste les armes !), la sagesse des anciens, la place de chacun dans la vie, dans la communauté, mais aussi les rapports avec les autres : Arapahos, Apaches, Sioux, Crows…



Ce fut un voyage difficile, car certaines scènes sont dures, mais l’écriture est belle, la Nature occupe une belle place, le blizzard aussi. Par contre, mon opinion vis-à-vis des Yankies, (que les Indiens appellent poétiquement les « Araignées ») qui n’a jamais été au top, je le reconnais, ne va pas en sortir renforcée, mais il y avait peu d’espoir en fait… Il est sidérant de voir que la manière dont les Américains considèrent les Amérindiens, et parlent d’eux comme d’une sous-race est exactement la même que ce qu’ils disent aujourd’hui des Noirs cf. Les propos de Suprémacistes …



Voyage difficile, donc mais quel voyage sur les traces de Jenny dont on ne peut qu’admirer l’habileté à la chasse pour se nourrir, le courage, chevauchant avec elle dans ces paysages à couper le souffle, dans ces grandes plaines à l’agonie, qui étaient en fait, un charnier à ciel ouvert.



Et quelle revanche sur les westerns spaghettis ou autres dont on nous abreuvés au cinéma pendant des lustres, louant sans vergogne la supériorité de l’homme blanc face aux vilains Indiens » !



« L’agonie des grandes plaines » ! Quel beau titre n’est-ce pas ? c’est d’ailleurs lui qui a motivé mon choix car je ne connaissais pas l’auteur, dont les talents de conteurs sont immenses. J’aurais aimé retenir les noms indiens tellement poétiques, mais ils sont très compliqués…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Rocher qui m’ont permis de découvrir ce livre ainsi que l’auteur qui m’était totalement inconnu.



#LAgoniedesgrandesplaines #NetGalleyFrance
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L'agonie des grandes plaines

Ce livre porte bien son nom : c'est la fin d'une époque qui nous est décrite dans ce roman très documenté, âpre et très réaliste.

1873 : Jenny, jeune fille brusquement orpheline à la suite du suicide de ses deux parents, suit son frère dans l'Ouest américain. Celui-ci est chasseur de bisons, métier plutôt lucratif et encouragé par le gouvernement des États-Unis. La disparition des bisons entraînera de fait la disparition des indiens, ceux-ci dépendant largement des bisons pour leur nourriture. Ce sera la fin de l'ouest américain, libre et sauvage, la porte ouverte à la colonisation de ces terres par les blancs.

Ce roman est très détaillé : beaucoup de pages relativement techniques sur la chasse, les armes, le choix et la fabrication des munitions, par exemple. Bizarrement, cela ne m'a pas ennuyée, moi qui ne suis pourtant pas chasseuse ni attirée le moins du monde par ce monde.

La première partie est consacrée à la chasse, la deuxième voit nos deux héros basculer du coté des indiens et partager leur vie. Là aussi, le roman nous décrit avec beaucoup de détails le quotidien d'une tribu indienne. Une scène en particulier mettant en scène une ancienne captive blanche et une des ses amies indienne restera gravée dans ma mémoire. On est loin des visions hollywoodiennes de la vie au Far-West. Tout ceci nous est raconté en mettant l'accent sur Jenny, héroïne courageuse, qui deviendra aussi violente que son environnement. Les faibles ne peuvent survivre et la loi du plus fort est toujours la meilleure. Et les indiens en seront les victimes.

Un roman passionnant que j'ai découvert grâce à quelques critiques enthousiastes de certaines amies babeliotes. Qu'elles en soient remerciées, ainsi que les éditions du Rocher #LAgoniedesgrandesplaines #NetGalleyFrance

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L'agonie des grandes plaines

"En observant les oreilles de sa monture, il parvenait à savoir ce qui était tapi dans le noir. Si elles tressautaient et s'agitaient dans tous les sens, ce n'étaient que des bisons, des loups ou des coyotes. Si elles pointaient vers l'avant et qu'elles y restaient, elle écoutait des ennemis. Elle ne ferait aucun bruit, mais elle resterait tout près, attendant le combat, et elle viendrait quand il sifflerait. Elle aimait la guerre autant qu'elle aimait courser les bisons."



1873 – Dans cette petite ferme du Wisconsin, Jenny Dousmann se lève en bravant le froid, descend dans la cuisine que son père a déjà quittée pour aller travailler dans la grange, vaque à ses occupations… Une crise financière dramatique étrangle les fermiers de la région. À 16 ans, Jenny est bien consciente des difficultés que rencontrent ses parents, mais comment s'attendre à devoir faire face à leur disparition à tous deux, ce matin d'octobre ?



Sa vie bascule.



Elle quitte la ferme avec son frère Otto, jeune vétéran de la guerre de Sécession et chasseur de bisons, qu'elle réussit à convaincre de la laisser l'accompagner dans l'Ouest.



Sillonnées par les chasseurs d'origine européenne pratiquant un massacre systématique des bisons pour leur peau et laissant les carcasses pourrir, les grandes plaines sont également parcourues par les tribus indiennes pour qui le bison est essentiel.



Dans cette situation particulière, seule femme parmi les chasseurs européens, intriguée par Tom Shields, le dépouilleur indien qui travaille avec Otto, Jenny va faire preuve d'une force de caractère peu commune, qui l'amènera à faire des choix radicaux et passionnants.



C'est bien ce qui reste, une fois le livre refermé, ce portrait de femme qui évolue de la petite jeune fille parlant encore souvent allemand accompagnant son frère dans l'Ouest avec ce qu'on soupçonne être un brin d'insouciance, à la femme sûre d'elle et de ce en quoi elle croit.

Ces hommes hantés par le souvenir des massacres de la guerre de Sécession.

Cette agonie des plaines, symbolisée par la raréfaction dramatique pour les tribus indiennes des troupeaux de bisons.

Et le mode de vie de ces mêmes tribus voué à disparaître, étranglé par la politique de Washington vidant les grands espaces de ses bêtes sauvages pour les clôturer et y faire paître des troupeaux d'animaux domestiques destinés à l'abattage et à la vente.



Deux philosophies contraires, celle qui consiste à prélever dans la nature ce qui est nécessaire et celle qui consiste à plier la nature à sa logique économique.



C'est une plongée passionnante et très documentée dans cet Ouest mythique dont l'auteur arrache le masque pour en montrer les beautés comme les laideurs.



Avec les descriptions qui se répondent de la chasse aux bisons par les chasseurs d'origine européenne et par les Cheyennes, de la vie du camp de chasseurs et de la vie du camp cheyenne, de ces grandes plaines battues par un vent constant, tantôt inhospitalières tantôt clémentes à ceux qui savent y vivre, Robert F. Jones choisit son camp : celui de Jenny, de sa force de caractère, de son intelligence et de son ouverture d'esprit.



C'est un beau roman, une belle rencontre, une belle découverte.



Un grand merci à #netgalleyfrance, à #elidia et aux Editions du Rocher qui ont eu l'excellente idée de rééditer cet ouvrage.

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L'agonie des grandes plaines

La crise financière de la fin du XIXème siècle aura eu raison de la ferme Doussmann, le couple acculé se suicide. Jenny ne veut plus de cette vie et souhaite accompagner son frère Otto, ancien combattant de la guerre de Sécession, reconverti en chasseur de bisons.

Les animaux sont de plus en plus rares,  exterminés pour leur fourrure mais également car la nation encourage leur chasse, pensant ainsi fragiliser les peuples indiens privés de nourriture.

Le premier hiver vire au drame et le frère et la sœur sont recueillis par leur ami et employé, Tom Shields, un métis qui les introduira au sein de sa communauté Cheyenne.

Je ne peux pas dire que ce roman est un coup de cœur ni que je l'ai dévoré, mais j'ai ressenti une sensation bizarre tout au long de cette lecture. J'étais à la fois hypnotisée, envoûtée par ce récit avec l'impression d'y être, de participer à la vie quotidienne dans une colonie indienne, à la chasse aux bisons, à  leur dépeçage, etc.

J'ai énormément appris sur ce peuple et sur l'ouest en général,  en particulier sur la région des Grandes plaines.

Très bonne lecture que je recommande aux amoureux des grands espaces.







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L'agonie des grandes plaines

Lors de la crise financière de 1870, les Doussman, des émigrés allemands perdent leur ferme et se suicident, Jenny, seize ans, décide alors de rejoindre son frère Otto qui chasse les bisons dans la Prairie. Il l’avertit que la vie y est sans pitié et n’a rien à voir avec la chasse qu’il lui a enseigné à la ferme, mais elle n’a pas peur et se sent différente des femmes de son village. Otto est un ancien officier nordiste qui n’a jamais pu se réintégrer dans la vie civile. Jenny rejoint donc la petite entreprise de son frère et de son associé, Tom un jeune cheyenne au sang mêlé et un autre officier sudiste complète l’équipe. La cohabitation tourne au drame quand l’associé ivre viole Jenny alors qu’Otto est allé vendre les peaux, elle s’enfuit. Tom retrouve Otto et Jenny, les sauve lors d’une tempête de neige et leur propose de venir vivre avec lui parmi son peuple. Ils y sont bien accueillis, s’intègrent et adoptent la cause indienne jusqu’à devenir des guerriers cheyennes eux-mêmes.



Ce roman historique est très documenté et présente le point de vue des deux parties, on est en pleine guerre indienne. Jusqu’à l’adoption des héros par les Cheyennes, l’auteur explique le point de vue des autorités blanches. Les chasseurs n’ont aucune limite, ils visent un profit immédiat et rapide, ils exterminent purement et simplement les bisons, laissant leur viande pourrir sur place. Les bisons vivent sur les territoires indiens, reconnus par des traités de paix sans cesse bafoués alors que l’armée laisse faire. Les autorités veulent enfermer les Indiens dans les réserves et soutiennent les chasseurs, car ceux-ci détruisent le garde-manger des Indiens, ils sont censés leur fournir du bétail mais préfèrent laisser les famines s’installer, c’est un allié efficace dans la soumission et l’extermination des Indiens.



Evidemment, en retour, les Indiens vouent une haine totale aux Blancs de tous âges et en massacrent le plus grand nombre de manière barbare. Une génération a essayé de faire la paix, mais vu le comportement des autorités qui ne respectent pas les traités qu’ils ont eux-même imposés, les jeunes sont pour une guerre à outrance. En même temps ils sont conscients qu’ils n’ont plus d’avenir et multiplient les coups d’éclat désespérés. Tom est certainement le personnage le plus intéressant du livre par sa capacité à évoluer dans les deux milieux.



Je ne partage pas les avis très positifs sur ce livre, je reconnais le travail important de l’auteur pour nous livrer un récit très documenté et vraisemblable, plus près du document que du roman. Mais la barbarie et les massacres relatés tout au long de l’histoire, qu’il s’agissent des bisons ou des hommes m’est insupportable. J’ai rarement lu un livre aussi violent et sanglant, sans doute parce que je sais que c’est ce qui s’est effectivement passé à cette époque de la conquête de l’ouest. J’ai eu très envie d’abandonner cette lecture à maintes reprises, ce que je ne me serais pas permis pour un service de presse, mais j’ai trouvé l’expérience écoeurante. Au niveau de la forme, la mise en page de la version ebook est problématique, ce qui a contribué à me contrarier. Le choix de l’auteur de parler le langage indien quand on est chez eux est aussi lourd et dérangeant, il parle à plusieurs reprises de maisons voyageuses pour désigner le train et plusieurs autres exemples de ce type qui alourdissent inutilement le texte.



A l’heure de la cancel culture où l’on dénonce si fort l’esclavage et le racisme, je suis étonnée de voir que les autorités américaines ne s’excusent même pas d’avoir bâti leur pays sur les cadavres des Indiens exterminés. et ces horreurs ne remontent qu’à un siècle et demi.



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L'agonie des grandes plaines

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Le roman s’articule autour de Jenny Doussmann et son frère Otto, vétéran de la guerre de Sécession et enfants d’émigrés allemands. Après la mort de leurs parents, Jenny repart avec son frère dans l’ouest pour chasser les bisons qui commencent à se faire rares sur le terrain de chasse habituel.



C’était une “drôle" d'époque, pas glorieuse pour l'homme blanc. Les peaux des bisons pouvant se transformer en cuir de bonne qualité plus rien ne limitait les chasseurs qui voulaient s’enrichir. Les indiens dépendants des bisons se voyaient contraints à l’exil ou à la faim. Comme leur disparition faisait aussi partie du “plan d’occupation des sols” décimer les bisons accélérait leur fin !



Bien qu’occuper à s’entretuer, les indiens, qui commençaient à être parqués dans des réserves, n’en dédaignaient pas moins les scalps des blancs.



Après des événements dramatiques Jenny et Otto sont accueillis par la tribu Cheyenne de leur dépouilleur Two Shields à laquelle ils s’adaptent tant bien que mal.



Dans l’une et l’autre partie l’auteur s’attache à décrire minutieusement la vie, les équipements et le mode de pensée des hommes, manifestement très bien documenté. On se rend vite compte qu’aucune entente n’aurait été possible. Les indiens dans un baroud d’honneur et l’homme blanc certain qu’il occuperait ces territoires.



Ce roman est un témoignage de cette période atroce où les grandes plaines étaient transformées en charniers à ciel ouvert, les bisons en machine à sous et les indiens en cibles privilégiées des fusils à répétition !



On est loin de l’idée que nous montrait Hollywood de la conquête de l'ouest où les indiens étaient toujours les méchants et du cirque de Buffalo Bill, un des plus grands massacreurs de bisons !



Pas de texte larmoyant ni de prêche pour les uns ou les autres, un roman bien mené qui sonne vrai et sait accrocher l’intérêt !



Challenge MULTI-DEFIS 2021



Pour en savoir plus : http://cle.ens-lyon.fr/anglais/civilisation/domaine-americain/la-disparition-des-bisons-des-grandes-plaines-nord-americaines
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L'agonie des grandes plaines

Où sont passés les bisons des grandes plaines ? La réponse est malheureusement évidente, ils ont été décimés par les chasseurs blancs pour vendre leurs peaux , souvent en laissant pourrir les carcasses sur place .

Et quand ils ont disparu des premiers territoires de chasse, les prédateurs les ont cherchés dans les territoires normalement réservés aux indiens mais avec la complicité des autorités qui voyaient là un des moyens pour soumettre les peuples premiers en supprimant un de leur moyens ancestraux de subsistance , le bison mort servant de base de nourriture , de vêtements et autres ustensiles .



Jenny Doussmann, une jeune fille d'origine allemande vivant dans le Wisconsin , se retrouve seule dans la ferme familiale après le suicide ses parents en 1837 . Elle part avec son frère ainé, Otto, un ancien soldat devenu chasseur de bisons pour partager cette vie vagabonde et spartiate , où les dangers sont les conditions climatiques difficiles comme les autres groupes de chasseurs sans oublier les indiens , ceux qui résistent à leur enfermement dans des réserves et attaquent ces envahisseurs ...



Les descriptions de cette vie nomade, des massacres de bisons , des supplices indiens comme des exactions des colons font le lit du roman , sans rien édulcorer et la lecture est souvent pesante mais sans réelle surprise quand on a l'habitude de ce genre de littérature de "la conquête de l'Ouest " dont on peut remettre en question le bien fondé ...



Heureusement , ce roman est aussi fait de l'amour fraternel entre Jenny et Otto, de la force de caractère qui suscite l'admiration pour cette jeune fille décidée à vivre comme elle l'entend même si cette liberté d'esprit se heurte à la violence des hommes .



Il nous permet de découvrir, avec de très belles pages, la vie des tribus indiennes, leurs coutumes, leur code de l'honneur et l'orgueil de leur race qu'ils ne veulent pas voir détruire sous le joug de nouveaux arrivants arrogants et méprisants .



On sait bien malheureusement ce qu'il en est advenu , comme du devenir de ces grandes plaines , leur domaine qu'ils partageaient avec respect avec la nature et en premier lieu les bisons ...



Requiem pour un monde perdu !

Je remercie NetGalley et ELIDIA de leur confiance

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L'agonie des grandes plaines

"La race humaine est abjecte, la nature inconsciente vaut mieux que tout, et de toute façon les prières ne nous seront d'aucun secours"

1873 - Frères humains vous voilà prévenus, l'époque des bisons est bientôt révolue et sonne le glas des indiens des grandes plaines, tout comme celui des chasseurs blancs.



Un superbe récit sur l'Ouest américain, rude et sauvage, sans aucune concession, descriptif, sensoriel, extrêmement bien dépeint avec un langage vif, parfois à la limite du supportable pour certaines scènes réalistes. Je me suis sentie embarquée dès les premières pages dans ce voyage sans être vraiment sûre d'en revenir --- et en avais-je envie ?



Les grandes plaines, arides, brutales, se vident peu à peu de leurs bisons, de leurs indiens et de leurs colons, ceux arrivés en terre promise dans les années 1860 pour y trouver richesse, abondance, une autre vie.

Nous sommes aux lendemains de la guerre de Sécession (1861 - 1865), celle qui a permis l'abolition de l'esclavage du "peuple noir" tout en laissant dans son sillage, pauvreté, mort et désolation.

C'est après cet épisode et la récession que cette guerre a entraînée que nous rencontrons Jenny et Otto (soeur et frère allemands), McKay, le Sudiste, Tom (Two Shields), les bisons, les tribus indiennes et des plaines sauvages 'plus vraies que nature'.



Dès l'introduction (avec la disparition très 'particulière' des parents), nous voilà dans le bain, ce roman va être comme les paysages de là-bas, les peuplades de là-bas et les colons de là-bas, rude, très rude et le chemin pour y trouver son salut et sa liberté, long, très long.



Dans ce récit, pas de concessions. Les yeux blancs, les "araignées" qu'ils soient Nordistes, Sudistes, les différentes tribus indiennes, Cheyennes, Cherokees, Crows, sont tour à tour disséqués voire scalpés, les uns ne valant pas mieux que les autres - tous animés par le même but: la survie, tous animés par l'instinct de mort aussi, aucun ne sera épargné, et surtout pas les bisons dont ils tirent subsistance les uns comme les autres.



Ce roman est sensoriel, il joue sur les descriptions en rendant palpables, olfactives, visuelles les peaux, les chairs, celles des bisons comme celles des hommes, qu'ils soient colons ou indiens. Avoir le coeur bien accroché à certains passages peut aider. C'est saisissant.



Les personnages principaux Jenny, Otto, Tom Two Shields, McKay collent au récit, on y croit, on les voit se débattre avec leurs contradictions et leurs handicaps: femme, ancien soldat, métisse indien, Sudiste perverti, --- dans un contexte où chacun lutte finalement pour sa propre vie, sans autre choix que celui-là.



Une plongée dans la culture indienne (celle de 1870) où Jenny et Otto seront recueillis après de nombreuses péripéties - dont une scène dans la neige avec une bisonne servant d'abri complètement soufflante - par la tribu de Tom, Two Shields, le métis qui porte bien son nom (double)



Un récit fort, documenté (richement), magnifique par sa rudesse et son ton sans complaisance qui nous en apprend bien plus que nos cours d'histoire-géo ou nos séances ciné. A 1000 lieux de la petite maison dans la prairie et des souvenirs de Laura Ingalls.



Véritable hymne à la nature, à celle des grandes plaines, pas vraiment à celle des hommes. - ou peut-être à celle de la naïve Jenny (du début), touchante, qui va subir une sacrée métamorphose en devenant une femme de caractère et surtout une vraie guerrière. Son poète favori est John Donne: "La mort de tout homme me diminue, parce que j'appartiens au genre humain. N'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi."



Bref, un voyage dépaysant dans l'Ouest américain répondant à mon besoin d'un changement d'air, de nouveaux et larges horizons. Et une jolie surprise, assez conquise. Il sort le 17 février 2021 dans la collection Nuage Rouge (quel joli nom) aux Editions du Rocher, Bison sur une belle couverture.



$$ Extrait parlant de la position du gouvernement américain sur le juste partage des terres indiennes et le sort qu'il réservait aux "Lo" (indien, jeu de mots sorti d'une chanson)

"Le pauvre Lo devra être dompté d'ici-là, vu que tous les shaggies auront disparu et qu'il sera cantonné dans sa réserve, grâce à l'allocation de boeuf et de couvertures consentie par le gouvernement, avec la troupe à proximité pour le repousser d'où il vient, ce minable, s'il commence à faire le zouave ---"



$$ Les rapports évoluant entre le frère et la soeur, Otto et Jenny, la guerre

" - C'est dégoûtant de tuer sans sommation dit-elle

C'est la mort qui est dégoûtante, rétorqua Otto. Et on peut faire valoir que la mort qui tombe sur une homme sans sommation, en le prenant totalement par surprise, est moins affreuse que celle qui l'attend à la fin d'une montée à l'assaut qu'il a dû préparer, une mort qu'il a eu le temps de redouter.

- C'est quand même moche.

Otto la dévisagea. Personne n'a dit que c'était joli."



Merci aux Editions du Rocher et à NetGalley pour cette découverte assez sauvage du Grand Ouest



Scénario:

Wisconsin 1873. À la mort de ses parents victimes de la grande crise financière, Jenny Doussmann part dans les Grandes Plaines rejoindre son frère, Otto, vétéran de la guerre de Sécession devenu chasseur de bisons. Ceux-ci commencent à se faire rares, sans compter les rivalités entre chasseurs et la plupart des tribus indiennes entrées en guerre. le premier hiver de ces deux émigrants allemands, seuls dans l'immensité, tourne au cauchemar. Ils seront sauvés par une vieille connaissance, Two Shields, un Cheyenne du Sud qui s'engage à veiller sur eux. Devenus membres de sa tribu, Jenny et Otto devront combattre à la fois d'autres chasseurs et des tribus ennemies des Cheyennes. Dans ce roman sauvage et lyrique, les Grandes Plaines sont le réceptacle d'un monde à l'agonie et font corps avec l'Indien et le bison décimés. Ce tableau de l'Ouest américain, avec ses descriptions crépusculaires, mais réalistes, n'épargne personne, animaux et humains : Indiens comme Blancs.



Auteur:

Robert F. Jones (1934-2002), romancier, éditorialiste au Men's Journal et journaliste pour Sports Illustrated and Fields & Stream, a écrit plusieurs ouvrages, documents et romans, dont Jake et Upland Passage, récompensés.

---------- début de lecture (spoil) --------------------------------------------------------

- En début de lecture de L'agonie des grandes plaines - (spoil)

Je sens, je sens que je vais l'aimer ce roman ... les quelques premières pages m'ont mise en appétit.

Cela 'commence bien' avec le double suicide des parents, ruinés, c'est charmant: pendaison d'un côté, empoisonnement de l'autre et un grand frère déjà abîmé par la guerre. du côté des voisins si charmants avant, l'appât du gain et la concupiscence vis à vis de ses belles terres dégoulinent de leurs babines.
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L'agonie des grandes plaines

Le roman démarre très fort, dans les années 1870 dans le Wisconsin. La jeune Jenny perd ses parents suite à des difficultés financières. Son frère Otto, qui a été dans le passé un soldat de l'Union, désormais chasseur de bisons dans les grandes plaines, vient la chercher. Malgré son appréhension, une femme n'est pas faite pour cette vie dure de chasseur, il l'emmène avec lui.

Jenny découvre alors la chasse au bison avec une équipe de 4 hommes. Son frère et son associé sont au fusil, ils tuent jusqu'à 100 bisons par jour pour leur peau. Deux hommes sont ensuite en charge de les écorcher. Jenny découvre un énorme gâchis, car les bisons sont ensuite abandonnés aux charognards. A part la peau, rien n'est pris...Sauf par un des deux écorcheurs, Tom, d'origine Cheyenne, qui lui sait que la mère des bisons a donné cet animal à son peuple et que chaque tendon est utilisable...

Un jour où Otto, le frère de Jenny doit partir livrer les peaux, un événèment bouleversant ce produit, et Jenny va trouver la guerrière qui est en elle. Je n'en dis pas plus sur cette dernière partie car j'en dévoilerais trop...

J'ai trouvé ce roman très très bien écrit. On a réellement l'impression d'être dans les grandes plaines avec les personnages principaux. L'autre aspect très intéressant, c'est toute cette histoire réelle, politique et stratégique, autour du bison. Comment un peuple a souhaité l'extermination d'un autre sans s'attaquer à lui directement mais à sa nourriture principale, en la chassant à sa place, et en la chassant tellement qu'il n'y en eu plus...Bref, j'ai adoré cette lecture et la recommande vivement.

Merci aux éditions du Rocher et Netgalley pour cette lecture.
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L'agonie des grandes plaines

Captivante immersion dans les grandes plaines américaines à l'époque de la chasse aux bisons, dans les années 1870.

Des chasseurs blancs assez rustres et des tribus indiennes belliqueuses se partageaient ces vastes étendues sauvages. Robert F. Jones est un fabuleux conteur qui a su me passionner pour une histoire de chasseurs, d'indiens et de bisons. L'Agonie des Grandes Plaines est un roman mais surtout une émouvante page d'histoire.

Ce roman très bien documenté m'a beaucoup appris sur la conquête de l'Ouest. Les chasseurs blancs étaient souvent d'anciens soldats de la guerre de sécession sudistes ou nordistes mélangés. Pour eux chasser le bison ou l'ennemi était équivalent et le gouvernement les a incités à l'extermination de masse des troupeaux. Ils n'étaient intéressés que par les peaux. Les indiens, eux, avaient besoin de la viande des bisons pour se nourrir. Les uns tuaient donc la nourriture des autres, les autres leur volaient femmes et chevaux. Tous luttaient pour leur survie mais leurs conceptions de vie étaient radicalement opposées.

L'intrigue à côté de la grande Histoire est un assez rocambolesque car les différents protagonistes passent leur temps à se croiser et se retrouver dans les immenses territoires. Les personnages sont plus ou moins aimables mais néanmoins tous bien campés et certains très attachants. La vie dans la tribu indienne m'a rappelé la trilogie de Jim Fergus (je n'ai pas beaucoup d'autres référence sur la vie des Indiens au XIXème siècle). Sans ce récit je n'aurais jamais imaginé qu'en 20 ans les Américains aient pu exterminer des centaines de milliers de bisons.

Je recommande vivement la lecture de Agonie des grandes plaines paru en 1996 mais juste traduit en français.

#LAgoniedesgrandesplaines #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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L'agonie des grandes plaines

Poussés à travers les plaines de l’Ouest américain par la récession et la mort de leurs parents, Jenny Dousmann et son frère, Otto, ancien soldat nordiste, partent traquer les bisons en territoire indien. Mais l’animal qui est la seule ressource dans ce territoire immense se fait rare et les conflits avec les natifs s’enchainent. Leur situation tourne très vite mal et ils doivent leur salut à un dangereux et mystérieux Cheyenne.



La conquête de l’Ouest est une aventure saisissante. Celle dont Robert F.Jones parle est tragique : en totale symbiose avec une nature innocente mais cruelle, la civilisation indienne vit ses derniers moments. En cette fin de dix-neuvième siècle, elle est dévastée par les vagues migratoires des colons venus de l’Est et les anciens soldats de la Guerre de Sécession en mal de sensations fortes.



Le récit de Jones commence en 1873, à l’issue d’une crise financière qui provoque une misère telle que les pauvres et voyous en tout genre tentent leur chance en territoire indien pour fuir le désespoir et la pauvreté absolue. Les Grandes Plaines, faites de prairies et de montagnes, coupent les Etats-Unis du nord au sud, du Canada jusqu’au Texas ; c’est le territoire des Cheyennes, des Sioux, des Comanches et d’autres tribus, mais pour le colon cela n’a pas d’importance. Il sait qu’il risque la torture et une mort atroce s’il se fait prendre par les indiens, il sait aussi que l’histoire va dans son sens, que rien n’arrêtera sa domination.



Roman crépusculaire et d’une sauvagerie radicale, l’Agonie des grandes plaines dévoile la mise à mort programmée des indiens. Leur harmonie avec la nature, leur existence nomade repose sur la chasse aux bisons que les blancs abattent tant qu’ils peuvent. Mais leur survie est totalement incompatible avec la soif de conquête, la dévastation des ressources naturelles et la barbarie de cette marée humaine amenée par les caravanes et le chemin de fer.



La vie à l’Ouest est violente. Ni la nature, ni les hommes ne font de cadeau. L’auteur qui ne nous épargne rien des nombreuses façons de mourir là-bas, raconte sur quels crimes repose la nation américaine. La conquête de l’Ouest n’est pas une croisade pour le progrès, mais l’application systématique et sans restriction de la loi du plus fort.



L’Agonie des grandes plaines pourrait rappeler Danse avec les loups où le soldat Dunbar, le personnage pivot du récit de Michael Blake fait le lien entre l’homme blanc et l’indien. Mais ici, en nous menant dans ce "plus profond recoin de l’enfer" , Jones nous entraine dans une barbarie crue, désespérée, et une folie sans concession qui le rapprocherait plus du splendide Méridien de sang de Cormac McCarthy.


Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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L'agonie des grandes plaines

Merci à #NetGalley et aux éditions du Rocher pour cette superbe lecture qui nous emmène en 1873-1874 dans les grandes plaines des Etats-Unis.

Nous partons à la chasse aux bisons avec Otto et sa sœur Jenny, deux descendants d'immigrés allemands. Ils sont accompagnés d'un métisse, Tom/Two Shields, de père Cheyenne et de mère allemande.

Ce roman m'a beaucoup fait penser à l'univers de Jim Fergus et ce fut un dépaysement total de me projeter dans cette nature sauvage, rude mais aussi nourricière pour les tribus indiennes.

C'est un roman touchant qui évoque la fin d'une époque avec le massacre systématique des bisons pour en récupérer la peau ... mais aussi le génocide par conséquence des indiens, privés de leurs moyens de subsistance.

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L'agonie des grandes plaines

J'adore ce genre de roman, cette vie d'une autre époque, ces aventures incroyables dans les grands espaces, ces histoires où la nature oppose ses dernières résistances à l'homme, qui cherche à tout dominer quoiqu'il en coûte. Aimer le #NatureWriting c'est un peu être conservateur, rêver de revenir à un "avant", avant l'industrialisation outrancière, avant la propriété, avant le déclin de la société, avant que l'on détruise notre environnement aveuglément.



C'est dans ce Grand Ouest américain que l'héroïne de ce roman, Jenny, part vivre avec son frère Otto après que ses deux parents d'origine allemande se soient suicidés, sous la pression des banques pendant une grande crise financière.



Dans un territoire encore sauvage où l'homme blanc tente des pires manières de dominer les natifs américains, ces tribus indiennes qui survivent de la chasse animale, elle apprend avec son associé - un ancien militaire de la guerre de Sécession - et un homme de main qui découpe les carcasses à traquer et tuer les bisons par centaines. L'objectif de cette activité macabre n'étant que de gagner maigrement sa vie avec les peaux et de priver les indiens de ressources alimentaires au passage.



Quelle aventure que ce roman, j'ai vécu mille péripéties aux côté de Jenny, de la cupidité et la violence des hommes à la fraternité, l'amour et la survie au sein de la tribu indienne dans laquelle elle trouvera refuge. Une héroïne incroyable et un roman passionnant sur la folie destructrice de l'homme blanc qu'on a toujours tenté de justifier comme étant "le progrès". Un vieux récit remis en avant grâce à cette réédition des éditions du Rocher, que je ne peux que conseiller aux amoureux des grands espaces américains.



Chronique publiée sur le compte Instagram de L'Homme Qui Lit. Service de presse numérique obtenu via la plateforme NetGalley.
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L'agonie des grandes plaines

Le titre de ce magnifique roman retranscrit fidèlement ce qu'on y découvre : la fin des grandes plaines telles que les Indiens les ont connues, l'agonie des derniers bisons massacrés par l'homme blanc (ou « Araignée » pour les Indiens), le crépuscule des paysages vierges et sauvages des territoires de l'Ouest américain à la fin du XIXè siècle.

Au rythme endiablé des troupeaux qui traversent ces pages, le récit de Robert F. Jones nous emporte à la suite de Jenny et de son grand frère Otto, immigrés allemands poussés par la nécessité et le goût de l'aventure vers l'Ouest, à la poursuite des bisons et de la manne financière que représente leur peau.

Mais on s'en souvient le bison n'est pas qu'une monnaie d'échange, c'est aussi le moyen le plus sûr de se débarrasser des Peaux Rouges dont la subsistance, l'existence-même dépend de ces animaux et de leurs déplacements. Le destin de la téméraire Jenny la conduit à faire l'expérience des deux camps opposés: les Blancs d'un côté, chasseurs de bison, souvent impitoyables et vénaux, et les Indiens de l'autre, cruels et vengeurs, au sein d'une tribu Cheyenne, celle de l'intrépide métis, Tom-Two Shields.

Ainsi le romancier nous invite à découvrir avec beaucoup de nuances et un souci du réalisme documentaire (j'ai tellement eu l'impression de sentir l'odeur des vieilles charognes en plein soleil!) les aventures des uns et des autres dans les Grandes Plaines. J'ai adoré notamment tout le passage chez les Cheyennes, leur rapport viscéral au bison, les croyances qui cimentent les relations sociales et la violence inhérente à ce peuple de guerriers. J'ai également apprécié le personnage de Jenny, intrépide et forte, qui trace son chemin dans ce récit sans jamais se retourner !

En définitive, avec "L'agonie des grandes plaines" Robert F. Jones compose une immersion très réussie dans la nature et l'histoire de l'Ouest américain ! Réjouissant!

Merci à #netgalleyfrance et aux #editionsdurocher
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L'agonie des grandes plaines

Wisconsin 1873. Crise financière. Les fermiers ne sont pas épargnés. Commence alors une épopée sans concession dans l’Ouest sauvage pour Jenny et son frère. L’auteur nous brosse le portrait d’une jeune femme déterminée. Une survie en milieu hostile, une chasse frénétique aux bisons, une guerre avec les indiens.

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Dans ce roman « nature writing » Robert Jones nous dépeint une nature abondante mais qui fond comme une peau de chagrin, un écosystème qui se tarit, décimé par les pionniers. Une population indienne exterminée et condamnée à la famine et à l’expropriation car privée de leurs ressources. L’agonie des indiens.

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L’écriture est magnifique, puissante. La documentation abondante. En rapprochant deux civilisations, deux cultures, car oui Jenny et son frère vont se rapprocher des indiens, l’auteur nous offre une réunion improbable, une version sans concession de cet Ouest sauvage, de cette partie de l’histoire américaine, de cette noirceur.
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L'agonie des grandes plaines

Après la Guerre de Sécession, alors que l’Amérique subit la crise économique de 1873, le gouvernement dirigé par Ulysse GRANT, décide de parquer les Indiens dans des réserves et charge des chasseurs de bisons de décimer les grandes hordes de ces « shaggies » qui leur servent de nourriture.

Les grandes plaines de l’Ouest puis celles du Texas, attirent alors des centaines de chasseurs de peaux qui recouvrent ces étendues de cadavres écorchés.

Jenny et Otto DOUSMANN ont émigré d’Allemagne en 1848 dans le Wisconsin avec leurs parents que la faillite a poussés au suicide. Après avoir servi pendant la Guerre civile, le jeune homme emmène sa sœur dans la région du principal marché de peaux de Dogde City, pour se joindre à ces rudes chasseurs.

C’est tout leur périple que nous raconte Robert F. Jones dans ce roman très réaliste sur fond historique.

Les scènes de chasse sont sanglantes et la vie de ces hommes relégués au rang de bêtes est particulièrement dure. Tout n’y est que sang, poussière et violence et ce fut une épreuve pour moi de les regarder massacrer le plus naturellement possible, ces centaines de bisons paisibles qui parcourent les plaines herbeuses. De plus il pèse, dans ces contrées sauvages, la menace permanente des indiens « Hostiles » dont ils détruisent les moyens de subsistance et qui viennent régulièrement se venger de façon particulièrement sanguinaire.

Une partie de l’histoire se passe dans un village Cheyenne des Monts du Big Horn, où l’auteur nous raconte en détails très bien documentés, les mœurs, les croyances et même la langue de ces indiens Sa-sis-e-tas des Hautes plaines. Si les tortures et les exactions sont monnaie courante chez eux, cela n’a pas été facile pour moi, simple lectrice, d’en supporter les descriptions crues, même si elles ne relatent qu’une banale réalité.

Ce roman est une mine de connaissances et c’est aussi le très beau portrait d’une femme qui a réussi à survivre et à s’adapter dans ce monde sans pitié. Jenny est un exemple de courage et de volonté et je garde une image d’elle, galopant dans les plaines sur sa jument Vixen, vêtue d’une peau de bête, son fusil en bandoulière et son arc tendu vers le bison qu’elle poursuit.

Un difficile mais beau roman qu’il faut lire avec un certain recul et dont on appréciera la richesse si l’on parvient à mettre sa sensibilité de côté.
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L'agonie des grandes plaines

« Partout où nous nous tournons, le soleil se couche. Il se couche pour le bison, et il se couche pour le Cheyenne. Il se couche pour nous tous – Sioux, Pawnees et Snakes, et peut-être même se couchera-t-il pour les Araignées blanches un jour. Car qui pourrait vivre dans un monde où il n’y a plus de bisons ? »



A la mort de ses parents, une jeune femme part rejoindre son frère, vétéran de la guerre civile, devenu chasseur de bisons dans les grandes plaines.

Les choses vont mal tourner pour eux; Jenny est violée, Otto estropié. Ils se réfugient dans une tribu cheyenne sous la protection d’un de ses membres, Two Shields.



Un roman réaliste qui sans révolutionner le genre du western se lit avec grand plaisir pour peu que l’on soit déjà adepte. L’histoire de fond on la connait déjà. Les blancs qui déciment les troupeaux de bisons, les indiens qui défendent un mode de vie, une faune ravagé par les colons, des autochtones qui ne peuvent plus se nourrir, l’Ouest cruel.

Cela étant dit l’auteur maitrise bien son sujet et « L’agonie des grandes plaines » est un très bon moment qui par certains aspects rappelle « Butcher’s Crossing » (même si selon moi les personnages n’ont pas la même profondeur) et par d’autres « Danse avec les loups ».



L’épopée sombre et violente des deux personnages principaux nous entraîne sans temps mort vers la fin d’un monde au milieu des paysages rudes et magnifiques.
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