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3.52/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lescure, Ariège , le 27/05/1954
Biographie :

Robert Redeker (né le 27 mai 1954 à Lescure dans l'Ariège) est un professeur agrégé de philosophie.

Il a enseigné au lycée Henri-Matisse de Cugnaux et au lycée Pierre-Paul-Riquet de Saint-Orens-de-Gameville (banlieue de Toulouse) et à l'École nationale de l'aviation civile (ENAC).

Il est écrivain et membre du comité de rédaction de la revue Les Temps modernes, du comité scientifique du CALS (Université Toulouse-Le Mirail) et du comité de rédaction de la revue Des Lois et des Hommes. Il est aussi membre du conseil d'administration de Reporters sans frontières.

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Pour annoncer un été sportif, Livres&Vous vous propose une émission consacrée au corps sportif mais également à un corps social tendu vers la victoire. Finale de la Coupe du Monde, départ du Tour de France, grand prix de Formule 1 et un mois avant les Gaygames qui se tiendront à Paris début août, c'est avec deux experts en la matière que nous en discuterons : l'historien Georges Vigarello spécialiste du corps et plus particulièrement du corps sportif et le philosophe Robert Redeker qui fait paraitre Peut-on encore aimer le football ? Avec : Robert REDEKER : Philosophe, Georges VIGARELLO : Historien. Retrouvez toute l'actualité politique et parlementaire sur http://www.publicsenat.fr Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat Twitter : https://twitter.com/publicsenat Instagram : https://instagram.com/publicsenat

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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Robert Redeker
Sur son nouveau livre, "Les sentinelles d'humanité", entretien accordé à "L'incorrect", n°28, février 2020.

Le mépris du passé affiché par le "nouveau monde" digital et ubérisé qui s'avance est là pour atténuer au maximum le sentiment de solidarité avec le passé, avec les ancêtres, avec l'histoire nationale. C'est ce que ne manque pas de faire la repentance. Chez les héros et les saints, vous constatez l'inverse : ces personnes sont des exceptions, c'est-à-dire des individus radicaux, et en même temps ils agissent en solidarité avec les totalités (la nation, l'humanité, la chrétienté) dont ils réactivent la vitalité par leur seule présence. Par ailleurs, cette forme économique d'individualisme [ultra-libéral libertaire] coupe l'être humain du passé. Cette solidarité vivante est le contraire du patrimoine, le passé réduit à l'état de cadavre embaumé. Le faux individualisme contemporain ne fait plus communauté avec les hommes du passé de son pays. De fait, cet individualisme consumériste est un individualisme d'oubli, qui mute les hommes en atomes séparés et sans histoire, tandis que héros et saints sont des singuliers dont les actes témoignent d'un individualisme de mémoire, qui raccroche leurs vies à une chaîne multiséculaire et qui ramène le passé dans le présent.

Extrait, p. 65 du magazine.
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De plus en plus de football. De plus en plus, jusqu'à la nausée. De plus en plus, comme à l'infini : notre temps disponible, notre temps hors travail, hors obligation sociale, saturé, occupé par le spectacle du football. Est-il une évasion, cependant, ce spectacle ? Une escapade, comme l'est le théâtre classique ou l'opéra, hors du monde de la quotidienneté plus ou moins aliénée, plus ou moins inauthentique ? L'invasion permet-elle l'évasion ?

Le football est-il la fable du monde ?, p. 9
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La transformation de l'institution scolaire en institution sociale de garderie avec distribution de diplômes, l'émergence de l'École gélatineuse, de l'École à consistance de méduse, de la simili École, cette nouvelle division sociale, qui affecte tous les pays européens, renvoie à une crise beaucoup plus profonde, une déshumanisation que l'on peut appeler crise de la vie humaine.
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L'improvisation et l'invention sont, en football, la liberté.

L'improvisation en football, p. 228
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Tout grand joueur est un recommencement du football.

Héros, saint, génie, footballeur, p. 205
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Si notre modernité tardive, incapable de penser et de supporter la mort, à défaut de l’impossibilité de supporter la vie, si nous vivons dans une époque qui ignore la mort, au sens où ce temps prosaïque n’a rien d’autre à dire que de scientifique, que de biologique, que de médical, rien d’autre à dire qui la refoule comme jamais – car tenir un discours scientifique et médical sur une chose revient à la refouler, que cette chose soit aussi bien la folie que la mort – qui la repousse dans les marges, les morgues et les crématoriums édifiés pour se débarrasser des embarrassants cadavres au plus vite, si nous vivons un moment historique de l’éclipse de la mort, sans doute est-ce parce que nous n’avons plus accès à la face lumineuse de la mort, à la part de chance qu’elle recèle et qu’elle nous offre ? Face lumineuse ; dans ses écrits des dernières années, Bossuet envisage la mort comme un état enviable. Mais c’est aussi parce que nous vivons un temps de désymbolisation. Quand la transcendance vient à déclarer forfait, la symbolisation ne peut s’effectuer. La symbolisation est une mise à distance par le moyen de la figuration, éloignement qui instaure le sens. Or les images d’aujourd’hui sont celles qui nous immergent – souvent même, usinées par l’industrie du diverstissement et de l’information, bref l’industrie de l’hébétude, elles donnent le jour à une dictature de l’émotion –, celles qui détruisent la possibilité du symbolique. Ce nouveau régime de l’image rend la société sur laquelle il règne implacablement inapte à vivre avec la mort, à penser la mort, à vivre dans cet entrelacs entre la vie et la mort qui a toujours été l’habitat de l’existence humaine.
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La découverte de ce que nous appelons âme – ou plutôt de ce qui a été longtemps, presque toujours et partout – appelé ainsi, passe par le croisement des chemins suivis par les spiritualités et les philosophies. L’on nous dira : mais l’âme, en des civilisations différentes, dit des choses différentes. Le relativisme de cet argument s’accomplit en une négation : puisqu’âme renvoie selon les lieux et les temps à des références différentes, l’âme n’existe pas. Elle serait alors, pour reprendre une formule de La Mettrie, qu’ « vain mot dont on n’a point idée ». Un mot sans idée. À quoi nous rétorquions : les hommes avaient le mot mais ils n’avaient pas encore la chose. L’on sait d’intuition que l’âme existe. C’est pourquoi il y a le mot : l’existence du mot atteste l’existence de la chose. Le mot est la recherche de la chose. Ou aussi : le mot est à la recherche de la chose. Comme le mot Dieu. On dit Dieu parce qu’on cherche Dieu. Recherche de la chose, le mot en est aussi l’appel. Chercher… Appeler… Dans la nuit où le sort nous a jetés, dans l’obscurité de la caverne. Quand je dis âme, peut-être dans l’angoisse, peut-être dans le vide de déréliction, j’appelle l’âme. Lorsque je prononce le mot Dieu, itou. Le mot âme est ainsi utilisé comme un détecteur, un instrument pour trouver ce que le mot exprime.
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Assimilons la conquête de l’intériorité avec la conquête de sa propre réalité par l’homme. À la faveur de cette conquête l’homme devient réel, se réalise.
Impossible de nier que cette conquête soit à prendre, à chaque génération et à chaque homme, à partir de l’éducation, et impossible de nier également que cette reprise par laquelle chacun devient toute l’humanité soit ce que Bernanos a appelé « la vie intérieure ». Il existe des instruments pour cette vie intérieure : la prière, la réflexion, la contemplation, la méditation, la poésie, l’art, la pensée, la philosophie, le silence. Toutes activités et tous états menacés d’élimination sous le double règne de la marchandise, dont Marx aperçut l’empire naissant, et de la machine, aujourd’hui muté en digital.
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Pourquoi aimer le football ? Pour le jeu, pour cette enfance ? Par gratitude pour ce fidèle revenant. Pourquoi le détester ? Pour tout le reste.

Au-delà du foot, l'éloge du sport, p. 195
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Plutôt que « l’opium du peuple » dont parlent certains, le sport est avant tout « l’opium des États ». L’opium d’États s’imaginant exister à la façon d’États puissants et indépendants sur la scène de l’histoire grâce au sport. Ou bien l’opium que certains États injectent à d’autres afin de leur faire croire à leur puissance et à leur indépendance (cas de l’ex-RDA). Dans la diplomatie, certains États de puissance secondaire cherchent à exister à travers le sport, qui leur procurerait une surpuissance, une surinfluence, supérieures à leur puissance et influence effectives, sur la scène internationale. N’est-ce pas pure illusion, pur sommeil (d’où notre référence à l’opium) de la lucidité ? Toutes les politiques sportives, de tous les États, petits ou grands, relèvent désormais de cet opium-là. Le sport n’est pas, à l’inverse des lectures marxistes qui l’en accusent, un opium idéologique, qui endormirait les citoyens, mais un opium politique, plongeant les États dans l’onirisme. L’opium idéologique n’est qu’à usage interne. L’opium politique est à usage externe ; il est une politique étrangère imaginaire, un ersatz de politique étrangère. Opium politique : le sport fait rêver les petits États à ce qu’ils ne sont pas dans la réalité, de même qu’il procure aux grands États l’ivresse de leur puissance.
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