La socio-esthétique
Prendre soin, soulager et embellir le corps vulnérable
Préface de Georges VIGARELLO
La socio-esthétique se définit par une approche sociale du soin porté au corps fragile, précaire ou exclu, des personnes en situation de vulnérabilité et/ou de désocialisation. Complémentaires aux autres prises en charge médico-psycho-sociales, elle contribue à la reconnaissance identitaire de toute personne humaine tout au long de la vie.
Gisèle Dambuyant présente les fondements de ce nouveau métier qui s'inscrit dans une prise en compte globale du corps en souffrance. Complémentaire aux autres professions médico-psycho-sociales, il contribue à la reconnaissance identitaire de toute personne humaine tout au long de la vie. Il fait l'objet d'une formation à option humanitaire et sociale (CODES) dont l'inscription universitaire et les approches internationales confirment l'universalité de l'importance de la thérapie par la beauté et le bien-être pour la personne vulnérable quels que soient son âge, son sexe, sa situation ou sa culture.
L'auteure expose les différentes pratiques et leurs objectifs tant au niveau individuel (valorisation de l'image corporelle et de l'estime de soi) que collectif au sein d'équipes pluridisciplinaires dans les établissements médicaux, sociaux et pénitentiaires.
Dans la collection
Trames
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Désormais, c'est l'anatomie qui impose ses formes à l'habit et non l'inverse.

Commence alors un recensement de ces emplacements et de leurs "brouillards purulents", auquel s'ajoute la liaison insistante entre la puanteur et la malpropreté, celle des espaces et des corps. Mais pas des espaces et des corps nobles ou bourgeois : les lieux soupçonnés sont d'abord ceux où s'accumulent les pauvres, et les corps sont ceux que le linge ne protège pas toujours. C'est le peuple qui est d'abord concerné. De ces recensements et des normes qui les sous-tendent naissent insensiblement après 1780 les prémices d'une "hygiène publique", amorçant par moments ce que le XIXème siècle va développer. Évoquer la propreté, c'est opposer aux "négligences" populaires, aux puanteurs urbaines, aux promiscuités incontrôlées. Da,s les années 1780, la critique n'est plus cantonnée à l'artifice des aristocrates : de sont bientôt les pratiques du peuple qui sont réprouvées comme elles ne l'avaient jamais été.
Troisième partie - De l'eau qui pénètre le corps à celle qui renforce
La visibilité du sport, son simplisme sans doute, sa volonté obscure de constituer un monde séparé et "préservé" en font aussi un des lieux d'une hypocrisie rampante, sinon d'une évidente vulnérabilité.
Plus que d'autres pratiques, le sport révèle nos sociétés.
(Georges Vigarello ).
Au XVIIIè siècle, les tentatives de jurisprudence différencient les violences sexuelles commises par les valets sur leurs maîtresses de celles commises par les maîtres sur leurs servantes.
La propreté se dit de la forme autant que de la "blancheur". Elle qualifie aussi bien la silhouette que la matière. Elle confirme ce double critère que seul le temps dénouera : assimilation de la netteté au visible et désignation par là-même d'une distinction.
Deuxième partie - Le linge qui lave
Dans " La petite Roque", en 1887, Maupassant décrit le viol et le meurtre d'une enfant de 13 ans par le maire Renardet, "un gros et grand homme, rouge et lourd, fort comme un boeuf, et très aimé dans le pays bien que violent à l'excès".
Les situations dites de danger sur mineurs, relevés par les services départementaux pour les risques de violence, d'abus sexuel, ou de négligences lourdes, passent de 35.000 en 1992 à 65.000 en 1995.

La propreté n'est donc plus la même une fois qu'est évoqué l'univers microbien. Le thème des défenses s'est brusquement accentué. Le regard s'est déplacé. Des objets se sont constitués et des causalités jusque-là inédites se sont imposées. Corpuscule invisible, le microbe a bouleversé les repères, au-delà de la crasse elle-même. Et ce bouleversement a d'autant plus d'importance qu'il est "efficace" : les infections post-opératoires diminuent largement lorsqu'à la fin du XIXème siècle les chirurgiens officient avec des gants stériles et non plus avec leurs mains nues. De même que diminuent statistiquement les cas de diphtérie lorsque sont mieux compris les modes de communication par contact qui entretiennent le mal. Des preuves s'affichent. Une ostentation même affleure : "Les maladies épidémiques sont la conséquence de l'ignorance et la punition de l'incurie des peuples et des individus." L'objectivation du microbe renforce le discours positiviste de la fin du XIXème siècle : la propreté n'est-elle pas, pour la première fois, l'objet d'un véritable travail expérimental ? Vérifications, calculs, évaluations statistiques de la présence microbienne.
Le thème, pourtant, ne saurait se limiter au seul fonctionnement de la preuve. Cette propreté savante comporte elle-même ses versants imaginaires.
Quatrième partie - L'eau qui protège
D’abord, on considère que la virilité ne
répond plus à ce qui peut être attendu d’un
comportement masculin dans un fonctionnement efficace et souple de la société.
La domination au sens large est contestée et l’univers féminin, en particulier, ne
peut plus accepter l’asymétrie. Ensuite, si
la virilité existe encore, elle est au moins
partagée : la femme aussi peut être virile.
Le violeur devient, pour la première fois, un terrain d'études, un exemple permettant de mieux comprendre le viol.
La figure de Jacques Lantier, par exemple, avec sa longue hérédité de misère et d'alcool, ses "mâchoires trop fortes", ses cheveux trop drus, ses indices de désordre cachés sous "un visage rond et régulier", traversé par "l'instinct du rapt", comme par "la soif héréditaire du meurtre", est transformé en "bête humaine" par un Zola lecteur du médecin Cesare Lombroso.
En 1887, Cesare Lombroso donne, pour la première fois aux auteurs de viol, un nom : "les violateurs".
( pages 215-216)
L'histoire n'est plus à faire de cette anthropologie rapidement triomphante, avant d'être tout aussi rapidement critiquée.
(Page 217 )
NDL : cependant, la presse et la médecine ont eu le mérite de faire prendre conscience à la population de ce problème de société.