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Citations de Roberto Juarroz (295)


Roberto Juarroz
Le poète ne s’adresse pas à la société, mais à l’homme, de solitude à solitude, de silence à silence, d’être à être.
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Une écriture qui supporte l'intempérie,
Qui puisse se lire sous le soleil ou la pluie,
Sous la nuit ou le cri,
Sous le temps dénudé.

Une écriture qui supporte l'infini,
Les crevasses qui s'étoilent comme le pollen,
La lecture sans pitié des dieux,
La lecture illettrée du désert.

Une écriture qui résiste
A l'intempérie totale
Une écriture qui puisse se lire
Jusque dans la mort.
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Roberto Juarroz
Aujourd'hui je n'ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n'existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré le silence.
Ne rien faire
sauve parfois l'équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose pèse
sur le plateau vide de la balance.

(" Treizième poésie verticale")
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« il est des regards qui aident le soir à devenir la nuit.
Il est des silences qui aident les arbres à pousser.
Des immobilités qui aident l’eau à courir.

L’homme peut apprendre à aider les choses.
Peut-être que les choses alors apprendraient
à l’aider à mourir. »
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« Je pense qu’en ce moment
personne peut-être ne pense à moi dans l’univers,
que moi seul je me pense,
et si maintenant je mourais,
personne, ni moi, ne me penserait.

Et ici commence l’abîme,
comme lorsque je m’endors.
Je suis mon propre soutien et me l’ôte.
Je contribue à tapisser d’absence toutes choses.

C’est pour cela peut-être
que penser à un homme
revient à le sauver. »
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Roberto Juarroz
Le poète est un marginal et un exilé : c’est dans cette position-là, précisément, qu’il peut s’adresser à l’homme. Le poète n’enseigne rien : il crée, et il partage. La poésie consiste à être, et c’est en cela qu’elle offre l’ultime planche de salut en un monde qui se noie.

Poésie et création, 1980
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"Quand tu dors
je te redécouvre.
Et je voudrais m'en aller avec toi
au lieu d'où vient cette caresse."
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Inaugurer la transparence,

voir à travers un corps, une idée,

un amour, la folie,

distinguer sans obstacle l’autre côté,

traverser de part en part

l’illusion tenace d’être quelque chose.

Non seulement pénétrer du regard dans la roche

mais ressortir aussi par son envers.

Et plus encore :

Inaugurer la transparence

c’est abolir un côté et l’autre

et trouver enfin le centre.

Et c’est pouvoir suspendre la quête

parce qu’elle n’est plus nécessaire,

parce qu’une chose cesse d’être interférence

parce que l’au-delà et l’en deçà se sont unis ;

Inaugurer la transparence

c’est te découvrir à ta place.
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« les mots sont de petits leviers,
mais nous n’avons pas trouvé leur point
d’appui. »
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Roberto Juarroz
Je me suis réveillé, un morceau de rêve entre les mains,
et n'ai su que faire de lui.
J'ai cherché alors un morceau de veille,
pour habiller le morceau de rêve,
mais il n'était plus là.
J'ai maintenant un morceau de veille entre les mains
et ne sais que faire de lui.

A moins de trouver d'autres mains
qui puissent entrer avec lui dans le rêve.

(" Sexta poesia vertical")
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Roberto Juarroz
ÉCRIRE UN POÈME SUR RIEN

Ecrire un poème sur rien,
où toutes les transparences peuvent flotter,
ce qui n’a jamais connu la condamnation de l’être,
ce qui l’a abandonné déjà,
ce qui est sur le point de commencer
et ne commencera peut-être jamais.

Et l’écrire avec rien ou presque rien,
avec l’ombre des mots,
les espaces oubliés,
un rythme qui se détache à peine du silence,
et un silence marqué dans un point
de l’autre côté de la vie.

Un poème sur rien et avec rien.
Peut-être que tous les poèmes
passés, futurs ou impossibles
pourraient tenir en lui,
au moins un instant chacun
comme s’ils se reposaient dans sa forme,
dans sa forme ou son rien.

Quatorzième poésie verticale
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« Tandis que tu fais une chose ou l’autre,
quelqu’un est en train de mourir.

Tandis que tu brosses tes souliers,
tandis que tu cèdes à la haine,
tandis que tu écris une lettre prolixe
a ton amour unique ou non unique.

Et même si tu pouvais parvenir à ne rien faire,
quelqu’un serait en train de mourir,
essayant en vain de rassembler tous les coins,
essayant en vain de ne pas regarder fixement le mur.

Et même si tu étais en train de mourir,
quelqu’un de plus serait en train de mourir,
en dépit de ton désir légitime
de mourir un bref instant en exclusivité.

C’est pourquoi, si l’on t'interroge sur le monde,
réponds simplement : quelqu’un est en train de
mourir. »
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Roberto Juarroz
Un amour au-delà de l’amour,
plus haut que le rite du lien,
au-delà du jeu sinistre
de la solitude et de la compagnie.

Un amour qui n’ait pas à revenir,
mais non plus à s’en aller.
Un amour non soumis
Aux frénésies d’aller et venir,
D’être éveillés ou endormis,
D’appeler ou de se taire.

Un amour pour être ensemble
Ou pour ne l’être pas,
Mais aussi pour tous les états intermédiaires.

Un amour qui serait comme ouvrir les yeux.
Et peut-être aussi comme les fermer.
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Le cœur de la nuit cherche
un asile dans la lumière.

Chaque chose
se réfugie dans son contraire.

C'est ainsi qu'existe ce qui existe.

Si s'annulaient les oppositions,
tout cesserait d'exister.

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Le sommeil est un amour perdu.
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Roberto Juarroz
Se taire...
     
Se taire peut être une musique,
une mélodie différente,
qui se brode en fils d'absence
sur l'envers d'un étrange tissu.
     
L'imagination est l'histoire vraie du monde.
La lumière fait pression vers le bas.
La vie se répand soudain par un fil épars.
     
Se taire peut être une musique ou le vide aussi,
puisque parler c'est le couvrir.
Ou se taire est peut-être
la musique du vide.
     
-
     
Callar...
     
Callar puede ser una música,
una melodía diferente,
que se borda con hilos de ausencia
sobre el revés de un extraño tejido.
     
La imaginación es la verdadera historia del mundo.
La luz presiona hacia abajo.
La vida se derrama de pronto por un hilo suelto.
     
Callar puede ser una música
o también el vacío
ya que hablar es taparlo.
O callar puede ser tal vez
la música del vacío.
     
     
Poesía Vertical VI, 20 – 1975.
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Des mots tombent des nuages.
Tombent pour tomber,
non pour qu’on les recueille.
Ils tombent pour se refaire
dans la tension la plus tranquille.
Soudain,
Un de ces mots reste comme suspendu dans l’air.
Alors, je lui donne ma chute.
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L’éclair de la beauté
crée l’éternité a l’envers de l’œil.

L’éclair de l’amour
crée l’éternité au dos de l’oubli.

L’éclair de la vie
crée l’éternité sur l’autre face de la mort.

L’éclair de l’instant
crée l’éternité de l’autre côté du temps.

Toute lumière illumine
Et parfois même éblouit.
Mais la clarté est au revers de la lumière.
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Roberto Juarroz
     
Le centre de l'amour
ne coïncide pas toujours
avec le centre de la vie.
     
L'un et l'autre centres
se cherchent alors
comme deux animaux affligés.
Mais presque jamais ne se trouvent,
car la clé de la coïncidence est autre :
naître ensemble
     
Naître ensemble
comme devraient naître et mourir
tous les amants.
     
- - -
     
El centro del amor
no siempre coincide
con el centro de la vida.
     
Ambos centros
se buscan entonces
como dos animales atribulados.
Pero casi nunca se encuentran,
porque la clave de la coincidencia es otra:
nacer juntos.
     
Nacer juntos,
como debieran nacer y morir
todos los amantes.
     
     
Octava Poesía Vertical (1984).
Traduction de Jean-Claude Masson.
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Roberto Juarroz
Il est des heures qui nous ouvrent les mains
et retournent comme un texte fané
la leçon fatiguée qu'est le monde.

L'initiative ne nous appartient pas.
Les choses se déprennent ou s'ouvrent
comme s'il y avait des ondes, des courants
ou des motifs
qui parcourent le temps et l'espace
changent les situations
corrigent les substances
dépoussièrent des textures
et peut-être même inventent
de nouvelles manières de l'être,
des variations ou des échappements.
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