📚 Début de l'histoire : Le narrateur, bibliothécaire à Lyon, apprenti écrivain, vit difficilement son nouveau statut de trentenaire. Il croise un SDF dans la rue : "Cette nouvelle obsession est indécente. Cela ferait un beau roman - ou un roman abject." Il ne pense qu'à cet homme, au désir fulgurant qu'il lui inspire. Il en néglige son travail de bibliothécaire.
🖊️ Alors... cela fait-il "un beau roman - ou un roman abject", pour reprendre les mots du narrateur ?
😏 Je vais avouer que la première partie de ce court roman - les intentions de l'un et de l'autre, leurs interactions, la présence de très nombreuses références littéraires, culturelles - m'a laissé stoïque.
☺️ Je vais retenir de ce premier roman certains beaux paragraphes, et une deuxième partie vraiment réussie. Bilan ? Un auteur que je crois capable de réserver de belles surprises à l'avenir.
Le désir se transforme en obsession pernicieuse. Besoin impérieux de le voir. Entendre mon téléphone sonner, le sentir vibrer quand il ne vibre pas. Vouloir le bazarder à la première occasion parce qu'il n'appelle pas - concernant l'obsession amoureuse, le téléphone est un objet cruel, un instrument de torture, pourvoyeur de mirages, témoin de l'attente, silencieux et coupable. Garder ses mégots. Lire Genet avec l'espoir stupide de lire, au même moment, la même phrase. Ne pas quitter le canapé où il a dormi. Attendre c'est moisir, se faire avoir. Que fait-il ? Pourquoi n'appelle-t-il pas ?
Je suis un cadavre au soleil sur lequel s'acharnent les vautours.
Si l'écriture est une réaction à l'intolérable de l'absence, alors je vais beaucoup écrire.