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Critiques de Robin Josserand (12)
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Prélude à son absence

« Le souvenir d’un garçon qui s’efface. »



Dans les rues de Lyon, un bibliothécaire de trente ans, tombe sous le charme d’un jeune homme, Sven, SDF. En un simple regard, le narrateur tombe amoureux.



Ce coup de foudre se transforme en un jeu de séduction. Quand l’un s’accroche, l’autre fuit. Une relation déséquilibrée s’installe. Tandis que le petit-bourgeois étale sa culture, Sven accepte les cadeaux, dont une édition originale du "Journal du voleur" de Jean Genet. Il accepte de s’installer chez lui et même de partir en voyage en Bretagne.



Sven se moque de lui. Il sait l’attrait provoqué sur l’autre. La curiosité, puis, la fascination du narrateur s’accroissent tout comme ses désirs et ses fantasmes obscurs…



Robin Josserand avec Prélude à son absence aux éditions Mercure de France, livre un premier roman cru, où la passion malheureuse d’une relation impossible dépeint la violence du désir jusqu’au bruit de l’amour.



Tout au long de ma lecture, j’ai pensé au livre d’Hervé Guibert #Fou de Vincent. C’est un coup de cœur !
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Prélude à son absence

« Prélude à son absence » de Robin Josserand est une belle découverte. Le narrateur, un bibliothécaire homosexuel, de trente ans tombe sous le charme instantanément de Sven, un jeune homme qui fait la manche, assis par terre.

C’est un beau roman sur deux hommes qui ne peuvent pas s’aimer et qui s’ennuient. Mais ce sont des marginaux un peu pathétiques. Cette histoire est touchante, troublante, car il s’agit d’un amour à sens unique. Le narrateur est obligé de taire son désir pour ne pas que Sven s’éloigne complétement de lui. Et cela Sven l’a bien compris et il en joue. Le narrateur quant à lui, est toujours dans l’attente. Ce désir non assouvi se fait de plus en plus violent, au fil des pages. Le narrateur finit par transmettre sa douleur au lecteur. Douleur qui entre parenthèse occasionne une très belle fin.
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Prélude à son absence

Robin, le narrateur a 30 ans, il travaille en bibliothèque à Lyon. Un soir, en rentrant chez lui, il croise Sven, un jeune homme mendiant dans la rue. Il lui fait penser à Glenn Gould.



Mélancolique, il espère le revoir le lendemain, cet homme lui manque. Il veut le revoir, cela devient une nécessité. Ils vont jouer au chat et à la souris, se revoir, se perdre à nouveau.



Jeu de la séduction, parallèle avec la musique de Glenn Gould mais aussi et surtout la poésie, la littérature de Jean Genet. Les livres les rapprochent.



Ce désir de Robin se mue en obsession.



Dans la seconde partie, le départ pour l'île de Groix, en voie pour un rapprochement des corps ??



Entre attirance et dégoût, deux mondes différents se croisent sur un fond de mélancolie du piano, des oeuvres musicales et littéraires.



C'est un roman intimiste à la plume belle, juste, romantique. Elle nous fait vivre les espoirs, les attentes du narrateur qui a besoin de Sven pour prendre la plume. On ressent la tension dans l'écriture, la tension du désir, l'attirance, l'attraction vers Sven, vers le sexe identique. Un désir qui devient une obsession pernicieuse. Ce roman est à la fois sombre et lumineux. J'ai pris du plaisir à le lire.



Ma note : 8/10



Une lecture dans le cadre de la présélection du prix du roman Fnac






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Prélude à son absence

Un texte fort et une progression dramatique oppressante. Cette histoire d'amour à sens unique révolte, intrigue mais jamais ne nous lâche.

Le narrateur ne se protège pas. Il s'expose sans complaisance, ne cache rien. C'est cru, et cependant écrit dans une langue tenue, tendue, avec cette curiosité du vouvoiement entre les deux protagonistes.

L'influence revendiquée de Jean Genet et le métier du narrateur - bibliothécaire - irriguent le livre et lui donnent une tonalité iconique, comme si une parabole mythique nous était contée.

L'ouvrage plonge parfois le lecteur dans un malaise, une gêne qui provient sans doute des considérables détails donnés par l'auteur sur ce qui semble être sa vie personnelle. Pourtant tout tient et nous tient en haleine, en alerte.



On est surpris qu'un tel premier roman paraisse au prestigieux Mercure de France. Qui dit oui ? Qui décide ? Tant mieux, c'est une bonne nouvelle ! Tout semble encore possible au pays de la littérature.



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Prélude à son absence

Le narrateur trouve son désir "sale" et "mauvais". C'est de la délectation morose. Je ne comprends pas pourquoi il cultive ce désir vain voué à l'insatisfaction, pourquoi il n'a pas d'amants, pourquoi il fantasme le sexe ou l'amour au lieu de les vivre : aider le sdf et l'aimer platoniquement et baiser avec des mecs. C'est une espèce de masochisme, il choisit de désirer un hétéro qui ne veut même pas vendre ses charmes, et il souffre de son insatisfaction. Je sais pas, ça me paraît un peu outré. Genre, quand t'es dans une impasse pourquoi pas revenir sur tes pas et essayer un des autres chemins qui s'offre à toi? il s'obstine alors que ce mec et lui sont incompatibles. C'est pas impossible mais j'aurais préféré un commencement d'explication ou de justification, qu'il nous dise un peu pourquoi ce désir absurde et mortifère. Est-ce que par exemple il déteste son homosexualité au point de vouloir se soumettre à un hétéro qui lui refuse sexe et amour? au point d'en arriver à désirer mourir? la psychologie du héros narrateur n'est pas assez fouillée. Pourtant il se connaît, il a trente ans, il réfléchit. Le livre m'aurait convaincu si c'était approfondi, si on nous en disait plus. Sur la fin aussi qui est trop elliptique. Pourquoi masquer la scène finale? J'aime pas trop les livres qui ne vont pas au fond des choses, qui nous dissimulent une partie de la vérité. Et le dénouement manque trop de vraisemblance. On ne nous dit pas ce qui s'est passé exactement. On a l'impression que l'auteur lui-même est resté dans le flou, qu'il n'a pas voulu choisir entre deux hypothèses narratives. Enfin le personnage du sdf lui non plus n'est pas assez précisé, il manque d'intériorité et de passé. On en sait trop peu sur lui pour qu'il nous touche vraiment.
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Prélude à son absence

Aujourd’hui je vais évoquer Prélude à son absence premier roman de Robin Josserand. Le genre s’apparente à de l’autofiction ; à l’instar de l’auteur, le narrateur est bibliothécaire à Lyon. Le livre est parsemé de référence musicales et littéraires, notamment Jean Genet.

Robin, le narrateur a dirigé une équipe mais cela ne lui convenait pas alors il a choisi de régresser et de devenir un simple agent en charge des archives. Son métier lui permet d’être proche de la littérature et de l’écriture à laquelle il aspire. Il précise : « si je devais réfléchir à ce pour quoi j’ai commencé à écrire, je dirais que la littérature, pour moi, consiste à décrire de beaux jeunes hommes. Des garçons partout, des garçons tout le temps : le projet vain d’un voyeur innocent. » Cet incipit pose d’emblée l’orientation sexuelle et les goûts du trentenaire. Prélude à son absence est la narration tragique d’une relation impossible et d’un amour à sens unique et inabouti. Un jour, dans la rue le narrateur croise un jeune homme errant, mendiant assis par terre ; un SDF sans le sou qui aussitôt le trouble. Sur un regard il est persuadé d’être tombé amoureux, le coup de foudre absolu. Alors qu’il ne connait rien de ce garçon paumé, sale et sans doute drogué il s’en éprend et décide de le recroiser. Il force le destin pour le revoir, il s’adresse à lui, l’invite à boire un café puis propose de l’héberger. Sven est indépendant, caractériel, irascible et viscéralement rebelle. Il comprend que son aîné est homosexuel mais il ne promet rien et ne consent à rien. Il accepte l’argent qui lui est donné, il est une sorte de clochard céleste qui a tapé dans l’œil du bibliothécaire. Il déteste être regardé alors que la pulsion scopique de son hôte est évidente (la nuit il l’admire à demi nu sur le canapé où il est allongé). Entre ces deux hommes se noue un lien étrange, difficile à qualifier. Ni amitié, ni amour, fût-il platonique, c’est une relation néanmoins assez intime. Robin invente des mensonges pour ne pas aller travailler, il est inféodé à Sven dont il devient outrancièrement dépendant. La domination s’inverse, Sven a le pouvoir de partir et de mettre fin aux espoirs de l’autre. Aucun échange charnel ne se produit, Robin se soulage en se branlant beaucoup, souvent, seul. Dans le roman plusieurs passages crus sont presque indécents, sans grand apport à cette histoire sans sexe. Le narrateur est obnubilé par le garçon secret, il écrit : « je pense à son corps, à Sven, à l’odeur désagréable que j’associe à une odeur de sexe sale, à son corps inerte, drogué, sur le canapé, libérant un jet massif, m’en barbouillant le ventre, le cou et le visage. Je me nettoie et me dirige vers le salon où il dort encore. (...). Avec lui, je ne supporterai pas l’échec. Si ce garçon se refuse, cela pourrait mal finir. (...). Allongé, c’est le plus désirable des corps, un corps qui m’est pourtant refusé – c’est, du moins, ce qu’il faut qu’il croie. » Ils partent tous les deux sur l’île de Groix, Robin ne sait pas ce que Sven fuit mais il l’emmène et tel un souffre-douleur acceptant tout il se contente de l’observer et de fantasmer son désir. Par inadvertance Sven laisse entendre qu’il aurait pu accepter de coucher avec son protecteur, il pourrait être son prostitué personnel. Mais il n’en sera rien, et dans le brouillard breton un drame se met en place. L’écrivain constate : « je sais que ce ne fut pas de l’amour, mais ce fut approchant, pas loin, à côté, quelque chose que nous avons inventé ensemble. Je m’interdis la mélancolie, il ne l’aurait pas supportée. »

Prélude à son absence est un roman assez sombre et tragique. La chair y est triste, le plaisir est furtif, l’homosexualité est vécue douloureusement, dans une sorte de fantasme permanent et inaccessible. Ce qui trouble c’est la relative jeunesse de Robin qui ne semble pouvoir qu’acheter quelques bribes de relations, une solitude pathétique car subie.

Voilà, je vous ai donc parlé de Prélude à son absence de Robin Josserand paru aux éditions Mercure de France.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Prélude à son absence

Dans Fou de Vincent (Minuit, 1989), à propos de sa relation au personnage éponyme, Hervé Guibert se demandait : « Qu’est-ce que c’était ? Une passion ? Un amour ? Une obsession érotique ? Ou une de mes inventions ? » (p.8). Le narrateur-auteur de Prélude à son absence, Robin, bibliothécaire Lyonnais, pourrait formuler les mêmes interrogations à l’égard de Sven, un jeune homme perdu, vivant dans la rue, qu’il rencontre dans la bibliothèque où il travaille et traque ensuite dans les rues de Lyon. Tout comme le Vincent de Guibert, il n’est pas à proprement parler beau : « une tache noire sur l’incisive droite, témoignage de la pauvreté, une disgrâce séduisante. (…) Les joues glabres, des cheveux lisses d’où sourdent des oreilles décollées. » (p.25-26). Tout comme le Vincent de Guibert, il n’est pas vraiment homosexuel. Ainsi s’engage alors l’histoire impossible du narrateur, ce moment où, dans le langage barthésien « Je m’abîme, je succombe… » : « S’abîmer. Bouffée d’anéantissement qui vient au sujet amoureux, par désespoir ou par comblement. » nous dit Roland Barthes, dans ses Fragments d’un discours amoureux (Œuvres complètes V, Seuil, 2002, p.37).



La suite sur autofiction.org


Lien : http://www.autofiction.org/i..
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Prélude à son absence

C'est un livre bien construit, dérangeant, mais très bien écrit. Il peut rappeler certains livres d'Hervé Guibert, et je trouve que l'auteur est fort pour ajouter de la fiction tout en s'emparant du matériau de l'intime. Je ne serais pas désintéressé de lire un second roman écrit par cet auteur.
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Prélude à son absence

Il s'agit du premier roman de Robin Josserand publié aux Editions Le Mercure de France en août 2023.



Le roman est écrit à la première personne.

Nous faisons ainsi la connaissance de Robin, un bibliothécaire quadragénaire qui aimerait devenir écrivain et se servir de l'écriture afin de parler de son obsession des jeunes hommes. Un jour, il 'craque' sur un jeune SDF et tente petit à petit de le faire céder à ses avances. Le beau Sven ne semble pas l'entendre de cette oreille.



Je dois dire que ce roman a été pour moi une très jolie découverte. Au début, j'ai été gênée par les mots parfois un peu trop crus mais il s'agit probablement du parti pris de l'auteur afin d'assoir la psychologie de son personnage.

Personnellement, j'ai dévoré ce livre en peu de temps et je l'ai apprécié du début jusqu'à la fin.

J'ai juste été frustrée par les références à des artistes et des oeuvres que je n'avais pas. Ainsi, je pense être passée à côté de certaines choses.

Mis à part cela, ce roman m'a complètement transportée. Les personnages principaux ont une psychologie captivante et la plume de l'auteur est vraiment très agréable.

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Prélude à son absence

📚 Début de l'histoire : Le narrateur, bibliothécaire à Lyon, apprenti écrivain, vit difficilement son nouveau statut de trentenaire. Il croise un SDF dans la rue : "Cette nouvelle obsession est indécente. Cela ferait un beau roman - ou un roman abject." Il ne pense qu'à cet homme, au désir fulgurant qu'il lui inspire. Il en néglige son travail de bibliothécaire.



🖊️ Alors... cela fait-il "un beau roman - ou un roman abject", pour reprendre les mots du narrateur ?



😏 Je vais avouer que la première partie de ce court roman - les intentions de l'un et de l'autre, leurs interactions, la présence de très nombreuses références littéraires, culturelles - m'a laissé stoïque.



☺️ Je vais retenir de ce premier roman certains beaux paragraphes, et une deuxième partie vraiment réussie. Bilan ? Un auteur que je crois capable de réserver de belles surprises à l'avenir.
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Prélude à son absence

L’immersion est complète, les descriptions fuselées et efficaces.

Ce livre interroge autant qu’Il percute.

J’aurai pu le lire d’une traite, mais ai tenu à rester un peu plus avec ces personnages, et regrette déjà de l’avoir terminé.

Terminé est d’ailleurs un grand mot tant il reste de questionnements
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Prélude à son absence

Le jeune auteur décrit dans son premier livre "Prélude à son absence" une descente aux enfers vertigineuse, nourrie par les fêlures narcissiques d’un homme blessé. Prometteur.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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