Citations de Robyn Young (88)
Dans les cours royales, les guerres se résument à des mots.
Ce n'est en vérité ni pour la gloire, ni pour la richesse, ni pour l'honneur que nous nous battons, mais pour la liberté ; pour elle seule, à laquelle un honnête homme ne renonce qu'avec la vie même.
(La déclaration d'Arbroath, 1320 après J.-C.)
Le sang des rois défunts coulait comme la sève dans ses veines. Il sentait leur volonté à l'oeuvre à travers la sienne, exigeant qu'il remplisse la promesse de sa lignée : chasser le tyran et accomplir sa destinée, par tous les moyens.
Mais ses fantômes l'avaient suivi, et il comprenait désormais que la prison qu'un homme se forge en son âme peut être bien pire que n'importe quel cachot.
L'ancêtre de Robert, le grand Malcolm Canmore, avait renversé son rival, Macbeth, pour s'emparer du trône. Aujourd'hui, avec l'aide de Dieu, il ferait de même. Son orgueil et son sang l'exigeaient.
Au bout d'un long moment, il se releva avec difficulté et rejoignit la sage-femme. Il tendit les bras sans un mot, et reçut sa fille. Robert serra cette petite chose pour la protéger du froid de son armure. Ses cris fendaient l'air. Debout devant la fenêtre de la chambre surchauffée, alors que le ciel était envahi par la fumée, lui vint le souvenir de sa mère berçant l'une de ses soeurs.
- Marjorie, murmura Robert. Je vais t'appeler Marjorie.
La liberté vaut plus que la justice.
J'ai entendu dire que le seul moyen de guérir d'une morsure de loup, c'est de se baigner nu neuf fois dans la mer.
La chair, la vie, l'âme : tout cela n'existait plus, il n'y avait plus que des cibles, à détruire sans remords.
Il marchait sur les traces de ses ancêtres. Tout autour de lui, dans les ombres du crépuscule, Robert pouvait presque les entendre, les voir, les toucher : les fantômes de l'histoire. Les rois des temps anciens.
De part et d'autre de la chaussée, des centaines de morts et d'agonisants jonchaient les prairies. Le sol retourné n'était plus que boue et flaques sanglantes. Les hommes et les chevaux, tombés ensemble, formaient des enchevêtrements indiscernables de membres et d'armures. Les bannières déployées gisaient souillées dans cette tourbe ignoble. Chevaliers, écuyers, soldats à pied et archers se mêlaient les uns aux autres, ces configurations grotesques de chair et d'os dénués de toute humanité.
Nos trois religions sont inextricablement liees par la Foi,la Tradition et leur lieu de naissance.Nous sommes de la meme famille,chacun avec sa propre identite et sa propre personnalite;mais nous venons de la meme matrice et nous avons grandi dans le meme berceau
- Pourquoi me racontes-tu cela?
- Comme je te l'ai dit : deux promesses de ma part contre la tienne.
Humphrey ne prit aucun plaisir à voir l'air dévasté de Robert.
- Et puis je sais ce qu'on ressent quand un ami nous trahit.
Il n'avait pas tout risqué pour rien. Il avait abandonné tout ce qu'il possédait pour tout ce qu'il espérait obtenir : ses terres pour un royaume, sa famille pour un peuple, ses richesses pour une couronne.
- De même que les musulmans, riposta Will. De même que les juifs aussi. Nous pensons tous que notre Dieu est le seul Dieu. Qui a raison ?
- Peut-être avons-nous tous raison, abrégea Everard en soupirant. Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c'est que nous sommes tous les mêmes quand vient la guerre. Nous tuons, nous pillons, nous violons et nous défilons. Peu importe quel Dieu nous invoquons, nous ne faisons que détruire.
Parce que tu es issu de la lignée de Malcom Canmore,de la famille Bruce, et que tu es mon petit fils, je veux que tu jures, Robert, de défendre le droit de notre famille au trône de ce royaume, quel que soit l'imposteur qui s'y assiéra au mépris des lois et des coutumes.
- Je ne peux m'empêcher d'en vouloir à Robert pour tout cela, dit-elle en montrant d'un geste les femmes allongées à même le sol. Notre infortune... S'il n'avait pas versé le sang de John Comyn, s'il ne s'était pas révolté contre le roi, nous n'en serions pas là, à fuir pour rester en vie.
- Non, Majesté. Nous serions sous le joug du roi Edouard sur une terre qui ne serait plus la nôtre, et nous verrions nos sujets se briser le dos pour remplir ses coffres d'argent. Je sais à quoi ressemble la vie pour les Irlandais et les Gallois. Nous ne vaudrions pas plus que des esclaves.
- Sur la Roue de la Fortune, un homme peut s'élever de rien jusqu'aux plus hautes cimes, mais le lendemain la Roue continue à tourner et il retombe à terre.
- Mais ce sont de faux dieux. Plus personne ne les honore.
- Vraiment ? Qui donc les femmes implorent-elles pour calmer les douleurs de l'enfantement ? Tu as du entendre ta mère prononcer son nom pendant ses prières.
- Sainte Brigitte, répondit aussitôt Robert. C'est une sainte chrétienne.
- Autrefois, elle s'appelait Brigantia, déesse de la fertilité et du printemps. Les curés font comme s'ils l'oubliaient.
Il veut reprendre Jerusalem.Comme tant d'autres.Il croit en toute sincerite que Jerusalem appartient aux chretiens.Il ne voit pas que nous avons tous des pretentions equivalentes a ce titre,qu'elle est l'heritage commun de tous les peuples du Livre:l'Ancien et le Nouveau Testament,ainsi que le Coran.Pour les juifs,elle englobe le site ou Dieu a exige d'Abraham le sacrifice d'Isaac,la ou fut construit le Temple de Salomon,qui abrita l'Arche d'Alliance.Pour les chretiens,c'est l'endroit ou Jesus vecut,mourut et ressuscita.Pour les musulmans,c'est de la que Mahomet monta au ciel.Cette terre est sainte pour nous tous.Mais d'une certaine facon,nous sommes incapables de nous rejouir de cette concordance,et a la place nous nous bouchons les oreilles,comme des enfants capricieux en nous entetant a repeter que c'est a nous,et a personne d'autres