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Critiques de Ronan Toulhoat (275)
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Ira Dei, tome 2 : La  part du diable

Un second tome à la hauteur du premier, cela confirme les promesses du premier tome.



Trahisons, vengeances, batailles sanglantes, complots, amour tout cela s'entrecroisent avec harmonie. Un très bon scénario et un parti prix pour le dessin (celui du mouvement), la chaleur de la Sicile, les batailles ultras violentes dessinées sous plusieurs angles en même temps donnent une formidable impression.



Ce premier cycle s'achève donc mais cette série ne fait que commencer...et c'est tant mieux!!!

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Le roy des Ribauds, tome 1



Si babelio n'existait pas...., heureusement voici une nouvelle lecture que je n'aurai pas faites sans babelio, et je tiens à remercier Arthas qui dans son billet concernant « Ira Dei, l'or des Caïds » m'a donné l'envie de lire Le Roy des Ribauds .

Magnifique scénario, qui mélange vérité historique et imagination, l'idée de départ est géniale empruntée à Maurice Druon dans Les Rois Maudits. Cette histoire nous plonge dans les bas-fonds de Paris de la fin du XIIème siècle. Les personnages sont très charismatiques et les dessins sublimes très cinématographiques.

Je dois tout de même avouer qu'il m'a fallu (au moins) 1 chapitre pour me plonger pleinement dans l'histoire, mais après ce tome 1 se lit d'un trait...
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Ira Dei, tome 3 : Fureur normande

Début d'un second cycle époustouflant!! Les dessins formidables de Toulhoat donnent du mouvement, les couleurs vives, les batailles épiques et les passions exacerbées tout est remarquablement rendu par la mise en scène et les couleurs.



Seul petit bémol, la difficulté à entrer dans l'histoire, car je manque de connaissances concernant l'époque Médiéval (l'an mille), qui plus est située en Italie, de plus j'ai eu du mal à voir la transition entre le premier et second cycle.



Un scénario digne de Machiavel dans une Italie en ébullition fait tout de même de ce tome 3 une remarquable BD.

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Ira Dei, tome 1 : L'or des Caïds

J'adore le projet de la série : mettre en scène un western médiéval racontant la fondation du Royaume de Sicile au Xe siècle, à cette époque où les Normands déboulent comme des chiens dans un jeu de quilles dans le game of thrones des Italiens, des Byzantins et des Arabes qui se disputent la Méditerranée dans un Moyen-Âge qui n'a pas encore connu ces tempêtes humaines que furent les croisades !

On sait peu de choses du fondateur qui va chambouler les rapports de force sur les rives de la Mare Nostrum, c'est donc naturellement que les auteurs insèrent leur histoire dans l'Histoire que nous découvrons l'une et l'autre en même temps ! (et c'est donc tout aussi naturellement qu'il le relie à un autre normand présumé décédé lors d'un pèlerinage à la même époque, et dont vous connaissez tous et toutes le fils qui marqua l'histoire européenne de son empreinte ^^) Tancrède débarque en Sicile en 1040 en pleine guerre entre Arabes et Byzantins, et participent avec quelques dizaines d'hommes au siège de Taormine, dirigé par le Varègue dénommé Harald que son supérieur grec Maniakès chercher à discréditer depuis le siège de Syracuse qui mobilise le gros des troupes. L'antihéros possède une couillerie en béton armée puisqu'il cherche autant à prendre le contrôle des soldats normands de l'armée byzantine pour servir ses propres objectifs que de rafler le trésor des caïds que rois, basileus et califes cherchent à s'emparer... Et de flashback en flashback se dévoile le passé d'un homme trahi, brisé, qui a connu l'enfer et qui cherche à se venger ! Sommes-nous dans un remake médiéval du "Comte de Monte-Cristo" d'Alexandre Dumas ? ^^

Qui a trahi notre antihéros ? De qui veut-il se venger ? Quelles sont ses véritables intentions et ses véritables ambitions ? Qui sont vraiment les impitoyables vétérans Otli, Ashkan et Bjnak ? Entre le général grec Maniakès et notre Rastignac normand vers qui la loyauté de Harald va-t-elle pencher ? Quels secrets détient Etienne le légat du pape physiquement insensible à la douleur ? Quels sont les projets de l'espionne Eudoxie pour sa sœur Marie ?... J'attends déjà le tome 2 avec impatience !



Mes bémols sur ce tome 1 seront graphiques : le découpage et les couleurs sont très réussis, il y a une vraie ambiance et un vrai souffle qui se dégage de l'ensemble, mais l'encrage gras n'est pas vraiment réussi et n'arrange pas spécialement un charadesign un peu fluctuant. Pour tout le reste, c'est du tout bon !
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Conan le Cimmérien, tome 2 : Le colosse noir

On ne présente plus R.E. Howard, l'auteur texan qui a fait entrer le récit d'aventure dans le XXe siècle. Il est d'une telle modernité, que non seulement la plupart de ces récits n'ont pas pris une ride, mais en plus certains d'entre eux font aussi moderne que ce qui se fait aujourd'hui, voire plus moderne que certains auteurs peu inspirés...

Plus qu'à tous les genres de l'imaginaire (inventant la Fantasy contemporaine en mélangeant les récits historiques d'Harold Lamb, mais pas que, aux récits fantastiques d'H.P. Lovecraft, mais pas que), l'auteur mort à l'âge de 30 ans s'est attaqué à tous les genres populaires avec enthousiasme, mais aussi mélancolie, avec ce mélange action / horreur qui a toujours fait le bonheur du survival. Bref, n'en déplaise aux pisse-froid, aux rageux élitistes et aux esprit chagrins on est bien dans la Res Adventura, un univers d'aventures hautes en couleurs ! Et cet univers que les éditions Glénat ont décidé d'adapter en bandes dessinées avec un budget et un lancement conséquent, le tout sous la supervision de notre Patrice Louinet national, spécialiste mondial et mondialement connu de l'oeuvre du père fondateur de la Sword & Sorcery, Oh Yeah !!!



Ce tome 2 est une adaptation de la nouvelle intitulée "Le Colosse noir" réalisée par les compères Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat (à qui on doit déjà le très beau "Le Roy des Ribauds" et le plus récent "Ira Dei")...

La princesse Yasmela régente du Royaume Khoraja est aux abois : son frère le roi croupit dans les geôles d'Ophir, le prophète voilé Natohk rassemble des rebelles shemites et stygiens pour marcher sur la capitale, le Roi de Koth attend qu'il affaiblisse suffisamment son voisin pour l'annexer, et à l'intérieur même du palais on intrigue pour prendre le trône ou l'offrir à tel ou tel pays ennemi… Elle n'a plus le choix et s'en remet au Dieu Mitra qui vers un dénommé Conan conduit ses pas !

Le mercenaire barbare qui avec ses amis trompait son ennui en alcools forts et en filles faciles est catapulté général en chef de l'armée khojarane et ses supérieurs deviennent ses subordonné : il se prend au jeu du pouvoir, mais face à l'hostilité du Chancelier Taurus, du Comte Thespides, et des capitaines mercenaires Almaric et Agha Shupras, il comprend rapidement sous la menace d'une épée de damoclès qu'à grands pouvoirs correspondent de grandes responsabilités... Il n'est plus temps de tergiverser et on est obligé de marcher vers l'ennemi avant que celui n'accumulent suffisamment de troupes pour faire le siège de la capitale ! le choc des titans aura lieu à la Passe de Shamla, et Conan a le plus grand mal à concilier les partisans de l'attaque et les partisans de la défense (remember la Bataille de Hattin IRL ^^)... le roi-sorcier issu d'un sombre passé et le général Kutamun prince renégat en exil pensent qu'avec la force et la magie la partie est gagnée d'avance, mais en face d'eux il y a Conan qui n'a peur ni de la mort ni des dieux !

"Lanciers de Khoraja !! Aujourd'hui vous devenez chevaliers ! En selle et suivez-moi en enfer !"



Le schéma est classique mais efficace avec un anti-héros coincé entre les comploteurs aristos et le mago psycho (ce n'est pas la première que cela lui arrive, ni la dernière par ailleurs ! ^^), toutefois mais le récit ne se contente pas de reprise d'un épisode de la saga de "Fu Manchu" de Sax Rohmer... L'introduction est puissante : Shevatas à le recherche du trésor perdu de Kuthcehmes est un émule de Conan qui n'aura pas eu sa chance (splendide mise en scène mêlant ici intimement et magnifiquement couleurs du présent et noir et blanc du passé : j'étais scotché !). Car au final qui le véritable boss de fin ? Shevatas transfiguré, le sorcier Thugra Khotan ressuscité du passé et qui semble l'avoir possédé / vampirisé / remplacé (rayez les mentions inutiles), ou le sombre démon qui semble le/les contrôler ? (du coup derrière Conan et Natohk, pourrait-on deviner l'affrontement entre Mitra et Set, entre le Bien et le Mal ?) Outre le traditionnel game of thrones ici restreint car trop succinct, qui permet à Conan de goûter à l'ivresse du pouvoir et de constater qu'il s'agit d'un redoutable poison, on s'attarde sur un étrange triangle amoureux : entre le roi-sorcier qui convoite la princesse attiré par sa volupté qu'il veut dominer, et le guerrier barbare qui l'admire attiré par sa personnalité douce mais pas faible, la Belle choisit celui qui veut proposer et pas celui qui veut disposer... D'ailleurs l'anti-héros n'a pas son mot à dire quand la princesse entend profiter de la récompense qui lui est due ! (L'auteur a joué avec la censure : à notre époque hypersexualisé plus grand-chose ne choque, mais il fallait une sacrée paire de couilles pour aller dans cette direction dans l'entre-deux-guerres où aux États-Unis comme ailleurs le puritanisme pouvait encore avoir force de loi) Quant à la grande bataille, c'est champagne niveau epicness to the max : du bruit et de la fureur en veux-tu en voilà, avec du sang et des larmes !!!



Les auteurs n'ont pas encore atteint le stade du nec plus ultra car je n'ai pas adhéré à tous les choix du charadesign, et tous les arrières-plans ne sont pas aussi détaillés qu'ils auraient pu l'être. Mais l'adaptation est très fidèle à la version d'origine (Patrice Louinet veille au grain ^^), et avec l'expressivité, la fluidité et le dynamisme qui se dégage de chaque planche pour pas dire chaque case le passage de la nouvelle à la BD est très réussi. Mieux encore ils ont tout compris en magnifiant l'essentiel, le souffle de l'aventure cédant sa place juste au moment ou il faut au souffle épique ! Je me suis régalé ^^





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
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Le roy des Ribauds, tome 2

Le Roy des Ribauds règne sur le Paris «underground» du XIIème siècle. Un ton en dessous que le premier, les intrigues sont classiques, mais c'est toujours aussi glauque et nerveux. Les dessins et surtout les couleurs sont formidables.





A noter qu'en 1194 la construction de la façade de Notre-Dame en est à son début alors que dans le livre elle est achevée. Cela m'a permis de repenser à cette merveilleuse œuvre d'art qui je l'espère, sera bientôt aussi belle qu'auparavant...



Un tome 2 réussit, pour les amateurs d'aventures médiévales pas trop regardant sur la réalité historique.







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Le roy des Ribauds, tome 3

Fin de cycle avec ce tome 3, ça saigne on s'éloigne de l'histoire avec un grand H, et l'on entre par l'intermédiaire de personnages haut en couleur dans «l'héroic fantasy». Même si ce n'est pas ma tasse de thé, je dois reconnaître que ce tome trois clot ce premier cycle magistralement.





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Ira Dei, tome 3 : Fureur normande

Avec ce début de deuxième cycle, se centrant dorénavant sur l'Italie et non plus la Sicile, le lecteur s'embarque dans une nouvelle épopée historique.

Ici, de nouvelles alliances se forment et le ton est clairement donné dès le départ avec ce petit rappel qui fut pour moi plus que le bienvenu : d'un côté, nous retrouvons Harald, son épouse Eudocie alliés avec Tancrède et Marie -- la sœur de notre jeune clerc et allié de Tancréde dans le premier cycle- pour les Varègues et de l'autre Guillaume de Hauteville avec le dit jeune diacre Etienne et deux nouveau personnages que sont Main-Gauche et Hugues pour les Normands.

Même si ce rappel est donc cartographié dès la toute première page, j'avoue qu'il m'a été difficile, par mon manque de connaissances historiques probablement mais aussi en raison des nombreuses mésalliances et trahisons que le lecteur rencontre tout au long de sa lecture, de me plonger pleinement dans ce tome (d'autant plus que cette fois, je ne sais absolument pas jusqu'à quand il me faudra patienter pour lire la suite étant donné qu c'est mon mari qui l'a emprunté à la médiathèque pour laquelle il travaille).



Quelques bonnes nouvelles néanmoins, on en sait dorénavant un peu plus sur le passé de Tancrède, alias Robert le Magnifique, ancien duc à la gloire toute puissante (même si l'on ignore pourquoi il a été déchu de son titre de noblesse et de ses terres) ainsi que sur celui d'Harald, modeste héritier du trône de Norvège. Est-ce la raison pour laquelle Harald limite désormais sa confiance en Robert ? L'envie-il ? Seule sa femme semble avoir mis son cœur à nu mais cela, hélas, ne nous est compté que par bribes...



Énormément de scènes de guerres dans ce nouveau cycle et j'avoue que même si celles-ci sont rendues superbement du point de vue graphique, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur le fonds historique (cela est un reproche que je me fais à moi-même) mais aussi du point de vue scénaristique. Peut-être qu'en découvrant la fin de ce second diptyque, mes attentes seront comblées mais puisqu'il va me falloir patienter pour cela, en attendant je ne peux que vous encourager à le débuter de votre côté !
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Ira Dei, tome 2 : La  part du diable

Même frustration que lors du premier tome hélas : si certaines de mes interrogations ont vu enfin un éclaircissement, je n'ai toujours pas le réponse à toutes mes questions mais cela reste néanmoins un très bon second tome égal au premier, toujours au point de vue de l'intrigue que du point de vue graphisme qui est toujours aussi bien travaillé !



Ici, nous somme toujours en Sicile en l'an de grâce 1040 et le seigneur Harald, qui s'est attribué les bonnes grâces de Pancrède ou Robert (histoire qui a vu un début d'éclaircissement mais le lecteur ignore encore une partie de l'histoire, il ne peut que la supposer) s'engagent dans une guerre qui s’avérera sanglante sur tous les fronts. Guillaume, que l'on supposait s'être allié avec Robert dans le premier tome, décidera quant à lui de servir ses propres intérêts et ceux de ses hommes en essayant d'assoiffer sa soif d'or ! Pour cela, il s'alliera cette fois-ci avec le petit protégé de Robert, l'homme d'église Etienne. Qui trahit qui exactement dans cette histoire ? Un peu tout le monde en fait et c'est cela qui m'a fait un peu perdre le fil et je le déplore, tout comme mon manque de connaissance de cette période historique, qui, je dois l'admettre, l'aurait été d'une aide précieuse pour m'aider à me retrouver dans cette bataille entre Normands et...bref, tous les autres !



Une fin de premier cycle qui, je l'avoue m'a laissé un peu sur ma faim mais que je ne peux néanmoins que vous recommander ! Peut-être m'apporterez vous enfin l'explication à ce que je tente désespéramment de savoir : qui était réellement le duc Robert et a-t-il été déchu à juste titre de son nom et de ses terres ? Mystère...
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Block 109

Peu habitué à ce genre, mon avis sera celui d’un néophyte. Block 109, est donc une uchronie, dont le scénario est tout simplement passionnant. Quelqu’un a eu la bonne idée d’assassiner Hitler en 41 mais n’a pas prévu que le pire ét ait à venir. Car c’est le diabolique Zytek qui mène au destinée du III Reich et forcément, il est encore plus cinglé que le petit à moustache. (Si cela est possible !). Alors que l’avancée soviétique se fait pressante, et que l’Angleterre et les Etats Unis ne sont plus que désolation après une attaque nucléaire, Zytek et ses sbires abattent leur dernière carte.

Si l’histoire est prenante comme je l’ai dit, je dois avouer que j’ai été embarrassé par le dessin, qui m’a empêché d’adhérer pleinement au récit.

Personnages difficiles à reconnaitre parfois, combats à répétition ou le repérage des protagonistes m’a paru compliqué. Et dernière petite réticence, difficile de s’attacher à un personnage. Malgré ces petits bémols, « Block 109 » à assez d’atouts dans son jeu pour avoir un avis positif à la fin du récit.

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Ira dei, tome 4 : Mon nom est Tancrède

C'est une nouvelle fois mon mari qui m'a donné l'occasion de terminer enfin ce deuxième cycle (le cycle italien) en empruntant à la médiathèque dans laquelle il travaille ce dernier tome tant attendu ! J'avais peur de ne pas m'y retrouver (ayant lu le tome précédent il y a quelque temps déjà) mais j'ai trouvé ce final bien moins complexe que les précédents (ou alors c'est moi qui me suis tout simplement adaptée à l'histoire, je ne saurai le dire) et encore une fois, très agréable à lire. Ici, le dénouement est proche pour Tancrède (anciennement appelé Robert et ayant anciennement été duc de Normandie...mais cela est toute l'intrigue, ou du moins une bonne partie donc je ne vous en dirais pas plus à ce sujet). Va-t-il enfin comprendre pourquoi et dans quel but les hommes et une certaine institution que je ne nommerais pas non plus _ bien que le titre de cette série vous mette sur la vie - afin de laisser le mystère planer lui ont infligé tout ceci ? Représentait-il réellement une menace pour eux ?



Un graphisme toujours aussi bien travaillé et un scénario réellement prenant et ce jusqu'à la toute dernière page ! Trahisons, meurtres, alliances (et contre alliances), il y en aura pour tous les goûts et si vous vous prenez vraiment au jeu, vous ne serez pas déçus !

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Ira dei, tome 4 : Mon nom est Tancrède

BD HISTOIRE / MOYEN-ÂGE.

Artha, Kama, Dharma : Ambition, Désir, Devoir ! Tous les personnages sont passés au crible de cette grille de lecture issue de la philosophie hindouiste (donc de la culture indo-européenne), et je vous laisse la découverte de cette formidable comédie humaine qui n’a rien à envier aux chefs-d’œuvre de la littérature blanche (qui se veut systématiquement haute et grande, mais franchement il y a vraiment de quoi redire tellement il y a de la médiocrité aussi)… Comme les vrais savent les graphismes de Ronan Toulhoat ont les qualités de leurs défauts et les défauts de leurs qualités. En bref on aime ou on n’aime pas. Mais force est de constater qu’il y a un paquet de cases voire de planches qui pètent un classe de ouf et qui ne dépareilleraient pas dans le plus épique des récits d’heroic-fantasy !
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Ira Dei, tome 2 : La  part du diable

Automne 1040, Bataille de Troina : les pions sont en place et la partie peut s'engager entre le Strategos Maniakes et l'Émir de Syracuse !

Les auteurs nous livrent la guerre en noir et sang, avec un chouette détournement du légendaire Deathdealer de Frank Frazetta, mais dans une structure en analepse qui l'entrecoupe très largement avec des passages consacrés aux préparatifs de la bataille faisant la part belle à un relationship drama assez pour ne pas dire très compliqué. L'idée, dans la lignée de R.E. Howard puis de G.R.R. Martin, c'est que tout le monde complote et intrigue contre tout le monde et que tout le monde trahit tout le monde dans le but d'établir sa dominance donc sa domination... Nous sommes dans le monde tout pourri des games of thrones à la con, mais les auteurs montrent au lieu d'expliquer en suivant la règle d'or « show, don't tell » sauf qu'en multipliant les non-dits il finit par manquer un truc pour comprendre le pourquoi du comment ! Alors on a Tancrède alias Robert qui a capturé le diacre Étienne et qui ne sait pas s'il doit s'en servir comme défouloir, comme réponses à ses questions ou comme exutoire à sa soif de vengeance envers le légat Eloi. Ce tome 2 est plus ou moins centré sur Etienne qui en est peu ou prou le narrateur, et qui de sa cage agit en trickster en susurrant tous les mensonges et toutes les vérités du monde pour en sortir : les raisons pour lesquelles Guillaume de Hauteville s'éloigne de Tancrède / Robert m'ont paru tout aussi légères que les raisons pour lesquelles Harald l'Impitoyable se rapproche de Tancrède / Robert (tout en lui faisant des cachotteries dans don dos ^^). La vamp Eudoxie travaille-t-elle pour son frère ou pour son amant ? Marie est-elle le pion d'Étienne ou le pion d'Eudoxie ? Otli, Bjnak et Ashkan gravitent autour de Tancrède / Robert, s'en rapprochant ou s'en éloignant tout en gardant tous leurs mystères. Quant au Strategos Maniakes, ce n'est qu'un putain de pervers narcissique cruel et violent et maniaque du contrôle persuadé que le monde lui appartient que tout le monde doit lui obéir... Ils sont tous au sommet mais sont tous prêts à tout et au reste pour gravir un échelon de plus et toiser de haut qui sont restés à l'échelon du dessous !

On retrouve bien les auteurs du "Roy des Ribauds", et encore une fois je vais regretter les faiblesses du charadesign pour souligner que le découpage possède un véritable souffle ! Donc j'ai donc hâte de lire la suite la série avec Tancrède / Robert et Harald l'Impitoyable unis à la vie à la mort contre un Maniakes horrifié par la révolte de ses pions, et le diacre Etienne emporté malgré lui en Italie par Guillaume de Hauteville dans une chasse au trésor qui non seulement n'existe pas mais qu'en plus il a lui même initiée ^^



PS: présenter le dramatis personae sous forme de vitrail médiéval c'était génial
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Conan le Cimmérien, tome 2 : Le colosse noir

La princesse Yasmela, régente du Khoraja, ne sait pas si elle rêve ou non...



Elle se voit descendre dans le temple oublié de Mithra...

Elle se voit aborder dans la rue, en pleine nuit, un capitaine des mercenaires, un certain Conan, un Cimmérien, un barbare.



Elle est régente d'un pays au bord de la guerre. La statue du Dieu Mithra lui a donné l'ordre de confier son armée, à un inconnu.



Yasmela voit dans son sommeil,

le chaos et le choc des deux armées.

La charge folle de la cavalerie,

un maléfice réduisant, en cendres, les chevaliers du Comte Thespides,

le roulement des tambours,

les volées de flèches dans le ciel,

les cris des blessés,

des glaives brillent au soleil,

des chars de guerre,

une lance qui jaillit,

des rocs écrasant des hommes,

le seigneur général tombe,

un cimeterre contre un destrier,

la folie, le sang et la mort...

Et debout, Conan victorieux!



Yasmela ne sait si cela se produira dans l'avenir, ou si ce n'est qu'un vain espoir !

Mais, elle sait que si son cauchemar, pendant les heures les plus sombres de la nuit, prend forme... Elle ne rencontrera jamais le Cimmérien!





Dans le recoin le plus noir, une créature maléfique murmure des choses obscènes...

- "Tu m'es destinée, Princesse, murmure la voix odieuse, animée d'une joie féroce".



L'entité, la forme vaporeuse qui se nourrit de la peur de la Princesse, la convoite. Les yeux jaunâtres et flamboyants la déshabillent, avec avidité...



L'incube monstrueux, chuchote à l'oreille, avec des sifflements horribles :

-Je suis Natohk, l'être voilé !

Bientôt, tu m'appartiendras! Et, tu devras m'aimer... Tu seras ma reine, ô Princesse.

Je t'apprendrai les voies antiques et oubliées du plaisir.





"... les paroles prononcées submergeaient Yasmela, d'une horreur tellement insupportable, qu'elle se contorsionnait, comme sous la morsure d'un fouet"



Yasmela n'est plus régente, ni Princesse, elle n'est qu'une femme apeurée, vulnérable et soumise au pouvoir d'un sorcier, délivré des chaînes qui l'entravaient...

Elle ne sait qu'une seule chose!

Elle doit se faufiler dans les rues, seule, et faire confiance au premier homme, qu'elle croisera...

Fut-il paysan, porcher ou... Barbare!





La jeune femme devra faire alliance avec cet inconnu, et le nommer Général en chef. Même si elle doit lui promettre de l'or, de l'argent, des honneurs princiers ! Ou encore le séduire avec ses charmes, ("les ménestrels chantaient sa beauté à travers le monde occidental").

Même si elle, une Princesse, doit se jeter à ses pieds, supplier et pleurer afin de l'apitoyer...



Mais, peut-on émouvoir Conan?

Elle a besoin d'un seul homme, de cet homme!





Dans le culte de Mithra, le Dieu Mithra doit monter et chevaucher la bête, le "Taureau primordial" . L'animal une fois épuisé, Mithra devra percer son flanc... C'est ce que désire la Princesse Yasmela, que Conan tue le monstre!





"D'où est venu Natohk? Il a surgi du désert, une nuit... Cette nuit là, les vampires étaient sortis de leurs tombes. Les sorcières chevauchaient nues les courants célestes et les Loups garous hurlaient au milieu des étendues sauvages.

Sur un chameau noir, il est arrivé à la vitesse du vent...

Un feu impie flamboyait autour de lui, et les traces fourchues de sa monture brillaient dans les ténèbres...

On dit que la bête a soudain déployé des ailes gigantesques, et s'est envolée vers les nuées, laissant derrière elle, une piste de feu.

On dit qu'une forme vaguement humaine, noire et bestiale, s'approche chaque soir de la tente de Natohk."



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Block 109

Ben là ou qu'y a de l'uchronie , y a pô d'plaisir qu'y m'disait Nanar pas plus tard que quand il me l'a dit ! Faut dire que le gars Nanar , avec son regard de veau qui tête et son QI abyssal frôlant allègrement , à 150 près , celui d'Einstein , y pourrait , haut le sabot , être le roi du troupeau ! Manque de peau , 'fin de pot , appartenant de source sûre au délicieux monde du genre humain – même si un légitime doute persistera à jamais – l'est p'tèt pas le gars le plus compétent en la matière ! C'est tout qu'est-ce que j'ai à dire...



Postulat de départ : Munich , 1941 , un petit moustachu hyperactif , haranguant une foule déjà conquise , constate ébaubi l'apparition de morceaux de cervelet épars sur son si beau discours scriptural aussi lyrique que poétique ! La balle a fait mouche , explosant dans sa course la tronche d'un historique exterminateur de masse en devenir ! Hitler n'est plus ! Zytek tire déjà les ficelles du pouvoir en coulisses . le chaos est en marche...



Et une BD Rhin , une !

Plus de 200 planches au compteur . La tâche est colossale et finalement à l'aune du plaisir ressenti!

Au programme et dans le désordre : guerre mondiale , virus mortel , super soldat nyctalope carnivore...

Ça complote , défouraille , explose , mord , déchiquette...à tout va au sein d'un récit protéiforme haletant ! N'était ce léger sentiment de fouillis initial , je claquais le 5 étoiles sans coup férir !

Le trait majoritairement sombre tient plus de l'esquisse que du dessin chiadé .

Le propos tient finalement la route pour vous embringuer en un temps ou la survie journalière était tout un art à défaut de projet à long terme .

Les auteurs sont plutôt didactiques en entremêlant personnages historiques avérés et fiction pure . Ils se fendent régulièrement de bas de pages explicites quant aux différents grades usités au sein de la si prestigieuse armée Allemande . le seul conseil à donner au futur lecteur potentiel , se trouver dans une forme optimale en entamant cet ovni au risque de s'y perdre irrémédiablement !



Block 109 , ça change avantageusement du canard !
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Ira Dei, tome 1 : L'or des Caïds

Encore une fouis, c'est mon mari qui m'a orienté vers la lecture de ce diptyque et je crois que même si j'ai eu un peu de mal à me plonger dans l'intrigue au départ, la suite m'apportera surement les réponses à toutes les questions qui restent sans réponse à la fin de ce premier volet.



Qui est ce mystérieux Tancrède, un homme d'armes et à la tête d'une troupe on ne peu plus hétéroclite et qui se réfère souvent à l'homme d'Eglise qui l'accompagne ? Arrivés sur la terre de Taormine, ce dernier souhaite s'entretenir avec le seigneur Harald afin de lui proposer ses services - qui certes ne seront pas gratuits - mais pour se faire, il devra d'abord traiter avec Guillaume de Hauteville, un mercenaire un peu bourru mais qui au final, est, je trouve, le personnage le plus attachant. Tancrède, que le diacre Etienne (le fameux homme d'Eglise qui l’accompagne) nomme parfois, et c'est là une grande imprudence de sa part, Robert, est lui aussi impliqué dance cette affaire de trahison car si ce dernier s'attache à lui, le lecteur l'apprendra plus tard, c'est parce que c'est ce dernier qui lui a annoncé qu'il était déchu de son nom et de ses terres mais pourquoi et surtout, qui en a donné l'ordre ? C'est ce que notre protagoniste est bien déterminé à découvrir, tout comme il l'est pour récupérer son dû, même si il doit faire un pacte avec le diable pour cela (j'exagère mais c'est ce que la femme du seigneur Harald a vu dans ses yeux) ! Un homme aussi rusé que lui défiguré mais toujours sur pieds et assoiffé de vengeance ne peut être que cela après tout...mias les raison en sont peut-être, et probablement, tout autres ou du moins ces explications sont sûrement très incomplètes...



Un graphisme très bien travaillé et même si je me perds un peu dans l'intrigue historique, l'histoire prend au fur et à mesure tout son sens et il me tarde de découvrir le deuxième tome pour avoir enfin la réponse à certaines de mes questions ! Un ouvrage que je ne peux donc que vous recommander et ma note mitigée s'explique uniquement par ma frustration et mon manque de connaissance sur l(Histoire avec un grand H et cela, je le déplore et vais tenter de combler mes lacunes dans ce domaine !
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Le roy des Ribauds, tome 1

Dans sa célèbre série « Les rois maudits », Maurice Druond mentionne au détours d'un passage l'existence de gardes bien spéciaux entourant Philippe le Bel (les « Ribaldi regis ») menés par un certain « Roi des Ribauds ». Il n'en fallait pas plus pour enflammer l'imagination de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat qui s'inspirent de l'anecdote pour créer le personnage du Triste Sire, héros d'une série de romans graphiques parus chez Akiléos. L'action prend place dans le Paris du début du XIIIe siècle et met en scène un homme présenté comme étant à l'origine de cette énigmatique charge qu'on retrouvera quelques décennies plus tard sous le règne des derniers Capétiens. Homme de main, protecteur, espion, diplomate… : le Triste Sire cumule les fonctions mais n'a rien d'un ministre ou d'un courtisan ordinaire puisque c'est du côté des bas-fonds davantage que du faste de la cour que l'entraînent la plupart de ses missions au service du roi Philippe Auguste. Le rôle est ambiguë et il en va de même de la personnalité de ce Triste Sire, tour à tour père aimant et protecteur, ennemi inflexible et sans pitié, ou ami et serviteur dévoué à la couronne. Un protagoniste atypique, donc, entouré d'une flopée de personnages secondaires possédant eux aussi une large part d'ombre mais malgré tout suffisamment étoffés pour parvenir à éveiller la curiosité du lecteur. On pourrait d'ailleurs en dire autant du scénario, Vincent Brugeas nous en dévoilant juste assez pour nous accrocher tout en gardant un bon nombre d'informations en réserve, histoire de nous frustrer un peu plus et de conserver le suspens jusqu'au tome suivant.



La qualité de l'ouvrage tient également énormément au travail de Ronan Toulhoat qui opte ici pour une ambiance très sombre qui convient non seulement à la personnalité et à l'humeur du protagoniste mais aussi au décor dans lequel se déroule l'essentiel de l'action. Car si l'illustrateur se plaît à nous laisser apercevoir ici une luxueuse chambre royale, là une magnifique vue sur la façade de la cathédrale Notre-Dame, ce sont surtout les bas-fonds de la capitale qui servent de cadre au récit. Arrières cours mal famées, intérieurs de tavernes ou de bordels, ruelles les moins fréquentables de Paris… : la variété des lieux dessinés et la multitude de détails qui les accompagnent témoignent du minutieux travail de recherches effectué par l'artiste qui rend ainsi relativement aisée l'immersion du lecteur dans cette France du début du XIIIe siècle. La qualité de la reconstitution historique ne s'arrête d'ailleurs pas qu'aux graphismes puisque le scénario nous permet d'avoir un aperçu succinct de la situation politique de l'époque et en particulier du règne de Philippe Auguste. Ce premier tome se focalise avant tout sur la rivalité opposant le souverain français à son homologue anglais, Richard Cœur de Lion, et à sa mère, la désormais âgée mais toujours aussi redoutable Aliénor d'Aquitaine. Là encore on a bien du mal à appréhender le personnage de ce roi à la fois machiavélique et habile stratège mais aussi tourmenté et prématurément vieilli (avec une calvitie et un œil en moins, on a peine à croire qu'il n'est âgé que de vingt-neuf ans au moment du récit…). Une chose est sûre : on meurt d'envie d'en découvrir davantage !



« Il est permis de violer l'histoire à condition de lui faire de beaux enfants. » Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat l'ont bien compris et nous offrent avec ce premier tome du « Roi des Ribauds » un album visuellement et scénaristiquement impeccable. Nul doute que le deuxième opus sera du même acabit.
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Ira Dei, tome 2 : La  part du diable

Nous revoici enfin en Sicile, toujours en 1040… Enfin, je n'aurais guère aimé vivre cette époque-là où Byzantins, Normands, Varègues (guerriers danois et norvégiens) ne cessent de s'étriper pour s'attribuer un territoire administré comme un émirat par les Arabes dont les forces s'amenuisent.



Pour IRA DEI, c'est le tome 2 (La part du diable) qui clôture le premier cycle et que j'ai pu lire grâce à Vincent. Au fil des pages, c'est la terrible bataille de Troina qui sert de fil rouge, couleur bien choisie car les pages qui y sont consacrées sont pourpres comme le sang qui coule et la violence qui déferle.

En alternance avec les scènes de guerre, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat reviennent quatre mois en arrière et cela reconnecte avec la fin du premier tome (L'or des caïds) où Robert, dit Tancrède, avait enfermé le diacre Étienne, envoyé par le pape, dans une cage pour l'empêcher de nuire. Robert et ses hommes se sont installés dans une ferme fortifiée, sur les pentes de l'Etna, après en avoir chassé les pauvres habitants.

Ce tome 2 nous en apprend un peu plus sur Robert, duc déchu, grâce à Étienne qui rumine sa vengeance. Ce ne sont que jalousies, coups bas par appât du gain, ce qui n'a guère changé au fil des siècles dans notre espèce dite humaine…

Je note avec plaisir un peu de douceur dans des ruines romaines mais ça se gâte très vite lorsque des mines patibulaires arrivent, avec une mise en page réussie…

Enfin, on revient toujours à Troina où le sang coule. Les hommes sont épuisés, blessés, tués au cours de ce terrible affrontement dont Robert sort considérablement affaibli.



Un deuxième cycle permettra sûrement de savourer encore un très bel album comme celui-ci avec des couleurs attrayantes, bien adaptées et des dessins d'un réalisme impressionnant.




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Block 109 : New York 1947

C’est la première fois que je m’aventure dans l’univers « Block 109 ». Ceci dit, cette série étant composée d’histoires prenant place dans le même univers mais qui sont indépendantes les unes des autres, il n’est absolument pas gênant de commencer par « New-York 1947 » plutôt que par un tome précédent.



L’univers uchronique de la série est intéressant. Dans cette Histoire parallèle, Hitler est assassiné en 1941 mais la mort du furher ne va pas affaiblir l’Allemagne nazie. Bien au contraire, c’est elle le grand vainqueur du conflit mondial et la Guerre Froide va opposer le bloc soviétique à l’Allemagne. Je trouve ce point de départ plutôt bien trouvé.

L’histoire racontée dans ce tome est plutôt chouette, en tout cas, sur le papier elle était prometteuse. Mais, si tout n’est pas à jeter dans « New York 1947 », la B.D n’est pas aboutie. L’intrigue qui est une sorte de « New-York 1997 » de Carpenter avec un virus qui cause de terribles mutations sur les infectés est très attrayante et est menée tambour battant. Trop, sans doute. Tout va trop vite dans « New York 1947 », l’intrigue parait très précipitée, les personnages n’ont pas le temps d’exister.



Si la B.D n’est pas aboutie, j’ai tout de même passé un agréable moment avec « New York 1947 ». La B.D est très divertissante et l’univers créé est intéressant et bien pensé. Je lirai sans doute d’autres titres de la série.

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Ira Dei, tome 1 : L'or des Caïds

DIES IRAE, DIES ILLA



Jour(s) de colère que ce(s) jour(s)-là, oui ! Une colère énorme, biblique, apocalyptique peut-être et qui est cause qu'un certain Tancrède (Robert de son nom réel) a des yeux qui révèlent qu'il a « traversé les Enfers », ainsi que le notera l'imposant seigneur Harald, normand d'origine comme le premier (comprendre : ces fameux descendants des "nord man", ces géants blonds originaires du Danemark ou de Norvège, et qui avaient fait souche dans notre actuelle Normandie), commissionné par l'Empereur de Byzance pour conquérir la Sicile.

Nous sommes donc dans la Sicile des "caïds" mahométans, au mitan de ce XIème siècle terriblement rugueux, ouvertement violent, sans pitié, sans peur si ce n'est, peut-être, celle de Dieu. Un siècle où la diplomatie cède si facilement le pas au son des lames qui s'entrechoquent ou des haches qui brisent les têtes !



Quoi qu'il ne soit à la tête que d'une vingtaine d'homme - de rudes et intrépides gaillards qui semblent lui être dévoués corps et âme pour une raison que nous laissons le soin au lecteur de découvrir - Tancrède va convaincre le Seigneur Harald, avec une assurance qui confine à l'arrogance, qu'il peut prendre en trois jours, peut-être moins, la ville que le chef normand convoite, en échange, rien que ça, du trésor incroyable que le caïd y a amassé.

Or Dieu dans tous cela ? Dieu, il est représenté par un bien étrange moinillon, impertinent et fanatique personnage, lui-même suivit comme son ombre par un autre d'une inquiétante discrétion. Ce jeune moine présomptueux, dont on comprend très vite qu'il est en service commandé pour le pape ainsi que proche disciple du légat, semble être l'une des clés de cette histoire dense, complexe même, où les intérêts en jeu dépassent, et de loin, les seuls protagonistes de ce premier album extrêmement prometteur.



Car, si les personnages sont campés avec beaucoup de générosité et dans un style puissamment direct - on retrouve avec grand plaisir la force percussive qui était l'un des atouts majeurs de la trilogie "Le Roy des ribauds" -, on comprend aussi, dès les premières pages de cet Ira Dei, que ces derniers ont chacun des motivations à la fois très diverses, quoi que pas forcément antagonistes sur le moment, et souvent autres que celles qu'ils semblent afficher au grand jour. Préservant ainsi à chacune des personnalités croquées ici une part de mystère ainsi qu'une vraie épaisseur, ce premier opus de la nouvelle saga co-crée par Ronan Toulhoat au dessin et à la couleur et Vincent Brugeas tient dores et déjà toutes ses promesses !

Les amateurs de bande-dessinée historiques y trouveront leur compte : même si les deux créateurs se jouent quelque peu des faits historiques réels, l'ambiance, la trame générale ainsi que les parts d'ombre dans ce que l'on sait de cette époque lointaine, méconnue et pas toujours documentée avec la précision scientifique que nous connaissons aujourd'hui, laissent large part à l'imagination sans que le rejeton ainsi enfanté puisse paraître pour une pure trahison. Les spécialistes hurleront peut-être, mais le simple fait de rappeler que la Sicile fut conquise et gardée pour une durée d'un peu plus d'un siècle par ces farouches et intrépides normands, de donner vie à cette période avec brio et vitalité est déjà un exploit que les deux créateurs relèvent haut la main !

Quant aux passionnés de récits d'aventure où s'entremêlent passions humaines, guerres, jeux de pouvoir, vengeances - le fil rouge, fait de multiples flash-backs, a des petits côtés "comte de Monte-Christo" vraiment très bien amenés -, ces amateurs-là seront assurément comblés, bien que ce premier opus connaisse, inévitablement, le défaut du genre : celui d'être le premier d'une série qui s'annonce foisonnante et palpitante et qu'on aimerait tenir déjà en main la résolution à cette première aventure de ce diable de Tancrède, homme du nord perdu dans les chaleurs méditerranéennes pour notre plus grand plaisir de lecteur.



Enfin, ceux qui avaient, comme nous, adoré le graphisme du "Roy des ribauds" ne seront pas en reste : les couleurs sont absolument somptueuses, les personnages croqués avec force et une efficacité redoutable (même si, reconnaissons-le, le trait farouchement évocateur de Ronan Toulhoat mais l’épaisseur graphique parfois un peu trop appuyé de certaines expressions, de certaines gueules, s'adapte - rien qu'un peu - moins bien aux lumières siciliennes, crues, explosives, plutôt qu'à l'ambiance ténébreuse, méphistophélique presque, du Paris des bas-fonds de leur précédente saga), des scènes de bataille à couper le souffle, une mise en page rythmée, éruptive - Etna oblige ? - alliant vitesse et profondeur de champ : cet homme-là est bien doué, assurément, et nos deux compères sont un exemple parfait de bel accord entre le texte et l'illustration : on en redemande, que dis-je ? Vivement la suite !!!



Un immense merci, donc, pour ce premier volet reçu dans le cadre de la MASSE CRITIQUE d'Avril. Merci à Babelio et aux éditions Dargaud pour un album qui frise le sans faute !
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