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Critiques de Ronan Toulhoat (276)
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Le roy des Ribauds, tome 2

Moi qui pensais avoir un peu compris le fil de l'histoire dans le premier tome, la lecture de ce second volet m'a complètement déstabilisée.



Ici, de nouveaux personnages font leur apparition et des alliances se forment tandis que d'autres sont encore bien trop fragiles.

Le roi, qui croyait compter comme un frère sur son plus dévoué et fidèle allié, Tristan dit le Triste Sire, lui-même se met à douter. Dans ce Paris de la fin du XII e siècle, si une chose est sûre, c'est que l'on ne peut avoir confiance en personne et se méfier de tous !

Aliénor d'Aquitaine, dont le lecteur avait fait la connaissance dans le premier tome est prête à tout pour aider son fils, celui que l'Histoire connaîtra plus tard sous le nom de Richard Cœur de Lion, à renverser le pouvoir en place. Pour cela, elle n'hésite pas à faire appel à un certain Rouennais qui n'est jamais nommé autrement que par cette appellation et dont le lecteur ignore encore beaucoup de choses. Il sait cependant que celui-ci peut s'avérer autant redoutable pour les deux partis mis en cause dans cette histoire d'alliances et de trahisons.



Un petit plus pour ce deuxième tome avec la rencontre entre Sibylle, la fille du triste Sire et de son grand-père, le roi des mendiants qui règne dans un monde souterrain à l'abri du regard de tous. Une mésentente à fâché ce dernier avec le triste Sire. En effet, ce grand-père que Sibylle n'avait encore jamais vu jusqu'à présent en veut à son gendre car il le soupçonne de lui cacher certains éléments sur la mort de sa fille...



J'espère que le troisième tome ne mettra pas autant de temps à sortir car là, les auteurs nous laissent dans le flou le plus complet et le suspense ne pourrait pas être plus intense ! A découvrir !
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Ira Dei, tome 3 : Fureur normande

Cette série BD sur le moyen-âge dans le bassin méditerranéen a commencé par deux albums sur les combats entre musulmans et une coalition entre byzantins et normands au XI éme siècle en Sicile. On pouvait croire à un front uni des chrétiens contre les musulmans, mais ce qui se faisait jour se sont de sourdes oppositions, qui en tardent pas à se transformer en combats sur le terrain. Avec d’un côté un formidable chef de guerre normand, Tancrède, autrefois duc de Normandie sous le nom de Robert le Magnifique, et de l’autre un empire byzantin qui ne tient plus en Italie que grâce aux mercenaires qu’il emploie.



Justement, le second cycle d’Ira Dei s’attarde sur le front italien, dans cet extrême sud de la botte. Les Normands sont de nouveau à l’offensive contre Byzance. Mais la coalition contre les impériaux contient de nombreux chefs, qui cherchent tous à s’imposer, à commencer par le norvégien Harald, jadis grand ami de Tancrède. De là à pactiser avec l’ennemi ou à foncer dans des pièges...



Le scénario est bien plus confus que dans le premier cycle. Les chefs de guerre s’y font plus nombreux; certains disparaissent de l’intrigue pour mieux y revenir comme le strategos Maniakes, un temps emprisonné par l’empereur byzantin, avant que ses valeurs militaires – et sa ruse – ne le réimposent à la tête des armées byzantines. Tancrède n’est plus l'unique héros, les intrigues secondaires fleurissent. Tous ces seigneurs se tendent pièges sur pièges. La fureur des combats servira à les départager.



Les dessins restent énergiques ; les batailles colorisés à coup de rouge vif. Mais ils ne portent plus autant le récit, la faute en incombant principalement au manque de linéarité de l’intrigue. L’histoire est confuse et la grande Histoire difficile à suivre dans ce micmac. Espérons que le quatrième tome clarifiera tout cela.
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Ira dei, tome 4 : Mon nom est Tancrède

Si dans la chanson, elle voulait revoir sa Normandie, Tancrède, lui, ne veut pas la revoir du tout, ni reprendre son véritable nom de Robert, duc de Normandie.



Guillaume de Hauteville, lui, voudrait bien que Tancrède redevienne Robert, mais ce dernier n’a absolument pas envie d’aller affronter son fils, toutes ces guerres des trônes, ça le fait chier…



Dans ce dernier tome de cette saga (4), nous sommes une fois de plus plongés dans l’Histoire, les guerres, les magouilles politiques, les invasions et les luttes intestines (et pas intestinales).



Étienne (le représentant du pape), de son côté, le tien toujours bien et on ne sait pas trop de quel côté il va tirer. Jusqu’au bout, ce personnage m’aura intriguée, étonnée et là, il va continuer de me trouer le cul, cet Étienne ! Un comble pour un homme d’Église.



Ça magouille de tous les côtés, ça s’embrouille, ça bidouille des complots, l’un joue avec les nouilles de l’autre (restons polie, mais vous voyez de quoi je veux parler).



Bref, dans ce récit, personne n’est tout à fait blanc, ni tout à fait noir, ni vraiment bon ou méchant, tout est nuance de gris, les personnages sont complexes et nous sommes loin du manichéisme affiché dans d’autres bédés.



Les dessins sont dynamiques et les scènes de combats sont bien détaillées : mouvements, expressions… Le découpage de certaines planches ajoute aussi des claques monumentales au lecteur. Là, ça dépote !



Mon bémol sera pour le final qui arrive un peu trop vite, comme un cheveu dans la soupe, laissant un goût d’inachevé, comme si j’avais été plantée au milieu du chemin et que les auteurs foutaient le camp en vacances. L’impression d’être un chien abandonné sur le bord de la route.



Attendez les mecs, c’est tout ? C’est fini ? Tout ça pour en arriver à cette fin un peu bancale ? Tout ce machiavélisme, toutes ces guerres entre les différents seigneurs, entre leurs armées, tout ce suspense, toute cette psychologie et ce travail des personnages pour finir ainsi ?



Ben merde alors… Dommage, car ce final bancal et brutal (je sens l’âme d’une poétesse) casse tout le plaisir de lecture ressenti jusqu’à présent et fout en l’air cette série que j’avais apprécié d’entrée de jeu.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ira Dei, tome 3 : Fureur normande

Harald et Tancrède quittent la Sicile. Le bawileus l'abandonne pour mieux protéger l'Italie qui ploie sous les assauts normands de Guillaume conseillé par l'église.



Après le cycle Sicilien, le cycle Italien donc. Nous retrouvons Robert, alias Tancrède, moins sur de lui moins arrogant depuis la perte de ses hommes. Harald écoute moins ses conseils, il s'éloigne de lui. Pourtant dans cette guerre, il aurait bien besoin de son sens tactique qui rivalise avec le roublard Maniakes. La dedans tout le monde a ses propres envies, ses propres plans, ses trahisons. Cela manigance à tout va quand ça ne se bat pas.

Un nouveau tome enlevé et touffu. Aussi dense que ce dessin assez noir qui donne des scènes de batailles sanglantes.
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Le roy des Ribauds, tome 3

GAGNER LES GUERRES



Il est certains secrets qu'on aimerait ne jamais connaître... Il est certaines promesses qu'on aurait préféré ne jamais avoir prononcé... C'est ce que Saïf, l'ami maure du Triste Sire va apprendre à ses dépends dès l'entame de troisième et dernier volet de ce cycle (un autocollant posé sur la couverture de ce livre III laisse supposer qu'on n'en a malgré tout pas terminé avec cet imaginaire aussi luxuriant que méphistophélique). Mais, pour l'heure, on est introduit en pleine conjuration, celle-ci regroupant les plus proches du Grand Coëste, un tyran dont le pouvoir semble vaciller même si rien ne le laisse pour le moment présager.



Au même moment, ce sont tous les anciens alliés du Roy des Ribauds qui se sont ligués contre lui - à l'exception notable de celui qui se fait appeler le Hibou, l'un des personnages secondaires parmi les plus attachant - et qui partent mener leur propre croisade contre ce pouvoir bien mal en point d'un seul. Mais le Triste Sire n'a pas dit son dernier mot et c'est de son ancien bordel transformé en véritable forteresse qu'il tient tête, avec ses derniers fidèles, à toute une armée de pendards, de coquards et autres gibiers de potence. L'assaut sera sublime d'horreur et de sang et, avec l'aide imprévue mais plus que bienvenue d'une poignée de proches de Sa Majesté le Roi Philippe II dit Auguste, le Triste Sire remporte cette première bataille.



Mais le Rouennais, l'âme damnée de Richard Coeur de Lion auquel il a demandé de s'emparer des rues de Paris - et ainsi, rien moins que la sécurité directe du Roi de France dans sa capitale - veille. Et de l'observation attentive cette défaite, il veut en tirer toute les leçons pour la victoire finale et l'anéantissement des dernières résistances d'un Roy des Ribauds en très fâcheuse posture - et qui le sait.

Tout se joue donc à la cour des miracles, cet abysse au cœur des bas-fond, ce "monde d'en dessous" où les règles sont toutes autres, où l'on se réfère encore à l'empire romain plutôt qu'au fonctionnement de la royauté des capétiens. Un monde subjuguant où les femmes ont autant de droit que les hommes, à la notable exception que seul un homme peut en être le Roi. Un univers fait de débauches et de vices, mais aussi de couleurs et de fêtes, un lieu où l'on cherche à s'amuser pour oublier toute la laideur du monde du dessus. Un endroit aussi dangereux que fascinant, dominé, dirigé par un vieux fou paranoïaque et sanguinaire, incontrôlable et indomptable.



Mais il faudra aussi compter sur le Roi de France - qui est un maître d'une exigence redoutable - ainsi que sur certains de ses plus fidèles - et retors - sujets : car l'attrait du mal ne fascine pas que les petits, les gens de basse extraction, les paumés, les déclassés. Peut-être même est-il d'un pouvoir encore plus terrifiant sur ceux qui ont déjà presque tout mais cherche sans cesse des plaisirs plus sadiques, plus impérieusement monstrueux... Quand un des ces représentants corrompu de la haute chevalerie française se prend de sympathie pour un boucher psychopathe - le fameux Gaber des débuts - on peut s'attendre à des répercussions impressionnantes, mais ceci est encore une autre histoire.



Une fois encore, et pour la dernière de ce cycle, les deux auteurs plein de ressource et d'imagination de ce Roy des Ribauds nous embarquent sans laisser au lecteur le temps de récupérer son souffle à travers la fin de ce XIIème siècle fait du fracas des armes, de la profondeur du malheur et de ses fruits mauvais, du goût sans limite que le pouvoir - tous les pouvoirs, mêmes minuscules - peuvent encourager à produire. Servis par une langue rapide, directe, précise cette bande-dessinée est digne des plus grands romans populaires - sombres et gothiques - de la tradition. Mais ce sont les dessins, et le travail de coloriste méticuleux de Ronan Toulhoat qui emporte l'ensemble. C'est diaboliquement beau, efficace, horrifique ! Et même lorsque l'on sort de ces atmosphères rougeâtres pesantes, empestant le sang et la haine, c'est pour mieux tomber dans des bleus certes royaux mais sentant à plein le cynisme, les règlements de compte machiavéliques, et, pour tout dire, une quasi absence d'humanité vraie. D'ailleurs, les dernières pages s'achèvent avec un bien macabre cadeau accompagné d'un mot de la main même du Roi «Ne me sous-estime jamais. Paris est mienne. P» adressé à son ancien compagnon de croisade et néanmoins ennemi irréconciliable, Richard. Ces dernières pages font d'ailleurs la part belle aux "royautés" par des raccourcis saisissant et d'une impressionnante puissance d'évocation avec, d'un côté, le Roi des livres d'histoire et de l'autre, un nouveau régent de la cour des miracles, l'ami Saïf, dont on pressent déjà qu'il n'est pas à sa vraie place...



Les auteurs du très remarqué Bloc 109 ont un très bel avenir devant eux... Qu'on leur souhaite aussi long que possible, pour notre bon plaisir !
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Ira dei, tome 4 : Mon nom est Tancrède

Ce quatrième tome de la série BD Ira Dei vient clore le second cycle de ce récit d’aventure historique autour de l’arrivée des Normands en Sicile et dans le sud de l’Italie au XII ème siècle.



Le personnage principal Tancrède, habile chef de guerre normand, a fini par faire trop d’ombre aux autres seigneurs qui cherchent à se tailler un fief dans le sud italien et est désormais prisonnier de Guillaume de Hauteville. Tancrède semble apparemment avoir abandonné sa pugnacité. Où est donc passé le guerrier qui s’était illustré en Sicile ?



Les débuts de cette série étaient captivants. A partir d’un personnage fictif, c’est une partie de l’histoire mouvementée de cette partie du monde méditerranéen qui était décrite, entre musulmans, byzantins et ces mercenaires venus du nord, descendants de Vikings.

Puis, les auteurs ont choisi de recentrer leur intrigue autour des relations complexes entre les personnages : amours naissants, jalousies de chefs, rapports à la religion. Du coup, cet épisode multiplie les renversements de situation sans obéir à une grande logique. L’arrière-fond historique s’estompe pas mal.

La déception s’accroît quand on constate que les dessins de Ronan Toulhoat sont de moins en moins détaillés. Les scènes de combats, individuels ou entre armées, sont plus nombreux, occupent plus de place, et sont de plus en plus hachés, comme si Toulhoat souhaitait finir rapidement son œuvre. Où sont passés les décors remarquables du premier cycle ?



Petit à petit, Ira Dei a quitté l’esprit d’aventure historique qui prévalait au début de cette histoire pour un genre moins « sérieux » et bien moins passionnant.

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Block 109

Et si Hitler avait été tué en 1941, c’est le thème de cette BD qui modifie l’histoire.

Zytek le nouveau maître de l’ Allemagne ne voit qu’une solution pour arrêter le massacre, éliminer les deux camps qui s’opposent par un virus.

Serait-ce mieux pour le monde, l’auteur nous donne à réfléchir.
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Le roy des Ribauds, tome 3

Le triste sire est dans une mauvaise passe. Son contrôle sur les confréries et le peuple de Paris lui a été arraché par le Rouennais, agent de Richard Coeur de Lion, ce qui ne plait pas du tout au roi de France. Il va lui falloir régler bien vite cette sombre affaire.



Ce troisième tome annonce "fin du cycle I" et effectivement il clôture de manière bien sanglante cette bataille pour le contrôle de Paris tout en laissant une fin ouverte pour un possible second cycle.

On s'éloigne de la politique : le roi de France et celui d'Angleterre apparaissent peu et bien que les différents protagonistes agissent en leur nom, l'Histoire reste un peu évasive. Nous avons donc surtout un conflit entre deux groupes qui souhaitent prendre le contrôle des rues de Paris. Chacun tente de rallier des amis, de grossir leur rang d'hommes d'armes et conspire dans leur coin afin de remporter la main-mise sur le peuple. Évidemment le Rouennais nous est bien antipathique, tout en force brute, il est en parfaite opposition avec le triste sire sombre comploteur qui pourtant n'hésite pas non plus à sortir son arme. Un ton sombre et de nombreuses batailles sanglantes au menu donc...

Le tout est bien ficelé et servi par des dessins anguleux aux traits sombres qui font la part belle au jeu de lumière dans les tons rougeoyants.
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Conan le Cimmérien, tome 2 : Le colosse noir

Je vais passer pour une noob, un ovni ou encore une ignorante, mais je n'avais jamais lu de Conan sous aucune forme avant de lire ce volume. On m'a recommandé ce titre plutôt que l'autre paru en même temps, et je ne suis pas déçue du voyage !

Une précision : je ne suis pas une grande lectrice de franco-belge, je trouve que les scénarios de BD d'aventures sont souvent pressés et parfois bâclés. Je sais que c'est dû au format donc je ne lance pas la pierre, juste un goût personnel pour des intrigues plus développées.

Une fois cet aspect passé, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'ascension de Conan et à découvrir un univers riche visuellement comme en mythologie. La dark fantasy garde une place bien spéciale à mes yeux, donc comment aurais-je pu ne pas apprécier ?
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Block 109

Marienburg, 1953



Les troupes allemandes et russes se font face depuis des années, mais le combat le plus âpre de cette guerre se déroule entre les troupes SS et celles du nouvel ordre Teutonique allemandes.



Le nouvel ordre Teutonique créé par Himmler, et désormais commandé par le Hochmeister Zytek, depuis la mort accidentelle de son créateur.



Zytek devient même Président du Grand Conseil du IIIe Reich, au grand dam du Reichsführer Heydrich, avec qui il n'entretient pas les meilleures relations, loin de là.



Pour Zytek, il est temps d'en finir avec cette guerre.



Si les États-Unis et l'Angleterre ont déjà été rayés de la carte par des frappes nucléaires, il reste deux objectifs à atteindre.



Premièrement, éradiquer la SS et Heydrich, ce qui n'est plus qu'une question d'heures.



Ensuite, répandre un virus sur toute la surface du globe afin d'anéantir toute forme d'humanité, et repartir de zéro avec quelques milliers d'élus qui seront à l'abri, dans le Block, le temps que le virus se dissipe et disparaisse de la surface du globe.



Mais en attendant, il faut aussi retenir les russes qui ont investi les faubourgs de la ville...
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Le roy des Ribauds, tome 2

En cette année 1194, les difficultés s'amoncellent pour le Roi Philippe Auguste, mais également pour son fidèle serviteur de l'ombre, Le Triste Sire. Suite à différents changements d'alliance, ce dernier perd la main sur les bas-fonds de Paris. Et va devoir affronter un adversaire redoutable, le Rouennais, homme de main du roi Richard.

Livre II du Roy des Ribauds, ce nouvel opus est passionnant. L'histoire, toujours sombre et violente, s'étoffe, les personnages gagnant eux-mêmes en épaisseur. Mais que l'on reste sur sa faim en fin de récit ! Vite, le tome 3 !
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Le roy des Ribauds, tome 2

QUAND CA VEUT PAS, CA VEUT PAS...



Avril 1194. Tandis que l'ancien compagnon d'arme de Philippe-Auguste, le célèbre Richard Coeur de Lion, fils chéri d'Aliénor d'Aquitaine et avec lequel notre roi entretien des relations pour le moins houleuses depuis leur retour des croisades, s'est emparé de quinze années d'archives royales au cours d'un véritable guet-apens, c'est l'Histoire avec un grand H qui est en marche sous nos yeux (pour mémoire, c'est à la suite de ce guet-apens dit de Fréteval que sera créé le trésor des Chartes ainsi que le poste de "Garde des Sceaux") . Mais si notre Roy des Ribauds, qui a abandonné momentanément ses deux fidèles compagnons, Aimeri et Saïf, le maure, ainsi que sa seule fille, Sybille, peut s’enorgueillir d'être intervenu juste à temps pour permettre à son maître couronné de se sortir de ce bien mauvais pas, le Triste Sire connait lui aussi les affres de la trahison et des retournements de fortune. La petite histoire s'imbrique ainsi dans la grande, celle que nos mémoires et les écrits d'époque retiendra. Fort heureusement, Vincent Brugea et Ronan Touhlouat sont là pour restituer, et avec quel talent, cette ambiance puissante, sombre, souvent violente et sanglante.



Cette fois, donc, ce Roi des enfers parisiens tremble sur son piédestal. Profitant de la disparition du plus terrible des chefs de bande, Glaber le Boucher, les anciens alliés du Triste Sire ont (presque) tous fini par le trahir, mettant leurs pas à la suite du mielleux et hypocrite Ascelin qui n'attendait qu'un prétexte pour tenter de devenir Roy à la place du Roy. Il est aidé en cela par une femme - que l'on découvre dans l'épisode précédent - entièrement dévouée à Aliénor d'Aquitaine et à Richard. C'est par elle qu'Ascelin va se retrouver accompagné d'un certain le Rouennais, chef de l'une de ces nombreuses compagnies de mercenaires de l'époque, hommes brutaux et de peu de foi, lequel, par sa force et par ses soutiens, va être en passe d'ôter tout pouvoir au Triste Sire.

L'intrigue de ce captivant thriller médiéval - qui n'est pas un seul instant moins impressionnant que le premier volume - va se trouver entre-maillée d'une vieille histoire familiale féroce mêlant la fille du Roy de Ribaud et sa fille à son grand-père, qui règne sur les bas-fonds de ces bas-fonds, à savoir la légendaire "cour des miracles", qui est le refuge de tous les déclassés, mal formés, nains, ingambes, gueules cassées mais aussi des gitans, manouches et autres romanichels de ces temps impitoyables. Et ce grand-père, le Grand Coëste, en est le Roi tout-puissant ! Coëste subit le sort de tous ses prédécesseurs : il est devenu totalement imprévisible et paranoïaque à force de voir des ennemis partout. En effet, l'un des moyens admis à la Cour des miracles pour en devenir le maître est d'en assassiner celui en cours. Ça n'aide évidemment pas à la tranquillité d'esprit ! Malgré tout, ce Roi des abysses accepte de venir en aide au Triste Sire, ou, plus exactement, à sa petite-fille et à Saïf, le maure, qu'il apprécie. Mais la montre joue contre eux tous, ne serait-ce qu'en raison même de la défiance nouvelle de Philippe-Auguste à l'égard de son serviteur pourtant zélé, car le Roi de France sent bien que ce dernier ne lui a pas dit toute la vérité quant à l'affaire du meurtre du marchand de vin espion (voir épisode précédent).



Sur un rythme effréné, les complots s'enchaînent, les meurtres s'accumulent sans qu'on puisse rien y changer : ce monde est fait de violence, de haine, d'intérêts tellement contradictoires qu'il est impossible d'y assurer la moindre diplomatie de long terme. Et, à l'égal de cet embryon de France qui se met lentement en place, malgré les manipulations d'une Aliénor vieillissante mais toujours prête à tout pour mettre ses fils sur un trône, et malgré la fougue opiniâtre d'un Richard, ce Paris de cul de basse-fosse connait le goût du pouvoir, de l'or, du stupre et du meurtre.



Il est régulièrement coutume que le second volet d'une trilogie soit un temps raisonnablement plus calme, lorsque les deux autres sont à la tempête : rien de cela dans cet album. Bien au contraire, celui-ci ne fait que monter en intensité, les portraits des personnages principaux s'affinent peu à peu et c'est par petites touches que l'on en apprend un peu plus sur leurs secrets plus ou moins lourds mais cela ne se fait pas au détriment de l'action qui demeure intense et dans ces clairs-obscurs saisissant de bout en bout. A travers ces hommes sans peur et sans reproche (ils sont au-delà...), c'est aussi le portrait d'une ville souvent terrifiante, mais hypnotique et redoutablement belle, comme la plus charmeuse des gitanes où nous font pénétrer les deux auteurs : Vous ne verrez plus jamais Paris tout à fait de la même manière après avoir lu Roy des Ribauds !

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Le roy des Ribauds, tome 2

1194 Richard Coeur de Lion est relâché et avec sa mère Aliénor, il va reprendre le combat face à Philippe Auguste pour les terres de France. Le roi a amené Tristan sur le champ de bataille. Le roi des Ribauds de Paris parti, les autres confréries de voleurs en profitent pour le renverser. Surtout qu'un nouvel adversaire vient d'entrer dans la danse, Le Rouennais, à la solde d'Aliénor, entend bien prendre le contrôle des bas-fonds de Paris.



La suite du Roy des Ribauds est vraiment un bon moment de lecture. combat, lutte de pouvoir, intrigues et complots, secrets plus ou moins bien gardés... Tous les ingrédients y sont. Le tout dans un contexte historique bien maitrisé. C'est vraiment de l'excellent travail, il n'y a rien à redire. Le suspense est toujours savamment dosé et les personnages sont tous intrigants. On commence à mieux les connaitre mais il y en a beaucoup plus encore à apprendre. On a hâte de poursuivre cette saga médiévale.
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Le roy des Ribauds, tome 1

Tristan, dit triste sire, règne sur les bas-fonds de Paris. Un maitre craint et respecté parmi les voleurs, coupe-jarrets et prostituées. Mais Tristan n'est pas un brigand comme les autres, il est au travail du roi de France Philippe Auguste. Son chef des services secrets pourrait-on dire. Il ce triste sire a bien du travail en ces années troubles avec les conspiration d'Aliénor et le retour de Richard Coeur-de-Lion.



Ils faut quelques pages pour situer le contexte et le rôle des différents personnages. Mais par la suite l'histoire coule d'elle même avec fluidité et suspense. Tristan est un personnage ambivalent, entre espion fidèle au roi et violent roi des voleurs. Il est très sombre et cache beaucoup de secrets.

Le contexte est très bien travaillé. j'ai appris ainsi que cette charge de roi des ribauds avait effectivement était créée sous Philippe Auguste. Les bas-fonds de Paris sont très bien dépeins, on s'y croirait.

Les dessins sont très sombres pour coller à l'ambiance. Ils jouent beaucoup avec les jeux de lumière/obscurité. Bref ils sont sont chouettes.

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Conan le Cimmérien, tome 2 : Le colosse noir

En ouvrant cette bd, je ne m'attendais pas à ce que j'allais découvrir. Après avoir lu les excellents tomes de la série, La reine de la côte noire et Les clous rouges, et ne connaissant pas le texte original, c'était avec un certain recul que je l'abordai. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une oeuvre au souffle épique gigantesque.

D'abord grâce aux graphismes, qui mettent parfaitement en image l'atmosphère et l'ambiance inspiré des civilisations sumériennes et babyloniennes, dont Howard était un grand amateur et connaisseur. Que ce soit dans la splendeur des décors naturels ou architecturaux, ou dans les détails vestimentaires, tout y est, même si cela reste inconscient. La seule chose qui me gêne un peu réside dans le traitement des visages, hauts de front. Lorsqu'on a connu comme moi un Conan sous la plume de Buscema ou de Gary Kwapisz, on a du mal à se le représenter autrement. mais patrice Louinet avait annoncé la couleur. Cette collection est l'occasion de redécouvrir le cimmérien, quitte à renverser nos vieilles habitudes, alors on joue le jeu.

Côté graphismes toujours ,c'est assez époustouflants de constater le travail de Ronan Toulhoat, notamment dans les scènes da bataille, des pages entières se passant de textes, et l'utilisation de très peu de teintes et de couleurs pour donner vie au récit. Le noir, le rouge et le blanc prédominent cette fresque, le rouge se superposant aux autres au fur et à mesure que progresse la bataille.

Ensuite, côté récit, on a là tout simplement ce qui fait la force de Conan. Il prend part à une grande bataille, après des lunes d'inactivité, en menant ni plus ni moins que l'armée de la princesse qui l'a embauché. Mais une bonne bataille ne serait rien sans un bon sorcier qui tire les ficelles. Là encore côté graphisme, j'avoue que le traitement de Thugra Khotan est excellent. De l'heroic fantasy épique pure et dure...

Donc Conan se pose en général d'armée, au nez et à la barbe des hommes de la princesse, mène la guerre, affronte seul le sorcier et ramène la princesse...

Je vous invite cordialement à lire l'annexe finale de Patrice Louinet qui replace le texte dans la vie d'Howard, son contexte et ses origines, indispensables à une bonne compréhension.

En ce qui me concerne, cette bd, c'est du tout bon, qu'on ait lu l'original ou pas.
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Ira Dei, tome 1 : L'or des Caïds

1037, XI ème siècle, si loin dans le temps, on sait peu de choses sur cette époque. Par contre des récits plus précis indiquent que la Sicile fut particulièrement convoitée. On y trouve Normands, soldats de Byzance, arabes et encore de nombreux mercenaires de contrées éloignées. "Robert" débarque près de Taormine avec un plan précis. Histoire palpitante, lue d'une traite. Le dessin aurait gagné à être un peu plus travaillé.
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Ira Dei, tome 1 : L'or des Caïds

Bien que non spécialiste de BD, je me suis plongée dans ce superbe album découvert grâce aux Explorateurs de la BD de Lecteurs.com et aux éditions Dargaud que je remercie.



La couverture de ce tome 1 (L’or des caïds) ne laisse rien au hasard. Nous accueille un guerrier décidé, épée ensanglantée sur l’épaule, une croix dans la main gauche gantée et surtout un visage hyper volontaire avec une terrible cicatrice sur la joue gauche. C’est une teinte ocre-rouge qui domine comme dans l’album.

Ce guerrier, c’est le héros lui-même : Robert, comte normand, appelé aussi Tancrède et c’est son histoire récente qui jalonne le récit, en alternance avec ce qu’il est en train de réaliser avec courage, ruse et détermination.

En préambule, Vincent Brugeas a pris soin de situer historiquement son récit. Nous sommes en 1040, en Méditerranée, où se déchirent L’Empire byzantin, le monde musulman et l’Occident féodal avec un schisme orthodoxe qui se prépare. En même temps, le commerce continue à se faire entre Francs, Arabes et Grecs pendant que les alliances se font et se défont.

Les mercenaires normands sont bien présents, louant leurs services aux plus offrants sur cette côte sicilienne où l’émir de Palerme est contesté. Les musulmans ont pris possession de l’île mais leur pouvoir est fragile et le pape sait bien attiser les braises.

Les images sont belles, très colorées, rendant bien la tension, les menaces, les jalousies et les luttes intestines. La ville de Taormine où se trouve l’or des caïds, tente de résister avec ses remparts grecs, une défense arabe et un siège mené par des normands et des lombards pour… Byzance. On boit, on se bat.

Deux femmes seulement sont présentes dans cet album très guerrier : Marie, la sœur d’Étienne, moine représentant le pape, et Eudoxie, la sœur du Strategos Maniakos. Toutes les deux sont jeunes et belles. Eudoxie est la maîtresse d’Harald, aux ordres de Maniakos. Il assiège Taormine vainement. Des couleurs très chaudes agrémentent une belle scène d’amour…



J’ai pris du plaisir à lire cet album. J’ai frémi souvent devant tant de cruauté mais je suis restée en suspens, à la fin de ce tome 1, impatiente de découvrir au plus tôt le tome 2 : La part du Diable… bientôt ? Pour patienter, j’ai admiré le cahier graphique ajouté par l’éditeur. En noir et blanc, les dessins de Ronan Toulhoat sont encore plus impressionnants.



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Block 109

Block 109 - Vincent Brugeas - Ronan Toulhoat



Uchronie – bande dessinée –

Tout commence par l'assassinat d'Hitler le 22 mars 1941 à Munich. Mais la suite est moins réjouissante, guerre contre l'URSS, bombes atomiques, virus.



Bonne bande dessinée, les dessins rendent bien l’atmosphère de fin du monde et l'idée est très originale. Les dessins sont tous à dominances de noir, gris, bistre, marron. Les touches de couleurs rouges sont pour le sang et les drapeaux nazi. Et les seuls dessins en couleur sont ceux d'un flash-back sur les années d'avant guerre.

Et je n'ai pas du tout vu venir la fin, je ne pensais absolument pas à cela



A lire !

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Ira dei, tome 4 : Mon nom est Tancrède

Tandis que les armées normandes, s'accaparant certaines régions d'Italie, affrontent les armées cosmopolites du Basileus, cherchant à regagner ses territoires, Tancrède essaie de sauver sa peau et celle des deux dames l'accompagnant.



Conclusion du 2e cycle qui se déroule sur le sol italien. Voici une fresque historique parfaitement maîtrisée. Les personnages historiques sont bien campés et les personnages fictifs tout aussi travaillés. Si l'évolution psychologique de Tancrède et d'Etienne sont au centre de ce tome, les batailles et revirements de situation ont également une belle part. L'ensemble est cohérent et bien cadencé.

Il est servi, il est vrai, par des dessins au decoupage dynamique. Les scènes de bataille y ont une sanglantes dramaturgie, le mouvement et la tension sont particulièrement bien traduits. Les visages sont expressifs, les émotions passent facilement.
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Block 109

J'aurais sans doute dû commencer par lire Block 109 avant d'aborder la lecture de Block 109 - Etoile Rouge ou plus récemment Block 109 - New York 1947. Il faut dire que les formats de ces bds n'étaient pas les mêmes et qu'à force de différencier, le lecteur potentiel n'arrive plus à s'y retrouver en commençant tout simplement par le début.



Je dis cela car j'avais peu apprécié les deux derniers opus de cet univers alors que là, c'est beaucoup mieux et il y a un éclairage nouveau. Ce n'est toutefois pas exempt de défauts à commencer par un dessin qui est beaucoup trop inégal. On dirait que celui-ci va en s'améliorant au fil des pages.



Par ailleurs, on suit deux histoires distincts qui vont finir par se rejoindre mais j'ai attaché beaucoup plus d'intérêt à l'affrontement pour le pouvoir entre Zytel et Heydrich. J'avoue avoir été surpris par la tournure du récit même si je n'arrive toujours pas à me faire à cette histoire de virus entraînant ces hordes de mutants. Et puis, on ne pourra que constater une différence importante de datation quant au moment de l'attaque nucléaire sur l'Europe entre Block 109 et Block 109 - Etoile Rouge sans compter les fautes d'orthographe.



Au final, on a plutôt quelque chose d'originale à savoir une uchronie apocalyptique qui mérite lecture. Pour l'achat, on verra si la suite est à la hauteur.
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