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Citations de Rose Morvan (72)


L’adolescence a formé des clans, par affinités, par désirs, et nous avons alors fini de nous amuser. C’étaient les sorties à la plage pour observer nos corps se transformer, pour tester notre séduction, entre nous ou auprès des autres. À ce jeu-là, j’étais souvent gagnante. C’est aussi durant un été là-bas que j’ai vécu mon premier amour. Celui qu’on n’oublie jamais. Thibaut.
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J’ai compris, mais tant que le terme n’est pas prononcé, j’ai encore du mal à y croire. L’euphémisme n’a pas la vertu qu’on lui prête, du moins pour moi en cet instant.
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Que de souffrances et de misère humaine dans ces tranchées ! Et encore, je n’y suis pas moi-même.
Si seulement la guerre était vécue au cœur des combats par ceux qui la déclenchent !
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Nous plaisantons même. Parfois une blague potache fuse, mais ce n’est jamais bien méchant ni aussi vulgaire que ce que j’ai entendu pendant mes études. Cet humour, c’est leur exutoire. Ils ont besoin de ces moments de gaieté durant
lesquels ils oublient le front, leur misère, la mort. Cela ne les empêche pas de penser à leurs copains, surtout le soir. Eux sont installés sur des lits, avec draps et couvertures, au chaud.
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La science ne devrait pas avoir de nationalité ; c’est un bien universel .
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Les hommes aimaient-ils tous de cette façon ? Quand je dis « aimer », je devrais plutôt utiliser le verbe biblique « connaître » qui me paraît détaché de tout sentiment pour réduire l’acte sexuel à sa fonction reproductrice. Les hommes
le considéraient-ils ainsi, assurés à chaque relation de la satisfaction pérenne de leur propre jouissance ? J’avais rêvé de passion et d’étreintes fougueuses capables de me transporter, de me couper le souffle, je n’avais trouvé qu’un
coït maladroit sans aucune émotion.
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Les cours de médecine évoquaient peu, voire pas du tout, la sexualité féminine qui restait un mystère et un tabou pour les mandarins de la faculté qui avaient tendance à ne parler que de matrice au mieux, d’hystérie au pire, en se réfugiant derrière les travaux de Charcot. En cet instant, j’avais beau identifier les stimuli physiologiques et physiques auxquels répondait ma chair, je voulais croire que la mécanique corporelle n’y était pour rien et que j’étais surtout amoureuse, que mon être vibrait sous l’émotion.
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Toujours est-il que l’atmosphère de l’époque, le bruit des bottes, la fureur de vivre et la fugacité de notre jeunesse nous précipitèrent dans les bras l’un de l’autre. D’abord ce fut un baiser simple, une sorte de test ; je ne m’enfuis pas. Il sembla rassuré. Ce premier effleurement de lèvres provoqua en moi un halètement et une montée de chaleur aux joues. Étaient-ce là les signes de mon désir ?
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Quant à moi, je m’étais cachée derrière l’amitié pour ne pas avoir à examiner au microscope mes sentiments. Sans doute attendais-je ce grand Amour qu’Auguste n’incarnait pas. Sa fantaisie n’était pas folie, son audace n’était pas fronde. Il lui manquait cette assurance crâne et cette envergure mâle qui caractérisent nos condisciples dont l’arrogance cependant m’a empêchée de me tourner vers eux. Je me satisfaisais donc d’une idylle platonique que je prenais garde à ne pas développer.
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De toute manière je fuyais le mariage, me disant qu’il m’empêcherait de devenir chirurgien. Forte de cette ambition, j’avais gentiment repoussé Auguste. Après deux tentatives de baiser volé, il avait renoncé. Pour un temps seulement. Je crois que j’avais peur en réalité. Peur d’aimer, qui plus est un homme qui n’était pas de ma condition. À
l’époque, certains principes inoculés dès mon enfance restaient vivaces dans mon esprit.
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J’étais à chaque fois sortie première des examens. J’avais réponse à tout lorsqu’il s’agissait d’établir un diagnostic. Se faire coiffer au poteau par une femme – la seule de cette promotion –, il n’en fallait pas moins pour être détestée. Je leur
renvoyais bien malgré moi l’image de leur médiocrité ; j’ébranlais leur mâle aura de médecin. Combien de fois n’ai-je pas entendu dans mon dos que je devais retourner à ma cuisine, donner des « mômes » à la nation !
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Hippocrate m’avait rappelé à juste titre ma mission : soigner le
riche comme le pauvre, soulager la souffrance sans autre considération.
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La chirurgie fait des progrès énormes — là est tout le
paradoxe de ce conflit — concernant l’asepsie, la prise en charge des poly-blessés et la réparation des tissus. Toutes ces raisons m’ont décidée à rejoindre la ligne de front, avec Mme Curie. Je me suis persuadée qu’en agissant sur place, je peux sauver davantage de soldats, limiter les amputations. J’ai envie de travailler en amont, d’aller sur le terrain, savoir les conditions de vie et de combat de ceux qui nous défendent.
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Nos cerveaux, paraît-il, sont inaptes à concevoir la chose médicale. Ce présupposé nous maintient dans l’infériorité intellectuelle et nous enferme dans le gouffre de l’impossible crédibilité. Les plus virulents de nos adversaires y voient une altération, une aberration même de la nature,démontrant de manière tout à fait scientifique l’incompatibilité irréfragable d’être femme et médecin à la fois !
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Si jadis elle avait apprécié la compagnie de ce jeune aristocrate spirituel, il montra soudain sa vraie face, celle d’un individu prétentieux, certes bien fait de sa personne, séduisant en diable, mais en même temps très imbu de lui.
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Je ne suis pas de ces époux qui forcent une biche aux abois. Je n’ai que deux exigences : haïssez-moi tant que vous voudrez en privé, mais en société, je vous demande de donner le change et de paraître à mes côtés chaque fois que nous aurons des obligations mondaines, que cela vous convienne ou non.
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« Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme, mais elle doit demeurer dans le silence (un silence rempli de la présence de Dieu). Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite. Et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. » Il est dans la nature de la femme, ce n’est pas moi qui le dis, c’est la Parole, d’être plus facilement séduite que l’homme. La femme a été séduite parce que le séducteur est venu avec toutes sortes de paroles séduisantes, et il est dans la nature de la femme, d’être sujette plus facilement à la séduction. Et c’est pour cela que le Seigneur lui demande d’être soumise à son mari qui doit exercer le ministère de chef spirituel.
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Son seul défaut, en définitive, était qu’il n’appartenait pas à leur classe, car, pour le reste, il présentait certains avantages à ne pas négliger : plus jeune que Luynes, bel homme, apparemment intègre et généreux. En somme il possédait la noblesse de l’âme.
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Il n’est plus temps de nous lamenter. Ce qui est fait est fait.
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Dans notre milieu, il est difficile de trouver un autre prétendant lorsqu’on a été refusée en raison d’un tel motif et j’étais encore trop fière pour accepter un mariage bourgeois. J’étais presque une pestiférée.
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