- Les erreurs sont acceptables. Mais toutes les erreurs ne sont pas pardonnables. (p. 374)
Isaka, la cinquantaine, dégageait une aura d'intelligence et fleurait bon le policier d'élite. Le genre de personne à savoir localiser sur une carte São-Tomé-et-Principe, à comprendre la notion de zone monétaire optimale, à lire l'anglais sans problème et être abonné au supplément hebdomadaire de l'Asahi et à Nesweek. (p. 21)
Mon client était pressé, je ne pouvais pas prendre mon temps. Comme d'habitude, en fait. Le travail de détective consiste presque toujours à opter pour des mesures imparfaites. La méthode idéale, disons qu'il faut y renoncer. Quand il y a un problème de manque de temps, c'est la main d'oeuvre qui fait défaut ou les honoraires qui sont insuffisants. Sans compter ces moments où les enquêtes imposent de franchir les limites de la légalité. (p. 87)
Vues de haut, les choses ont beau nous apparaître différentes, ça ne signifie pas pour autant que la réalité a changé.
Une journaliste y allait de son commentaire d’une voix triste et le visage assorti. C’était une caractéristique bien japonaise d’injecter de l’émotion dans les informations, mais c’était aussi une preuve d’hypocrisie. Les commentateurs des journaux télévisés occidentaux parlaient toujours si vite que le temps manquait pour les émotions. Cette attitude était une façon de dire aux spectateurs : « Libre à vous d’en pleurer ou d’en rire. » Les deux méthodes n’étaient pas les bonnes, mais il était certain que l’approche des médias occidentaux était un peu plus rationnelle et fournissait plus d’informations.
Cette nuit, je ne me comportais pas de manière normale. Je savais pourquoi : c'était à cause de la petite fille que j'avais peut-être tuée. (p. 164)
- Moi, je ne vote pour personne. Il n'y a que deux catégories professionnelles où l'on se retrouve pro en une nuit: les politiciens, et les putes.
Pour assumer la faute irréparable, même commise une seule fois, les gens semblent parfois foncer droit devant, parfois faire lentement marche arrière. Mais difficile de dire si leur attitude exprime ce qu’ils ressentent vraiment.
Les erreurs sont acceptables. Mais toutes les erreurs ne sont pas pardonnables
[...] Je garai ma Blue Bird en marche arrière - un vrai miracle que cette voiture roule encore - , contournai l'immeuble de deux étages aux murs couverts de crépi et entrai par devant. Je sortis mon courrier de la boîte aux lettres à la serrure cassée et montai l'escalier menant à mon bureau, au premier étage au fond d'un couloir où le soleil ne pénétrait jamais.