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Critiques de S. A. Cosby (293)
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La Colère

Un thriller des États-Unis, à base de racisme et d’homophobie.



Un couple gay a été assassiné. Les pères, un Noir et un Blanc, n’avaient jamais accepté l’homosexualité de leurs fils. Pris de remords, ils décident d’essayer de faire la lumière sur le crime et de ne pas le laisser impuni. Ajoutons que les deux hommes ont un passé violent et plusieurs années de prison dans leur passé.



Un roman où ça joue dur : meurtres, intrigue politique et gangs de motards, beaucoup de scènes de batailles et de fusillades. (Et un bémol, comme dans les films, les méchants tirent moins juste et perdent bien des combats…)



Un roman qui comporte aussi beaucoup de réflexions sur l’humain et l’acceptation de la différence. Pourquoi un homme aurait-il envie de casser la gueule de son fils lorsqu’il apprend qu’il est gay? Et en parallèle, qu’est-ce que ça fait à quelqu’un d’être mis à l’écart dans une société où on prône (théoriquement) la liberté?



Un bon mélange d’action et de réflexion, mais malheureusement, je ne suis pas sûre que ceux qui gagneraient le plus à remettre en question leurs certitudes liront le roman.

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Le Sang des innocents

🩸Chronique🩸



« On ne peut plus nier l’obscurité.

Tout le monde la sent, à présent. Elle s’engouffre dans les cœurs comme un vent d’hiver glacé. »



Bienvenue à Charon. Ou pas, d’ailleurs. Rien que son nom, déjà, il porte avec lui, une sacrée charge énergétique négative mais une nouvelle page de ténèbres va s’ouvrir quand Le Sang des innocents va se mettre à découvert. Charon, c’est le Sud des États-Unis, avec son jardin secret, sa meute de Loups, son terreau de violence. Et puisque la saison des larmes commence, qui ira se recueillir sous le saule-pleureur? Dis comme cela, ça ressemblerait presque à un conte, ou une réminiscence d’histoire biblique, mais je peux vous assurer que Charon charrie sa part d’ombre et de mort à l’instar de sa légende sanglante, mais c’est encore -et toujours- les enfants qui sont les victimes du Mal. Toujours eux, qui subissent la folie des hommes. Toujours des innocents qui perdent leur sang. Et ça me tue de l’intérieur. Est-ce qu’il vous en fallait autant, des oboles, Charon, pour faire passer votre obscurité? Est-ce que votre barque est assez pleine, maintenant? Est-ce que vous en avez eu assez de ce Sang des innocents, où il vous faudra un autre cycle, une autre saison, une prochaine crue?



« Qu’est-ce que ça t’a apporté, d’essayer de mettre de l’ordre dans le chaos? »



Essayer, c’est déjà lutter contre. Titus Crown lutte de toutes ses forces contre la haine, la violence, le fanatisme, qui se répand dans ce comté. Et rien que de savoir, qu’un homme puisse mettre de l’ordre dans tout ça, même un tout petit peu, je me sens rassurée. Rien n’est évident avec la haine, elle prend sa source dans tellement d’éléments que lutter contre elle, nécessite une résolution inébranlable pour ces braves. Titus est de ceux-là, un de ceux, qui ne laisse rien passer, et cette étoile qu’il porte, lui va, à mon avis, à merveille. Il défend et protège les habitants, avec brio. Jour après jour, il tente d’enrayer les ravages du racisme, de la drogue, des cercles véreux de la politique. Et si, c’est si compliqué, c’est qu’il a un pied dans chaque camp, le blanc et le noir, mais personne ne veut le voir triompher, où que ce soit. Mais on n’arrête pas un homme déterminé. Ni la peur, ni les menaces, ni les intimidations plus ou moins féroces n’auront d’impact sur son ambition d’attraper ce tueur en série pédocriminel impitoyable. Même si c’est au péril de sa propre vie, même dans le chaos le plus total, même si ses fantômes reviennent en force. Un personnage aussi complexe, aussi réussi, aussi sensible, est une bénédiction pour s’insérer dans toutes les dynamiques de ce roman noir fabuleux! Non seulement, on s’attache à ce sherif valeureux, mais on comprend jusqu’à très profondément les difficultés monumentales qui se dresse devant lui, parce qu’il évolue dans un environnement gangrené par le conservatisme. Mais il fallait bien ouvrir la voie. Il fallait bien un début, un exemple, un premier. Et Titus remporte, haut la main, ce défi et je ne serai pas contre, de le voir se faire élire une seconde fois!



« Il essuiera toute larme de leurs yeux »



Il m’en reste encore, pourtant, des larmes. Mais c’est preuve que ce polar est exceptionnel. Plus qu’un temps joué contre la montre pour débusquer le Dernier Loup, j’ai trouvé ce roman captivant, parce qu’il raconte un contexte socio-politique chargé où le racisme et la religion font rage et destruction, et c’est l’émotion qui raffle nos cœurs dans cette traque. C’est l’émotion qui vient nous ramener sur des berges plus clémentes, après avoir vu couler Le Sang des innocents. Et c’est avec beaucoup d’émotion que je vous dirai que c’est un coup de cœur. Je sais bien que ça commence à devenir une habitude, mais cet auteur a l’art et la manière de nous emmener au plus authentique, au plus vrai, au plus fort. Et si les larmes pouvaient parler, elles vous le diraient, avec plus de nuances et de couleurs encore…Pour l’heure, je les laisse couler, puisqu’il est écrit qu’Il viendra…
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Le Sang des innocents

Comté de Charon, Virginie : exceptionnellement, je commence par une citation pour vous mettre dans l’ambiance ! « Flannery O’Connor a écrit que le Sud était hanté par le Christ. Oui, il est hanté, mais par l’hypocrisie du christianisme. Toutes ces églises, toutes ces bibles, et pourtant, les pauvres sont ostracisés, les femmes se font traiter de salopes quand elles portent plainte pour viol, et moi, je ne peux pas aller boire un coup à l’Oasis sans me demander si le barman a craché dans mon verre. Les gens prétendent que ce genre de choses n’arrive pas à Charon mais, ce genre de choses est l’essence même des petites villes comme Charon. »

Celui qui parle ici est Titus Crown, un enfant du pays, ex-agent du FBI, premier shérif noir de Charon, bourgade rongée par le racisme. Titus est un homme fin, sensible, intègre, généreux, d’une grande humanité, prêt à risquer sa vie pour secourir les plus démunis, les laissés-pour-compte. Mais il ne fait pas l’unanimité : détesté par les Blancs nostalgiques de la Confédération, il n’est pas plus apprécié par les Noirs de la ville qui l’accusent de les avoir trahis.

Or, tandis que la ville semble profiter d’une accalmie bien fragile, une fusillade se déclare au lycée Jefferson Davis : un jeune Noir, Latrell MacDonald, a tiré sur M. Spearman, le meilleur prof du lycée. Latrell est immédiatement abattu par un des collègues de Titus. Encore une bavure policière ou juste un cas de légitime défense ? Et si ce professeur, M. Spearman, aimé et admiré de tous, n’était pas si irréprochable que ça ? En fouinant dans le téléphone portable de l’enseignant, Titus et son équipe vont découvrir l’horreur absolue et les épreuves qu’ils vont endurer sont à peine supportables. Accrochez-vous ! Un bon nombre de suprémacistes blancs se battront corps et âme pour leur mettre des bâtons dans les roues. Titus devra aller vite car le pire du pire est encore à craindre et chaque jour apporte son lot de monstruosités et de violences. Chacun porte un masque à Charon. Pas facile de savoir qui est qui ! L’enquête pourrait bien être plus complexe que prévu ! Il va falloir se replonger dans un passé cruel et répugnant pour mieux comprendre le pourquoi du comment.

Un très bon polar, de ceux qu’on ne lâche pas : le portrait d’une société pourrie de l’intérieur par le racisme, les tensions intracommunautaires et le fanatisme religieux, sans oublier les dégâts de l’alcool et des drogues. S.A Cosby nous offre une vision bien sombre de l’Amérique d’aujourd’hui. Interviewé, l’auteur explique qu’à la suite du meurtre de George Floyd, il avait voulu travailler sur le maintien de l’ordre en Amérique et tenter de comprendre comment un homme pouvait se retrouver dépassé par le poids de ses responsabilités. Né dans le Sud, l’auteur sait de quoi il parle et veut montrer que le Sud n’est pas ce que l’on pense, à savoir uniquement une terre de néo-confédérés nostalgiques des années passées et de suprémacistes blancs prêts à en découdre si besoin est. Même si l’on a l’impression que nombreux sont ceux qui sont comme englués dans un passé nauséabond fait d’esclavagisme, de ségrégation et de guerre de Sécession, passé dont ils semblent avoir bien du mal à s’extraire, il y a autre chose : toute une panoplie de cultures, d’histoires, de peuples et des gens comme Titus Crown qui se battent pour le respect de tous, au-delà des religions, des croyances et des couleurs de peau.

Un texte fort, puissant, haletant, hyper-efficace, dont l’atmosphère oppressante nous plonge immédiatement dans l’Amérique rurale d’aujourd’hui où les tensions sont extrêmes. La réalité complexe est particulièrement bien rendue par la peinture de personnages dont le portrait psychologique, toujours bien fouillé, rend le tableau saisissant de vérité.

Je recommande !
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Le Sang des innocents

Coup de cœur.

Coup de tripes.

J'ai adoré et le termine juste.

Déjà "la colère" son précédent roman m'avait emballée. Et celui-ci me laisse sur le flanc.

Titus Crown, premier shérif noir de Charon en Virginie va faire face à une bande de nostalgiques de l'esclavage et surtout à un monstre qui s'attaque à des enfants.

Un professeur, aimé de tous, est tué d'une balle dans la tête au sein de l'établissement scolaire par un jeune homme avec un masque à tête de loup. Il sera abattu par les deux policiers entourant Titus lors de la riposte.

Nous sommes à Charon, grosse bourgade de Virginie où il y a plus de lieux de culte que d'épicerie et où la présence d'un shérif noir est difficile à digérer pour de nombreux habitants.

Titus va donc devoir lutter pour faire respecter l'ordre, trouver l'enflure qui s'en prend à des enfants, d'autant plus que nombreux sont ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues.



Sincèrement ce roman m'a enthousiasmée. Le style est percutant, pas de temps mort.

Les personnages sont fouillés. Son père, son frère sont excellents. L'équipe policière est attachante.

Concernant l'intrigue policière et la résolution des meurtres, c'est concocté au cordeau.



Ah j'allais oublier et très important, Cosby nous laisse entendre que concernant les droits civiques des noirs dans les états du Sud ce n'est pas gagné...

Je vous recommande ce roman. C'est du grand art. Sincèrement. Déjà "la colère" c'était top..

Plus qu'à découvrir "les routes oubliées".

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Le Sang des innocents

Après avoir bossé une dizaine d’années au sein du FBI, Titus Crown vient d’être nommé shérif de Charon, un comté perdu au milieu des plaines de Virginie dont le lourd passé sudiste est toujours présent.



C’est une fusillade au lycée Jefferson Davis qui mettra le feu aux poudres à Charon. Un jeune délinquant noir va en effet y abattre de sang-froid M. Spearman, un professeur de géographie très apprécié des élèves et des habitants de la ville, et la riposte ne se fera pas attendre : dès que ce jeune armé d’une carabine sortira du lycée, deux des adjoints blancs de Titus vont lui tirer dessus. Et le tuer.



Pour son troisième roman traduit en France aux éditions Sonatine, S.A. Cosby frappe très fort avec un polar magistral qui nous plonge dans la violence du sud de l’Amérique, autour d’un fait divers macabre qui va mettre le feu aux poudres d’une communauté fracturée par la question raciale. Dans ce récit de + de 400 pages qu'on lit- presque- d'une traite, le shérif Crown semble lutter autant contre ses ennemis que contre ses démons intérieurs.



Ce polar explore les profondeurs d'une Amérique fracturée qui semble irréconciliable tout au long des 400 pages de ce roman virtuose et assez époustouflant de bout en bout.




Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Le Sang des innocents

Me voici à nouveau dans le Sud de l’Amérique, chez les péquenots racistes, les culs terreux qui regrettent le temps de la ségrégation raciale, chez les nostalgiques de la guerre de Sécession… Bref, là où il vaut mieux être WASP qu’Afro-américain…



Ça, c’est un super roman noir de chez noir (sans mauvais jeux de mots), un roman qui prend aux tripes très vite, un roman que j’ai lu sans ciller des yeux, sans respirer aussi, tant la tension était palpable et à couper au couteau.



Ce récit vous donne l’impression d’être assise sur un baril de poudre avec un bâton de dynamite allumé en main… Et pour Titus Crown, le shérif de la bourgade sudiste de Charon, c’est encore pire.



Ce roman sombre explore la noirceur humaine dans ce qu’elle a de plus glauque, de plus bas, de plus terrible. Oui, à un moment donné, il y a eu des mots insoutenables, de ceux qu’on n’a pas envie de lire ou d’entendre (et encore moins de voir), de ceux qui vous coupent la respiration, qui vous crispent…



L’auteur ne donnera pas trop de détails, afin de ne pas rajouter de l’horreur à celle qui était déjà annoncée et éviter un voyeurisme malsain. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’avoir la bouche sèche et les sueurs froides devant pareilles ignominies.



Heureusement que pour contrer tout cela, il y a Titus Crown, véritable lumière dans toute cette "sombritude", sans pour autant qu’il soit un chevalier ou un super-héros. Il a ses défauts, ses doutes, ses fêlures, ses contradictions aussi, parce qu’il n’est pas toujours facile de rester droit et de respecter ses principes.



Titus est un personnage fort, un ancien du FBI, qui vit avec ses fantômes et qui tente de garder la tête hors de l’eau dans cette société qui est nostalgique de la guerre de Sécession, voulant célébrer ses officiers et de la ségrégation. Dans sa ville, il est soit vu, soit comme un traître à sa communauté, soit comme un Noir, soit comme un mec bien.



Si l’intrigue commence de manière assez classique, avec un ado qui flingue un prof, c’est toute la suite qui sortira de l’ordinaire et nous emportera dans un maelstrom qui ne nous laissera que peu de répits. En vrac, il y a des émotions, de l’action, des tergiversations, des dilemmes, des décisions difficiles à prendre, du racisme, de la violence, de l’imbécilité humaine et j’en passe…



Anybref, c’est un roman intense, fort, magnifique, profond et les mots me manquent. Un roman dans lequel coule le sang, les larmes et la xénophobie. Un roman noir où les tensions raciales sont à leur comble et commencent à atteindre le point de rupture entre les deux communautés.



Un excellent roman noir ! Un coup de cœur.


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Le Sang des innocents

Avant de commencer ce roman, on a déjà un avant goût de ce qui attend le lecteur en lisant une très bonne préface de David Joy. 



"Si le roman est une forme littéraire qui se nourrit de la tension, quel meilleur cadre imaginer pour un récit que ce Sud hanté par son passé ? Nos fantômes sont les braises qui couvent sous la cendre, et sur lesquelles nos écrivains n'ont qu'à souffler."



"La première fois que j'ai rencontré S.A. Cosby, ce qui m'a le plus frappé est qu'il savait parfaitement comment raviver le feu. Pour avoir une connaissance aussi intime de cet espace si particulier, il faut être né avec cette terre sous les ongles et avoir passé sa vie à arpenter ses routes. Dès les premiers mots, sa voix claire respirait l'authenticité. Dans un monde où les imposteurs sont légion, c'est assez rare pour être souligné."



S'ensuivront des mots comme, poésie, richesse du récit, maîtrise d'un rythme époustouflante,... On est bien d'accord que là, on prend déjà conscience que l'on a dans les mains un petit bijou.



Comme on l'aura vite compris en ayant les premiers éléments de l'histoire, à savoir : Sud, Amérique profonde, Shérif noir... le ton est donné, le récit sera teinté de racisme, de croyances, de convictions, d'intolérance... D'ailleurs, toutes les religions seront représentées. Les crimes y seront insoutenables à la hauteur de ce que peut représenter la Haine.



Les personnages sont authentiques et bien intégrés dans leur histoire, entre les suprématistes blancs crachant leur haine de la différence et les descendants des esclaves qui revendiquent leur place dans la société. Le Shérif, en portant sa plaque, se retrouve, lui plus que quiconque, tiraillé entre son devoir qu'il place au dessus de tout, et son statut de noir qui lui valent de nombreux déboires d'autant que Titus Crown, trimbale son fantôme avec lui. Un fantôme qui lui colle à la peau depuis ses années de FBI. Mais il est aussi secondé par une équipe d'adjoints dévoués et efficaces.



Dans tout ça, l'enquête ! Je pense que si on lui retire la particularité d'être ignoble et très sanglante, c'est avant tout le style d'écriture de l'auteur qui sauve le dénouement. C'est avant tout le Shérif et l'histoire qui tourne autour de lui qui donne envie de le suivre dans ses investissements. Son charisme qui mélange à la fois cette force de convictions et toutes ses faiblesses. La richesse du récit et effectivement le rythme époustouflant dont parlait David Joy dans sa préface sont les éléments majeurs qui font de ce roman ce fameux petit bijou ! On se laisse happé dans l'histoire à travers les mots et le style de l'auteur qui nous embarque sans aucun mal.



Auteur à suivre de très près...
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Le Sang des innocents

Ce roman noir offre une plongée immersive et intense dans les complexités de la vie dans un comté rural de Virginie, où les tensions raciales, les héritages du passé et les luttes personnelles des personnages s'entremêlent de manière captivante.

L'histoire est portée par un protagoniste puissant et nuancé en la personne de Titus, dont les luttes intérieures et les défis extérieurs offrent une toile de fond riche et évocatrice pour l'intrigue. La façon dont l'auteur parvient à imbriquer différentes intrigues et à explorer des thèmes profonds tels que le racisme, la religion et la persistance du passé dans le présent semble avoir été exécutée avec maîtrise et sensibilité.

Il est intéressant de noter comment le roman évoque le poids de l'histoire et des traditions sur les personnages et la communauté dans son ensemble, et comment ces éléments contribuent à façonner les événements qui se déroulent. De plus, la description de l'atmosphère du Sud rural américain semble être particulièrement évocatrice et bien rendue.

Ce roman souligne également la richesse des personnages et la manière dont l'auteur parvient à les rendre vivants et authentiques, en leur accordant des histoires et des émotions qui les ancrent solidement dans le récit. Cette dimension humaine semble contribuer à rendre l'histoire plus immersive et à susciter l'empathie du lecteur pour les personnages et leurs luttes.

Ce livre offre pour moi une expérience de lecture profonde et mémorable qui résonne au-delà de la simple intrigue.

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Le Sang des innocents

Titus Crown, premier shérif noir du comté de Charon dans le sud des USA, et héros de ce polar, vit avec son père, veuf. Il est appelé sur une fusillade qui a éclaté dans un lycée. Un professeur blanc, apprécié par tous, est tué par un jeune noir que les policiers abattent à leur tour. Or, on va s'apercevoir très vite que ces deux personnes, qui à première vue n'avaient rien en commun, étaient "en affaire" pour l'horreur et qu'une troisième personne associée à ce trio criminel est toujours dans la nature. Après la découverte de corps de jeunes noirs torturés, suppliciés, ensevelis près d'un saule pleureur, le compte à rebours est enclenché pour découvrir au plus vite qui est le troisième meurtrier et le neutraliser.



Dans une Amérique encore divisée par la couleur de peau, où certains passéistes et racistes donnent de la voix, le shérif noir n'a pas la tâche facile. Cosby a à cœur de dépeindre le quotidien de la population de couleur dans cette Amérique du sud encore bien trop fragmentée.



Il installe le décor, répand une atmosphère lourde, oppressante, hostile, loin des cartes postales. Le personnage de Titus est attachant, on épouse rapidement sa cause. Les personnages dans leur ensemble sont bien décrits et représentatifs de cette Amérique rurale profonde. Le fanatisme religieux n'est pas qu'un lointain souvenir, les suprématistes blancs regrettant un passé où ils étaient tout-puissants sont encore d'actualité, et les familles imparfaites, voire défaillantes ou dysfonctionnelles, conduisent souvent au pire.



C'est un polar rural social classique, cohérent, sans grande surprise mais avec un aspect sociologique relativement développé et intéressant, mettant en avant deux entités, Titus, le shérif et Charon, le comté.





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Le Sang des innocents

Découvert via les lecteurs de Babelio ! Une lecture enfin à la hauteur de mes attentes après 2 lectures ennuyeuses ! Merci Mr Cosby !

On part donc dans cette Amérique où le racisme règne en maître mais Charon a tout de même élu un shérif noir, Titus qui rentre au pays, tourmenté, après plusieurs années au FBI. Il espère une poursuite de carrière plus tranquille pour effacer ou arriver à vivre avec tous ses démons mais une fusillade au sein du lycée va déjouer ses plans. Le voilà donc reparti dans une affaire où son expérience d'ancien du FBI va lui être très utile mais ses nuits ne seront toujours pas apaisées ! Même si la lecture remonte à pas mal d'années maintenant, ce roman m'a fait penser à Zulu de Caryl Ferey.

L'écriture de ce roman est digne des plus grands. Merci aussi à la traduction. C'est un auteur que je vais suivre dorénavant et ses 2 précédents romans sont déjà dans ma PAL. Un page turner comme on les aime ! Bonne lecture !
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La Colère

En Virginie, deux anciens taulards

proches de la retraite enterrent le même jour

leurs deux fils qui étaient mariés .

L'un est noir, l'autre blanc

tous deux homophobes.

Ils ne se connaissent pas

mais se ressemblent, malgré...

Leurs fils uniques ont été assassinés,

ils étaient jeunes, beaux, brillants

pères d'une petite fille...

Eux, ont été des pères de merde

rejetant leur rejeton déviant.

La Virginie mène la vie dure aux noirs,

et à toutes les minorités sexuelles.

Ces deux compères se lancent

à la poursuite de la vérité .

Rusés, ces vieux renards traquent

les responsables de ce double assassinat.

L'auteur nous embarque alors, dans une folle aventure

où les colts crachent la mort à tout va.

Cosby sait nous passionner, nous stresser,

susciter nos éclats de rire,

nous glisser la larme à l'œil....

Les personnages sont fouillés et attachants.

Une réussite sur un sujet

rarement traité sous cet angle.









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Les routes oubliées

Achète-le ou voles le mais envoies toi ce Remix de David Joy à la sauce Fast & Furious.



Prends un as du volant à la peau trop bronzée pour les ricains trop puritains, files-lui un de ces bons vieux V6 ronronnant comme un félin maousse au coin du feu. Et surveilles quel carburant verser dans le gosier du Zèbre et de la boite à roue.



Le carburant qui parait versé dans le réservoir de la première moitié du roman semble etre un bio carburant du genre full Colza, un peu moins craignos que Full bordel, mais l’genre de jus qui une fois qu’il a fait le tour du circuit, te fout une ambiance graillon dans tout l’habitacle.



Le moteur tourne, le moulin fait l’café mais t’as comme une odeur de déjà-vu, ca sent un peu le burger de fastfood réchauffé, mais qui te donne bien faim quand même, ca te laisse les crocs et envie de croquer dans le morceau, alors c’est ce que tu fais, puis après tu te rends compte que de l’huile végétale à haute vitesse comme ça, ca peut que faire monter la mayo.



Et en effet elle lève la mayonnaise. Et pas la bonne. J’vous parle pas du style qui est aussi racé et élancé qu’une bonne vieille Mustang de ’76 mais plutôt du scénar ou tu te dis que ca part pas vraiment dans le bon sens pour le pauvre bougre à qui ça tombe sur l’paletot.



Mais en même temps c’est pour ça qu’on a payé le libraire n’est-ce pas ? Sinon on serait aller fureter du coté littérature douce. Sonatine quoi, quand c’est noir, tu sais ce que t’achètes frérot.

Bon ça c’est pour la première partie. Le temps que tu te mettes en jambes, que tu sois bien étiré que l’arrogance des lectures semblables accumulées te disent que t’as affaire à un énième clone un peu remaquillé au pistolet à peinture.

Puis y a la deuxième part’. Connaissez-vous le coup de l’éther dans le réservoir ? Grosso modo ça l’emballe et le pousse dans ses retranchements pour un dernier baroud d’honneur, un peu comme cette eau de vie immémorable qu’il y a chez papy, le genre de jus qui te ferait décoller la navette Ariane en 3 fois moins de temps.



Eh bien là c’est un peu le cas, sursaut de testostérone, d’action punchy, de caoutchouc tatoué sur l’asphalte, y’a du fric-frac de la magouille entre freluquets et tout un tas de péripéties que le bon sens m’interdit de dévoiler ici.



Alors frelot, J’t’l’avais pas dit qu’avait cet élixir de derrière les fagots frérot, cet élixir de premier choix allait faire hurler de plaisir le moteur et le lecteur ?! Ha !



Et si en plus la maison rajoute la cerise sur l’bateau en te disant que derrière ça le feuillu interroge sur l’hérédité de la poisse et d‘ la tendance à à la dérive, à glisser du mauvais coté de la ligne jaune, la précarité des régions rurales rendues exsangues par le néo-libéralisme, et de la responsabilité en temps de survie… Qu’est-ce que t’en dis ?



Bon j’en vois au fond de la salle qui s’endorment avant d’avoir sorti le chéquier. Pour ceux-là j’dirais juste qu’on a le droit a une fin de celles qui surprend et laisse pantois. Bien trop encrée dans le réel et dans le vécu pour baigner dans la sauce dans laquelle ton inconscient, impacté par ton passé d’avaleur de lectures noiraudes t’as déjà fait mariner ce bouquin.



Tentes le coup , pour moins de 20 billets, l’affaire est à toi.



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Le Sang des innocents

Une bonne découverte. Comme souvent les éditions Sonatine sont un gage de bonne qualité. Il s'agit d'un thriller qui se passe en Virginie, dans la petite commune rurale de Charon. Titus Crown a quitté le FBI et est devenu le premier shérif noir de la ville. C'est un personnage très charismatique qui fait toujours de son mieux pour comprendre les habitants de sa ville et faire respecter la loi. Le roman commence par l'attaque du lycée par un jeune noir, le prof de géographie aimé de tous, sera tué dans la fusillade. On découvre alors qu'il n'est pas la personne respectable que l'on croyait. Commence alors une enquête sur le meurtre de plusieurs adolescents. Titus est un personnage très vertueux mais autour de lui règnent violence racisme et corruption. Un roman très fort, un personnage touchant. J'ai aimé.
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Le Sang des innocents

« Le sang des innocents » de S. A. Cosby. Un thriller terrible par l’ambiance…

« No country for black men » : Ce pays n’est pas pour les hommes noirs…

En titre à la 4 de couverture, cette phrase fait écho au roman policier de l’écrivain américain Cormac McCarthy écrit en 2005 et adapté au cinéma en 2007 (No country for old men)…

Nous sommes dans la tête de Titus Crown, le premier shérif noir à avoir été élu dans le comté de Charon, une petite ville dans le sud des Etats-Unis. Dans cette ville où la loi a toujours été dictée par des blancs, l’autorité est mal perçue par la communauté noire et sa propre couleur n’y change rien… Pour les suprémacistes, c’est une hérésie de voir un noir à la tête de la police locale… La ségrégation raciale, bien que moins affichée, demeure profondément ancrée, comme une gangrène larvée dans l’esprit de beaucoup… Beaucoup d’ennemis potentiels et peu d’alliés pour cet enfant du pays, ancien agent du FBI, revenu pour soutenir son père en convalescence après une lourde opération…

Une journée comme les autres commence lorsqu’un drame survient. Latrell, un jeune noir vient de tuer dans sa salle de classe un professeur adulé de toute la population, avant de se précipiter à l’extérieur, menaçant les forces de l’ordre qui n’ont eu d’autre choix que de l’abattre…

La ville entière est sous le choc, partagée entre l’horreur de l’assassinat du professeur et la « bavure » policière dont certains ne voient que le prolongement des abus commis depuis toujours au nom de la « différence »…

Dans ce roman, pas de super-flic avec toutes les réponses et sûr de lui, pas de super-héros quasi invincible, … L’originalité de ce roman réside (aussi) dans les quelques lignes où Titus nous brosse son « quotidien » : celui d’un flic contraint de gérer les affaires courantes, l’administratif, les querelles entre voisins et de sillonner les rues pour montrer qu’il est là… bref les « petits riens » qui font la vie d’une communauté… quelles que soient les circonstances, les urgences ou les abominations qui se produisent… parce qu’être shérif, c’est aussi entretenir le ciment qui relie chaque habitant du comté et cela passe par tous ces petits riens qui remplissent déjà les journées à eux seuls !

Page après page, mot après mot, ressenti après ressenti, S. A. Cosby nous brosse le portrait de cette petite ville pétrie de religion (21 lieux de culte !), « bien sous tout rapport »… au moins en façade…

Bien que désabusé par le peu de soutien que les citoyens lui témoignent dans son enquête, Titus va avancer pas à pas et débusquer la vérité, quelle qu’elle soit…

Ce qui m’a le plus frappée dans ce roman, c’est de me dire à plusieurs reprises : cette intolérance face à la différence, cette haine de l’autre, ce racisme séculaire, je pensais que la société américaine avait évolué… Force est de constater avec ces mots d’un auteur américain qu’ils sont encore bien présents dans certaines villes… et le pire, c’est que j’ai parfois eu le sentiment qu’il aurait tout aussi bien pu transposer son récit dans nos petites villes françaises… à mon grand désespoir ☹

Un roman puissant, tout en ressenti et en nuances… Je rejoins la foule de lecteurs conquis, je vous le conseille sans hésitation et je vais m’atteler à découvrir ses 2 romans précédents 😊

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Le Sang des innocents

Conseillé par des amis lecteurs, j’ai plongé avec plaisir dans ce roman aux multiples facettes:

Une passionnante enquête policière sous tension sur de multiples meurtres menée par le shérif Titus et son équipe.

La démonstration d’un racisme encore très prégnant en Virginie, dans cet état du sud des États Unis comme une longue tradition de cet ancien état confédéré qui honore ses ancêtres à travers une pseudo- histoire qui flatte l’héroïsme de l’armée confédérée hostile à la réforme de l’esclavage.



Titus Crown est le premier shérif noir à avoir été élu dans le comté de Charon. Il a dû en partie son élection au soutien de la congrégation religieuse noire dont la principale église est dirigée par le révérend Jackson. Une des vingt unes églises que compte le comté de Charon. Un comté relativement tranquille du point de vue policier mais dont les tensions entre les communautés blanches et noires sont vives notamment au sujet d’un monument censé rendre hommage à l’héroïsme de ses valeureux guerriers sécessionnistes.

Mais l’affaire qui va l’accaparer pendant les prochaines semaines va changer la donne et transformer le comté en terrain de chasse au meurtrier en série.

Tout va commencer par le meurtre d’un professeur de lycée respecté devant ses élèves dans un fusillade perpétré par un jeune homme connu par Titus comme étant le fils d’anciens amis. Malgré les tentatives désespérées de Titus afin que Latrell se rende, le jeune homme sera tué par l’un d’un des équipiers du shérif. L’affaire semble simple au premier abord : un professeur tué par un toxicomane sous l’influence de la drogue mais va vite se complexifier avec la découverte d’éléments troublants apportant un éclairage plutôt sombre sur la vie privée du professeur et laissant à penser qu’un troisième homme potentiellement dangereux bientôt surnommé le Dernier Loup est encore libre de ses mouvements, capable du pire s’il se sent traqué.



Une écriture mordante alliée à une intrigue qui monte en puissance au gré du récit ne peut que faire mouche d’autant qu’il aborde également des sujets clivants profondément ancrés dans la société nord-américaine. C’est la recette tout terrain que nous propose l’auteur et je dois dire que je m’en suis régalé.

Ajoutez-y en supplément le personnage charismatique du shérif Titus Crown qui tente de gérer une équipe dotée de forts caractères sans pour autant délaisser sa vie privée et familiale. Titus ne semble que rarement dépassé par les événements comme par cette cruauté humaine qui semble ici s’être surpassée. Il est vrai que son expérience et un passage par le FBI l’ont formé et préparé à l'indicible sans pour autant le laisser imaginer que cela soit possible dans sa région natale.

L’auteur n’a sans doute pas non plus choisi la Virginie et le comté de Charon par hasard, intégrant dans son récit une réalité historique et son impact aujourd’hui. Il montre ainsi que le message suprematisme blanc est toujours vigoureux au XXI ème siècle dans cet état du Sud où être noir n’est toujours pas une sinécure surtout quand on à vocation à devenir shérif ou homme de pouvoir.

Bref une belle réussite que je ne peux que vous conseiller.







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Le Sang des innocents

Tout commence au départ par une fusillade dans un lycée au cours de laquelle un enseignant respecté par tous est tué par un ancien élève Lattrel. Lui-même est abattu par les policiers venus sur place. Ce double meurtre soulève une tempête de protestations de la part de blancs racistes qui exigent des mesures et, de la part de noirs qui voient dans la mort de Lattrel une énième bavure.

Nous sommes dans une petite ville du sud des USA à Charron et l’abolition de l’esclavage n’a toujours pas été digérée par les descendants d’esclavagistes. Sans compter que le shérif – Titus Crown – est noir lui-même et que, quoi qu’il fasse, il sera jugé par les deux camps. Mais l’enquête va révéler une affaire beaucoup plus sombre, plus sordide : celle de jeunes noirs enlevés, torturés et assassinés. L’enseignant si propre sur lui conservait dans sa maison des vidéos le montrant, lui, Lattrel et un mystérieux inconnu au visage masqué, en train de torturer de jeunes gens. Certains cadavres sont retrouvés, un possible témoin est trouvé assassiné et pendu à un arbre. Titus Crown comprend que le mal est proche de lui et qu’il n’en réchappera peut-être pas vivant.



Ce roman est remarquable par son histoire, son écriture et ses personnages. Au-delà de l’enquête, c’est la description de cette société du des USA divisée, toujours marquée par la Guerre de Sécession (un groupe suprémaciste exige que le shérif protège la statue d’un ancien Confédéré que certains dans la ville aimeraient déboulonner) et profondément divisée. Le regard de l’auteur sur son pays est lucide (et angoissant).



Challenge Multi-défis 2024

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Le Sang des innocents





Dans sa préface, David Joy qui fait partie du cercle des meilleurs auteurs de polar noir, déclare à propos du roman de Cosby :

"Quand il est bien fait, le polar permet non seulement de lever le voile et de faire tomber les masques, mais il donne aussi une voix à ceux qui n'en ont pas et grignote le monde jusqu'à en mettre au jour la carcasse."

"Le sang des innocents" relève incontestablement du haut de gamme.



Le roman est construit sur le canevas narratif classique du polar noir.

Le héros est un policier traumatisé en quête de rédemption, le tueur un homme traumatisé par une enfance terrible, et de nombreux secrets profondément enfouis vont apparaître au fur et à mesure du récit. De plus, le roman commence par une fusillade dans un lycée, au cours de laquelle un ancien élève tue un professeur que tous adulaient.

Mais Cosby émerge du carcan grâce à sa capacité à générer une violence terrifiante tout en exprimant la fragilité de ses personnages, à dépeindre la noirceur la plus profonde tout en ménageant des scènes d'une émouvante tendresse.



C'est ainsi qu'il modèle ses personnages, et plus spécifiquement son héros. Les bons auteurs de polars connaissent la recette : ils doivent étoffer et complexifier la personnalité de leur enquêteur pour séduire les lecteurs.

Titus Crown est un ancien agent du FBI, natif de Charon et premier shérif noir d'un comté de Virginie.

Il vit avec son père et classe ses vêtements "par couleurs et par ordre alphabétique". Mais cette meticulosité n'est pas la manifestation d'une rigidité morale, ni d'une quelconque pathologie. Elle révèle un tempérament anxieux qui cherche la sécurité dans l'ordre et l'exigence.



De par sa couleur, Titus joue le rôle de catalyseur de toutes les tensions dans cette ville hantée " par l'hypocrisie de christianisme".

Alors que les suprémacistes le haïssent et veulent sa perte , certains militants noirs estiment qu'il a trahi sa communauté. La charge mentale est d'autant plus lourde qu’il est lui-même dévoré par la culpabilité et soucieux de mener ses enquêtes avec une objectivité sans faille.



Tout en déployant ses personnages, Cosby représente le cadre géographique et expose les différents contextes ( historique, économique, religieux, sociologique et culturel.).

" Toutes ces églises, toutes ces bibles, et pourtant, les pauvres sont ostracisés, les femmes se font traiter de salopes quand elles portent plainte pour viol, et moi je ne peux pas aller boire un verre à l'Oasis sans me demander si le barman a craché dans mon verre. Les gens prétendent que ce genre de choses n'arrivent pas à Charon mais, Darlene, ce genre de choses est l'essence même des petites villes comme Charon. "



Dans cette petite ville où coexistent vingt et une paroisses concurrentes, la religion permet aux habitants de se dédouaner de toutes responsabilités derrière leur pasteur. Les fantômes du passé esclavagiste sont toujours bien présents et alimentent des comportements racistes, sous couvert d'un enjeu culturel. Les cérémonies et autres célébrations ont pour seul objectif de perpétuer une idéologie nauséabonde.

La mixité de la population, qui a permis l'élection de Titus Crown, ne peut apaiser les tensions dans cette région sudiste où le fanatisme religieux encourage toutes les discriminations.



Derrière l'hypocrisie, tout le monde n’est pas ce qu’il semble être. Le professeur Jeff Spearman, considéré comme un enseignant exceptionnel et un citoyen exemplaire, était en réalité un pédophile raciste et un meurtrier d'une grande barbarie. Chacun est susceptible de dissimuler un passé répréhensible, des personnages les plus sombres jusqu'à ceux qui attirent la sympathie. Le père de Titus était un alcoolique violent avant de devenir un père attentionné, et Titus lui-même cache une lourde culpabilité.



Shawn A. Cosby ne met pas systématiquement en avant l’intrigue policière, au détriment du contexte explosif de cette petite ville et des personnages.

Néanmoins la petite ville de Charon ne porte pas son nom par hasard et le voyage pour l'enfer est diablement efficace. Le tueur en série a commis des actes de torture sur des adolescents noirs et, bien que ses complices aient été démasqués, il reste introuvable et toujours aussi menaçant. L'enquête est rythmée et contient tous les rebondissements attendus.

De quoi faire un thriller palpitant et efficace !

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La Colère

Direction le Sud des Etats-Unis. Deux hommes en couple sont tués certainement à cause de leur homosexualité. Les deux pères qui se connaissent mal, voire ne s'apprécient pas, vont devoir se venger et poursuivre les assassins. Ils vont devoir aussi mieux se connaître (eux-mêmes aussi, ancien taulard, vrai alcoolo), et mieux apprendre le monde LGBT & co. Beaucoup d'actions dans ce page-turner. Un bon moment de lecture pour un polar de bonne composition. Mon petit bémol : une impression finale de déjà lu ce type d'aventures même si c'est bien fait, l'écriture agréable et parfois drôle.
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La Colère

�hronique🔥





Qu’est-ce qu’on fait d’un sentiment qui nous dépasse? Qu’est-ce qu’on fait de ce mécontentent qui monte comme un coup de sang? Qu’est-ce qui réveille le sauvage sous la peau? La colère est un sentiment ultra puissant. Instinctif. Destructeur. La colère est imprévisible aussi, parce qu’elle ne prévient pas quand elle s’empare du corps et de l’esprit. Elle arrache tout sur son passage autant pour ceux qui la ressentent, que ceux qui la subissent. Elle est un raz-de-marée incontrôlable. J’ignore pourquoi ce gang a sous-estimé la colère déterminée de ces deux pères éplorés. En revanche, je sais qu’ils l’ont amèrement regretté. La haine peut prendre tout ce qu’elle a de plus cher aux hommes, mais si l’amour intervient dans l’affaire, alors, il aura le dessus. Peu importe l’âge, les conditions, l’adversaire, j’aime à penser que l’amour gagne à chaque fois. Pourtant, ce n’est pas du romantisme dont il est question dans ce polar nerveux et rythmé, mais bel et bien, une vengeance sanglante et meurtrière. Mais l’amour reste le point d’attache, une minuscule lumière dans ce roman noir bouleversant.

Imaginez un peu, deux pères ravagés par le chagrin, qui attendent des réponses et un « minimum » de justice et de considération pour le meurtre homophobe de leurs fils respectifs. Ce duo de choc se retrouve à devoir gérer leurs propres émotions d’abord, avec ce que ça implique de culpabilité, de chagrin et de matières macérées pas très reluisantes, mais en plus de cela, faire face à une violence systémique inouïe. En effet, les deux hommes cumulent les particularités qui donnent lieu à toutes sortes de stéréotypes, et violences associées, au cours de leur enquête personnelle. Sauf, que ces deux hommes n’ont plus rien à perdre, alors ils rendent allègrement la monnaie de la pièce…Le constat est donc, alarmant: la haine a effectivement le vent en poupe. En Amérique, le racisme et l’homophobie, ont déjà trop fait mais, font encore des ravages et avec ce roman societal d’une justesse remarquable, on ne peut que reconnaître l’amplitude catastrophique des dégâts de cette toxicité…

S.A Cosby arrive à nous captiver de bout en bout, avec ces deux hommes en quête de redemption…Leur chemin est semé d’embûches, de coups et de poignardants regrets, mais le résultat est flamboyant! Il nous donne à lire un max d’emotions, un max de frissons, un max de castagnes, un max d’énergies! Le sang appellant toujours plus le sang, il nous emmène au travers de son thriller rugissant, dans le cœur de La Colère, jusqu’à aller y trouver une larme salvatrice au milieu des flammes. Il me l’a arraché cette larme. Ça, et le coup de cœur aussi. Bref, à ne manquer sous aucun prétexte! Je vous ai prévenu c’est de la dynamite dans un écrin d’émotion pure!
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La Colère

Pouet pouet pouet... le ballon se dégonfle. Après Les Routes oubliées (adoré), je survole La Colère qui pour moi perd en caractère de personnages avec un scénario un peu trop attendu. Le message social est bien assumé, présent constamment sous toutes les déclinaisons possibles dans le champs LGBT, et la trempe des gros durs colle à toutes les pages. Ca c'est cool quand c'est ce qu'on vient chercher. Deux pères de même génération se retrouvent pour venger leur fils respectif retrouvés assassinés. C'est donc une histoire de duo qui fonctionne, mais je regrette que le binôme soit cimenté par de gros piliers difficilement plus adhésifs : un noir un blanc, deux passés de gros bras, deux homophobes repentis, une prose de rue, des bikers sons of anarchy.... trop facile en matière pour moi : avec tout ça on va de portes ouvertes en portes ouvertes.

Le Sang des innocents : je vais l'ouvrir avec beaucoup d'attente ;-)
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