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Critiques de S. A. Cosby (293)
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Le Sang des innocents

A Charon, en Virginie, le shérif Titus Crown doit intervenir avec ses agents pour une fusillade dans le lycée du comté. Le jeune homme qui a tué le professeur de géographie est abattu par les forces de l'ordre. Cet évenement va révéler la mort de plusieurs enfants noirs par des psychopathes et l'un d'eux court toujours...

Plus qu'un thriller, Le sang des innocents est aussi un roman social sur les relations difficiles entre les Noirs et les Blancs dans l'Etat de la Virginie, dans le compté (imaginaire) de Charon. Le meurtre du jeune Noir va soulever les tensions existantes entre les deux camps. Le passé reste encore très présente dans les esprits, ils ont du mal pardonner les actes des ancêtres opposants. Le shérif Titus Crown essaye de rester neutre pour apaiser les tensions tout en essayant d'avancer dans l'enquêtre pour retrouver ce qu'ils surnomment Le dernier Loup. En plus de ça, Titus a lui-même un passé compliqué qui le hante. A chaque fois que je lis un roman américain, je suis étonnée que la question raciale soit toujours aussi présente, même au XXIème siècle. Elle est le coeur du roman et cristallise toutes les tensions des habitants de Charon. S.A. Crosby décrit parfaitement les colères de chacun, en ce mettant du côté de l'impartialité et de la justice. Le travail d'un shérif est aussi minutieusement décrit, comme les brefs moments de répit pour Titus.

Un auteur que j'hésiterais pas à relire, j'aime beaucoup aimé sa plume.







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La Colère

A la phrase "On se retrouve en enfer, frangin", j'ai rêvé être dans un film de Tarentino. Mais non, j'étais bien dans une série B...

A partir d'une idée qui aurait pu être excellente, la quête de justice de deux pères dévastés par l'assassinat sauvage de leur fils, l'auteur s'embourbe dans les clichés et livre un catalogue de poncifs.

En vrac... Les deux jeunes hommes étaient mariés, pères d'une petite fille conçue par mère porteuse. L'un était blanc, l'autre noir. Tous deux avaient réussi leur vie en dépit

d'une ascendance paternelle délétère et homophobe.

Les papas en question cumulent les casseroles. Tous deux anciens taulards, ils carburent à la testostérone en usant d'un humour qui, même au 15e degré, ne m'a pas fait sourire.

L'un s'est racheté une virginité à sa sortie de prison tandis que l'autre noie son cancer sous des litres d'alcool dans un mobil-home cradingue.

Cela aurait pu être le portrait d'une Amerique des différences et de la tolérance... Nos deux héros n'ont d'ailleurs que leurs regrets à la bouche, qu'ils évacuent en passant leurs adversaires au broyeur à compost...

C'est vrai quoi, "tolérons nous!" clament-ils entre deux larmes tout en massacrant du biker. Au passage, ils arrachent des griffes d'un juge corrompu une jeune femme sublime qui, sans réelle surprise, s'avère être trans...

Définitivement, le wokisme m'insupporte en voulant au forceps faire des différences des revendications...

Le tout servi par une écriture pauvre et prévisible... Je suis arrivée aux dernières pages dans un grand "ouf" de soulagement.

Premier livre lu de S.A Cosby. Une rapide recherche sur la toile m'indique que je suis clairement à contre-courant d'un enthousiasme auquel j'aurais aimé adhérer.

Comme le dit un ami babeliote, "ce n'est que mon avis", et pour ce qu'il vaut, le mieux est de vous faire votre opinion si le cœur vous en dit ...
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Le Sang des innocents

Avec son roman, Le sang des innocents, Cosby nous livre un polar poignant et captivant qui explore l'ambiguïté raciale dans le sud des États Unis.

L’auteur nous plonge dans la vie de Titus Crown, premier shérif noir d'une petite ville de Virginie qui est confronté à un meurtre brutal dans un lycée.

Son style transcende le simple thriller pour offrir une réflexion sur la rédemption, la justice et les tensions raciales en Amérique.

Il ne se contente pas de présenter la problématique sous une forme manichéenne, au contraire, il met en lumière ses multiples facettes et toute l’ambiguïté qui l’entoure.

Titus Crown, en tant que figure d’autorité noire dans une communauté historiquement marquée par la ségrégation et le racisme, incarne cette ambiguïté.

Son rôle est chargé d’attentes contradictoires car il est perçu à la fois comme un symbole de progrès et comme une menace par les différents segments de la population.

Il est de plus totalement déchiré entre ses devoirs professionnels et ses obligations morales, car il doit maintenir l'ordre et la loi alors qu’il ressent tout le poids des injustices qui perdurent.

La violence, omniprésente dans le roman, sert de catalyseur pour révéler les fractures sociales. Les meurtres brutaux sont plus que de simples actes criminels ; ils sont des manifestations des inégalités et des tensions lattante et l’auteur s’en sert pour souligner les conséquences de l'inaction et de l'ignorance face aux problèmes raciaux.

À travers son enquête, Titus Crown cherche non seulement à résoudre les meurtres mais aussi à trouver une forme de rédemption personnelle et collective. Son parcours illustre quelques part la difficulté de concilier justice et égalité sociale dans un contexte où les cicatrices du passé sont encore vives.

La quête de Titus devient alors une métaphore pour la lutte plus large de l'Amérique face à son héritage ethnique.



En fin de compte, Cosby nous rappelle que la route vers une véritable justice n’est pas simple et qu’il faut que l’humanité travaille main dans la main pour obtenir un avenir plus équitable

Les hommes naissent, libres et égaux, nous sommes tous identiques et nul n’a le droit de se prétendre supérieur
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Le Sang des innocents

Wahooou ! Un roman qui déménage ! Nous sommes dans le Sud des Etat-Unis, en Virginie, à Charon. L’esclavage et la guerre de sécession sont encore bien présents dans l’esprit de tous les habitants et marque leur vie quotidiennement. Titus Crown vient d’être élu le premier shérif noir de la ville après 10 années passé au sein du FBI sur un poste d’enquêteur. Il est appelé sur le lieu d’une fusillade dans un lycée de la ville. L’enseignant le plus aimé et respecté du lycée vient de se faire assassiné par le fils de son meilleur ami. Alors qu'il s’apprête à clore l’enquête lié à cet homicide, il découvre dans le téléphone portable de l’enseignant des scènes insoutenables où accompagné d’un comparse il commet des sévices terribles sur de jeunes enfants noirs. Ce sont des tueurs en série. L’enseignant étant décédé, Titus part à la recherche du deuxième meurtrier. Son enquête se déroulera au milieu de tensions raciales, de menaces permanente de la communauté blanche et des suprémacistes. L'écriture est fluide et rythmée, les personnages magnifiquement sculptés. Très gros coup de cœur pour ce roman et pour cet écrivain que je ne connaissais pas.
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Les routes oubliées

Beauregard Montage s'est rangé depuis 3 ans et a mis derrière lui les braquages où il servait de chauffeur, lui, l'as du volant. Désormais, c'est vie de famille avec sa femme Kia et ses deux petits-garçons et un garage à faire tourner avec son cousin. Oui mais, malgré toute sa bonne volonté, Beau a dû mal à joindre les deux bouts, surtout lorsqu'un nouveau garage lui pique sa clientèle, qu'il doit payer les frais pour sa mère placée en maison de retraite et que sa fille aînée a besoin d'argent pour entrer à la Fac.

Lorsqu'une ancienne connaissance lui propose un plan qui pourrait bien arranger sa situation, Beau n'hésite pas longtemps. Mais le plan, s'il paraissait simple au début, va se compliquer…



« Les routes oubliées » de S.A. Cosby est un roman noir, très noir, qui nous plonge dans le monde des laissés pour compte qui vivent en mobil home et qui ont du mal à joindre les deux bouts dans le beau pays de l'oncle Sam. Dans ce petit bled de Virginie où le drapeau des Confédérés flotte partout, on doit, pour s'en sortir, naviguer entre petites combines et braquages qui tournent mal. On règle ensuite les problèmes à coup de flingues et on fait disparaître les traces dans les casses automobiles. Les voitures, justement, donnent le rythme à ce bouquin où tout va très vite une fois que la première vitesse est engagée. Et les scènes d'action sont sûrement les meilleurs passages. A côté de cela, on a un anti-héros assez placide avec tout ce qui lui arrive mais franchement perdu tout de même. Un gars qui cherche son père sans le trouver et qui lui ressemble alors qu'il ne le voudrait. Résultat : le bad boy versus le bon père de famille luttent en lui. Eternel recommencement.

En bref, c'est assez classique dans le genre roman noir mais les personnages sont attachants - Beauregard mais aussi Boone, son mentor, ou encore la collection de bouseux qui gravitent autour d'eux. Ah les deux frangins Ronnie et Reggie ! Sacrément bien trouvés ces deux-là.



A lire pour passer un bon moment.
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Le Sang des innocents

Nous voilà en Virginie, en 2017, dans le comté de Charon qui a élu, pour la première fois, un shérif noir, Titus Crown. Celui-ci veut nettoyer les écuries d'Augias, redonner ses lettres de noblesse à une police corrompue, violente. Il se trouve confronté à une fusillade dans le lycée du comté qui s'avère être la partie immergée d'une série de meurtres horribles passés et présents. Titus Crown est aux prises avec un tueur impitoyable mais également en butte à certains de ses concitoyens blancs qui s'opposent à lui et lui mettent des bâtons dans les roues.

Ce roman est un excellent polar qui mêle enquête policière qui tient toute ses promesses et peinture sociale sans concession d'un Sud rural encore gangrené par le racisme, la violence institutionnelle de certains policiers blancs à l'égard des Noirs, une violence rampante qui pervertit la société. Les cicatrices de la guerre de Sécession sont encore très présentes et visibles sous la forme de statues en l'honneur de figures esclavagistes et le drapeau confédéré pourtant interdit. S.A. Cosby nous plonge d'autant mieux dans cette réalité qu'il est né dans le sud-est de la Virginie où sa famille est installée depuis des générations. Nul doute que les tensions, les menaces, la violence qu'il décrit, il les a lui-même éprouvées en tant que Noir. Autre aspect social dépeint dans ce roman : le rôle de la religion, de l’Église mais surtout des églises auto-proclamées, proche parfois du fonctionnement d'une secte, dont le pasteur peut se comparer à un gourou. La critique est féroce et argumentée.

Mais cet arrière-plan sociétal n'étouffe en rien l'intrigue, au contraire il lui donne de la force. La tension croît au fil du roman, le suspense ne faiblit pas, le rythme est nerveux. Le personnage de Titus est très humain avec ses rêves d'un monde meilleur qui se heurtent à la dure réalité de la violence, son secret qui le ronge, la perte de sa mère alors qu'il avait 13 ans et à laquelle il pense toujours avec émotion, sa recherche d'exemplarité.

Une vraie réussite, du grand polar intelligent.

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La Colère

L'auteur a mis une certaine partie de la société américaine dans un sac, l'a suspendu au plafond et a cogné dessus.



Après, il l'a fait monter sur le ring et les coups se sont enchaînés. S.A Cosby cogne fort, il cogne bien et l'Amérique des marges en prend plein la gueule.



Isiah et Derek étaient deux jeunes hommes qui s'aimaient, qui se sont mis en ménage, se sont mariés et ont eu une petite fille. Isiah était Noir, Derek était Blanc. Puis, quelqu'un les a assassinés, exécuté de sang-froid.



Dans le Sud des États-Unis, qui est raciste, homophobe, ultra-conservatrice, ultra-religieuse et où le suprémacisme a de beaux jours devant lui, on se dit que ça devait déranger les biens pensants que deux hommes, de couleur différente, mais de même sexe, se soient mis ensemble. Même leurs pères leur faisaient la gueule, ne voulant plus voir leurs fils dégénérés (je précise que ce sont eux qui le disent).



Deux pères homophobes… Ike Randolph est Noir. Buddy Lee Jenkins est Blanc et raciste aussi. Tous deux sont d'anciens taulards qui aiment la violence et l'alcool. le couple parfait pour mener une enquête sur l'assassinat de leurs fils respectifs.



Alors oui, ce n'était pas gagné pour nous faire aimer le couple improbable que vont constituer Ike et Buddy Lee : ils sont bourrés de préjugés et bien que Ike ait bouffé de l'injustice toute sa vie, à cause de sa couleur de peau, cela ne l'a pas rendu plus tolérant envers son fils unique, homosexuel.



Dans sa ville, dans son État, il n'est pas le seul à penser du mal de la communauté LGBTQ+. L'hyper virilité de ces hommes est mise en danger (dans leur tête) et ils n'acceptent pas ceux ou celles qui sont différents. Et ce qu'ils pensent des filles homos n'est pas mieux.



Ce roman, hyper violent, est sans concession pour les États-Unis. Il va nous mettre en relation avec des salopards du Sang Pur, des politiciens véreux, des anciens taulards, des motards droits sorti de Mad Max et j'ai souvent eu les oreilles qui chauffaient en lisant les commentaires de nos deux semi-retraités (Ike et Buddy Lee) qui sont restés avec les règles de la prison.



Pourtant, l'auteur n'a pas fait l'erreur de ne pas faire évoluer ses deux personnages principaux et le chemin sera long avant qu'ils n'acceptent que leurs fils étaient ainsi et qu'ils n'auraient rien pu faire pour les changer (ni cogner plus fort, ni les endurcir encore plus). Ils ont beau être perclus de défauts, ces deux pères arrivent à être touchants.



C'est ce qui fait que ce roman noir, hyper violent, qui a tout d'un western avec deux échappés de la Horde Sauvage qui flinguent et démontent des gueules à tout-va, est d'un niveau supérieur à un simple roman noir sur une vendetta.



Ce sont Ike et Buddy Lee qui portent tout sur leurs épaules et c'est leur profondeur, leurs blessures mises à nu, qui fera d'eux des personnages pour lesquels on aura de l'empathie et de la tendresse. Oui, ils ont été cons, oui, ils méritent des claques,… Ils ont payé le prix fort de leurs erreurs : jamais ils ne pourront demander pardon à leurs fils.



Un roman noir bourré de testostérone, de guns, d'armes, d'homophobie, de racisme, de suprémacisme, de gangs, de motards, de violences, de morts, de vengeance, de coups de poings…



Un roman noir qui parle de rédemption, de tolérance, d'acceptation des autres, quelles que soient leur couleur de peau ou leur orientation sexuelle (hormis les pédophiles). Le chemin n'est pas facile, il est semé d'embûches, nos deux hommes vont devoir faire un travail sur eux-mêmes, se rendre compte qu'ils ont été cons, très cons, mais c'est déjà un signe d'intelligence et de bonne voie.



Un super roman noir, serré, comme je les aime.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les routes oubliées

Red Hill, Virginie, Beauregard Montage tient un garage avec son cousin et les affaires ne sont pas florissantes en raison de la concurrence.

Père de trois enfants, il accumule les dettes et se retrouve au pied du mur avec l’arrivée d’une facture de plusieurs milliers d’euros de frais de maison de retraite pour sa mère.

Ancien professionnel du braquage en tant que conducteur, une proposition d’un ultime coup devrait lui permettre de se remettre à flot.

Le coup semble facile mais il doit s’associer avec Ronnie, un sombre idiot fan d’Elvis, petite frappe locale.

Rangé depuis de nombreuses années, il hésite à y participer mais cela semble être sa seule opportunité de sortir la tête de l’eau.

Les premières pages sont très axées sur les courses de voitures illégales puis l’histoire se lance et SA Cosby nous fait vivre une incroyable aventure palpitante, gangsta, sociale, parfois drôle ou triste, Beauregard est un personnage très charismatique et attachant.

La plume de Cosby est superbe, c’est un premier roman très réussi. J’attends le prochain de pied ferme !
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La Colère

J'ai longtemps cru que le roman noir n'était pas fait pour moi, je pense au final que je n'avais pas trouvé les bons auteurs à mes yeux pour ce type de récit, car quand on lit une plume tel que celle de S.A Cosby il est plus que difficile de resté de marbre, une écriture vive, percutante et les sujets de ce livre.



Ike et Buddy Lee sont les pères d' Isiah et Derek qui sont deux jeunes hommes homosexuels qui ont été assassinés, nous allons suivre ces deux pères dans ces moments douloureux et puis l'auteur va également nous montrer le type de père qu'ils ont été auparavant.



On découvre qu'Ike et Buddy Lee n'ont pas été des pères modèles entre la prison, le rejet de leur fils suite à leur homosexualité, j'ai aimé cette partie du récit avec leur vie actuelle également à Ike et Buddy Lee entre tentative de réinsertion après la prison et les diverses addictions que les deux ont.



La partie vengeance n'est pas celle qui m'a le plus plu dans le récit cependant j'aime le fait que cela aborde des thèmes que je ne vois pas forcément souvent dans les romans comme la transidentité.



Un bémol donc sur la fin pour moi, mais je lirai sans aucun doute d'autre roman de l'auteur car j'ai beaucoup aimé sa plume et les thèmes abordés.
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Les routes oubliées

Nerveux, de l'adrénaline et de la course poursuite : pression maximum pour le palpitant!

La première intrigue ouvre la voie à des scènes d'actions ultra percutantes. Le gars est tête brûlée, prêt à tout, doué et intelligent, et en plus, en plus ses ennemis sont retors avec des twist de scénarios haletants! De la bombe.

Très cinéma américain, un peu gangster au grand coeur, un peu too much dans la caricature des personnalités et parcours de vie des personnages mais je m'en fiche, l'écriture a la patate, j'ai envie de rap et de voilage délicat à mes fenêtres de campagne en même temps, Cosby c'est le duel entre le hors la loi des villes et l'homme tranquille du village.

Les routes oubliées est arrivé avec son frère La colère, que je vais ouvrir dès ce soir, prête pour Le sang des innocents bientôt !
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Le Sang des innocents

Après une belle carrière au FBI soldée par un drame qui le hante encore, Titus Crown est revenu dans sa ville natale de Charon et s’est fait élire shérif, seul policier noir de l’histoire de ce canton. Dans cette petite bourgade de de la Virginie rurale où même certains pasteurs haïssent les noirs, la plupart des blancs assument leur racisme séculaire et commémorent fièrement leurs ancêtres esclavagistes déguisés en rebelles confédérés. Et quand un jeune noir tue froidement un professeur blanc aimé de tous avant d’être abattu par un adjoint de Titus, les tensions raciales sont ravivées. Découvrir que les deux victimes et un complice non identifié étaient les auteurs de crimes pédophiles atroces ajoute de la terreur à la honte. Pour Titus et ses adjoints, l’arrestation du troisième bourreau devient l’objectif principal mais cette enquête au bout de l’horreur se révèle très difficile.

En trois romans impressionnants de puissance et de justesse, S. A. Cosby s’affirme déjà parmi les plus belles voix de cette Amérique noire et rurale. Dans cette enquête criminelle il dévoile l’extrême complexité des problèmes raciaux contemporains.

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Le Sang des innocents

Excellent moment passé dans le sud des Etats Unis, état de Virginie, comté de Charon, dans l'atmosphère très particulière de cités où la population majoritairement noire est spécialement défiante à l'égard des blancs dont ils n'ont guère eu jusqu'ici à apprécier la convivialité ! Entre racisme, et nostalgie de l'esclavage, suprématistes blancs et fanatiques religieux, l'ambiance est parfaite pour servir de cadre à l'enquête que va devoir mener Titus Crown, un ex agent du FBI, élu premier shérif noir de Charon city.



Lorsqu'une fusillade éclate au lycée de Charon, Titus et deux coéquipiers se rendent en urgence sur place pour intercepter le forcené, un jeune black de la cité qui vient d'abattre son ancien professeur, un enseignant adoré de tous.



Je ne suis pas une très grande consommatrice de polars que je trouve souvent répétitifs ou gratuitement gore, je n'ai donc pas l'expertise de certains spécialistes du genre.

Mais j'ai adoré l'atmosphère de ce thriller qui m'a replongée dans l'ambiance vraiment spéciale de cette région du monde que j'ai visitée dans ma jeunesse et qui marque durablement l'esprit : la lourdeur des ambiances, les regards peu amènes, l'hostilité palpable dans certaines rues ou quartiers, les églises et congrégations omniprésentes, les rapports noirs-blancs définitivement compliqués, l'ombre du KKK, la mousse espagnole, tout y est…

Lorsque l'enquête sur la fusillade conduit Titus à soupçonner des meurtres en série d'enfants noirs sur fond de vengeance pédo-sataniste, on plonge dans le sordide le plus glaçant.



L'écriture est fluide, très agréable, (mention particulière à la traduction), la plume est vive, les digressions pertinentes, la narration bien menée et sans longueur, les personnages bien campés et l'histoire vraiment prenante. S. A. Cosby n'est pas seulement un auteur de polar prometteur, il est aussi semble-t-il, un excellent anthropologue qui sait fort bien rendre dans son récit, le contexte sociologique de la société dans laquelle évoluent les protagonistes de l'enquête, donnant à son roman policier des atours de roman social tout à fait pertinent où ce côtoient toutes les ombres de l'âme humaine.

J'ai adoré ce voyage sudiste aux côtés de cet enquêteur charismatique, droit et honnête, dont la pugnacité, malgré des circonstances bien "hard", laisse entrevoir un rayon de lumière. S A Cosby, dont c'est le troisième roman, redonne ici au polar toutes ses lettres de noblesse.

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Le Sang des innocents

Très bon polar américain tout y es, l'ambiance le rythme les problèmes humains entre blanc et noir. Au fond de l'Amérique silence et mystère entre un shérif noir et une communauté blanche qui complote se soutien dans un lieu d'histoire sudiste. Un auteur à découvrir et à suivre.
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Le Sang des innocents

Notre héros quitte le FBI pour se rapprocher de son père malade, et devenir chérif de la ville. Comme d'habitude notre auteur fait son polar autour de la confrontation sudiste entre Noirs et Blancs : ici ce sont de jeunes blacks qui disparaissent avant d'être retrouvés morts ; et, de l'autre côté de la rue, des Blancs suprémacistes et virulents. Coupables ou pas coupables ? L'énigme est bien faite, l'écriture fluide et touchante. Quelques beaux dictons de la mère au gré du vent et des chapitres. Polar de bonne facture vraiment.
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Le Sang des innocents

Ancien agent du FBI, Titus Crown est le premier shérif noir de Charon. Il vit avec son vieux père (Albert) dans la grande maison que ce dernier avait réussi à offrir à sa femme, avant la mort de celle-ci (quand Titus était âgé de treize ans) plus de vingt ans auparavant.



Pour Titus Crown, la vie n’est pas facile. Son père, avant lui, avait déjà déclenché la jalousie – des blancs comme des noirs – lors de l’achat de la fameuse belle maison, construite en « dur ». À présent, c’est son poste de chef de la police locale qui lui vaut l’inimitié d’un grand nombre de ses concitoyens (des deux camps …) Pas évident de trouver sa juste place, dans ces conditions ! Même son frère Marquis s’est éloigné d’eux, en dépit de sa localisation à proximité …



Ça va se gâter lorsque Latrell Macdonald (le fils de son meilleur ami de jeunesse) va tuer un prof de géographie du lycée Jefferson Davis (Mr Jeff Spearman) un enseignant pourtant très apprécié par ses élèves … Et les propos tenus par Latrell, juste avant d’être abattu par Tom et Roger (les subalternes de Titus) l’ont vivement interpelé … L’homme de loi n’a pas idée de l’épouvantable secret qu’il va découvrir …



S.A. Cosby (Shawn de son prénom) est un formidable écrivain – au style affirmé – qui nous offre ici une oeuvre très aboutie ! Une intrigue qui va conduire son lecteur au summum de la noirceur des hommes. Aussi bien qu’au coeur de la complexité des relations familiales. Et à la capacité – ou non – de préférer la résilience à la descente aux enfers …



Un gros coup de coeur pour cette lecture !
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Le Sang des innocents

Bienvenue à Charon Country en Virginie, où la vie est loin d'être paisible pour son nouveau shérif, noir, Titus Crown. Pensez passeur des enfers dans la mythologie grecque, c'est à peu près le rôle de Titus à Charon où le racisme flotte dans l'air depuis des générations. Difficile pour cet ex-agent du FBI, qui ne fait pas vraiment l'unanimité auprès de ses concitoyens. Les tensions sont nombreuses et il ne manque pas grand chose pour que la ville s'enflamme.

Un lycéen noir va tuer son ancien professeur de géographie, très aimé de la communauté. Dépêchés sur place, deux collègues blancs de Titus vont abattre le jeune homme, c'est l'étincelle qui s'embrase.



Avec une grande maîtrise, S.A. Cosby livre une enquête sous haute tension dans un coin des États-Unis où les tensions raciales sont encore très palpables. La Virginie est loin d'avoir trouver un équilibre entre ces concitoyens, état où il y a peu on parlait encore de ségrégation et d'esclavagisme. Cette haine à l'égard de l'autre, où les préjugés sont encore tenaces, couplé au mouvement "Black Lives Matter", un terreau adéquate pour l'auteur.

Il dresse également le portrait d'un personnage d'une droiture imparable, celui de Titus Crown. Cet homme déborde d'un charisme incroyable. Malgré la tempête, on le sent prêt à tout, même à défendre un blason plus que maltraité par ses prédécesseurs. Hanté par son passé mais déterminé à protéger sa ville, il reste le pilier central de ce roman.
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Les routes oubliées

Beauregard Montage a connu la prison et est bien décidé à laisser ce passé sombre derrière lui. Il entend se consacrer à sa famille et mener la petite ville tranquille que lui offre son emploi dans un garage mais sa situation financière est difficile et il a de nombreuses dettes. C’est pourquoi il ne parvient pas à refuser lorsqu’on lui propose de participer à un braquage qui, il s’en fait la promesse, sera le dernier…

J’ai lu ce roman pendant les grandes vacances et, comme vous pouvez le constater, j’accuse un certain retard dans ma critique. Je vais donc aller à l’essentiel : Les Routes oubliées n’est pas un mauvais roman, loin de là, mais ce n’était pas un roman fait pour me plaire. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire dont j’ai trouvé le démarrage pourtant plutôt efficace et le reste plus laborieux. La personnalité du personnage principal est complexe et intéressante – la rédemption à laquelle il aspire semble lui échapper, quoiqu’il fasse –, et pourtant je n’ai pas réussi à m’attacher à lui. Il y a un certain rythme, l’ensemble est plutôt bien écrit et ceux qui s’intéressent au roman noir américain devraient y trouver leur compte. Pour ma part, j’attendais peut-être un peu plus d’originalité.


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La Colère

A Richmond, ville très conservatrice de Virginie (USA), les mœurs peinent à évoluer. Ike est noir, Buddy Lee est blanc, et tous les deux ont violemment refusé l’homosexualité de leur fils qui finalement se sont mariés en bonne et due forme. Trois mois après la cérémonie, ils sont froidement exécutés en pleine rue.

Outre l’homophobie, Ike et Buddy Lee on en commun la honte d’avoir repoussé leur enfant mais surtout un lointain passé de truand ne demandant qu’à renaître pour assouvir une vengeance qui s’impose tant les autorités semblent incapables de trouver une piste. En usant de méthodes peu conventionnelles et totalement illégales, les deux pères remontent une piste ténue qui va les obliger à s’opposer à un gang de motards complètement givrés.

Dans l’adversité, ces deux hommes meurtris que tout oppose vont unir leur force et leur douleur pour tenter de se racheter. Au fil des actions on en apprend un peu plus sur leur passé de voyous, sur le fonctionnement des gangs et sur l’univers carcéral. L’homophobie ordinaire et le racisme latent hantent chaque page de ce roman noir américain qui alterne avec mesure des scènes d’une violence inouïe et des moments de tendresse émouvants.
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Le Sang des innocents

Je découvre Shawn Andre Cosby avec ce livre, le troisième de sa biographie et une très belle découverte.



Pour le décor, nous sommes dans le comté de Charon en Louisiane à 3000 km de la

frontière avec le Mexique.

Tout commence avec une fusillade dans un lycée qui aboutit à la mort d’un prof et de son agresseur, abattu par la police.



C’est le premier shérif noir, Tidus Crown, récemment nommé à ce poste, dans une région marquée par la guerre de sécession où règne, un siècle plus tard, des partisans de confédérés et où plane l’ombre du klu klux klan, qui va diriger l’enquête.



Malgré une population composée de 60% de noirs, le shérif est associé à un traître par ceux qui devraient le soutenir.



Ancien collaborateur du FBI, c’est donc un personnage fort en caractère qui va devoir faire face à l’adversité avec l’aide de ses adjoints.

D’autant que l’affaire va prendre une dimension dramatique au fil des révélations et basculer dans l’horreur.

J’ai été saisi de colère à la lecture des meurtres auxquels nous confronte l’auteur.



J’ai été (aussi) complètement happé par cette histoire.

C’est bien construit, les personnages sont denses, le contexte est judicieux, l’ambiance générale est prenante, bref une réussite.



Je vais surveiller de près cet auteur.



« Charon est le premier personnage mythologique rencontré par Dante dans l'Enfer (premier livre de la Divine Comédie). L'accès lui est interdit en tant que vivant ; il franchira cependant l'Achéron de façon surnaturelle lors d'un évanouissement. Dante décrit Charon comme ayant des yeux de feu.



Charon a pour rôle de faire traverser le Styx aux morts dans une barque, contre une pièce ou un objet selon certaines croyances. Ceux qui ne pouvaient payer, faute d'avoir été enterrés selon les rites, étaient condamnés à errer sur les bords du fleuve Styx pendant cent ans. »
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Le Sang des innocents

Encore un auteur à suivre de près, ce livre est une évidence pour peu que l’on s’intéresse aux Etats-Unis, aux conflits raciaux et sociétaux qui animent ce pays. Encore une fois, ce n’était pas ma priorité mais devant les chroniques dithyrambiques lues par-ci par-là, je me suis laissée tenter et j’ai bien fait! Les thématiques abordées l’ont emporté sur les à priori, de plus j’ai surtout été séduite par la personnalité charismatique du shérif Titus Crown.



Dans la petite ville de Charon, province rurale de Virginie du sud, le jeune Latrell Mac Donald est abattu par les forces de l’ordre sur le parvis de son ancien lycée, après avoir mortellement blessé Mr Spearman, son ancien prof d’histoire-géographie, apprécié de tous. Après le crime, le jeune homme tenait des propos incohérents, évoquant un archange noir et mettant en cause le professeur jusque là adulé de tous. Ancien agent du FBI, Titus Crown, premier shérif noir du comté, est consterné par cette affaire, dans laquelle deux de ses hommes ont causé la mort du jeune homme.



Charon, province rurale de Virginie, « fondée dans le sang et l’obscurité », est une bourgade marquée par deux cent ans de tragédies successives et fondée sur d’interminables tensions raciales. En apparence calme et accueillante, elle baigne dans une atmosphère moite et suspicieuse de conflits latents et ancestraux issus de crimes du passé. Le portait sociétal que dresse l’auteur d’une communauté dont il est originaire s’avère sans concession : préjugés racistes, corruption, fanatisme religieux… Au coeur de cette ville se noue donc un nouveau drame que le shérif Titus Crown doit gérer de la façon la plus efficace possible. Et le moins que l’on puisse dire est qu’on va lui mettre des bâtons dans les roues à n’en plus finir. Difficile de ne pas s’attacher à un tel personnage,: l’homme est droit, loyal et honnête, en tous cas il tente absolument de le rester en dépit de l’adversité à laquelle il se trouve confronté. Son passé est compliqué, son rôle au sein de Charon l’est tout autant : les blancs le détestent pour sa couleur de peau, les noirs se méfient de lui en raison de la fonction qu’il occupe… Et le voilà sur une affaire qui met en cause plusieurs habitants de la ville…

Le lecteur se trouve dès les premiers chapitres addict à une sombre histoire de crimes sériels favorisée par le mutisme d’une société corrompue. Notre shérif Titus Crown, loin d’être épargné par sa fonction, reçoit des coups de toute part mais sa répartie acérée a le don de remettre les choses à leur place, pour notre plus grand plaisir. L’intrigue est passionnante, nouée,de multiples rebondissements, la tension ne cesse de croître au fil de pages que l’on quitte à regret! Vraiment une belle découverte ! Je remercie vivement les Editions Sonatine via Netgalley pour leur confiance!


Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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