Je veux voir la stupeur sur leurs visages, qu'ils s'étonnent que nous n'ayons jamais baissé les bras. Je veux lire la crainte et le déshonneur dans leurs yeux. Je veux qu'ils ressentent ce que nous avons ressenti chaque jour de notre vie.
— Intéressant. Il faut que je le voie, même une seconde ! On peut passer devant le commissariat vite fait ? J'ai besoin de visualiser la personne, tu vois ?
— Oui, je vois très bien ce que tu veux dire. Mais désolée, tu te rinceras l'oeil plus tard parce que je dois déjà leur paraître suspecte. Alors si les flics me voient fangirler autour du type qui s'occupe de mon affaire, ils vont croire que je suis devenue complètement tarée.
— Laissez-moi deviner... vous êtes actrice ?
Je ris, on me pose toujours cette question. Comme si une femme ne pouvait pas travailler derrière la caméra.
— Non, pas du tout, dis-je en aventurant mon regard sur son torse.
D'après les formes qu'épousait sa chemise, il avait sûrement un corps d'Apollon.
— Alors, maquilleuse ?
— Non, répondis-je en souriant, le laissant s'enfoncer.
— Pourquoi on se retrouve dans cette galère, c'est pas possible. On va se réveiller demain, comme dans les films, hein ?
— Je me suis déjà pincé 15 fois jusqu'au sang. Il n'y a rien de plus réel, souffla Juan.
Vous n'êtes que de passage, mais la Nature, elle, est là depuis bien longtemps et elle le restera. Peu importent les rois et les reines passés, présents et futurs. Peu importe les peuples. La Nature nous accorde le droit de vivre. Elle nous a donné naissance, a créé des êtres vivants à contempler, nous a apporté de quoi nous nourrir, de quoi nous abriter, nous vêtir et nous soigner.
"Dès que j'apercevais des couples heureux, comme des lueurs d'espoir dans ce morne quotidien, je ne pouvais m'empêcher d'être heureuse pour eux. Et je ne pouvais m'empêcher de me dire : pourquoi pas moi ?"
Il se tenait derrière la sortie du métro, prêt à traquer sa nouvelle victime. Il faisait son repérage en toute impunité.
Mais ce qu’il ignorait, c’était que lui aussi était épié. Lui aussi était une cible. La mienne.
Cachée dans l’ombre, il ne m’avait pas remarquée. Il pensait élaborer son plan en toute tranquillité et discrétion.
C’était sans compter le fait qu’il pouvait lui-même devenir une victime à tout moment. Il devait se croire invincible.
Tu penses être le chasseur. Et si, en fait... tu étais la proie ?
Maria s'arrêta aussitôt et passa son bras devant Juan pour le protéger.
— C'est quoi ça encore ? s'écria-t-elle.
Du haut d'une butte, surgirent de grands chevaux montés.
Trois chevaliers en armure et leurs écuyers les surplombaient.
— Qu'est-ce que c'est que ce bordel, lâcha Maria.
— Qui va là ? demanda le chevalier qui semblait mener la marche.
Pourquoi certains humains sont-ils autant dénués de bon sens ? Pourquoi d'autres sont-ils si cupides ? Pourquoi vouloir imposer ses convictions aux autres ? Tout cela cessera t-il un jour ? dit-elle en contemplant la salle quelque peu endommagée. Je ne souhaite pas vraiment entendre de réponse. Je suppose qu'il n'y en a pas.
— Ceux qui aiment le pouvoir avant tout ne reculent devant rien. Même des enfants de trois ans se retrouvaient mariés contre leur gré.
— Ignoble.
— Sur ce coup-là, à notre époque, on a plus de chance. C'est le genre de choses pour lesquelles on devrait être heureux chaque jour, en 2017. On a le choix, on a des droits.