Citations de Sally Green (159)
"Vous trouverez probablement les jardins plus intéressants que les démonstrations de danse.
Demain matin, à 9 heures, sur la terrasse ?"
— De qui est-ce ?
— De la part du prince Tzsayn, Votre Altesse. Il attend votre réponse.
Catherine hésita. Elle n'était pas censée le fréquenter seule avant le mariage et elle n'avait aucune envie d'un cours magistral sur la fabrication de la soie. D'un autre côté, Boris et Noyes seraient probablement courroucés par une telle entrevue. Ce qui acheva de la décider.
— Dites au prince Tzsayn... que j'accepte.
Edyon prit le flacon. Dans la pénombre, il brillait de son feu violet, semblant presque animé d'une vie propre. Il le renversa, délogea légèrement le bouchon de liège pour laisser sortir un filet de fumée, qu'il aspira aussitôt. Puis il se pencha près de March. Leurs regards se rivèrent l'un à l'autre l'espace d'un instant. L'intensité de celui de March le figea sur place. Puis, avec une lenteur infinie, il porta ses lèvres à sa peau. March haleta en agrippant les épaules d'Edyon, et ce dernier ne sut pas s'il s'agissait d'un râle de plaisir ou de douleur.
Le baiser
Un signe couramment usité, que l'on peut désormais adresser de la main gauche comme de la droite. Cependant, de la gauche, il signifie « baiser », tandis que de la droite, il prend le sens de « souffle ».
Lorsque « souffle » est associé avec une paume dépliée horizontalement, le sens devient « vie ». Avec une paume verticale, il faut alors comprendre « air ». Quand le baiser est combiné avec un poing serré, l'association forme le mot « fumée ». Avec un poing fermé aux deux premiers doigts tendus, cela signifie « fumée de démon ».
— Comment se fait-il qu'il suffise de quelques mots venant de lui pour que je me retrouve à me briser les poings sur les murs ?
— Tu lui manques et il tient à toi. J'admets qu'il a une curieuse façon de le montrer. Je te soupçonne d'éprouver la même chose. Et d'avoir une tout aussi curieuse façon de le montrer.
L'histoire nous apprend bien qu'en temps de guerre, le bon sens se fait rare
Seuls les faibles s’adonnent aux mondanités pour leur simple plaisir
Les gens méprisent, rabaissent ou ignorent les femmes. Mais lorsque je représente mon pays, je ne suis plus une femme: je suis une nation, un peuple, une reine.
— L'histoire nous apprend bien qu'en temps de guerre, le bon sens se fait rare.
— Mais si vous aviez le choix, sir Rowland, que préféreriez-vous ? Vous qui ne vivez plus au Brégant depuis bien longtemps, vous contentez-vous de danser ?
— Ma foi, je n'ai jamais été bien doué pour les passes d'armes.
— Sauf quand il s'agit de manier le verbe.
— On ne peut pas se battre qu'à coups de mots, Votre Altesse. Les paroles non suivies d'actions ont cela en commun avec la danse : elles sont belles, mais inefficaces.
— D'après mon expérience... et, princesse Catherine, j'ose affirmer qu'elle est assez étendue sur le sujet, murmura Noyes, d'après mon expérience, lorsque la trahison a déjà envahi le cœur et l'esprit, elle est rapidement suivie par des actions.
Des femmes enchaînées, toujours menées par des hommes...
Ces mots, Catherine les connaissait pour les avoir croisés à l'occasion de ses lectures, mais jamais elle ne les avait entendus prononcer, pas même Boris. Voilà qu'ils fusaient de toutes parts à présent. ils étaient bien plus puissants qu'elle n'aurait pu l'imaginer, mais dépourvus de la moindre beauté, de poésie ou d'intelligence. Ils étaient vulgaires et dégradants, violents comme une claque en pleine figure.
-C'est un démon, lui aussi! s'écria quelqu'un.
Catherine se tourna vers un garde:
-Faites sortir cette personne.
Le soldat tira par le bras le fauteur de troubles, qui protesta avec véhémence:
-J'ai rien dit!
Tandis qu'il passait le seuil de la porte sous bonne garde, Catherine ajouta d'une voix forte:
-Et qu'il paie l'amende!
Le fait d'être une femme semblait être un problème en soi
Je t'ai demandé de ne pas me ménager, pas de m'enfoncer la tête dans le sol.
Il faudrait bien un jour qu'elle trouve le moyen de penser à lui sans pleurer.
« - Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
La cuisinière se fendit d’un sourire.
- Il se trouve que oui.
Catherine sentir un frisson glacé lui parcourir l’échine, mais se force à dire :
- Nous vous écoutons.
- Il faudrait plus de femmes juges.
Catherine fit de son mieux pour réprimer son sourire. «
« - Je t’aime.
Quoi ?
- Désole, ça manque cruellement de romantisme. Et je sais que mes yeux deviennent rouges et tout bouffies quand je pleure. En temps normal, j’essaie de composer un poème. Enfin, quand je dis « en temps normal », cela ne signifie pas pour autant que je tombe amoureux tous les quatre matins, et je dois même dire que je n’ai jamais ressenti ça auparavant, mais lorsque j’admire un homme et que je l’embrasse, j’essaie ensuite de lui écrire un poème. Je me suis dis qu’il fallait que je te l’avoue. Que je t’aime, bien sûr, pas que je t’avoue pour les poèmes ou les autres hommes. »
« - Tout de même, j’aimerais t’embrasser si nous devons mourir demain. J’ai bien conscience que cela n’a rien de très original ni de subtil, et même que ça peut paraître assez pathétique comme tactique, mais c’est vrai et ma voyante m’a encouragé à dire la vérité. Je veux t’embrasser. Je t’admire. Je te respecte. Je te trouve magnifique. Je comprend que tu me prennes pour un imbecile et j’imagine que tu pries pour qu’un démon jaillisse du bois pour me décapiter. Mais moi, je veux t’embrasser. »
La situation est en effet bien sinistre : nous avons le beau temps et nous ne combattons pas.