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Critiques de Samir Dahmani (33)
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Je n'ai absolument pas été convaincu par le début de ce récit légèrement ennuyeux. Cependant, plus on avance, plus on sent une véritable intensité qui se dégage de cette œuvre sud-coréenne. Parfois, il ne faut pas lâcher prise et quelque chose peut alors se produire.



Il s'agit d'une belle amitié qui se termine pour deux lycéennes en fin de cycle et qui vont devoir partir chacune de leur côté. Notre héroïne Séong-Ji va très mal vivre cette solitude après tellement d'années de complicité et de partage. Elle fera toutefois une rencontre assez insolite qui lui fera ouvrir les yeux sur ses véritables sentiments et qui lui permettra sans doute de sortir de l'adolescence pour entrer dans l'âge adulte.



C'est une lecture qui prend des allures de nostalgie et parfois de poésie avec une incursion dans l'onirisme. A noter un graphisme assez doux tout en aquarelle qui colle à ce genre d'ambiance triste.



Je n'ai pas trop aimé la fin de ce récit où la perte de son travail dans une petite supérette sera analysée comme quelque chose de fondamental alors que ce n'est pas si important surtout au vu du thème de ce récit concentré sur l'amitié et l'amour. C'est comme si la valeur travail était primordiale alors qu'il s'agissait d'un petit boulot pour payer ses études.



Bref, un changement de direction un peu matérialiste qui m'a semblé impromptue et qui laisse un goût d'inachevé. Un roman initiatique à découvrir si l'occasion se présente.

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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Club N°54 : BD non sélectionnée

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« Quand arrive l'aube nautique » est un roman BD qui explore ces périodes de transitions que l'on rencontre plus ou moins à différents moments de notre vie.

Ici, il cible cette période où l'on quitte l'adolescence pour tendre doucement vers la vie de jeune adulte

Moment clef qui acte le début d'un cheminement personnel, tant sur nos aspirations que sur nos véritables directions !



En effet, c'est l'un des premiers moments qui nous confrontent à nous séparer malgré nous de ce qui a potentiellement toujours été présent jusque-là.

Qui nous confrontent à ancrer de nouveaux repères et à se questionner sur ce que l'on souhaite vraiment, tout en se cherchant encore.



Dans ce livre, Seong-Ji doit faire face au fait que l'amitié fusionnelle qu'elle aura partagée depuis tant d'années avec sa meilleure amie Ji-won ne résonne plus avec le présent et l'avenir qui les attend.

Perdue, elle fera toutefois la rencontre de Mary (39 ans) qui, apportant une nouvelle énergie à son quotidien, ouvrira en elle de nouvelles façons de percevoir le monde.

Elle aidera notre personnage principal à mieux se comprendre.

Un état de conscience qui n'aura pas l'effet escompté pour Mary, qui choisira de disparaitre de sa vie.

Actant ainsi cette idée que certains ne semblent être là que pour nous accompagner dans nos transitions, puis disparaissent (pour x ou y raison) lorsque nous sommes prêts à commencer enfin un nouveau chapitre ! /



Finalement, on peut reconnaitre dans cette BD la morale que la vie est faite de rencontres qui apportent son lot de prises de conscience et de construction de soi, aussi bien lumineuses que sombres et sur un temps indéfini et impermanent.

Que les zones d'ombre seront toutefois éclaircies par d'autres rencontres, expériences, découvertes.

Et que peu importe l'âge que nous avons, nous traverserons tous ce genre de cycles et transitions de façon plus ou moins récurrente en fonction de nos cheminements, mais heureusement, le soleil se lève toujours à nouveau ! ---



« Quand arrive l'aube nautique » est plutôt facile à lire, même si j'ai eu un peu de mal à aller jusqu'au bout.

On comprend plus ou moins la morale et le cheminement du livre, mais j'ai trouvé que l'histoire ne captait pas plus que ça dans sa manière d'être racontée.

J'ai eu l'impression que ça restait un peu en surface.

Quant aux illustrations, ce n'est pas mon style préféré, mais le côté aquarelle/nuit trouvait sa cohérence avec le côté sombre et le flou de la vie de la protagoniste.



Wendy

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Ce roman graphique aborde avec délicatesse la fin d'une amitié et la solitude ressentie par les étudiants, face à une nouvelle vie, dans le Supérieur.



L'histoire se situe en Corée du sud, mais ce pourrait être dans n'importe quelle grande ville.



Seong-Ji et Jiwon finissent leurs années lycée inséparables.



Leur amitié est forte, fusionnelle.



Mais leur entrée à l'université scelle leur séparation.



Seong-Ji, l'héroïne, en est très malheureuse.



Une nuit, alors qu'elle travaille dans une épicerie, elle va rencontrer Mary, femme plus âgée, qui va lui faire découvrir sa passion : entrer chez les gens pendant leur absence et ressentir ce qu'ils sont.



Dis comme cela, c'est assez malsain.



En réalité, l'album propose une vision assez poétique de la nuit.



La chute n'est pas des plus inattendues, mais l'ensemble de l'album est très touchant.



Virginie

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Un récit, une poésie originale.



Morgane N.

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Je connais peu de chose de la Corée, mais j'ai retrouvé dans cet album des éléments sur la vie des lycéens et des étudiants, qui lui ont donné du crédit dès le départ.



J'ai aimé la grande sensibilité qui s'en dégage.



Que ce soit dans les dessins à l'aquarelle, dans le scénario, dans le sujet très sentimental, et dans la justesse des dialogues.



Un bémol pour la fin de l'histoire : j'aurais préféré arrêter ma lecture avant l'épilogue.



JF

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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

J’ai fini mon CDD il y a 2 semaines et j’ai donc pas mal de temps qui s'est libéré dans mon emploi du temps, assez du moins pour lire une BD et en faire une chronique, mais les mauvaises habitudes ont la dent dure et c’est donc au dernier moment que je me suis plongé dans Quand arrive l’aube Nautique de Samir Dahmani, reçu dans le cadre de la dernière masse critique graphique.



Je remercie Babelio et la maison d'édition La Boîte à Bulles pour l’envoi de cette BD qui fut une belle découverte. Les masses critiques graphiques sont sans doute celles que je préfère, car elles me permettent souvent de me plonger dans des œuvres que je n’aurais jamais lues autrement, comme cette BD dont la couverture et le résumé m’ont intrigué. Ce fut également l’occasion de découvrir un titre de La Boite à Bulles que je ne connaissais pas.



C’est une BD que j’ai trouvée très agréable à lire. Je connais peu de choses sur la Corée du Sud et j’ai trouvé très agréable cette petite incursion dans Séoul dans la nuit et au moment de l’aube nautique. J'ignorais que l’aube se décomposait en trois phases : l’aube astronomique, l’aube nautique et l’aube civile. L’aube nautique correspond à la phase intermédiaire, ce moment où les premières lueurs de l’aube sont discernables, où les premières lueurs du soleil apparaissent, un moment de transition comme l’est celui du passage entre l’adolescence et l’âge adulte, comme va le découvrir Seong-Ji après son passage à l’université et les jours qui passent, la laissant seule, sans nouvelles de son amie avec qui elle était pourtant très proche, avant une nouvelle rencontre qui va lui donner une nouvelle perspective sur ses sentiments.



C’est un beau voyage que propose ici Samir Dahmani, dans un pays que je connais peu et dans la description d’un moment de vie par lequel tout le monde passe. Un voyage qui ne transpire pas la joie de vivre, mais qui fut loin d’être désagréable et qui m’a incité à faire quelques recherches sur Google à l’issue de ma lecture.



Une BD que je suis content d’avoir découverte et qui ne peut que m’inciter à jeter un coup d'œil à ce que propose La Boîte à Bulles.
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Savez-vous qu'il existe plusieurs phases de l'aube en fonction de la position du soleil sous l'horizon ?



L'aube astronomique n'est pas perceptible à l'oeil nu et l'aube civile est celle durant laquelle les activités humaines peuvent avoir lieu sans éclairage. L'aube nautique est entre les deux. C'est ce moment que Samir Dahmani a choisi pour son récit.



Seong-Ji est d'abord lycéenne avant de devenir étudiante, à cette période de la vie en demi-teinte, où l'on se cherche, rien n'est maîtrisé, tout est en construction, sa personnalité, ses choix, son avenir.



Travaillant dans une superette de nuit, elle va faire une rencontre à l'aube nautique qui va l'aider à se connaître elle-même et à avancer.



Cette réflexion sur le passage à l'âge adulte est bien menée, sans jugement, plutôt dans une démarche qui permet de grandir, même si c'est en franchissant certains interdits.



Samir Dahmani a habité plusieurs mois en Corée et il retranscrit une ambiance particulière dans ce roman graphique, avec les jobs étudiants, l'importance de l'apparence, la proximité de la mer, en privilégiant les fins de nuits, quand tout est au ralenti, mais s'éveille.



Les dessins sont très soignés et nous font voyager en donnant envie de découvrir Séoul et la côte alentour. Les couleurs sont celles du monde nocturne. le sujet et surtout la manière dont il est abordé, avec la nécessité de se faire ses propres expériences, reste en mémoire.



Je n'ai pas lu la première bande dessinée de l'auteur, Je suis encore là-bas, qui aborde apparemment les différences France/Corée. Cependant, quand je me reporte aux critiques qui avaient été rédigées sur cette première oeuvre, je me dis que Samir Dahmani a su travailler sur les points qui posaient difficulté à l'époque : les dessins sont ici détaillés avec des regards vivants, la couleur a été privilégiée face au noir et blanc, il existe une véritable histoire au-delà du fait qu'elle se déroule dans une autre culture.



De même, je ne m'étais jamais penchée sur le catalogue de la maison d'édition La boîte à bulles. Or, sa ligne éditoriale est assez axée sur la BD du réel et mérite de s'y intéresser, notamment quand on apprécie les BD reportages et historiques !



Je remercie Babelio et les éditions La boîte à bulles pour cet envoi en masse critique.

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Je suis encore là-bas

J'attendais beaucoup de cette sorte de suite à « Je ne suis pas d'ici ». B.D. d'une coréenne sur son séjour en France. Cet autre B.D. est réalisée par son ami français qui va travailler en Corée. Grosse déception. Elle guide un tourisme dans son pays et y parle de sa difficulté à s'adapter et à se ré-adapter en Corée. Dessins simples en noir et blanc, peu de dialogues et pas très intéressants.
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Je suis encore là-bas

Ce roman graphique fait partie d'un projet, celui de Samir Dahmani et YunBo, l'un français, l'autre coréenne (et conjoints), mettant tour-à-tour en scène les difficultés à s'intégrer dans une culture étrangère et celles de réapprendre les codes de sa propre culture après des années d'absence.



Ces deux albums ont été dictés par l'expérience de YunBo, venue comme étudiante en France, suivi de son retour, avec Samir, en Corée. Deux pays très différents avec des codes implicites: en Corée par exemple, il y a une forte hiérarchie dépendant non seulement de l'âge mais aussi de son rang d'ancienneté dans l'entreprise.

Dans ce roman, Sujin va être le chaperon de Daniel, un client français, pendant tout son séjour. Ce sera l'occasion pour elle de lui parler des dix ans passés en France mais surtout de lui montrer les aspects de sa culture auxquels elle a dû mal à se réhabituer, comme les pressions familiales sur les études et le mariage, et le regard en général que les gens portent les uns sur les autres. On apprend ainsi une foule de choses sur la culture coréenne, à tel point qu'on pourrait supposer que le récit est plus un prétexte à cette découverte qu'une intrigue en soi, et c'est un peu dommage. Tant qu'à faire, j'aurais aimé qu'il y ait aussi plus de parallèles mis en place avec la culture française mais le pauvre Daniel se retrouve trop souvent à simplement écouter et hocher la tête, on ne sait pas vraiment ce qu'il pense de tout cela et son personnage est sans profondeur.

Mais ce roman faisant partie d'un diptyque, j'ai très envie de lire celui se passant en France, Je ne suis pas d'ici de YunBo, fermant ainsi la boucle sur ce sentiment d'étrangeté qu'on peut ressentir face à une autre culture.

Les illustrations sont réalistes et bien travaillées et font office de récit dans le récit, par le choix des couleurs notamment.



Très complet, il me semble pourtant que cet album ne présente qu'une infime partie d'un pays tellement différent de ce que l'on connait!
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Je suis encore là-bas

"Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l'on classe, déplace, aménage, lentement mes identités se recomposent."



Ce livre est tout particulier pour moi car j'ai crapahuté en Corée du Sud durant deux mois il y a au moins 15 ans de cela. A l'époque, on me regardait dans la rue comme si j'étais un ovni, de haut en bas dans le métro, je n'avais pas de guide, les plans qu'on m'avait filé à peu près tous faux et je me repérais, quand je voulais visiter un temple, au son des cigales. Les noms occidentalisés étaient différents je crois par rapport au livre car je me rappelle de trucs comme chongyeo sam ga, incheon et du shopping à Ewa's women university.



J'ai donc retrouvé le Seoul de mes souvenirs, vu de quelqu'un qui revenait y vivre après 10 ans à l'étranger, un peu comme si je revenais moi aussi avec cette jeune fille. Le constat est le même que tout ceux qui sont partis ont pu faire : là-bas tu es étranger mais au retour tu ne te sentiras plus à ta place.

Et Samir Dahmani en excellent conteur, nous offre un récit plein de retenue et pourtant riche en émotions. Les pages s'envolent et on s'attache très vite à ce petit monde sous nos yeux. Quel dommage qu'il reste dans le texte fautes (jusque dans les remerciements !) et coquilles, quel dommage aussi ce dessin haché que j'ai trouvé laid, négligé, comme si l'auteur voulait se détacher de son héroïne par un trait lâché. Pourtant les masques, les couleurs eau de pluie larmes, ponctuent très intelligemment le récit. Il y avait de quoi faire du magnifique. Il n'y a que du beau (et c'est déjà pas mal).





[Masse Critique]
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Je suis encore là-bas

A priori, j’ai toujours une sympathie pour les personnes qui veulent découvrir d’autres cultures. Là, nous avons affaire à une coréenne du Sud qui est rentrée dans son pays après un voyage inoubliable en France. Elle a du mal à retrouver ses repères et se sent étrangère même dans sa propre famille à la veille du mariage de la cousine plus jeune.



Au-delà d’un éventuel problème d’ordre psychologique ou de jalousie, c’est toute la question des personnes ne vivant pas dans les normes d’une société donnée. Elle accueille un français qui vient visiter la Corée ce qui est pour nous l’occasion d’une ballade et d’une découverte de ce pays.



J’avoue avoir eu un peu de mal avec ce carnet de voyage intimiste. Le dessin m’a paru quelque fois assez approximatif comme s’il fallait deviner certains contours. La couverture par exemple prête à confusion avec ce masque étrange.



La démarche est certes sympathique mais l’œuvre ne m’a pas séduit plus que cela.
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Voilà un titre intriguant : Quand arrive l'aube nautique . Mais qu'est-ce que l'aube nautique ? Une expression poétique, une tournure de style ? Je ne savais alors j'ai cherché. Merci à fanny1980 qui a mis l'information dans sa critique. Voici la signification : l'aube astronomique n'est pas perceptible à l’œil nu et l'aube civile est celle durant laquelle les activités humaines peuvent avoir lieu sans éclairage. L'aube nautique est entre les deux.



Samir Dahmani nous entraîne en Corée. Seong-Ji et Jiwon sont deux lycéennes qui sont toujours ensemble depuis qu'elles sont petites. elles passent le bac cette année et elles espèrent que leurs parents tiendront leur promesse pour leur récompense : une opération chirurgicale pour se faire refaire le nez. Les opérations auront bien lieu. Les deux jeunes filles vont partir étudier à Séoul mais pour la première fois ne seront pas dans la même école, au grand dam de Seong-Ji.



Les deux jeunes filles sont installés à Séoul mais Seong-Ji est sans nouvelle de Jiwon. De plus elle doit travaille la nuit dans une supérette. Elle y fait d'étranges rencontres et il lui arrive de recevoir des propositions d'hommes seuls. Seong-Ji se désespère d'avoir des nouvelles de son amie.



Pendant ses nuits de grandes solitude, Seong-Ji se met à observer les immeubles en face de son magasin et elle regarde les gens dans les pièces éclairées. Elle repère une femme qui n'est pas toujours derrière la même fenêtre ni au même étage et cela l'intrigue. Puis cette femme va venir à la boutique. Elle lui explique qu'elle pénètre chez les gens pendant leur absence, qu'elle peint et prend des photos dans les appartements vides. Peu à peu, on peut dire qu'elles deviennent amies. La jeune femme va proposer à Seong-Ji de l'accompagner dans ses visites. Seong-Ji hésite mais va accepter laissant son poste et le magasin sans surveillance. Elle découvre Séoul la nuit.



La jeune femme va l'entraîner dans un monde onirique où Seong-Ji n'a pas de repère. Ce monde étrange va amener Seong-Ji à réfléchir sur sa vie et sur sa relation avec Jiwon.



Samir Dahmani nous plonge à la fois dans Séoul la nuit, dans les relations entre femmes, mais aussi dans la culture coréenne actuelle. Il nous fait avancer selon un rythme nocturne comme son personnage principal. Seong-Ji se construit à partir de ce que la jeune inconnue lui fait découvrir. Tout est en pudeur, en non dit. Quel est le sentiment entre Seong-Ji et la jeune inconnue ? Quel est ce monde onirique ? Tout reste en suspend.



Le graphisme sert totalement cet univers éther grâce à la mise en aquarelle. Il rappelle les mangas. J'ai aimé la qualité et la variété des plans.



J’avoue que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans la proposition de Samir Dahmani. Au fil de l'eau (ou bien à l'aube), j'ai pris mes repères et je me suis peu à peu imprégné. Il faudra que je lise d'autres productions de cet auteur pour voir si j'accroche davantage.







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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Seon-Ji et Jiwon sont inséparables. Elles vont boire des cafés, critiquent les parents, suivent les blogueuses, rêvent de ce qu'elles feront après le bac. Mais, tels deux bateaux qui « semblaient prendre la même direction » et pour lesquels il faut attendre un moment avant de s'apercevoir « qu'ils commencent à s'éloigner l'un de l'autre », arrivées à Séoul, elles fréquentent deux universités différentes, leurs chemins se séparent. Elles se sont promis de se voir après les cours, mais le temps passe et Seon-Ji n'a plus de nouvelles de son amie. Le soir, elle doit travailler dans un night shop pour payer ses études. Les clients ne sont pas très nombreux. Pour passer le temps, la jeune fille observe les immeubles en face du magasin. C'est là qu'elle aperçoit de loin, dans un appartement, une femme dont la silhouette se découpe nettement sur la fenêtre éclairée. Le plus bizarre, c'est que, chaque nuit, elle apparaît dans une autre pièce. Un jour, elle entre dans le magasin.

Cet album me fait penser aux mangas, un genre dont je n'ai pas l'habitude. Je l'ai découvert à travers des critiques et j'ai été tentée. Comme le précise le sous-titre (« Korean night stories »), l'histoire se déroule de nuit. Aussi les couleurs sont-elles assez sombres. Pour son travail, Seon-Ji doit porter un uniforme et ce gilet rouge apporte une touche vive parmi les tons ternes. Certes, de temps à autre, on pénètre, à la suite des personnages, dans le petit commerce, mais les lumières sont artificielles. Cela n'a pas l'éclat diurne.

Les chapitres sont séparés par un décompte : le nombre de jours depuis lesquels l'héroïne n'a plus eu de nouvelles de son amie. Mais lorsqu'elle rencontre la femme étrange, sa vision va changer. Elle découvre la vie nocturne. Le 52e jour est barré, il se transforme en nuit.

Au début de l'histoire, les deux jeunes filles parlent de leur vie de famille. Seon-Ji évoque les séances de cuisine avec sa mère. Ce qui l'énerve, c'est que celle-ci serine : « tu mets un peu de ci... Tu mets un peu de ça... » Elle, ce qu'elle veut, ce sont des « quantités exactes » qui assurent « toujours le même goût ». Au fil de l'histoire et de ses rencontres avec son étrange cliente, elle accepte de voir la fantaisie envahir sa vie. Nous, lecteurs, ne savons pas toujours ce qui, dans leur aventure est réel et ce qui est fantasmé. Après tout, c'est la nuit et on pénètre dans le domaine du rêve.

Ce qui m'avait le plus intriguée, c'était le titre. Je me demandais ce que pouvait bien être cette « aube nautique ». On l'explique à un moment du récit, mais je pensais que l'auteur l'avait inventée. Eh bien, pas du tout. J'ai appris qu'avant le lever du jour, trois aubes se succédaient. Je les ai imaginées comme une métaphore de l'existence et, plus précisément, de celle de Seon-Ji. Au début, les deux amies sont encore des enfants. Au moment où elles intègrent l'université à Séoul, Jiwon se détache de sa camarade et elle entre dans l'âge adulte. Seon-Ji, elle, reste accrochée à son adolescence. Il va lui falloir un cheminement pour évoluer. Et l'étrange inconnue lui ouvre la route.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui plonge le lecteur dans un entre-deux poétique et onirique. Même si certains apprentissages sont douloureux, ils sont nécessaires. Seon-Ji va le comprendre, mais ce sera également le cas de sa guide.
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Je suis encore là-bas

« Je suis encore là-bas » n'est que le constat amer de celui ou celle qui ne supporte plus la morale de son pays d'origine après avoir connu autre chose.

Cette histoire a tout d'une histoire personnelle, et même l'histoire de deux moitiés, dont je ne veux pas rompre ici le charme singulier. Attendez de lire la préface.

Le jeune auteur nous parle donc d'une jeune coréenne Sujin qui retourne travailler à Séoul après plusieurs années passées en France, consacrées à ses études.

Mais l'important est ce qui va se passer après les premiers constats amers, la recomposition d'une nouvelle individualité :

« Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l'on classe, déplace, aménage, lentement nos identités se recomposent ».

L'auteur emprunte cette citation à Viviane Choucas. Lui de son côté apporte beaucoup de sensibilité dans un style manga perso, ou manhwa dans le style coréen.
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Tout de suite on est envahi par une étrange torpeur, le graphisme est fait d’aquarelles assez grises, l’atmosphère est liquide, humide, brumeuse, dégageant une certaine mélancolie, morne et triste. C’est une histoire d’une amitié entre filles qui est un peu plus qu’une amitié. L’histoire se situe dans la Corée actuelle, où toutes les filles se font offrir de la chirurgie esthétique après leur BAC, un pays où les injonctions sociétales sont lourdes et oppressantes pour les femmes, les jeunes filles cherchent à suivre des modèle, de ressembler à ce qu’on attend d’elles. Séparées pour leurs études, les deux amies vont se trouver relativement éloignées l’une de l’autre. Seong-Ji va travailler dans une épicerie de nuit pour financer ses études, c’est une nouvelle vie qui se transforme en voyage initiatique, tout en faisant du sur place, une rencontre dans le magasin, et quelques escapades dans le quartier, le récit devient fantastique, merveilleux, Seong-Ji va mûrir, évoluer, oser se confronter au monde. Ce récit est une allégorie sur l’entrée dans le monde des adultes. Et même si l’auteur ne condamne pas frontalement la chirurgie esthétique qu’on finit par oublier au fil du récit, cela est assez important dans la première partie pour que ça ne soit pas anodin, comme une manière de présenter le souci des apparences comme une forme d’immaturité, et d’une certaine manière, Samir Dahmani met le doigt sur l’immaturité de la société coréenne, mais ce constat est transposable aussi chez nous : les apparences face aux vrais sentiments, la personnalité mise en scène pour l’autre face à la véritable qu’on cache…

C’est un beau récit de réalisme magique, chargé d’émotions, doux et triste, une lecture qui trouble et qui marque, avec un fin ouverte que pour ma part, j’ai vu très sombre mais superbement tragique.
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Corée du Sud, deux lycéennes Seong-Ji et Ji-Won vont passer leur BAC. L'obtention de ce diplôme leur ouvre enfin la voix de l'indépendance . Indépendance tant attendue mais également tant redoutée par ces deux jeunes filles car elles craignent de changer et de s'éloigner l'une de l'autre. Ayant chacune été admise dans une université différente à Séoul, l'éloignement a lieu et laisse Seong-Ji en pleine désarroi. Alors qu'elle travaille dans une épicerie de nuit afin d'être financièrement indépendante, chaque nuit, elle attend qu'un message de Ji-Won ou qu' un simple mot brille sur l'écran de son téléphone. Mais les mois passent et elle n'a aucune nouvelle de son amie Ji-Won. Une nuit, depuis l'épicerie elle observe une femme au comportement étrange derrière une fenêtre éclairée de l'immeuble d'en face. Quelques nuits plus tard, cette même femme entre dans l'épicerie et progressivement elles deviennent amies. Ensemble elles déambulent la nuit dans un Séoul énigmatique où la toute aussi énigmatique jeune femme entraine Seong-Ji dans ses explorations. Cette jeune femme s'introduit de nuit chez des gens durant leur absence pour peindre et photographier les lieux. Seong-Ji, rationnelle et rigoureuse va ainsi découvrir un monde fait de liberté, de création et c'est en explorant l'intimité d'inconnus qu'elle découvrira finalement qui elle est vraiment.

Au travers de cette histoire, Samir Dahmani nous livre une sorte d'éducation sentimentale, un rite de passage à l'âge adulte avec pour décor à ce récit intimiste un Séoul nocturne bien loin des clichés.

Les aquarelles aux tons doux du dessin de ce roman graphique torturé et captivant permettent de plonger avec délice dans cette atmosphère nostalgique, tout en offrant une beauté visuelle saisissante aux virées nocturnes de Seong-Ji et de sa mystérieuse comparse.

« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions La Boite à Bulles pour cet envoi. »

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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Une nouvelle vie, après le bac, une vie d’étudiante à Séoul… Voilà ce qui attend Seon-Ji et Jiwon. Mais leur amitié va t-elle survivre à ce changement ? Qu’est ce qui fait qu’à un moment, deux trajets complices finissent par s’éloigner ?



Sous ce titre mystérieux se cache une pépite. Samir Dahmani raconte le passage à l’âge adulte, le renoncement à l’insouciance, à la croyance que ce qui nous lie va durer… Il nous fait le portrait d’une jeune coréenne qui se cherche, qui s’interroge, et qui va se découvrir en explorant la nuit…



La nuit et l’aube nautique comme rite de passage… Samir Dahmani a habité en Corée du Sud, son style à la croisée des cultures est d’une beauté marquante. Des aquarelles inspirantes, délicates qui transmettent une émotion fine et touchante.



Tout est réussi dans cet album qui irradie de poésie. La nuit y est sublime, étonnamment lumineuse et donne envie de s’y plonger corps et âme… Un très beau coup de cœur !
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..



La première raison qui m'a donné envie de découvrir cette BD, c'est qu'elle se déroule en Corée du Sud, un pays qui a beaucoup d'importance pour moi, et dans lequel j'ai eu le plaisir de me rendre. Au-delà du récit en lui-même, j'ai beaucoup aimé la façon dont Séoul et la culture coréenne étaient représentées, je me suis revue là-bas.



Un soupçon de mélancolie qui colle parfaitement à ce récit, cette histoire d'amitié envolée, de grandir, de (se) comprendre, d'apprendre à voir, même dans l'aube nautique. Surtout dans l'aube nautique, ce moment charnière avant que le jour ne s'impose... De Séoul, on ne verra que les lumières des rues et des bâtiments, de la supérette où travaille Seong-ji, où elle noit sa solitude, avant de rencontrer celle qui se donne pour mission de changer son regard.



S'il y a quelque chose de résolument triste, qui traverse cette BD, elle est également portée par une ambiance onirique, de l'ordre du décalage, de ce que la nuit nous apporte... C'est un voyage en lisière, et c'est ce qui lui donne tout son charme.



Merci à Babelio et La Boîte à Bulles pour cette découverte !
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Avis mitigé pour cette BD qui aborde des thématiques mais, selon moi, ne va pas au bout des choses.

J'ai beaucoup aimé les dessins (aquarelles aux tons sépia), mais le scénario ne m'a pas convaincue. Pourtant, le titre est très joli je trouve, et j'ai beaucoup aimé le passage où la narratrice traverse"l'aube aquatique", un moment à la fois fantastique et rempli de sensibilité .

Dans cette histoire, qui se déroule en Corée, deux lycéennes très complices attendent avec impatience d'avoir leur bac pour se refaire le nez et aller étudier. Le jour de leur transformation, à Séoul, la narratrice évoque leur prochaine rencontre pour continuer à se voir, Son amie, elle, a plutôt envie de profiter et n'a pas peur de la séparation en vue d'une future nouvelle vie. Comment la narratrice parviendra-t-elle à gérer ce "vide" ?

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Je suis encore là-bas

Samir Dahmani signe une très belle BD sur l'identité mais surtout la culture sud coréenne. L'héroïne après avoir vécu dix années en France, dont elle a apprécié la culture, rentre dans son pays d'origine. Son employeur lui confie un jour une mission: accueillir un client français et lui faire découvrir la culture coréenne.

Avec beaucoup de pudeur, elle se confie à ce voyageur de passage sur sa difficulté à coller à sa propre culture et ses règles sociales: dévouement au travail, obéissance aux parents, pression sociale très forte quant au mariage, obligation de réussite, primauté de l'esthétisme etc etc... Elle vit en Corée mais se sent encore en France. Elle s'interroge sur sa place dans la société.

L'auteur a lui même voyagé en Corée du Sud, y a fait une résidence d'artiste.

Le thème abordé est très intéressant et rarement traité. Le graphisme est absolument exquis. Je recommande vivement cet auteur.
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

Très beau graphisme mais le scénario est a la fois prévisible quant à l’avenir de la relation amicale nouée par les deux filles et m’a laissé complètement sur ma faim dans sa conclusion.

Au final je n’en retiendrai pas grand chose malgré une ambiance feutrée et intimiste assez réussie.
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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

A travers cette bande dessinée, nous plongeons au cœur de Séoul, de ses ambiances nocturnes. Graphiquement, l'auteur nous livre une très belle performance, à l'aquarelle, qui retranscrit les jeux de lumière avec l'obscurité de la ville. Il aborde avec poésie les désillusions amicales qui interviennent dans une vie, en particulier au moment de la transition de l'adolescence à l'âge adulte. Notre héroïne principale va apprendre à se découvrir, grâce à des rencontres qui vont se nouer et se dénouer. Elle va finir par apprendre qui elle est et ce qu'elle veut. La lecture est ancrée dans un présent très concret, pourtant il s'en dégage une aura presque magique, comme un moment suspendu. Une belle parenthèse.



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Quand arrive l'aube nautique : Korean night..

(SCO971) Petit coup de cœur pour ce très bel album qui aborde avec beaucoup de délicatesse la question de l'homosexualité et du poids des conventions sociales, à travers l'histoire de ses deux jeunes filles coréennes, meilleures amies depuis toujours. Mais après le bac, Jiwon va prendre ses distances. Cet éloignement subi, ainsi que sa rencontre avec une jeune femme énigmatique qui s'introduit chez les gens la nuit en leur absence pour observer leur vie, permettra à Seong-Ji de comprendre ses véritables sentiments à l'égard de son amie de toujours. Dès lors, il lui semble nécessaire de tout dire à Jiwon ... Un mot du dessin, très, très beau, de style manga avec une technique aquarelle, qui met magnifiquement en valeur ce récit au ton doux amère. C'est un grand oui pour la sélection Lycée 2023.
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