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Critiques de Samira Negrouche (10)
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Six arbres de fortune autour de ma baignoire

Il faut de l'intelligence, de l'écoute, une lucidité, une curiosité sans cesse renouvelée, une acuité sensorielle, un regard bienveillant pour écrire au monde avec cette force et à la fois avec cette douceur et porter à travers lui cette parole avec confiance.

Samira Negrouche arpente, arpente toute la géométrie de nos espaces. Espaces physiques, auditifs, planétaires. de l'intime, au lointain, elle interroge.

«  j'aimerais dans une langue lointaine te dire ce que je ne comprends pas ».

Geste d'invitation. Invitation à accueillir tout ce qui nous est, tout ce qui nous fut et nous sera.

Élégance, rythme, musicalité donnent architecture à une magnifique cartographie poétique.

J'ai découvert son écriture à l'occasion d'un travail collaboratif au sein de l'atelier de gravure de Floriane Fagot, au conservatoire des Arts de Montigny-le-Bretonneux.

Elle était cette année l'invitée des Itinéraires poétiques de Saint Quentin en Yvelines pour le Printemps des poètes Afriques.

Afriques, pluriel continent, qui nous fait entendre l'immensité de ses langues, de ses cultures. Multiples continents. Poésie sans cesse réactivée, avivée. Forte de ses savoirs, de ses victoires, de ses combats, de son Histoire, riche de l'espérance de ses futurs.

« Six arbres de fortune autour de ma baignoire » regroupe plusieurs textes écrits d' avril 2010 à septembre 2016. Bonheur pour le lecteurs de pouvoir ainsi goûter un rien échantillonnage des univers de l'auteure.

Samira Negrouche est chercheuse. A la fois scientifique et littéraire elle touche toutes les aspérités, les reliefs, les fractures, ouvertures, de nos espaces et exprime leur potentialité à travers un style sans cesse stimulé et nourri par les arts, les voyages, les rencontres, les cultures.

La poésie est un chant. Et lorsque l'on assiste à une lecture de Samira Negrouche on comprend ce qu'un chant est en mesure de transporter, sa portée, mais également la valeur de ce qui traverse l'assemblée.

«  La lumière s'est frayé un chemin – ange amoureux- vers les ombres qui recouvrent l'infinie profondeur du corps » . Etel Adan, Printemps que les fleurs possèdent, extrait.

Ainsi est-ce sur cet écrit que s'ouvre le recueil.

Les images en marche donnent parole au Voyage.

Prendre le risque, de l'équilibre ou du vertige.

Mais tracer chemins.

Tenter, oser

«  répondre à l'oubli du temps/ à la dérive des âges/ à ta mère qui tremble/ à la généalogie du pire/ aux désastres des dieux. »

Oser toucher de ses mots, de sa langue de son regard, de ses mains les lignes de tous les horizons.

« redessiner le mirage »,

« tu tiens le souffle du voilier », nous sommes acteurs de nos voyages,

«  tu ne te résignes pas à relâcher le bord du ciel »,

résistance, espérance.

Laisser «  le gouffre des années délaissées par l'homme de janvier » ,

additionner tous les soleils et ne rien retrancher.

A -rythmique de l'ombre .

«  J'avance encore, triangle noir je n'ai pas peur du désert, comme les dunes comme le sable, j'entre partout ».

Liberté. La Poésie est activée.

«  Nous sommes tous des Roms et Beethoven est une révolution « . Humanité.

«  Foule de tous les dangers, la liberté est une symphonie ciselée ».

Ainsi se lit la Fugue de nos étés.

Mais l'infortune serait de ne pas tenter, de ne pas tendre notre verticalité.

« Partir c'est escalader son désarroi sur la corde de l'oubli »

« Partir c'est encore la vie derrière soit »,

alors se hisser à l'aplomb du monde. Et oser voir pour imaginer. Imaginer contre toutes les mauvaises fortunes de notre choeur.

«  Saint homme des vallées fertiles dans le coeur de ta sagesse un vélo avance et les Hauteurs ne sont plus que des terrains de tirs ».

Voir. Regarder.Comprendre, espérer.

«  j 'ai le regard de Thanina aigle insaisissable. »

L'oiseau est libre de chanter.

L'oiseau est libre de refuser, de résister, pour que jamais, jamais, Grenade ne soit perdue.

Refuser l'amnésie du pire et oeuvrer « pour que s'ouvre un jour nouveau et que Minuit embaume de jasmin » pour que « s'ouvrent les seuils de nos maisons et que s'élève le chant nouveau ».



Alors, « entrer » et « accueillir » parlent de même chemin.

« c'est à cette enseigne sans adresse qu' accourent les souliers « .

«  hâte-toi vers les haute herbes/ que t'aveugle le soleil/que te prenne la colline/.

«  Hâte- toi l'ami/ d'apporter ta mesure/Ici est né un chant/pour ceux qui se souviennent/ ici est né l'oubli de ceux/qui abordent/de ceux qui reviennent/par des portes inconnues/des sentiers non conquis/ presse-toi étranger/ la vague est atteinte/ici est la mesure/on y entre par la mer. »



Longitude.., l' attitude est à faire en degrés.

«  c'est à cent quatre vingt degrés que tu conjugues ».

Cent quatre vingt de degrés c'est l'amplitude du monde, toute la largeur qu'il convient au choeur des hommes.

Métrique mnémonique de nos routes.

«  qu'importe si tu ne sais /où tu vas/ si tu choisis d'où tu viens ».

L'oiseau n'est pas l'esclave du destin mais le maître de sa destinée.

Cela est sa destination, aucune pré-désignation ne peut empreinter sa route.

« Qu'importe si écorce/tu me traduis/ ou flûte en traverse/notes dodelinantes verticales / je file ».

L'oiseau est insaisissable.

«  Je n'achève jamais rien/ je passe/ cris su l'envie pointe. »

« Et si ça pointe/je glisse mes yeux/en surface en apparence / quand c'est fini/ profond/ je touche. »

L'oiseau a fait mouche.

« Le regard foroisse berce et traverse/étrangle occulte ausculte et silence/terrifie/ trifouille chavire tire /le regard /ta voix/ou les plis dansants dans l'ombre/montagneuse/ta chanson m'éclabousse ».

L'oiseau est l'ame des jardins qu'il touche.

Être « attentif à ce que j'ignore », voilà l'air qui porte la grande voile des étoiles.

Lire les abords, les frontières, les lignes, les limites, leur physique, leur mécanique, leur forces, leur architecture, leur dissemblance, leur factures, leurs désaccords, leur concordance, leur alchimie, lire leur temps, leurs manques, leurs bornes, leurs écailles, leurs tempêtes, leurs saisons, leurs vagues et leurs abîmes, donner au monde lecture.

Bouturer les veines de nos silences, de nos retraits, de nos absences.

« de tout mon long/ de profil/de relief/ je prends racines/par tous mes bouts ».



« là où s'éclaire un chemin / se dessine le passage ».

L'oiseau connaît la hardiesse de l' arbre, sa sagesse est née de ses branches.

« là où ça joint/ça lâche/le mouvement est distance / est tension ».

L'oiseau sait la distance des arbres, son voyage commence dès son plus jeune arbre.



« illusion est mémoire /d'un dedans multiplié/par un dedans/multiplié par autant d'angles/ diffractés pour un spectre de passage ».

Le regard de l'oiseau note les couleurs de sa route.



Son « chemin se fait dense ». le chant se fait danse. Mouvement du corps habité par son âme.

«  y a-t-il des yeux en ce monde/ des oreilles en ce monde/qui soient nés/pour accueillir /en leurs âmes/l'obscénité/ l'obscénité/ l'obscénité/ l'obscénité/ l'obscénité/ et s'en détourner et ne pas s'en détourner ? »

« ce que j'aime de l'astrophysicien ce sont ses pressentiments/quand il dit que la statistique /a altéré la physique /l'a figée/vidée /désincarnée/quand il dit que la matière/n'est pas la matière/que le temps et l'espace/sont hérésie/que nous autres humains/nous prenons trop au sérieux /à nous croire fragiles/ à nous inventer puissants/que nous inventons des repères/que nous oublions les avoir inventés/qu'il faut lever le contrôle/quand il dit peut-être/ rendre son âme à ton doute ».



L'oiseau est sachant.

A mots touchants, les arbres vous fond voir beau et grand.



« Six arbres de fortune autour de ma baignoire » est de très haut paysage qui donne à vivre le parfum de bien des jardins.



Ouvrez ce livre et écoutez voir tout ce que la Poésie nous apporte à vivre.

http://www.editions-mazette.fr/six-arbres-de-fortune



Astrid Shriqui Garain





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Quand l'amandier refleurira

C'est le premier jour de l'hiver et pour annoncer ce jour de neige, j'ai eu bonheur et donc le privilège d'entendre le retour de très belles voix d'Algérie. Poésie. « Quand l'amandier refleurira ». … C'est le premier arbre fruitier à fleurir à la fin de l'hiver, période où il gèle encore le matin.

Le premier à refleurir pour annoncer le Revivre.

Poésie.

Samira Negrouche, poète , a choisi de rassembler dans ce recueil onze poètes algériens contemporains de langue française.

Cette langue française, cette « blesse » , étrange étrangère familière , langue de rivage, et d'exil, langue de terre et de départ . Cette matière ni première ni élémentaire mais qui s'est reforgée, musclée, régénérée, réinventée, par les mots de celles et ceux qu'elle a si longtemps maintenus sans parole.

Cette langue aiguisée et non policée, «  ce butin de guerre », ce cri, cette remontrance, cette mémoire, ce dit, cette innocence, cet amour, cette enfance.

« Nous sommes paroles sous l'écriture «  écrit le grand passeur de mémoire : Patrick Chamoiseau.

Oui j'écoute l'Algérie et j'entends les Caraïbes. Sororité de la « géopoétique ».

Nous avons tellement à saisir, à entendre de ces mots. Ces mots polis, ouverts, frottés à même l'attente, le silence, les colères, l'espoir et l'émerveille.

Tellement de couleurs et de souffle dans ces mots que nous recevons comme un cristal, comme un pétale porté par la mémoire des sables. Un éclat.

Qu'avons nous à parler d'autre que de Poésie ? Qu'avons nous d'autre à nous donner, à nous transmettre que cette lumière ?

« Redessiner le mirage », «  relâcher le bord du ciel », tenter l'autre traversé. Passé. «  hier tu voulais savoir si et voilà que tu ne sais plus pourquoi », voilà que s'avance « la réponse à l'oubli du temps » de Samira Negrouche.



Il faut entendre cette musique. Musique universelle. Chant tressé de chemin d'hommes, poésie de l'empreinte, de la trace, de la voile et du cordage. Des encres qui dessinent l'envol d'une lèvre.

La première neige, la première main, le premier mot. le même dessein.



Écrire c'est avancer en laissant derrière soi la souvenance d'un rêve et dessiner devant soi l'enfance d'un nouveau jour . Écrire comme bâtir.

Lire s'est rencontrer, bivouaquer, et partager. Lire comme partir.

Voilà comment les hommes voyagent.

«  et nous nous dirigeons vers toi sereins la foulée large ainsi que déjà sortis de la nuit installée »- Malek Alloula,Approchant du seuil ils dirent, extrait.



Ne pas renoncer, mais partir, à la rencontre de l'autre , à l'intérieur de soi.

Partir en quête, avec rêves et promesse , quitte à tout perdre alors aimer, aimer à tout reprendre, tout, y compris ce qui blesse. Greffer, vivifier, nourrir, au nom du revivre.

« entre le silence du père et les plaintes de la mère », émanciper le vivre en ouvrant au grand large.

Rendre un possible différent .

«  (j'ouvre une parenthèse mais ne la ferme pas, écrit Hamid Tibouchi.



Malek Alloula, Habib Tengour, Hamid Tibouchi, Mohamed Sehaba, Youssef Merahi, Hamid Nacer Khodja, Yamilé Ghebalou, Samira Negrouche, Amine Aït Hadi, Mohamed Mahiout, Djamal Amrani. Leurs noms comme la résonance d'un parfum d' étoile. Comme un gemme posé sur le seuil. La promesse de tous nos retours. Poésie.



« Une porte ouverte vers un archipel d'oasis insoupçonnables ».



Entre le ciel et peau, entre le corps et la lumière, entre la vie et le nombre, entre la peur et le mensonge, entre désir et liberté, entre la nuit et ses secrets, entre notre coeur et la première vague. ... 

« Lumière au sourire d'Elsa et d'Aragon, dis à l'injustice de l'homme les couleurs de ta raison » - La vie toute la vie, Hamid Nacer Khodja. Extrait.



Solstice d'hiver, décembre 2016, je lis ce matin qu'il neige sur le Sahara, cela faisait trente sept ans qu'il n'avait pas neigé dans le Sahara algérien. « Quand l'amandier refleurira », je sais qu'au printemps reviennent toujours les oiseaux.

Il neige sur Encelade depuis cent millions d'années. Mais Encelade ne connaît pas son histoire. Rien, absolument, rien n'est impossible.

Je vous invite à découvrir ou relire ces poètes. Pourquoi sinon, pour qui , écrirai-je tout cela ?



Je vous invite également à découvrir les très belles encres d'Hamid Tibouchi qui accompagnent merveilleusement l'ensemble de ces textes .



Astrid Shriqui Garain





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Iridienne

« Je mettrai des voiles à mon dos et la boussole à l'eau », «  à la fenêtre d'ombre » le regard perce. L'iris parle.Traverse.

Les mots s'inter-tissent de venir à «  l'impossible rencontre ».

La lumière, lèvres d'une flamme , source sans cesse naissant à la vague.

Une incandescence marine charge le regard.

La mémoire -animal, retrouve le chemin de sa terre , elle balise et « serpente »,

elle pousse, renaît en « arbre équatorial », elle sève d'amours.

Plus loin passer « la lumière étranglée » il faut prendre le cours de son voyage.

Projeter le souffre de son chant et comme navire , danser sur le flot de ses mots.

«  j absorbe /à ma main/ l'injuste marée » , comme échappée au naufrage...

Garder l'image , comme la lumière d'un phare, comme une onde lithographiant un corps, éviter « l’écueil stérile des regards », l'image comme un cap, faire oeuvre à l'adresse d'un voyage ,

«  l'image est mon œuvre sculptée », la proue de l'Idéal.

«  l'animal rocailleux / à son aile /insoumise. »

Embrasser un océan de possible, chavirer ou peut être s'y noyer, quitte à tout prendre/ seul à tout perdre.

Sortilège tambour éclaire comme des yeux de gitane.

Une Odyssée de sables, un désert comme une flamme.

Des gemmes perlent au regard d'un charme.

«  l'eau / dans leurs yeux/coulera / en agate de lumière »

Fileuse lumière, «  le fil prendra forme volante ».

Voler, partir devenir et souvenir .

Conter alors la blanche maison, la pelote d'une laine, une musique et la danse d'un soleil

Voler, partir, y revenir. Des mots berceuse- langue berceau, des mots comme une arche de bleu cristal.

« Je laisserai/ma fenêtre à libre / lumière/lorsque peindra/ l'enfant / un opéra à mon/ front ». Quiétude annoncée à la partance du rêve.

Voir l'eau donner jour au soleil ,comme «  de cet enfant /beau/ de se donner à la vie. »

« Je laisse m'emporter le fleuve de l'insouciance qui ira consoler mes froides nuits »…

Voguer, partir, devenir, à l'inconnu . « Libre est la passion ». délivrance de la souvenance, rompre les chaînes, reprendre le large. Répondre à la confiance du voyage. Laisser aller, laisser filer , son regard à l'horizon , au rythme de son regard. Saisons du poète… «  l'hiver prend place dans mon ventre », «  les mains tremblantes », «  les globes aveugles » , le voilà nu, ...est il perdu ? Il recèle le mystère, illuminations reçues / illusions perçues. Rouler- partir – errer et découvrir, une ville, une dune, un rail, une route, gonfler la toile de ses voiles. L'iris est en partance.

Voir l'Iridienne comme le récit d'un grand voyage c'est un peu comme entendre les mots traverser un vitrail.



Astrid Shriqui Garain
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Stations

La poète Samira Negrouche, Sappho moderne et créatrice expérimentatrice, nous invite à nous arrêter dans les stations societo-poètiques de son parcours contre la cécité et l'oubli au gré des auteurs et autrices marquants de la littérature Algérienne encore trop méconnue.

Elle s'attache à rendre visible les oeuvres invisibilisées, notamment celles des poètes car en matière d'invisibilisation le "poète est toujours la 1ère cible."

Elle nous tend des pancartes mentales avec ces noms de poètes à connaître, à ne pas oublier, ces noms d'écrivains et d'écrivaines à continuer de promouvoir au delà de la "féroce histoire" qui essaie d'effacer la beauté, l'engagement et la liberté de leur création :

Berthe Benichou-Aboulker,

Zineb Laouedj,

Rabia Djelti,

Hadjira Oubachir,

Maissa Bey,

Anna Greki,

Nacera Mohammedi,

Yamina Mechakra,

Ahlam Mosteghanemi

Fadela M'rabet,

Jean Amrouche,

Kateb Yacine,

Malek Haddad,

Jean Sénac

et tant d'autres à découvrir si cela n'est pas encore fait.



Dans ces stations, Samira Negrouche compile les poésies, les conférences, les interventions dans les universités, les publications de collectif, les collaborations visuels dans un contexte où "le monde a timidement tourné le dos à l'Algérie qui continue à se débattre dans sa crise sociale, politique, religieuse, qui se débat avec les extrêmes."



Son écriture singulière ne s'oublie pas, s'adopte même : Faire musique, porter sens double, faire œuvre de vie et de poésie, faire effort littéraire.



Sa poésie est à la fluide, saccadée et percutante "En cette journée lézardée de déceptions où le bleu a quitté la mer pour envahir la colline chaînes blindées dans l'amas minuscule Minuit avorte le jour laissant la Casbah à ses débris".



Un immense merci aux Editions Chèvrefeuille étoilée et à Masse Critique pour m'avoir fait découvrir cette femme de lettre, et tous ces auteurs, autrices, poètes dont je vais lire désormais les œuvres, les messages, les portées afin de combattre l'invisibilité programmée.

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Stations

Stations est un ouvrage hybride composé de textes, issus de différentes conférences auxquelles a participé l'autrice, de poésies, de souvenirs, de lettres, de photos...



Durant 2 semaines, j'ai cheminé avec l'autrice, j'ai suivi son parcours, lu et écouté (certains passages méritent d'être déclamé tant ils sont beaux, puissants, émouvants) ses paroles, ses mots, ses maux.

Ce ne fut pas toujours un cheminement aisé, mais c'est ce que je recherche de plus en plus dans mes lectures : cet inconfort, ces émotions, ces réflexions.



C'est un livre qui fait réfléchir, qui cultive (j'ai beaucoup appris), qui peut être beau et douloureux jusqu'aux larmes.



Samira Negrouche nous parle de son Algérie, de son enfance, mais aussi et surtout des poètes et poétesses algérien.nes.



C'est un ouvrage dense, foisonnant, qui m'a impressionné. Je l'ai refermé avec le sentiment d'avoir vécu quelque chose de grand et j'ai aimé ce voyage.



Livre de la masse critique Babelio de Février. Un grand merci à @babelio_

Je n'aurais pas découvert cet ouvrage sans la masse critique.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Stations

Nous avons ici un regroupement de textes sur une période de 22 ans, mettant en avant les inquiétudes, les questionnements sur l'identité, l'utilisation de la langue, la guerre, ce qui raccroche les algériens à leur terre mais aussi ce qui les pousse à partir,les croyances intergénerationelles.



J'ai aimé découvrir l'Algérie au travers de ces textes.
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Stations

Parlant à une conférence en Afrique du Sud en 2011, Negrouche a clôturé sa prise de parole par la lecture d’un poème que Sénac a dédié en 1970 à « la poétesse algérienne de demain » ayant clairement compris qu’une révolution qui ignore la parole et l’écriture des femmes n’a rien de révolutionnaire. Myriam Ben et Samira Negrouche, parmi beaucoup d’autres, ont répondu à l’appel de Sénac. Qui à l’avenir répondra à l’adresse ouverte de Negrouche ? Dans ce sens, A genealogy A constellation, XIII planches-poètes cultive non seulement le passé, mais aussi la généalogie algérienne future telle une constellation infinie dont les mouvements imprévisibles sont aussi la source d’un potentiel lumineux et dynamique.

Extrait des articles de Jill Jarvis traduit dans ce livre.

Prisons without walls du livre de Jill Jarvis, Decolonizing Memory: Algeria and the Politics of Testimony

(Décoloniser la mémoire  : l’Algérie et les politiques du témoignage).

Éditions Duke University Press.
Lien : https://www.dukeupress.edu/d..
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Stations

La langue : la sienne, celle des autres, autour, celle que nous partageons et formons, ensemble et autrement, d’un tenant et de tout ce qui la fait.



C’est ce dont Samira Negrouche nous parle, au fil tendu de ces pages. Cette langue qui la tient et lie une vie à toutes les autres, celle qu’on n’impose pas, parce qu’elle commande, quoi qu’il arrive, celle qui nous dit, femmes, hommes, poétesses et poètes, ordinaires et exceptionnels tout à la fois, vivants parce que présents à l’esprit universel.



Cet ouvrage n’est pas une succession de textes : c’est une continuité de la langue comme elle se pense en nous.



Quel bel object, que la littérature : c’est ce qu’on nous rappelle, ici, et comme ce rappel devrait nous être précieux.
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Quand l'amandier refleurira

un petit recueil de poèmes algériens écrit en langue française qui est très sympathique à lire et nous permet de connaître et d'apprécier la nouvelle génération des poètes d'Algérie.
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Le jazz des oliviers

Un recueil de poésie, ça ne se résume pas. Je n'aime que moyennement la poésie. Est-ce d'avoir eu le privilège d'écouter Samira dire ses poèmes ainsi que d'autres que j'ai de suite aimé les siens ?
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