AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782367951560
534 pages
Chèvre-feuille étoilée (01/03/2023)
4.5/5   5 notes
Résumé :
Depuis Alger, Samira Negrouche a rayonné au rythme des courants favorables et défavorables, elle a creusé des sillons et construit une réflexion qui a su se dire, se contredire et s’étoffer au fil des années. Les textes regroupés ici se déploient sur vingt-deux ans, ils se veulent autant de haltes et de révélateurs des inquiétudes, des questionnements et des clairvoyances de l’auteure.
Essais, proses ou témoignages, lus à l’occasion de colloques ou publiés e... >Voir plus
Que lire après StationsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La poète Samira Negrouche, Sappho moderne et créatrice expérimentatrice, nous invite à nous arrêter dans les stations societo-poètiques de son parcours contre la cécité et l'oubli au gré des auteurs et autrices marquants de la littérature Algérienne encore trop méconnue.
Elle s'attache à rendre visible les oeuvres invisibilisées, notamment celles des poètes car en matière d'invisibilisation le "poète est toujours la 1ère cible."
Elle nous tend des pancartes mentales avec ces noms de poètes à connaître, à ne pas oublier, ces noms d'écrivains et d'écrivaines à continuer de promouvoir au delà de la "féroce histoire" qui essaie d'effacer la beauté, l'engagement et la liberté de leur création :
Berthe Benichou-Aboulker,
Zineb Laouedj,
Rabia Djelti,
Hadjira Oubachir,
Maissa Bey,
Anna Greki,
Nacera Mohammedi,
Yamina Mechakra,
Ahlam Mosteghanemi
Fadela M'rabet,
Jean Amrouche,
Kateb Yacine,
Malek Haddad,
Jean Sénac
et tant d'autres à découvrir si cela n'est pas encore fait.

Dans ces stations, Samira Negrouche compile les poésies, les conférences, les interventions dans les universités, les publications de collectif, les collaborations visuels dans un contexte où "le monde a timidement tourné le dos à l'Algérie qui continue à se débattre dans sa crise sociale, politique, religieuse, qui se débat avec les extrêmes."

Son écriture singulière ne s'oublie pas, s'adopte même : Faire musique, porter sens double, faire oeuvre de vie et de poésie, faire effort littéraire.

Sa poésie est à la fluide, saccadée et percutante "En cette journée lézardée de déceptions où le bleu a quitté la mer pour envahir la colline chaînes blindées dans l'amas minuscule Minuit avorte le jour laissant la Casbah à ses débris".

Un immense merci aux Editions Chèvrefeuille étoilée et à Masse Critique pour m'avoir fait découvrir cette femme de lettre, et tous ces auteurs, autrices, poètes dont je vais lire désormais les oeuvres, les messages, les portées afin de combattre l'invisibilité programmée.
Commenter  J’apprécie          60
La langue : la sienne, celle des autres, autour, celle que nous partageons et formons, ensemble et autrement, d'un tenant et de tout ce qui la fait.

C'est ce dont Samira Negrouche nous parle, au fil tendu de ces pages. Cette langue qui la tient et lie une vie à toutes les autres, celle qu'on n'impose pas, parce qu'elle commande, quoi qu'il arrive, celle qui nous dit, femmes, hommes, poétesses et poètes, ordinaires et exceptionnels tout à la fois, vivants parce que présents à l'esprit universel.

Cet ouvrage n'est pas une succession de textes : c'est une continuité de la langue comme elle se pense en nous.

Quel bel object, que la littérature : c'est ce qu'on nous rappelle, ici, et comme ce rappel devrait nous être précieux.
Commenter  J’apprécie          10
Nous avons ici un regroupement de textes sur une période de 22 ans, mettant en avant les inquiétudes, les questionnements sur l'identité, l'utilisation de la langue, la guerre, ce qui raccroche les algériens à leur terre mais aussi ce qui les pousse à partir,les croyances intergénerationelles.

J'ai aimé découvrir l'Algérie au travers de ces textes.
Commenter  J’apprécie          30
Stations est un ouvrage hybride composé de textes, issus de différentes conférences auxquelles a participé l'autrice, de poésies, de souvenirs, de lettres, de photos...

Durant 2 semaines, j'ai cheminé avec l'autrice, j'ai suivi son parcours, lu et écouté (certains passages méritent d'être déclamé tant ils sont beaux, puissants, émouvants) ses paroles, ses mots, ses maux.
Ce ne fut pas toujours un cheminement aisé, mais c'est ce que je recherche de plus en plus dans mes lectures : cet inconfort, ces émotions, ces réflexions.

C'est un livre qui fait réfléchir, qui cultive (j'ai beaucoup appris), qui peut être beau et douloureux jusqu'aux larmes.

Samira Negrouche nous parle de son Algérie, de son enfance, mais aussi et surtout des poètes et poétesses algérien.nes.

C'est un ouvrage dense, foisonnant, qui m'a impressionné. Je l'ai refermé avec le sentiment d'avoir vécu quelque chose de grand et j'ai aimé ce voyage.

Livre de la masse critique Babelio de Février. Un grand merci à @babelio_
Je n'aurais pas découvert cet ouvrage sans la masse critique.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Parlant à une conférence en Afrique du Sud en 2011, Negrouche a clôturé sa prise de parole par la lecture d'un poème que Sénac a dédié en 1970 à « la poétesse algérienne de demain » ayant clairement compris qu'une révolution qui ignore la parole et l'écriture des femmes n'a rien de révolutionnaire. Myriam Ben et Samira Negrouche, parmi beaucoup d'autres, ont répondu à l'appel de Sénac. Qui à l'avenir répondra à l'adresse ouverte de Negrouche ? Dans ce sens, A genealogy A constellation, XIII planches-poètes cultive non seulement le passé, mais aussi la généalogie algérienne future telle une constellation infinie dont les mouvements imprévisibles sont aussi la source d'un potentiel lumineux et dynamique.
Extrait des articles de Jill Jarvis traduit dans ce livre.
Prisons without walls du livre de Jill Jarvis, Decolonizing Memory: Algeria and the Politics of Testimony
(Décoloniser la mémoire  : l'Algérie et les politiques du témoignage).
Éditions Duke University Press.
Lien : https://www.dukeupress.edu/d..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Je suis une poète qui se vit comme un laboratoire, un chercheur. Je scrute, j’analyse, j’observe, je cherche, je digère, je sculpte mon regard et l’éduque, je sculpte dans la chair et dans l’âme, car la médecine m’a permis de toucher au niveau le plus profond de la chair et de l’âme. Comme tout chercheur, je prends de la distance et me nourris de tout, je suis une poète à plein temps, je me nourris des sciences et des autres arts.
Commenter  J’apprécie          20
L’œuvre d’Etel est une montagne qui invite d’autres montagnes à sa rencontre, autant dire qu’elle contre-dit le proverbe populaire selon lequel seules les mon-tagnes ne se rencontrent pas. C’est qu’Etel est poète, poète d’écriture, d’œuvre et de vie et dans tous les langages qu’elle a créés et déployés, les montagnes sont assez vivantes, assez libres et sûres d’elles pour se risquer au mouvement, à la rencontre.
Texte écrit à Alger, le 3 juillet 2022.
Publié dans la revue Mïtra, hommage à Etel Adnan, Montréal, Automne 2022.
Commenter  J’apprécie          10
On ne résume pas les êtres qui comptent véritablement, on ne les raconte pas avant d'avoir honoré leur part de silence, notre part d'étreinte avec les seuils du grand voyage. Certaines rencontres vous habitent à jamais, celle-ci aura sans doute ajouté du souffle à mes ailes.
Commenter  J’apprécie          20
Je suis là où je suis étrange, presque étrangère, car dans la mémoire du silence, celle qui ne se dit pas, celle qui ne veut pas renier berbérité, judéité et appartenances poétiques. Je ne veux pas choisir la mémoire, mais la laisser remonter à la surface avec ses épines et ses maladresses.
Je ne crois pas que l’écriture soit un verre poli, elle est pour moi un réceptacle indéfini et imprévisible, elle est là où l’on hésite à frapper à la porte, là où l’image arrête d’être un culte, là où la mémoire ne répond à aucune construction préétablie.
Je vis la mémoire et l’écriture dans un même processus de déshabillage, de quête, d’un instant de silence ou de souffle. Oui, habiter enfin un seul instant face à moi-même.
Intervention à La rencontre québécoise internationale des écrivains à Montréal, mai 2009.
Commenter  J’apprécie          00
Quand je demande à ma grand-mère si elle a connu l’écrivain et maitre d’école, cheikh n lakoul, elle me cite alors le titre de son roman en kabyle, mmis u gelliy, le fils du pauvre. M’apparaît alors à cet instant que Feraoun n’est sans doute pas étranger à l’amour que portent les membres de ma famille au livre et au métier d’enseignant.
C’est ainsi que j’appartiens à la maison de Mouloud Feraoun, par les paysages intérieurs que me rendent nos sentiers, que vivifient les témoignages des miens et que son œuvre approfondit, éclaire.
Texte écrit à Alger, le 12 janvier 2022. À paraître dans le collectif, Feraoun : création, combat et lucidité, direction Tassadit Yacine et Hervé Sanson, éditions Koukou, printemps 2023.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Samira Negrouche (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samira Negrouche
Entretien entre Samira Negrouche et le directeur adjoint du Palais de Chaillot le 16 novembre 2023 autour de STATIONS.
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}