Sara June

— Je… euh… je suis désolée !
Un petit son grave me fait lever la tête et je réalise qu’il rit doucement.
La situation l’amuse !
Il se relève souplement et me tend le bras. Je dépose ma main dans la sienne et me mets debout. Mes genoux sont encore engourdis mais cette fois, je m’y attends et me laisse tomber sur la chaise. Je suis tellement embarrassée que je m’empresse de combler le silence en rigolant.
— Je suis vraiment désolée ! J’avais des fourmis dans les jambes. Jamais je ne me serais permis de te tripoter ainsi sans ta permission.
— J’en suis sûr !
— Surtout que ce n’est pas du tout mon genre !
— Ouais, je me doutais bien que tu n’étais pas le genre de fille qui saute sur le premier venu.
Il rit et j’ignore si je dois rire. Il a raison, je ne suis pas ce genre de fille… Si j’étais belle, je le serais sans doute. Mais j’ai depuis longtemps compris que je n’intéressais pas le sexe masculin, alors pourquoi me ridiculiser en tentant des approches aussi peu subtiles ? Je lui souris malgré mon trouble.
— Tu m’as bien cernée ! Je préfère être plus subtile. Comme casser la clim pour forcer les mecs à se déshabiller.
On se dévisage une seconde avant d’éclater de rire simultanément

Mon coeur s’emballe et ma queue se dresse. Elle est tout simplement sublime. La robe qu’elle porte laisse entrevoir un peu de peau voilée de noir, par-ci par-là. Elle moule ses courbes à la perfection. Elle lui arrive à mi-cuisse et ses jambes galbées, trop longues pour ma santé mentale, se terminent par des petits talon hauts vraiment sexy. Ses cheveux bouclés me rappellent notre deuxième rencontre.

"Plus je la côtoie, plus mon besoin d'elle grandit. Je veux tout d'elle. Ses soupirs, ses rires, ses sourires, son corps. J'ai besoin de plus. Je n'ai jamais vécu ça avec une femme, ce manque, ce besoin. J'ai l'impression qu'au lieu de me sevrer d'elle, j'en ai toujours plus envie...

Et honnêtement je ne sais pas si j'aime ça."

Mon corps n’est plus que sensations. Jamais un baiser ne m’a consumée comme celui-ci. Mon sang est devenu de la lave en fusion, mon épiderme brûle à chaque contact avec le sien. Je suis un incendie cherchant la rédemption. Étrangement le seul soulagement que réclame tout mon être face à cette combustion spontanée est Vince lui-même.

-L’amour, ça craint. C’est merveilleux, mais quand l’être aimé disparaît ou meurt ça blesse énormément… Je sais que je risque de souffrir, pourtant… pourtant, je refuse de taire les sentiments si forts que tu fais naître en moi. Tu es le premier qui réussit à ébranler les remparts que je me suis construits autour du cœur

Je mets ce qu’il me reste d’avenir, mes rêves, mes espoirs et ma vie en jeu. Je m’apprête à soigner des criminels… pour survivre

-… Je fais passer le mot que nous aurons dorénavant un médecin entièrement dévoué à la Mano.

Je devine qu’il s’en dégage une aura puissante, une autorité et une fermeté peu communes.

…Cette fille a fait naître un besoin d’elle en moi.

Sa main caresse ma joue, un geste à la fois anodin et rempli de tendresse. Venant d'un biker comme Path, le tombeur de ces dames, ce geste me surprend et me fait fondre littéralement.
- Reste dormir avec moi ce soir... s'il te plaît...
- J'ai... Je n'ai jamais fait ça.
- Moi non plus.
Je hausse un sourcil, dubitative. Il me sourit.
- Oh?! Je ne suis pas un saint. Loin de là, putain?! Mais jamais une femme n'a dormi avec moi. On baise, elles s'en vont. Elles le savent. Je ne suis pas le genre qui dort en cuillère.
- Et tu me demandes de rester?? Moi??
- Oui, je te l'ai dit. Tu n'es pas comme les autres. J'ai envie que tu sois entre mes bras ce soir.
Je le regarde longuement. Est-ce que j'ai envie de dormir entre ses bras, contre lui, dans son odeur ? La question ne se pose même pas. De plus, il me laisse le droit de choisir. Lui, Path le tombeur, que toutes les femmes rêveraient d'avoir dans leur lit - et pas pour dormir - désire dormir en cuillère avec moi. Comment refuser ? Je m'empresse d'acquiescer. Il me sourit et se redresse.

J’ai l’impression de partir en guerre. Je ne peux pas me laisser atteindre. Je me dois d’être forte. Un lent sourire s’étire sur les lèvres de mon compagnon, mais il ne dit rien…

[Je comprends pourquoi tu as fait ça.
Je ne peux avancer sans toi, alors je t’attendrai ou tu m’as laissé…
Je t’aime.]

Chapitre 12 :
Dee

«… J’attrape l’énorme liasse d’argent et la glisse dans mon portefeuille. Mon sac de voyage et ma sacoche sur l’épaule, mes deux valises en main, je sors de ma chambre. Une fois mes effets en place dans ma Jeep, je retourne à l’intérieur. Dans la cuisine, je sors un papier et un crayon.
Tu as décidé que cet univers n’était pas pour moi, Papa.
Je m’en vais découvrir ce que le reste du monde me réserve.
Dee
Je dépose ma veste en cuir des Soldiers sur l’îlot, le papier et mes clés de maison sur le vêtement. Je ferme la porte en sortant et saute dans ma Jeep, sans un regard derrière moi...»

Prologue :
Dee
«…Je sursaute quand la voix du troisième nouveau venu me parvient. Elle est à la fois forte et douce. Elle est grave sans être rauque, et je la sens vibrer en moi.
— Ne t’en fais pas, il n’est pas méchant ! Il en a bavé dernièrement, mais c’est un mec sympa.
Je me retourne vers la future recrue. Ses cheveux foncés prennent des notes dorées au soleil, ses yeux d’un brun très pâle sont magnifiques, mais ce qui l’est encore plus, c’est son sourire. Un sourire légèrement en coin, aux dents blanches éclatantes, offert rien qu’à moi. Il s’avance toujours en souriant et me tend la main, comme on se tend la main entre adultes.
— Enchanté, Dee. Je suis Tips.
Il penche la tête sur le côté alors que je suis complètement paralysée devant lui. C’est la première fois qu’on agit avec moi comme si j’étais une adulte. J’ai l’impression d’en avoir oublié jusqu’à mon nom. Il est beaucoup plus grand que moi, même légèrement plus que Path. Au moment où je pose ma main dans la sienne pour la serrer, je capte son odeur douce de chèvrefeuille. Sa main est chaude contre la mienne. Je la serre doucement à mon tour.
— En… enchantée, Tips.
Mes yeux restent rivés à ceux, hypnotiques, de Tips.
— Hey les mecs, nous interrompt mon frère, mon père nous attend. Allons-y.
— À plus, jolie demoiselle, me salue la nouvelle recrue.

Je laisse tomber ma main et le regarde s’éloigner. Sa démarche est fluide, comme s’il était déjà des nôtres. Il semble si à l’aise. Mon cœur s’accélère pour battre la chamade, il m’a traitée comme si j’étais une grande personne. Avec respect et politesse. C’est la première fois ! La sensation est grisante. Je veux qu’on me traite toujours ainsi.
Je l’aime bien, ce Tips»

Chapitre 4 :
Caitlyn
«...— Que se passe-t-il, Kill ?
— On nous observe.
Je frissonne et me tourne dans la même direction que lui. Sur la façade d’un immeuble voisin, j’aperçois le reflet du soleil sur un objet, probablement les lentilles d’une paire de jumelles. Presque immédiatement, la personne au loin se détourne et disparaît. Trop loin pour qu’on l’identifie, il n’en reste pas moins qu’elle nous épiait.
— Je… J’ai eu l’impression qu’on me surveillait toute la semaine…
— Ça t’est arrivé avant ?
— Non.
— Ce n’est sans doute rien.
J’ai l’impression qu’il dit ça pour me rassurer, que même lui n’y croit pas. Il doit me penser parano… »

Chapitre 2 :
Caitlyn
«...— Je… euh… je suis désolée !
Un petit son grave me fait lever la tête et je réalise qu’il rit doucement.
La situation l’amuse !
Il se relève souplement et me tend le bras. Je dépose ma main dans la sienne et me mets debout. Mes genoux sont encore engourdis mais cette fois, je m’y attends et me laisse tomber sur la chaise. Je suis tellement embarrassée que je m’empresse de combler le silence en rigolant.
— Je suis vraiment désolée ! J’avais des fourmis dans les jambes. Jamais je ne me serais permis de te tripoter ainsi sans ta permission.
— J’en suis sûr !
— Surtout que ce n’est pas du tout mon genre !
— Ouais, je me doutais bien que tu n’étais pas le genre de fille qui saute sur le premier venu.
Il rit et j’ignore si je dois rire. Il a raison, je ne suis pas ce genre de fille… Si j’étais belle, je le serais sans doute. Mais j’ai depuis longtemps compris que je n’intéressais pas le sexe masculin, alors pourquoi me ridiculiser en tentant des approches aussi peu subtiles ? Je lui souris malgré mon trouble.
— Tu m’as bien cernée ! Je préfère être plus subtile. Comme casser la clim pour forcer les mecs à se déshabiller.
On se dévisage une seconde avant d’éclater de rire simultanément …»

Chapitre 4 :
Path
«… Aller le dire à qui ?
— Personne.
— Oh ! La fille de la sécurité. Hush m’a raconté que…
— Oublie ça, Tigresse.
Elle prend mon bras alors que je tente de me redresser pour partir. Son regard me cloue sur place.
— Parle !
Un frisson me parcourt et je me rassieds. C’est qu’elle sait se faire obéir, la Tigresse ! Je ne sais pas quoi répondre ni par où commencer. Je fixe mes mains croisées sur le plan de travail, m’efforçant de rassembler mes idées.
— C’est rien… J’ai juste l’impression de ne plus être aussi… attirant qu’avant. D’abord toi, puis elle…
Je ne lui parle pas de la réaction de mon corps quand je pense à Eden ou de mon obsession de ces derniers jours. J’ai trop peur qu’elle s’emballe et s’imagine déjà pouvoir me marier ! …»

Chapitre 1 :
Eden
«…Je m’y dirige avant de frapper. J’attends un instant, et, comme personne ne vient, je cogne une seconde fois. Cette fois-ci, on ouvre et mon cœur s’arrête. J’ai sous mes yeux les abdos les plus parfaits.
C’est pas vrai !
Est-il nu ? Mes pupilles glissent plus bas sur son torse jusqu’à des muscles en V impeccables se terminant dans un jean porté bas. Son pantalon est très moulant… trop moulant. Un toussotement résonne.
— Hey, beauté ! Mes yeux sont en haut !
Une voix grave, suave et profonde à souhait me surprend. Je dois être terriblement rouge, car la température vient d’augmenter drastiquement et la peau de mes joues brûle. Je lève le regard vers celui qui me fait face. Cet homme est littéralement canon ! Son visage est ouvert, et sa mâchoire carrée, recouverte d’une barbe très courte, accentue son effet séducteur et viril. Il possède de magnifiques yeux d’un brun chocolat moucheté de minuscules paillettes dorées, et ses cheveux châtain clair coupés court sont encore humides. Il doit à peine sortir de la douche. Je croyais que ce genre de mec trop sexy n’existait que dans ces romans à l’eau de rose que ma mère adore. Je me redresse et avale la boule dans ma gorge tout en m’efforçant de reprendre contenance.
— Bonjour, j’ai rendez-vous avec M. Path à neuf heures. Je suis…
— Appelle-moi juste Path. Enchanté, beauté ! T’es Eden ? …»

– Salut tigresse ! Hush a fini de te faire crier ?
Je la vois rougir, visiblement gênée que nos ébats aient réveillé la maisonnée. Je devrais frapper Path pour son manque flagrant de délicatesse envers elle, mais j’aime l’idée d’avoir marqué mon territoire avec mes frères sur elle. Oui ! Oh oui ! Path, elle est à moi. Pas touche ! Je donne l’impression d’agir comme un chien qui pisse pour délimiter son secteur, mais j’adore ça, en fait. Je me sens possessif envers elle comme je ne l’ai jamais été. Elle me change et j’aime l’homme que je suis avec elle. Je souris bêtement à Path.
– Que veux-tu, frérot, moi je sais satisfaire les femmes !
Lily est maintenant écarlate de la racine des cheveux à la base du cou. Je l’attire à moi et embrasse le dessus de sa tête, respirant son odeur fraîche. Maggs nous regarde tendrement.
– Bonjour Lily ! Pas trop mal au crâne ? demande Maggs.
– Non, ça va ! Hush m’a donné un cachet ce matin.
– Avec ce que j’ai entendu ce matin, c’est pas juste un cachet qu’il t’a donné !
– OK, Path, c’est assez ! Tu vois bien qu’elle n’est pas à l’aise, le sermonne Maggs.
Path hurle de rire, tandis que Maggs se tourne vers le frigo.
– C’est que j’aime agacer notre petite tigresse.
Ni moi ni Maggs ne commentons.
– Ne vous en faites pas, Maggs. Il est simplement jaloux. Reste à savoir de qui ? De Hush ou de moi ? lance Lily.

Chapitre 5 :
Lily
«...– Que se passe-t-il, Hush ?
– Rien.
Il m’indique la porte sur le côté, tout en remettant son jean.
– La salle de bains est là… si tu veux te nettoyer.
Il reprend sa veste et se retire de la chambre sans un mot. J’ai l’impression que mon cœur se glace. Non… Il est comme les autres… Il m’a pris pour un joli-cul et j’ai bêtement cru qu’il y avait autre chose. Je sens les larmes couler sur mes joues. Je me relève. Je m’habille. Je dois quitter cet endroit. J’ai froid et j’ai mal. Une fois vêtue, je sors en vitesse. Je croise Maggs, mais je ne m’arrête pas. Je cours jusqu’à Rody, sans m’attarder. Les pleurs brouillent ma vision. Je prends mon blouson et mon casque que je mets avec hâte et enfourche ma moto. Comme je viens pour démarrer je découvre un Post-it jaune collé sur mon odomètre. Une toute petite phrase y est inscrite :
Je t’ai retrouvée !
Pitié ! pas ça, en plus ! Merde, merde et merde, Hush serait l’un des leurs ?
l m’aurait refait le coup de Lewis ?
Putain, je suis trop conne !
Je broie le papier et démarre Rody. Je quitte rapidement le club sans me retourner.»