Citations de Scott Peck (139)
(…) les passifs-dépendants, dépensent tant d'énergie à se faire aimer qu'ils n'en ont plus pour aimer. Ils sont comme des affamés, grappillant de la nourriture partout où ils peuvent, sans rien avoir à offrir aux autres. C'est comme s'ils avaient en eux un vide, un puits sans fond hurlant pour qu'on le remplisse mais qui ne peut jamais l'être totalement. Ils ne peuvent jamais être comblés ni atteindre la plénitude. Ils ont toujours le sentiment qu'il leur manque quelque chose. Ils tolèrent mal la solitude. A cause de leur sentiment de manque permanent, ils n'ont pas de véritable sens de l'identité, et ils ne se définissent que par leurs relations avec les autres.
Autrefois, il n'y avait qu'un ou deux parmi des millions qui réussissaient à s'élever au-dessus des cultures et des frontières - Jésus, Socrate... - et qui sont entrés dans l'éternité. Mais le succès du Chemin me laisse croire que, grâce à la communication de masse, la psychothérapie et la grâce, nous ne parlons plus en termes d'un parmi des millions, mais d'un parmi des centaines.
En fait, dans toutes les professions, les gens instruits et qui réussissent mais qui osent reconnaitre leur ignorance sur un sujet donné sont en général les plus experts et les plus digne de confiance.
Il est impossible de comprendre quelqu'un si on ne lui fait pas un peu de place en soi. Et cette nouvelle mise entre parenthèses demande un dépassement des limites et donc un changement du moi.
Tout le monde souhaite être aimé. Mais nous devons d'abord nous rendre aimables. Nous devons nous préparer à être aimés, en aimant les autres et en nous disciplinant. Si nous cherchons à être aimés – comme nous nous y attendons -, nos efforts demeureront vains. Nous serons dépendants et avides, et nous n'aimerons pas véritablement. Mais si nous nous montrons généreux avec nous-mêmes et avec les autres, sans rien attendre en retour, alors nous serons dignes d'amour et récompensés, sans l'avoir cherché. Tel est l'amour des hommes, tel est l'amour de Dieu.
... j'en suis venu à la conclusion que les maladies mentales ne sont pas un produit de l'inconscient ; c'est en revanche un phénomène dû au conscient, ou, disons, aux mauvaises relations entre le conscient et l'inconscient.
L'un des principaux aspects que peut prendre l'amour est l'attention. Lorsque nous aimons quelqu'un, nous lui donnons de l'attention ; nous nous préoccupons de son évolution.
L'amour, ce n'est pas tout simplement donner : c'est donner avec discernement, mais aussi parfois ne pas donner; c'est encourager judicieusement, mais aussi critiquer. C'est argumenter, se battre, exiger, pousser, et retenir, en plus de réconforter. C'est diriger. Judicieusement.
Cela implique un esprit de discernement qui demande plus que de l'instinct : de prendre des décisions parfois douloureuses, en tout cas toujours attentionnées et réfléchies.
Je reconnais aussi que certains individus peuvent être en contact beaucoup plus profond avec la réalité que leurs concitoyens et qu'ils seront traités de fous par une société malade.
C'est souvent lorsque nous sommes sûrs de nous que nous sommes aveugles et inversement, lorsque nous pensons être perdus que nous sommes clairvoyants.
Que pouvons-nous faire lorsque nous voguons à la dérive sur une mer d'ignorance ? Certains, défaitistes, diront : « Rien ». Ils proposent simplement de continuer à dériver, comme s'il n'était pas possible de trouver, dans une mer si vaste, un courant qui puisse mener à la clarté ou à une destination intéressante. Mais les autres, suffisamment conscients qu'ils sont perdus, osent penser qu'ils peuvent trouver un chemin pour sortir de cette ignorance, en développant plus encore leur conscience. Ils ont raison. Le surplus de conscience ne vient pas en un éclair, mais lentement, pièce par pièce, et chaque élément ne peut être obtenu que par un travail et un patient effort d'observation et d'étude de tout, y compris de soi-même. Le chemin de l'évolution spirituelle est un long apprentissage.
Devenir dépendant de quelqu'un est le pire mal que tu puisses te faire. Tu serais même mieux si tu étais dépendant de l'héroïne car, tant que tu pourrais t'en procurer, elle ne te laisserait jamais tomber et pourrait te rendre heureux. Mais si tu attends le bonheur de quelqu'un, tu seras toujours déçu.
Une vie bien remplie est pleine de douleur. Mais la seule échappatoire est de ne pas vivre pleinement ou même de ne pas vivre du tout.
C'est par amour pour leurs patients que les thérapeutes ne s'autorisent pas à tomber amoureux d'eux.
En raison de l’endoctrinement culture, beaucoup de gens pensent qu’aimer, c’est faire, ils ont l’impression qu'ils doivent accomplir quelque chose simplement pour répondre à leurs attentes ou à celles des autres. Le paradoxe est que, bien des fois, ne rien faire — être qui on est, au lieu de prêter constamment attention à ce l'on fait — est l'approche la plus riche en amour.
Tomber amoureux n'est pas un acte de volonté. Ce n'est pas un choix conscient : quels que soient notre disponibilité et notre désir d'être amoureux, il peut très bien ne rien se passer ; alors qu'au contraire on peut tomber amoureux au moment où on s'y attend le moins, dans des circonstances peu faciles ou non désirées. On peut très bien tomber amoureux de quelqu'un avec qui on est, de toute évidence, mal assorti, autant que d'une personne qui nous convient mieux. En fait, nous pouvons même ne pas aimer ou admirer l'objet de notre passion, et inversement être incapable – malgré beaucoup d'efforts – de tomber amoureux d'un être que nous estimons et avec qui des relations profondes seraient, à tout point de vue, souhaitables.
Souvent, mais pas toujours, l'atmosphère de l'enfance d'un patient et, par conséquent, l'essence de sa vision du monde remonte au plus ancien souvenir. Je demande donc souvent à mes patients de me raconter le leur.
Si un thérapeute ne peut pas aimer véritablement son patient, la guérison profonde n'aura pas lieu. Peu importent les références et l'expérience des thérapeutes, s'ils ne sont pas capables de dépasser en aimant véritablement leurs patients, les résultats de leur pratique thérapeutique seront, en général, des échecs. En revanche, un thérapeute profane, avec peu de références et d'expérience, mais qui a une grande capacité à aimer réussira aussi bien que les plus grands.
Il y a des moments où je tremble en songeant à l'importance de ce que je fais lorsque j'accepte un nouveau patient. Parce que la guérison ne s'obtient que si le psychothérapeute amène ses relations avec son patient au même niveau d'engagement et avec la même conscience que des parents aimants peuvent donner à leurs enfants. Et cette capacité du thérapeute à s'engager vis-à-vis de son patient sera mise à l'épreuve et sûrement manifestée de mille façons au cours de la thérapie (qui peut durer des mois, voire des années).
... tout au long de la vie, il faut apprendre à mourir.
... le mensonge est un essai de contourner la souffrance légitime et est donc générateur de maladies mentales.