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Critiques de Sébastien Hoët (36)
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La contre-heure

ATTENTION VIOLENCE !

Une fois n'est pas coutume, je vais me lâcher et laisser exploser ma rage.

Rien, je n’ai rien aimé dans ce livre.

Je n’y ai vu que des discours sans intérêt, des idées toutes faites sur tout.

Le regard cynique et méprisant du héros de cette histoire m’a agacée.

Si au moins nous avions à faire à un livre bien écrit, je pourrais lui trouver des excuses, mais non, rien, il n'y a rien à sauver.

Si j'ai encore une hésitation sur mon coup de coeur de l'année, je n'en ai aucune sur la "bouse" de l'année.

De plus, Il est étrange de trouver autant de critiques dithyrambique sur ce livre, critiques qui ont toutes été postées à la même date par des "pseudos lecteurs" qui n'ont qu'UN seul livre dans leur bibliothèque.

Curieux, non ??? Je remarque le même phénomène sur d’autres sites littéraires tels « Libfly » ou « Lecteurs.com ».



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La contre-heure

Armé d'une intrigue aussi simple qu'efficace et sous des airs faussement tranquilles, Sébastien Hoët se paie la médiocrité ambiante et les idoles de l'époque à travers les états d'âme de Gilles, un professeur de philosophie à la dérive, mécontent de tous et mécontent de lui – antihéros désabusé se débattant péniblement dans les couloirs de l'Éducation Nationale.

Dans la région de Lille, en arrivant au lycée, Gilles apprend que Victoire, une élève de première, s'est suicidée en se jetant du troisième étage de l'établissement. Dans la salle des profs, on découvre un homme dans un décalage intellectuel évident, tâchant tant bien que mal de faire bonne figure, moins ouvertement offensif qu'en phase de saturation intérieure. Autour de lui : Arsène, un type bavard dont Gilles semble tolérer la compagnie, et Esther, une jeune femme remarquablement bobo, mais dont le charme ne laisse pas indifférent. Une invitation pour assister à l'adaptation d'une pièce ouvrira les hostilités, avec notamment la description d'un microcosme théâtreux débordant de nullité.

Entre deux cuites où Gilles laisse éclater son mépris pour les productions actuelles, un nouveau drame semble prendre forme de façon nébuleuse. Une chose est sûre, trop jeune pour appartenir à la vieille garde des enseignants, Gilles se reconnaît encore moins dans la nouvelle génération. C'est aussi l'occasion d'une peinture au vitriol d'élèves toujours plus incultes et végétatifs, avec leurs variantes, leurs particularités, leurs exceptions et leur génie abyssal parfois. Dans un équilibre fiévreux, le professeur dresse alors un état des lieux, tente d'envisager une suite, la possibilité d'une cohabitation pacifique avec son environnement direct, mais le vertige s'accentue. En écho, Victoire répète ses derniers instants.

Au-delà du lycée, si l'auteur tire dans le tas, rien de gratuit dans les portraits sévères dressés tout au long du livre : figures emblématiques ou imposées du monde culturel, médiatique et académique tel qu'il domine de façon quasi exclusive depuis des années, malgré une perte de crédibilité exponentielle et quelques plombs dans l'aile depuis peu. Son approche est assez bien sentie, flirtant avec le burlesque parfois, n'épargnant pas non plus son antihéros dont il trace d'emblée les limites et les contradictions en le confrontant notamment au ridicule de la pose – autre fléau d'actualité – ce qui participe d'ailleurs à rendre Gilles plutôt attachant.

Avec ses petites humiliations et dans une lassitude sous tension, l'année scolaire va ainsi s'écouler, les dents serrées, à deux doigts du naufrage ou de l'explosion. D'un bout à l'autre, la voix spectrale de Victoire se fera entendre, rejouant son ascension fatale dans une étrange symétrie avec l'errance de Gilles embarrassé par son enveloppe charnelle, ses désirs, son passé, sa quête de sens et ses références. Bref, sans complaisance pour son temps, avec humour et intelligence, déployant un éventail d'images percutantes, ce premier roman tranche avec un éclat certain.
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La contre-heure

Un grand moment de lecture, de la meilleure époque. Roman lucide et émouvant, dans le vibrant hommage silencieux fait à la jeunesse, qui doit accepter de voir sa grandeur et la déchéance à laquelle ses aînés l'ont conduite. Moment intense de méditation et de splendeur.
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La contre-heure

Gilles est à un tournant de sa vie, déçu par son époque dont il déplore la médiocrité, déçu par l'éducation nationale, par le niveau de ses élèves, et déçu par les femmes... Il s'est mis en demeure de dresser le bilan de son existence et un événement brutal va être le déclencheur d'un mal être qui va croître au rythme de l'année scolaire. Un premier roman étonnant, détonnant et talentueux.
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La contre-heure

Gilles, un personnage nocturne et lumineux, passe au peigne fin les fausse valeurs contemporaines, les inconsistances idéologiques du moment, les simulacres d’existence et rencontre une morale dure et haute qui sauve tout de même ce qu’une époque a de plus vivant et émouvant : l’enfance, l’amour, l’authenticité de certains êtres.

Citation : « Gilles écrivait aussi, pas seulement de la poésie. Des proses. Un exercice, un entraînement de haut vol. Il retirait de ces pages écrites tard dans la nuit une plus grande sensibilité aux autres, à lui-même comme être humain, il voyait mieux, il écoutait mieux, il goûtait mieux, dans la surprise d’une langue qui semblait tout comprendre. Après, le monde brillait davantage… » (p. 71).

Livre vital, dont on ressort plus fort, plus lucide, mieux armé.
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La contre-heure

Ce roman, dont le personnage principal se prénomme Gilles - et dont l'auteur se distingue nettement - établit une sorte d'arc temporel entre les années 30 - et le Gilles de Drieu la Rochelle - et notre temps de houellebecquisme triomphant. L'auteur réussit le tour de force consistant à détruire la médiocrité ânonnante ambiante tout en renversant le négativisme du surface en éthique de premier ordre. Tour de force aussi que d'écrire un roman formellement hors normes, incluant de la plus pure poésie en même temps qu'une satire des plus bernhardiennes. Hoët apparaît ici comme l'antidote à une époque dominée par le symptomatique et déliquescent Houellebecq dont la poésie de mirliton épouse docilement un niveau analytique situé quelque part entre les fiches Wikipédia qu'il pompe et un Zemmour qu'il bégaie. Il faut absolument lire cette Contre-heure, un opus d'une maturité et d'une lucidité sereines que les lecteurs peu préparés, amateurs de Houellebecq et de Nothomb, ne peuvent que honnir. Enfin une œuvre, non pas un simple livre, et une œuvre cinglante, émouvante, précise.
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La contre-heure

Une histoire de prof de philosophie, un sujet que connait bien l'auteur, qui est justement professeur de philosophie ! Brillant, cet enseignant, comme beaucoup d'autres subit un certain mal de vivre dans notre période actuelle, marquée par une envahissante médiocrité ambiante.

D'autant plus que cette nouvelle rentrée scolaire est marquée par Victoire, une élève de première qui a sauté du troisième étage du lycée où enseigne Gilles, personnage central de ce roman.

"Il faisait beau pourtant." C'est la première phrase de ce premier roman réussi. Très vite, l'auteur nous donne le ton, faisant surgir le portrait de cet enseignant pleinement conscient du décrochage d'une grande partie de ses élèves, et surtout maniant un humour corrosif.

Avec un acharnement tout à fait plaisant, Gilles passe en revue les diverses tares bien ancrées dans notre société actuelle. Pour lui, la débâcle est généralisée, et ce n'est pas nous qui dirons le contraire. Gilles nous parle avec un certain réalisme, parfois un peu désespéré, de notre société de consommation ou les apparences dominent, où le paraître a remplacé l'être, ou le manque de culture s'étale chez les élèves, reflet de la nullité crasse des médias. Un beau personnage ce Gilles, conscient, lucide, sensible, trop sensible (?) qui le rend différent, avec une dose de souffrance. Ce qui entraine des rapports pas vraiment simples entre Gilles et les femmes. Et pourtant une jeune femme aux yeux verts pourrait...

Sébastien Hoët, né à Lille, nous offre donc un premier roman réussi, bien dans l'air du temps, dans le bon sens du terme. Cet enseignant en philosophie n'en est pas à sa première publication, puisqu'il est déjà l'auteur de recueils de poésie, notamment chez L'harmattan, ce qui est une bonne référence. Il contribue également à l'excellente revue cinéphile Tausend Augen où il a supervisé un dossier sur l'un de nos cinéastes favoris, David Lynch. La contre-heure donne d'ailleurs l'envie de découvrir ses autres écrits.
Lien : http://danactu-resistance.ov..
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La contre-heure

On est d'emblée saisi par la tragédie qui ouvre le roman, la défenestration d'une lycéenne. Elle permet à l'auteur de dresser le portrait critique de toute une société, d'abord de lui-même, mais plus largement de la médiocrité générale ambiante. Paradoxalement, on rit beaucoup, tant le style est incisif et explosif à la fois. Je relis certains passages, ce n'est pas à piquer des vers ! Les frasques amoureuses du héros y contribuent, mais aussi la trouvaille des mots. Roman aussi à idées, à méditations, mais qui restent localisées, toujours à propos, quasiment invisibles. La fin est remarquable (je n'en dis rien !).
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La contre-heure

Voilà qui se lit bien, se rit bien, livre plein d'humour et de situations cocasses, sur fond de tragédie collective diluée dans une époque sans profondeur. Hé hé.
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La contre-heure

Batman. A un moment donné, et de manière comique, le narrateur ivre se prend pour Batman. Mais au fond c'est une sorte d'indice métadiégétique. Oiseau nocturne, homme séparé, être hybride, le narrateur n'adhère pas aux situations qu'il traverse depuis cette faille qui a eu lieu dans sa vie, et qui semble détachée de l'intrigue (la mort de Victoire). En réalité, c'est de cette rupture d'avec la vie qu'il est question, et de l'ombre de la morte rejointe oniriquement en fin de roman. Belle allégorie de cette ombre de mensonge et de simulacre qui nous sépare de notre propre vie, La contre-heure est aussi une déclaration de rupture avec la médiocrité de l'époque, sans haine ni acrimonie, mais avec dureté et précision.
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La contre-heure

L'ange s'est envolée. Son âme invisible se faufile dans chaque moment de vie, elle défie le terrestre, elle happe les vivants vers leur devenir-mortel, elle anéantit les sols. A la fin, on la rejoint, dans le plus-vrai, dans la réalité non-destinée. Nous y sommes.
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La contre-heure

Sous une écriture tenue et fluide, se cache un baroque hyperbolique de l'intrigue où rien ne semble fonctionner, où chaque situation cache un cri et un excès tus, où la réalité a déjà explosé avant qu'on n'ait à la vivre et où se pose incessamment la question du pourquoi : pourquoi en est-on arrivé là ? pourquoi cela se passe-t-il ainsi ? qu'est-ce qui continue à nous réunir et à faire sens ? Roman de moraliste mesuré, d'esthète accompli, de penseur solide, c'est surtout la valeur humaine qui se dégage de ce livre et un hommage silencieux rendu à Victoire, l'évadée de ce simulacre de vie, l'être en allé, double du narrateur, toujours tenté par une fusion onirique, sinon réelle, avec la morte.
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La contre-heure

Ce bouquin me rappelle le style des hussards (Nimier, Franck), mais de gauche, et mimant un regard désabusé il fait cependant appel aux vrais valeurs de compassion, de solidarité et d'intelligence. Excellent travail M. ¨Hoët !
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La contre-heure

J'ai du mal à identifier mes sentiments à l'issue de ce roman, sinon que j'en ressors avec une sorte de mélancolie. La satire est féroce, toujours contrebalancée par des valeurs positives fortes. Face aux pseudo-écrivain(e)s qui sont démonté(e)s à coups de plume aiguisée sont opposés des plumes réelles, qui sont nombreuses et citées avec joie, cela va de Malcolm Lowry à Guy Viarre, de Djuna Barnes à Joyce Mansour, etc. Il en est de même pour les personnages, dont la médiocrité est reprise au sein de la thématique plus large de la déliquescence d'un monde qui pourtant a les armes pour vivre pleinement la vie. Que se passe-t-il donc ? La contre-heure peut-être. L'heure où il faut se retirer du plein jour et méditer, parce que tout est comme sorti de sa place. Le fabuleux tour des diverses situations sociales rend cependant justice au désir d'une vie continuée, bien que flotte l'ombre de Victoire. Victoire, la morte partie dès la première page, soeur secrète et mystique de Gilles, dit qu'il faut continuer à vivre. A la mélancolie du roman s'ajoute alors, non une résignation, mais une sorte de courage têtu. Un roman clair, littérairement et humainement, que je recommande vivement à tout bon lecteur.
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La contre-heure

Ce roman m'a laissée très perplexe. Et pour cause, à la lecture du résumé, je m'attendais à une intrigue très centrée sur l'affaire du suicide de Victoire, une du lycée dans lequel Gilles, le personnage principal, enseigne. En effet, cette élève s'est défenestrée du troisième étage de l'établissement, pour des raisons inconnues. Ma ça n'a pas été le cas. L'histoire est bien plus centrée sur Gilles, qui est un anti-héro très réussi, il est témoin du changement de la société, de la "médiocrité moderne" comme le dit le résumé.



Il se fait de nombreuses réflexions sur ces changements dans divers domaines, comme la littérature, le milieu de l'édition (je dois avouer avoir été partiellement d'accord avec les réflexions sur ce domaine-ci) les femmes, l'amour, l'enseignement... Il compare notamment avec beaucoup de succès les enseignants d'avant, "espèce en voie de disparition", avec les enseignants d'aujourd'hui, les jeunes enseignants, qui sont totalement connectés et modernes.



Avec humour et justesse, il n’épargne pas grand monde, c'est vrai. J'ai beaucoup apprécié l'écriture, simple mais fluide et très efficace. Ce qui m'a parfois légèrement gênée, ce sont les nombreuses références, à certains écrivains que je ne connaissaient pas du tout, mais cela m'a permis d'apprendre, justement, à les connaître.



À intervalles régulier, des petits chapitres sont consacrés à Victoire. Ces chapitres sont à la première personne du singulier, contrairement au reste du roman, ce qui peut être un peu perturbant au départ, mais on finit par comprendre la démarche. L'utilisation de ce mode de narration uniquement sur ces petites brides rend le discours de Victoire encore plus frappant, d'un coup, elle est plus proche de nous, c'est comme si elle s'adressait au lecteur. Ainsi, on comprend encore mieux son mal-être, ce qui l'a poussée à commettre l’irréparable. J'ai aimé ces petits chapitres, que j'ai trouvés trop courts à mon goût.



Au fil des pages, je me suis rendu compte que Gilles, derrière son personnage d'homme sûr de lui, cache également un mal être, qui le rend proche de cette élève de première qui pouvait lui sembler insignifiante. Depuis l'enfance, il se sent à part, comme enveloppé, coincé dans quelque chose de trop étroit. J'aurai aimé que le lien entre ces deux êtres (qui tous les deux, souffrent) soit davantage fait.



Gilles fait la connaissance d'une nouvelle professeure d'anglais, à la rentrée. Celle-ci lui plaît physiquement mais au niveau des convictions, elle est son opposée. Elle représente toute cette évolution dans la façon de penser, d'être et de vivre, que Gilles rejette et critique. Mais malgré tout, elle l'attire. Je n'ai pas réussi à m'attacher à elle, pour une raison que je n'arrive pas vraiment à définir.



Globalement c'est un roman très psychologique, qui m'a personnellement fait réfléchir sur pas mal de choses. J'ai été touchée par l'histoire de Gilles, par son passé, ses incertitudes quant à lui-même et sa capacité à séduire les gens. Mais je l'ai également été par Victoire. J'aurai tellement aimé que leurs deux histoires se mêlent davantage, que ce ne soit pas seulement une succession de chapitres, avec l'un qui parle de lui et l'autre d'elle ! À mon avis, tourné comme ceci, ce roman aurai peut être bien pu être un coup de cœur pour moi. Une très bonne lecture tout de même.

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La contre-heure

A l’heure d’une littérature exténuée, particulièrement en période de rentrée littéraire, quand il n’est d’autre choix qu’entre les machines rôdées à l’exercice spectaculaire tel Houellebecq et celles, rôdées elles aussi au tourniquet médiatique, qui en prime nous surprennent encore par leur nullité ubuesque, quelques ouvrages relèvent notre intérêt pour la raison qu’ils sont encore écrits dans un français intéressant et qu’ils tentent de dire quelque chose qui ne se réduise pas à la logorrhée insane débitée par la majorité des maisons d’éditions, au kilo comme le fumier. La Contre-heure de Sébastien Hoët figure parmi ses ouvrages qui nous rassurent et qui, humblement, laisse sourdre une voix originale au milieu de ces ordures à l’uniforme bariolé qu’on nous présente en guise d’art.

Ironiquement, le sujet de La Contre-heure ressemble de prime abord à ces romans post houellebecquiens à destination des lectrices de Elle, montés en série, et qui oeuvrent dans le genre de la sociologie de bazar, aussi ce ne sont pas les pérégrinations dépressives de Gilles, professeur de philosophie dans un lycée de Lille à la quarantaine bien consommée, qui brillent par leur originalité. En revanche, les considérations de l’anti-héros de La Contre-heure, elles, dénotent avec le politiquement correct systématique et distillent un air salutaire susceptible de nous distraire un peu de ce psychologisme ambiant qui empuantit tout aujourd’hui. Car Gilles ici règle ses comptes avec, dans le désordre : l’éducation nationale, la littérature contemporaine, les femmes et le monde sans chercher la demi-mesure ni les accommodements raisonnables. Revenu de tout, du moins le croit-il, il démonte de son regard désabusé les clichés qui régissent la culture actuelle ; des « artistes » ignares aux écrivains illettrés peu de chose en terre de modernité semble trouver grâce à ses yeux fatigués. Mais il serait faux de lire ce roman sous l’angle unique d’un ressentiment vomi par une espèce de loser réactionnaire puisque ce que dénonce Gilles, il le dénonce parce que cela existe, hélas, et quiconque enseigne aujourd’hui, fréquente les expositions d’artistes contemporains en tous genres, à condition qu’il se débarrasse du dogmatisme contemporain, sait la réalité de cette nullité érigée en excellence… Au travers du pamphlet masqué, Sébastien Hoët touche quelque chose de la vérité déprimée de notre époque, cette époque qui semble le révolter plus encore qu’elle ne l’accable et dont Gilles se fait l’hérétique autant que l’inquisiteur. Pour une part désespéré, Sébastien Hoët néanmoins envisage la littérature sous une forme propitiatoire et se sert de chaque chapitre de La Contre-heure pour nommer le mal comme si le nommer équivalait à le détruire. La langue ici joue un rôle essentiel dans cette entreprise de démolition massive puisque Sébastien Hoët l’utilise afin de prouver par l’exemple que la nullité n’est pas tout aujourd’hui et qu’il demeure encore possible d’écrire. Ainsi, l’histoire que Sébastien Hoët nous conte, finalement, vaut d’abord pour l’esthétique qu’elle lui permet de déployer en guise de pharmakon au néant en marche.

Certes, si ce premier roman comporte quelques maladresses narratives, secondaires en regard d’une langue poétique et élégante qui donne à la Contre-heure une aura particulière et un ton singulier, Sébastien Hoët demeure assurément un auteur à suivre et son livre un ouvrage singulier dont certaines pages tendent vers le poème en prose et dépassent la cadre romanesque stricto sensu pour trancher avec éclat sur la platitude généralisée.


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La contre-heure

Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Kero ainsi que Babelio pour la réception de ce livre dans le cadre de la Masse Critique. J'étais vraiment ravie de découvrir cet ouvrage dans ma boite aux lettres !



Avant de vous parler de l'histoire, je vais m'arrêter brièvement sur l'objet livre en lui-même. Je le trouve vraiment magnifique. La couverture est très jolie, j'adore ce système de rabat à l'intérieur qui ajoute un plus au livre. Le papier est agréable au toucher (et en plus écologique !). Vraiment, il y a un très beau travail de mise en forme.



Ensuite, concernant l'histoire, je dois avouer que je suis assez mitigée. Autant l'écriture est sublime, avec de belles et longues phrases, avec un style parfois même très poétique ; autant je n'ai pas tant accroché que cela au sujet du récit. À vrai dire, je n'ai pas du tout adhéré au personnage de Gilles, ce professeur à la dérive, mécontent de tout. Je l'ai vraiment trouvé antipathique. Même s'il m'est arrivée d'être sensible à son mal-être et à ses doutes, cet anti-héros m'a plus souvent agacé qu'autre chose. Les personnages secondaires ne m'ont pas interpellé plus que ça non plus. La jolie Esther aurait pu avoir un meilleur rôle peut-être, mais ce n'est que mon avis.



Par contre, j'ai beaucoup aimé avoir le point de vue de Victoire grâce à ces quelques pages succinctes qui donnaient tant d'émotions ! Je m'attendais à ce que l'on parle de son cas plus souvent dans le roman, que sa mort ait plus d'impact, pourtant je trouve finalement que ces quelques pages suffisent pour parler d'elle.



Le dernier point, très subjectif, que je voulais aborder avec vous, est le lieu du roman : Lille. Étant moi-même originaire de la région lilloise, j'ai reconnu des lieux, des rues, des noms, ce qui m'a permis de pouvoir bien situer l'histoire et son contexte. C'était vraiment plaisant !



En somme, c'est un bon livre, mais je pense que ce n'était peut-être pas la bonne période pour moi pour le lire. Peut-être devrais-je le relire plus tard, d'ici quelques mois, quelques années, quand moi-même je pourrais comprendre les incertitudes de cette vie.
Lien : http://mangeonsleslivres.blo..
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La contre-heure

Merci à Babelio et aux Éditions Kéro pour ce livre.



Je ne vais pas mentir. Je n'ai pas aimé ce livre. Tellement que j'allais à reculons pour le lire. Une page par-ci, une page par-là (alors que le livre ne fait qu'environ 200 pages et que ça aurait dû être lu vite.)



Le résumé était plutôt accrocheur, intriguant. Et pourtant, j'ai eu l'impression d'avoir été bernée. En effet, dans le résumé, on parle de Victoire, une lycéenne s'étant défenestrée. Je pensais que ça allait tourner autour de ce tragique événement. Eh bien, non. Pas du tout. Tout ne tournait qu'autour de Gilles, personnage que l'on suit tout du long. Victoire n'a été cité brièvement dans le roman que 4 fois!



Giles ne m'a pas plu. Je serais incapable d'exprimer ce que je pense de ce personnage. En tout cas, il ne cesse de critiquer, de décrypter la société, l'Education Nationale, la littérature, ses collègues de travail, les femmes...



Les seuls moments que j'ai apprécié dans le livre, ce sont les petits chapitres en deux ou trois pages, qui étaient éloignés de la trame principale, où j'y ai vu une certaine beauté, une certaine poésie, où j'ai pu réfléchir aux passages écrits.



Je n'ai pas accroché au style de l'auteur. C'est très spécial. On adhère ou non. Pour ma part, ça ne l'a pas fait. Peut-être que le côté très réfléchi, philosophique a fait que je n'ai pas pu m'imprégner du texte. Il y a très peu de dialogue, voir quasiment pas. Certaines choses m'ont choqué mais je n'en dirais pas plus. ça partait trop dans tous les sens, j'avais l'impression que c'était décousu, sans queue ni tête, je ne voyais pas où voulait en venir l'auteur en fait.



Il arrive qu'on ne peut accrocher à un livre, c'est normal. On ne peut pas tout aimer et heureusement!
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La contre-heure

Livre reçu dans le cadre de Masse critique de Septembre. La 4ème de couverture paraissait tellement attrayante...



Habituellement j'essaie d'en faire un bref résumé mais là je sèche...

Ce roman pouvait être réussi vu le début de l'écriture et le fond de l'histoire. Mais franchement ce fut un calvaire pour moi cette lecture!

L'auteur saute du coq à l'âne dans un même paragraphe et aucun lien n'est possible. Il ne parle quasiment jamais du suicide de la lycéenne dont il est question. Hormis les questions de sexe qui ont l'air de tenir à coeur à l'auteur il n'y a rien de folichon...



Bref, mauvaise impression et une certaine envie de lâcher le bouquin à plusieurs reprises.

C'est bien la première fois que je suis déçue dans mon choix de Masse critique.



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La contre-heure

On entre comme dans un gant bien chaud, tenu que l'on est par la voix narrative feutrée, chaude, rauque, qui mène la chronique. Chronique non d'une époque, mais d'âmes. C'est sensuel, cynique et juste, et ça n'oublie pas d'être humain là où il le faut.

Ouvrage à déconseiller aux jeunes filles.
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