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Citations de Sébastien Sabat (20)


Mais il pouvait voir les morts et communiquer avec eux. Il sen était fait une spécialité. Tant de familles éplorées qui veulent avoir des nouvelles, tant de moribonds pas tranquilles, il y avait de toute évidence un marché.
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Le détective se trouvait tout en haut d'un puits, sous ce qui ressemblait fortement à une bouche d'égout, ce qui était en soi remarquable, car cette Cité ne devait pas en compter beaucoup. De là à dire qu'il pouvait véritablement discerner le paysage au travers, c'eût été pousser l'étron un peu loin dans le collecteur.
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Wrist dévisagea Calder.
- Mais qui êtes-vous ?
- Je suis un phénomène de foire. Une erreur de la nature. Et vous ne pouvez pas me tuer, Lieutenant. Mais moi je peux. Je peux vous briser la nuque avec mes seules mains nues. Alors, rangez votre pétoire et discutons posément, vous voulez bien ?
Wrist n'avait rien à répondre. Il jetait des coups d'œil au trou du pantalon. Finalement, il rangea son arme dans son étui.
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- Le quoi ?
- L'Ordre de Cobalt, répéta Iris. C'est l'hibernation qui te ramolli le cerveau ?
- Jamais entendu parler de ce truc, dit Calder. Une nouvelle équipe de football, peut-être. Ce serait joli, des maillots bleu cobalt.
- Une équipe de football m'aurait fait assassiner ? Faut vraiment qu'on te sorte d'ici. Tu commences à pédaler dans la purée.
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Le militaire le considéra gravement.
- Ayez un peu de respect pour les morts, Monsieur Calder.
- Le jour où les morts en auront pour moi.
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- Tu es encore plus aimable qu'hier, dis donc, constata Iris.
- Je n'aime pas la pluie, je n'aime pas faire le garçon de courses et je n'aime pas les quartiers bourgeois. D'autres questions ?
- Tu n'as vu personne ?
- Pas encore, non.
- Le soir tombe bientôt ? demanda Iris.
- Le soleil est passé derrière la muraille, tu ne vois pas ? C'est ton ego qui t'aveugle ?
Iris ricana.
- Il n'y a plus ni jour ni nuit ici. Je vois le monde comme en négatif. Mais même en négatif, tu as toujours une sale gueule.
Calder renifla. Pourquoi ce genre de conversation lui donnait-il toujours soif ?
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Le silence tomba, lourd, épais. La pièce semblait avoir perdu dix degrés. Sombre et froide comme une morgue. Ce qu'elle était un peu, au vu des occupants, Iris le premier.
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Ici à Terminus, quand ça souffle, ça souffle. Il vaut mieux s'enterrer comme une taupe, vivre sur les réserves et attendre que ça passe. On est coupé du monde, aucune caravane ne vient se ravitailler pendant environ deux mois. Zéro pour les nouvelles fraîches.
Imaginez maintenant, à titre d'exercice, une armée faisant le siège d'une ville dans de pareilles conditions, sentant tout à coup le souffle fétide du Dieu des vents sur sa nuque. Nul doute qu'elle jouerait le tout pour le tout et donnerait l'assaut, un assaut brutal et désespéré.
C'est précisément ce qui arriva à Terminus deux jours plus tard.
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Iris, Protecteur de New York Reborn, être vivant supérieur et unique connut la même mort sans gloire que le plus insignifiant des crustacés.
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J’ai fait des expéditions à grande vitesse, la planète est désolante. Et désolée. C’est à pleurer. Elle est recouverte de neige aux deux tiers environ. Seule la bande de terre autour de l’équateur dispose d’un climat raisonnable. Il y a peu de mers, ce sont plutôt des grands lacs, l’eau douce, c’est la glace. Le reste ? D’immenses canyons peu engageants qui se disputent la suprématie terrestre avec des montagnes improbables…
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Le Cavalier s'étira.
- L'Ordre, c'est différent, annonça-t-il, je pense que ça craint. À part les œufs, j'ai pas l'habitude de gober tout ce qui sort d'un trou de balle. Et celui qu'on vient de voir en est un beau.
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- Je ne comprends pas que tu aies survécu aussi longtemps en ce bas monde. Que personne ne t'ait jamais débité en rondelles ou collé un bâton de dynamite dans le cul me dépasse.
- Oh je te rassure, fit Calder, on a essayé. Enfin, pas la dynamite. Mais je suis un dur à cuire, que veux-tu.
- Je regrette de ne pas t'avoir connu plus tôt.
- Pourquoi, tu aurais tenté ta chance, chalumeau ?
- Un peu, oui.
- Tu m'en vois vraiment navré.
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Calder leva le nez. La nuit était claire. Il fallait admettre que l'atmosphère était plus saine depuis l'Affrontement. Jamais on n'aurait pu contempler les étoiles ainsi il y a quelques siècles. Cela justifiait-il le quasi-anéantissement de tout un écosystème ? Ma foi, tout dépendait du point de vue. La Terre s'en portait mieux, elle reprenait des couleurs. L'humanité, un peu moins. Le malheur des uns...
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Un éclair lumineux surgit de nulle part. Calder sentit une légère odeur de brûlé. Sur la manche droite de son manteau, au niveau du biceps, s'étalait une tache noire de la taille d'un pouce.
- Tu t'améliores, dis donc, constata-t-il d'un ton blasé. Tu passes de luciole à pyrograveur, c'est un net progrès.
- Fais gaffe que je ne te tatoue pas mon nom sur le front.
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Calder manquait de point de comparaison, il était à sa connaissance un cas unique, et en fait, de grand écart entre les différents plans de réalité, lui se voyait plutôt comme le postérieur entre deux fauteuils. Mais il pouvait voir les morts et communiquer avec eux. Il s'en était fait une spécialité. Tant de familles éplorées qui veulent avoir des nouvelles, tant de moribonds pas tranquilles, il y avait de toute évidence un marché. Le problème était qu'il faisait peur dans cet état et les clients ne se bousculaient pas autant qu'ils auraient dus. Pensez donc, une peau brunâtre d'arbre pétrifié, des yeux à flanquer la pétoche à un sauvage des collines noires et une démarche quelque peu rigide qu'on dirait héritée des recherches d'un savant amoché. Ajoutez à cela qu'il était confit dans la gnole et que ça se sentait. Mauvais pour l'image, très mauvais.
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Calder le coupa net en se redressant brutalement. Il se pencha légèrement au-dessus du bureau et le fixa derrière ses lunettes noires. Le gratte-papier faillit perdre le contrôle de ses fonctions urinaires. Ce visage ressemblait à un masque mortuaire millénaire. Loués soient les dieux, il ne voyait pas les yeux. À supposer même qu'ils fussent là. Il imaginait déjà deux orbites vides et noires, deux puits sans fond capables de vous aspirer dans un monde de ténèbres. Calder lui répondit dans un souffle, de sa voix râpeuse.

- Stock, auriez-vous la bonté de vous taire ? J'essaie de discuter avec le mort qui est derrière vous.
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"- Pas mal dit Calder. Tu vois ça marche.
- Oui, pas mal répondit Iris. C'était pas facile, dis donc.
- Maintenant, essaie de faire de la lumière, mais apprivoise-la. Je ne veux pas voir partir un éclair lâché dans la nature.
Le premier rayon lumineux partit comme un pet. Calder jura en plissant les paupières.
- Concentre-toi, bon sang. je vais encore avoir une conjonctivite.
- Ho, j'essaie."
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Le vent du nord-est mordant en cette saison. New York Reborn est construite sur un plateau, ce qui n’arrange pas les choses. Mais lorsqu’on a connu une apocalypse de proportion biblique avec, dans le désordre : une restructuration totale des continents, des océans devenus canyons, plaines arides ou bien abîmes sans fond, et de nouvelles montagnes jaillies en désordre, on a souvent envie de prendre un peu de hauteur. Les hordes en haillons qui avaient survécu à l’Affrontement avaient entrepris une migration sur une terre sans repères à la recherche d’un site plus accueillant que les décombres qu’elles occupaient. Il avait à coup sûr fallu quelques générations pour qu’un tel exode s’accomplisse.
Le temps de se réorganiser en tribu humaine et de se soustraire aux instincts animaux qui les avait maintenus en vie jusqu’ici. L’homme contre la nature, l’homme contre les bêtes sauvages, l’homme contre l’homme... Combien de prières avaient dû s’envoler vers des Dieux sourds avant que les derniers vestiges de l’humanité ne se décident à prendre leur destin en main.
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Sébastien Sabat
— Je suis Lorca, cria la jeune fille d’une voix vibrante. La fête s’arrête ici.
Rentrez chez vous et je vous promets l’armistice. Continuez et vous ne verrez
pas le soleil se coucher.
Qui eût pensé qu’une jeune fille de dix-neuf ans pourrait mater une foule de
durs assoiffés de sang ? La fête s’arrêta pourtant à cet instant.
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Sébastien Sabat
Le vent du nord-est mordant en cette saison. New York Reborn est construite
sur un plateau, ce qui n’arrange pas les choses. Mais lorsqu’on a connu une
apocalypse de proportion biblique avec, dans le désordre : une restructuration
totale des continents, des océans devenus canyons, plaines arides ou bien abîmes
sans fond, et de nouvelles montagnes jaillies en désordre, on a souvent envie de
prendre un peu de hauteur. Les hordes en haillons qui avaient survécu à
l’Affrontement avaient entrepris une migration sur une terre sans repères à la
recherche d’un site plus accueillant que les décombres qu’elles occupaient. Il
avait à coup sûr fallu quelques générations pour qu’un tel exode s’accomplisse.
Le temps de se réorganiser en tribu humaine et de se soustraire aux instincts
animaux qui les avait maintenus en vie jusqu’ici. L’homme contre la nature,
l’homme contre les bêtes sauvages, l’homme contre l’homme... Combien de
prières avaient dû s’envoler vers des Dieux sourds avant que les derniers
vestiges de l’humanité ne se décident à prendre leur destin en main.
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