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Critiques de Sébastien Vassant (99)
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Benjamin Stora est un historien, spécialiste de l'Algérie où il est né. Cette histoire est dessinée par un bon illustrateur.

Cela donne un chef d'oeuvre et les éléments pour mieux comprendre cette guerre enfin reconnue comme telle.

Les différents points de vue sont évoqués sans jugement sur ces événements qui restent une plaie ouverte pour ceux qui les ont vécus.

Un travail remarquable et un aide-mémoire contre l'oubli.
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

Une très bonne BD, inspirée du documentaire Histoires d'une Nation, qui raconte l'histoire du pays, à travers les enjeux societaux et géopolitiques, mais, surtout, à travers son peuple qui, loi d'être uniforme et rempli d'histoires multiples et pluriculturelles. Une BD nécessaire pour comprendre que la plus grande force vient de nos différences !

Petit malus, les dessins ne sont pas toujours très exactes (certaines personnalités publiques difficile à reconnaître) et certaines pages shont un brouillon...
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Un gros coup de cœur pour cet ouvrage, d'une très grande honnêteté sur un sujet pourtant particulièrement difficile. Avec un nombre de pages forcément limité ce livre réussit l'exploit d'être le plus précis et synthétique possible, tout en donnant la parole à des témoins de tous les camps, en retraçant les grandes étapes du conflit, mais également en le resituant dans l'histoire de la colonisation et en situant également le FLN dans l'histoire du mouvement d'indépendance algérien.

Le livre est assez proche du documentaire réalisé il y a quelques années par le même Benjamin Stora, ici au scénario. Pas de vérité toute faite et manichéenne, un rappel des faits, des horreurs de part et d'autre mais de nature différente.

Et puis enfin un livre très beau sur le plan graphique, d'une grande élégance. On pourrait presque parler de mise en scène tant les pages consacrées aux témoignages sont passionnantes et souvent bouleversante.

Toutes les mémoires de la guerre qui ne voulait pas dire son nom trouvent ici leur place : appelés, fellaghas, harkis, pieds-noirs etc...

J'ai adoré ce livre qui me parait une façon incroyablement efficace pour aborder ce thème difficile. Cela peut faire un très beau cadeau pour un ou une ado par exemple !

Précision toutefois : quelques pages renferment des faits glaçants, mais comment pourrait-il en être autrement ?
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Juger Pétain

Plongée au coeur du procès du Maréchal Pétain qui permet d'avoir une vraie réflexion sur le rôle joué par cet homme sous l'occupation et la condamnation qui doit être rendue devant ses agissements. Il n'était pas seul et beaucoup de mise en cause défilent à la barre. Le cas du maréchal Pétain divise. J'ai trouvé cette lecture très intéressante car elle fait un focus sur un pan de l'histoire peut aborder en classe en détaillant bien tous les protagoniste. Accessible dès le lycée, elle peut permettre de mieux comprendre ce qui s'est joué à ce moment là dans l'histoire de France.
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

Club N°54 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Très intéressante histoire de France et de l'immigration qui la constitue.



Avec des témoignages d'anonymes ou de gens connus.



A lire...



Nicolas

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Point de vue original, utile pour comprendre et remettre les choses à leur place.



Morgane R.

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Victor Hugo dit non à la peine de mort (BD)

Les illustrations à la fois percutantes et modernes réussissent dans une étonnante polychromie à nous plonger dans l'univers de l'époque du célèbre écrivain et homme engagé : Victor Hugo. Ici l'on découvre les raisons intimes de son engagement contre la peine de mort.
Lien : https://www.facebook.com/bib..
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

Je ne suis pas vraiment fan des BD mais celle-ci est particulièrement intéressante et surtout d'actualité. 150 d'histoire sur ce qui définit notre nation. Toutes ces lois promulguées au fur et à mesure des besoins de nos dirigeants : donner ou non la nationalité française à ceux qui viennent travailler ou pas...

Les témoignages sont très parlants.

Le format "bande dessinée" est vraiment très abordable pour un sujet aussi compliqué.
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Les représentants

Cette Bd est l'adaptation de la pièce de Vincent Farasse.



Le contexte est celui de 5 soirées électorales de 1995 à 2017, soirées ayant marqué l'histoire de notre démocratie.



4 dessinatrices et dessinateurs vont jouer le jeu et décrire une situation s'étant déroulée dans ce contexte, chacune et chacun avec leur graphisme particulier. Ils vont même réaliser une oeuvre collective.



Le contexte est donné, la soirée préélectorale sera en filigrane plus ou moins prononcé en fonction des histoires.



On va passer de la rencontre de deux familles dont les adolescents ont fugué ensemble mais la jeune fille n'a que 14 ans. Les deux conceptions éducatives sont comparées. L'auteur nous propose aussi quelques clichés sur les socialistes et sur les supporters du président Chirac. Quelques remarques aussi sur la nécessité de voter, sur la notion de démocratie et sur l'utilité du vote.



Un homme va s'immiscer dans la vie d'un couple un WE d'élection. Cette rencontre va entraîner des tensions au sein du couple et faire ressortir la nature profonde des personnages. Où l'on voit qu'un soi disant bien pensant de gauche peut avoir des attitudes très extrémistes un soir de présence de l’extrême droite au second tour d'une présidentielle.



Soir d'élection d'un ancien ministre de l'intérieur : une famille se déchire autour du décès du père de famille. De vieilles rancœurs ressortent et les reproches fusent entre deux frères et une sœur.



Un homme essaie de retrouver son passé et réparer une fracture. Pour cela, il a embauché une actrice pour jouer le rôle de la femme qui l'a abandonné. L'élection de l'homme du changement le renvoie 31 ans en arrière.



Une jeune femme fait confiance aux promesses d'un élu local allant jusqu’à avoir des relations avec lui. Comme beaucoup d'hommes ou de femmes politiques, il tient des promesses et laisse ses interlocuteurs espérer. Tout cela sur fond d'élection d'un homme absolument inconnu du grand public 3 ans plus tôt.



L'unité de ces histoires est autour des ces soirées électorales où les résultats des élections sont commentés mais sont aussi un bruit de fond pour les discussions dans les familles.



Et si chacun repensait à ce qu'il faisait au cours de ces soirées, au moment de l'apparition du visage du futur locataire de l'Élysée pour les prochaines années ?



Cette lecture m'a replongé dans certains souvenirs tant pour les élections que pour les thèmes abordés avec une certaine curiosité et je dois le dire un certain plaisir.

















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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

Une BD formidable à mettre entre toutes les mains !

Les divers témoignages sont touchants, humains. Une ode pour repousser le racisme et qui démontre la variété du peuple français et la complexité de l’histoire qui l’a forgé.

Bien que le parti pris des auteurs soit évident, lequel je partage soit dit en passant, il n’y a pas de jugement ici, que des faits, des événements. Car il est important de mieux connaître, comprendre, écouter les émigrés, leur parcours, leurs galères, pour qu’ils ne soient plus les éternels boucs émissaires à chaque nouvelle crise. Ils sont des êtres humains avant tout, comme nous.

Les solutions sont dans l’union, la solidarité, pas dans la haine, ni dans la peur.
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

Reste qu’on est impressionné par ce que l’on apprend même si on en avait quand même quelques notions et sur l’évolution de ce que devient la France en ce XXIe siècle sous tension.
Lien : https://www.ligneclaire.info..
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

une nation plurielle



Alors que l’immigration s’apprête une fois encore à revenir à l’Assemblé et sous les feux médiatiques pour des débats qui s’annonce pour le moins houleux, menaçant d’agrandir la fracture déjà béante entre les français, cet album solidement documenté s’avère tout à la fois édifiant et salutaire…



Ponctué de témoignages d’anonymes ou de célébrité et basé sur le documentaire de Carl Aderhold et Francoise Davisse, la Fabrique des français nous raconte l’histoire d’un peuple et d’une nation de la défaite de 1870 à nos jours, l’occasion de réactiver certaines connaissances et de les compléter par de nombreuses données factuelles mis en image avec un humour mordant et percutant qui souligne avec force le propos.



La France n’est pas une mais multiple et les français issus de l’immigration l’ont forgé au même titre que les français dit « de souche », en apportant leur force de travail, en aidant à la libération et à la reconstruction d’un pays en ruine et en participant largement à ses évolutions sociétales…



Un récit passionnant signé Sebastien Vassant... à lire et à faire lire au plus grand nombre pour nous emmener à comprendre et à réfléchir sur ce qui fait nation…


Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

La France, c'est quoi ? C'est qui ? De quoi se compose notre nation ? Qui l'a construite, qui l'a bâtie ? Une mosaïque plurielle qu'il convient d'observer par le biais de l'immigration.

De 1870 à nos jours, cet album se propose de prendre le prisme de l'immigration pour mieux comprendre la France. Sébastien Vassant s'appuie sur le travail de Françoise Davisse et Carl Alderhold qui ont réalisé une série documentaire et un livre: "Histoires d'une nation".

Place ici aux aventures humaines. A partir de témoignages, on remonte le fil du temps et on suit la chronologie de l'immigration en la confrontant aux événements qui ont jalonné notre histoire.

C'est passionnant, riche et éclairant à plus d'un titre. Les récits familiaux de Pascal Légitimus, Michel Drucker, Ramzy Bédia entre autres (mais aussi des anonymes) apportent une humanité bienvenue à ces questions qui n'ont cessé d'alimenter des débats souvent nauséabonds.

Sébastien Vassant apporte son dessin élégant, avec un trait noir et le bleu et le rouge comme couleurs prioritaires, ce qui donne un album tricolore plein de trouvailles pour illustrer les récits ou les faits historiques.

Cet album est à posséder, il est plus que le bienvenu et apporte une leçon d'histoire (sans dogmatisme !) et d'humanité à garder en mémoire.
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La Fabrique des Français : Histoire d'un peup..

Cette bande dessinée devrait être lue par tous les Français, quelle que soit leur origine !



Sébastien Vassant nous explique de façon très précise, ludique et objective, sans prendre parti, comment la France s'est construite, de 1870 à nos jours. On y découvre toutes les politiques d'immigration, comment les différents gouvernements ont mis en place différentes actions pour repeupler la France, mais aussi pour en priorité créer cet esprit de Nation qui n'existait pas vraiment dans notre pays, contrairement à d'autres pays.



On voit tout ce que les différents gouvernements depuis 1870 ont mis en place, parfois avec bonheur, parfois pas. Le racisme au quotidien, l'extrême-droite, pourquoi tant d'étrangers sont venus en France (la France les a fait venir, elle avait besoin d'eux). Différents faits divers sont racontés, certains que l'on connait, d'autres pas, tout ce qui a construit la France telle qu'elle est aujourd'hui.



.Au fil des pages, on lit des témoignages de personnes qui ont participé à la construction de cette France, des anonymes ou des personnes connues. Ce sont deux ou trois vignettes à chaque fois, des témoignages drôles, ou poignants mais toujours très bien choisis.



C'est un album passionnant, très instructif, plus accessible qu'un livre ; les dessins permettent de s'instruire avec facilité, de s'intéresser plus facilement à notre Histoire.



J'ai personnellement beaucoup aimé cette bande dessinée, j'ai appris beaucoup de choses sur mon pays, sur ma nation, sur ma France, et même si je n'ai pas tout retenu, je la relirai régulièrement.



Je ne peux pas terminer cette chronique sans citer une des témoins : "Aujourd'hui, le Français, il prend un "s" "
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Victor Hugo dit non à la peine de mort (BD)

La peine de mort est encore un sujet qui divise notre peuple. Beaucoup voudrait la rétablir sur le motif « œil pour œil, dent pour dent ». Beaucoup voudrait revoir la guillotine ou la corde ainsi que l'injection létale. On pourrait proposer également le bassin aux requins.



Beaucoup veulent par exemple en ce moment la mort de l'humoriste Pierre Palmade ayant enlevé une vie innocente lors d'un accident de la circulation. Il a tué donc il doit mourir. Un assassin est nuisible et dangereux pour la société qui a le devoir de le punir afin d'éviter qu'il récidive.



Qui sait s'il n'y aura pas un jour un rétablissement de la peine de mort à la faveur d'un référendum populaire provoqué par une formation politique ?



Il faut savoir que le grand écrivain français du XIXème siècle Victor Hugo s'est battu toute sa vie pour l'abolition de la peine de mort. On se souvient tous de son roman « Le dernier jour d'un condamné ». Il ne le verra pas de son vivant puisque c'est Robert Badinter sous le gouvernement Mitterrand qui procédera en 1981 à son abolition.



Pour autant, ce combat de Victor Hugo a fait progresser son idée dans toutes les consciences intelligentes de notre pays. Pour lui, la prison à vie suffit pour protéger la société d'un criminel. Il fait la distinction entre la peine et la vengeance qui est mesquine par nature. Le devoir de la société est de corriger la faute afin d'améliorer l'homme.



Le crime a toujours proliféré malgré les exemples des exécutions publiques dans les pays concernés. Et de tout temps. Par contre, la peine de mort rend le peuple insensible à ses effets.



On verra qu'il a tenté de s'opposer à de nombreuses exactions dont celle sur l'île de Jersey en 1854 où il s'est réfugié pour échapper à Napoléon III. Il ne pensait pas que la barbarie viendrait le rejoindre.



Il est question selon Victor Hugo d'assouvir la soif de sang des victimes trop faible pour ne pas succomber à l'illusoire soulagement d'une vengeance. Il est question d'humanité et de ne pas s'abaisser au même niveau que les assassins. Le principe est l'inviolabilité de l'espèce humaine dans un monde civilisé.



Je préfère le dire le plus simplement possible du monde : je suis de tout cœur avec Victor Hugo dans cette analyse. Je précise que j'ai effectué jadis 5 années d'étude en droit avec un master à la clé. Le droit pénal m'a enseigné les véritables raisons de la justice et d'une peine juste. J'ai également appris que rien ne peut apaiser la colère des victimes et de la vindicte populaire.



J'ai eu la chance de piocher un peu au hasard ce livre dans le rayon jeunesse de ma médiathèque. J'ai pensé que c'était bien d'inculquer de telles valeurs aux enfants qui construiront la société de demain, pourvu qu'on les partage dans une démocratie moderne.
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Ça commence le 1 novembre 1954 … c’est la « Toussaint rouge », une nuit de violence décidée par un mouvement nationaliste organisé, le FLN … ces attentats tirent leur légitimité de l’histoire du nationalisme algérien qui a vu le jour dans les années 1920.

Ça se termine par la reconnaissance de la France de l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet 1962 … la joie de la fête, la terreur des violences qui continue quelques temps … jusqu’à l’attentat du Petit Clamart contre le général De Gaulle.

L’heure du bilan de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom, baptisée maladroitement « les événements » jusqu’en juin 1999 … bilan pour ces métropolitains qui ont retrouvé enfin le calme … pour ces exilés qui ont quitté ce qui restera pour toujours leur pays l’Algérie … pour ces harkis qui un jour ont fait un choix qui les a isolé de tout, jamais reconnu comme français, plus reconnu comme algériens … pour ces algériens qui se sont retrouvés enchainé par un parti qui a muselé son peuple pendant de très longues décennies.

Cet album réussit l’exploit,

D’être clair pour nous raconter l’Histoire de cette guerre avec tous les conflits d’intérêts qu’elle a généré,

D’être attentif aux ressentis des différentes populations dépassées par la grande histoire, bousculées par la violence et son aveuglement.

Le scénario a choisi de joindre à la narration les témoignages des témoins des événements qui éclairent notre vision et notre analyse.

Le dessin accompagne à merveille cette chronologie et nous rend compte de la beauté des paysages, de la violence des combats, des sentiments exacerbés ressentis par une population déboussolée.

Une très belle réussite.
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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Une bande dessinée que je recommande sans hésitation à tout amateur d'histoire.



Le fond est très riche grâce à l'écriture de Benjamin Stora, un spécialiste reconnu sur ce sujet. Tous les événements sont restitués, bien expliqués, et "ressentis" par empathie pour les personnages qui les vivent. Le choix d'alterner les points de vue du gouvernement français et de civils algériens est, je trouve, très judicieux.



Quant à la forme, les dessins sont de qualité, on ne se perd pas dans l'histoire grâce aux physiques bien marqués des différents personnages.



PS : dans le même esprit (alternance des points de vue du pouvoir et de personnages incarnants la population) je recommande aussi "La veille du grand soir : mai 68".
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Les heures passées à contempler la mère

Page 54 : je cale. Comme lorsque l'estomac refuse la possibilité d'avaler un morceau de plus. Sauf qu'en ce cas, c'est mon cerveau qui jette l'éponge.

Impossible d'aller plus loin.

Impossible d'aller plus loin parce que je ne comprends pas ce que je lis. Les mots, les phrases me semblent appartenir à un langage codé dont je n'ai pas les clés, et même pas l'envie de les chercher ces foutues clés.

Dans quel monde vit-elle l'héroïne ? Auteure à succès d'une petite maison d'édition, auteure lue qui part en roue libre à cause d'un absent. Un ancien amant ? un parent ? En écrivant ceci j'essaie de ré-éveiller ma curiosité.

Loupé !

Erreur stratégique : en écrivant ces mots mon regard est tombé sur la couverture de la BD (qui initialement m'avait donné l'envie de la lire) et maintenant, ces deux couleurs associées (vert céladon peut-être et noir) suscitent une sensation complètement déprimante.

En relisant ce que je viens d'écrire, c'est le mot "clé" qui revient avec obstination.

Tant qu'à chercher une explication, je préfère écouter Claude Nougaro demandant à Saint-Pierre de les lui trouver ces foutues clés.
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Juger Pétain

Il m'a fallu deux jours et une seconde lecture pour réussir à formaliser - sans doute encore trop approximativement - le sentiment de malaise que m'a inspiré ce livre.

En deux mots : bien que la défense de Pétain et de la politique de collaboration nationale ne soit sans doute pas un objectif (même inconscient) de ce livre, c'est bien une forme de plaidoyer pour le maréchal (ou ci-devant maréchal, j'y reviendrai) qui en ressort.

Réalisé, explique la notice, en parallèle d'un documentaire télévisé (que je n'ai pas vu) sur le procès Pétain, le livre s'abstient d'une apparente historiographie (je me doute que des historiens ont été consultés) et privilégie un récit du procès, jour par jour, tel qu'il s'est déroulé, en faisant donc défiler successivement les témoins à charge (résistants, dirigeants de la IIIe République...) et à décharge (essentiellement ministres et fonctionnaires de Vichy). Ce choix reprend les biais de l'époque : Pétain est au fond bien plus accusé pour son attitude de juin-juillet 40, c'est à dire sa contribution à la chute du gouvernement Reynaud, au choix de l'armistice plutôt que de la capitulation (qui aurait engagé l'armée mais pas le gouvernement), et finalement à l'assassinat de la IIIe République que pour sa politique collaborationiste ultérieure, dont les aspects les plus répugnants (les statuts des Juifs puis la participation des autorités françaises à leur déportation) sont à peine évoqués.

Outre ce choix narratif qui force, sans même un post-scriptum de discussion, le lecteur du 21e siècle à réfléchir "comme en 1945", plusieurs additions aux minutes du procès confortent l'hypothèse d'une vision "pétainiste" de cet album. Par ordre croissant de gêne pour le lecteur, il s'agit d'abord du "cherry-picking" des prestigieux chroniqueurs du procès, conduisant à donner d'abord la parole aux journalistes résistants, hostiles par principe à Pétain (Kessel...) et en fin de procès, à certains de leurs collègues beaucoup plus compréhensifs - le dernier mot revenant à Mauriac. Il s'agit ensuite des biographies assez compréhensives des pires collaborationnistes, Darnand et Brinon, expliquant leurs parcours par le traumatisme de la première guerre mondiale (presque tous les hommes de leur génération l'avaient vécu, et certains furent de grands résistants !) et soulignant, contre toute morale, les éventuels avantages pour la population de leur participation à la politique d'occupation allemande. Ce dernier point de vue revient, de façon encore plus choquante, dans un très artificiel (mais présenté comme authentique au lecteur naïf) journal intime de Pétain, expliquant que la lutte avec l'Allemagne est la garnde affaire de sa vie, et qu'il a essayé de protéger la France au mieux. Les pires pages de l'album, enfin, sont pour moi celles, peu contextualisées, du témoignage de Pierre Laval, présenté au fond comme un politicien de talent, et le brillant danseur d'une "valse avec le diable" - le diable étant évidemment l'occupant, et non Laval lui-même. Les trahisons de Pétain et Laval sont ainsi relativisées, leur soif de gloire et de pouvoir oubliées, leur pseudo-sens du sacrifice magnifié. Les auteurs mentionnent que Laval s'est enfui en Espagne plutôt que de rester pour s'expliquer avec les autorités françaises, mais ne tirent aucune conclusion de cette attitude. La première page de l'album montre le vieux maréchal revenant de Suisse, sans préciser que ce pays neutre ne fut qu'une étape dans son retour de Sigmaringen, le château où il s'était laissé traîner par les Allemands à la fin de la guerre. Churchill est ridiculisé dans quelques cases rédigées en mauvais anglais. Le général de Gaulle apparaît exclusivement comme le marionnettiste de l'ombre du procès - ce qu'il fut sans doute, mais enfin il ne fut pas que cela ! La thèse du glaive gaulliste et du bouclier pétainiste est plusieurs fois citée et jamais discutée. Rien n'est dit sur la dégradation de Pétain et la perte du titre de maréchal de France - et on sait que ses soutiens firent ensuite comme si ce titre lui appartenait encore. Enfin, les deux derniers mots restent à Pétain, sous la forme d'abord d'une ultime déclaration pseudo-christique au directeur de l'administration pénitentiaire, puis sous celle d'un bref épitaphe où il est décrit comme "le plus vieux prisonnier du monde".

Malgré ses qualités graphiques, cette bande dessinée me semble donc souffrir d'un manque de recul assez honteux, qu'il soit le fait de l'idéologie ou de l'ignorance. On pourrait presque la considérer comme un avatar tardif du Syndrome de Vichy, cet amour ex post de la droite française et d'une partie de la société pour le gouvernement de la France occupée, dont parle l'historien Henry Rousso. Il ne s'agit pas de dire que Pétain fut exclusivement un salaud (Laval, en revanche...). Il s'agit au moins de reconnaître qu'il a fait les mauvais choix, alors que d'autres autour de lui (Reynaud, Blum, De Gaulle, et même Loustaunau-Lacau pour ne citer que ceux qui apparaissent dans le livre) agissaient honorablement, voire héroïquement. Il ne s'agit pas non plus de nier l'hypothèse de bénéfices pour la population française d'avoir été sous le gouvernement de collaborateurs comme Laval, plutôt que sous celui d'un gauleiter allemand, mais comme l'a souligné l'historien Jacques Sémélin, ces avantages se sont trouvés en quelque sorte collatéraux, justifiés par la capacité de résistance de la société française, et ne prouvent absolument pas un double jeu des principaux responsables de la collaboration.

Bref cette bande dessinée abusera probablement des lecteurs mal informés, et c'est bien regrettable.







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Histoire dessinée de la guerre d'Algérie

Un historien et un auteur de bande-destinée se sont réunis pour réaliser cet ouvrage et on peut dire que l’association est réussie.

Le livre permet de comprendre le déroulement de cette guerre qui n’a jamais porter le nom de « guerre » (c’est seulement en 1999 que la France accepte de parler de « guerre » !). L’indépendance de l’Algérie est une longue histoire de violence, de torture, de déchirement entre les algériens et entre les français ; des trahisons, des meurtres, des attentats… et même une tentative de putsch militaire. Une histoire complexe qui, sous la plume de Benjamin Stora permet d’appréhender cette histoire déchirante entre la France et l’Algérie.

Le récit de cette guerre est très bien posé, on suit le déroulé de ce conflit au fil des années, au fil des décisions politiques et des principaux événements de cette guerre d’indépendance.

Un déroulé clair et très bien expliqué qui permet de dénoué la complexité des relations entre les différents acteurs de cette guerre. C’est là le principal atout de cet ouvrage, c’est la clarté des propos et le travail pour comprendre l’histoire de ce conflit pas a pas.

En contrepartie, il manque peut-être un peu d’émotion dans cette BD mais l’essentiel n’est pas là car c’est un livre avant-tout d’histoire.

Sur ce point, c’est donc une excellente réussite.
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Les représentants



Dans ce roman graphique, nous suivons plusieurs histoires qui se déroulent chacune pendant les élections présidentielles. Les disputes, les affrontements et les dilemmes seront changeront parfois de direction en raison du contexte politique.



Pour commencer, j’ai beaucoup aimé chacune des petites histoires et les thèmes qui sont abordés. En effet, des sujets autour de l’adolescence, du mariage, de l’enfance, du deuil sont abordés et très bien traités.



Les dessins sont très bien réussis et chacune des petites histoires a été captivante. Le texte était très bien écrit et les histoires ont une longueur parfaite.



J’ai aimé le fait que le roman graphique soit en couleur et qu’il rappelle la place que chaque citoyen a au cœur de la démocratie. Ce sont des histoires du quotidien, réalistes au plus proche de nous et liée aux événements politiques collectifs. Les retournements de situation sont comiques et traités avec une pointe d’humour.

Je recommande.

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