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Citations de Serge Lentz (25)


- Dans le fond, ce serait assez marrant que des salopards de la Milice se fassent bouffer par un chien boche, ça prouverait qu'il y a une certaine justice, après tout.
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Le Vent ! Rien, sur cette terre, ne vient de si loin et ne respire avec autant d’immensité et de passion que le vent de l’Ukraine. Il débouche en hurlant du Golfe de Finlande, amenant avec lui le froid craquant de la Baltique. A Saint Pétersbourg, il écarte les relents putrides des marécages, marque une pause et tournoie dans les taffetas des élégantes dont il emporte les parfums sucrés en repartant vers le Sud. Il descend et draine avec lui l’odeur des boues de la Volga, les derniers soupirs des morts de Novgorod, les épais nuages d’encens échappés des églises de Moscou, les paillettes d’or arrachées aux bulbes de Kiev, il survole les steppes infinies, arrive enfin sur la Mer Noire et apporte la vie aux bateaux en gonflant leurs voiles par l’arrière.
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"Que les choses paraissent donc dérisoires lorsqu'on les observe avec autant de recul qu'il m'a été donné d'en avoir. Je crois que l'aspect le plus déroutant des existences trop longues est de mettre en relief l'absurdité des répétitions. Nous ne cessons de vivre les mêmes chose, encore et toujours."

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Ivan Fedorovitch était un homme peu enclin aux débordements. Colonel sans régiment, aristocrate sans titre, époux d'une femme sans grande cervelle, il se contentait de respirer pour vivre.
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Aujourd'hui, dans le calme de mon abbaye, lorsque je me trouve libéré pour un temps des ordres abominables de sa Grâce,je pose sur ces intrigues un regard fatigué du voyageur vieillissant.
A quoi menaient ces tortueuses combinaisons? Où étaient les grands projets, les hautes aspirations de l'Eglise? D'où sortirait la main secourable tendue vers ces fidèles qui étouffaient dans l'ombre d'une foi mlaltraitée de toutes parts. A voir grouiller cette foule en robe qui ne parlait que succession, prébendes et basses cuisines, il me venait parfois un profond dégoût de l'appareil et de ses pompes. Le monde n'était-il qu'une foire dont Rome serait le bordel? Et, dans ces désordres cyniques et nerveux, où donc était Dieu?
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Puisque ses parents, d'abord, et son mari, ensuite, lui disaient toujous qu'elle n'ouvrait la bouche que pour dire des bêtises, elle résolut un jour de ne plus parler à personne, sauf à Dieu. Et dans la communauté, tout le monde se mit à plaindre Dieu.
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Ce livre (La Stratégie du bouffon )découvert á sa sortie il y a donc plus de vingt ans m'avait subjugué, transporté, ébloui par sa verve, son intelligence, sa verdeur et sa drôlerie, toutes insolentes et pertinentes à la fois.
Je viens de le relire avec le même bonheur et la même admiration pour son immense et coloré vocabulaire qui nous fait voyager comme on ne le fera plus jamais et tant pis pour nous. Les mots à la mode sont ceux de Houellebecq ou de Despentes dont je ne conteste pas le talent mais qui n'atteignent jamais la gaité d'âme de Lentz. Et la plus mauvaise nouvelle est celle entendue ce matin quand j'ai tenté de trouver les " années sandwich " et que mon libraire m'a annoncé que S.L. n'était plus édité pour cet ouvrage. Monsieur Laffont c'est un affront à l'intelligence encore souhaitée par beaucoup d'entre nous que de supprimer un tel auteur quand on lit les platitudes des auteurs à succès et la banalité de leur prose. Messieurs et mesdames responsables d'édition ne tombez pas dans le piège (déjà tendu aux galeristes qui préfèrent la facilité d'une vue raccourcie pour les nouvelles stars mondiales de l'installation et du ready-made convenu ) et osez le petit tirage d'excellence aux flux asséchants des succès d'un jour gris sans lendemain.
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Lorsque le bûcheron entre dans la forêt avec sa hache sur l'épaule, les arbres se disent entre eux: le manche est des nôtres.
Proverbe turc (approprié par les Ukrainiens)
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Aucune bonne action ne demeure jamais impunie.

Chesterton
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Et puis, je ne peux plus supporter de voir tous ces vieillards autour de moi. Ils sont mous, traînants, indécis, ils ont des faces ridées comme les pommes de l'an passé et cela m'ennuie. Je sais bien que je suis plus âgé qu'eux tous, mais moi je ne suis pas vieux. C'est toute la différence.
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"Ses larmes coulaient sur un sourire qui illuminait sa peine, comme le soleil irise parfois une pluie d'été.
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"Lorsque j'étais encore un merdeux plein de suffisance, je croyais que les sensations qu'on ne parvient pas à exprimer sont des sensations qu'on ne mérite pas de ressentir."
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Il avait du goût pour les mots et leurs associations.Il s'ingéniait ainsi à construire des déclarations souvent pompeuses qu'il roulait dans sa tête, puis dans sa bouche avec une délectation un peu morose.
A d'autres moments, il aimait imaginer des dialogues où il se réservait toujours la réplique triomphante. C'était une forme de revanche générale: dans l'atmosphère batailleuse du collège, lorsque Félix se trouvait mêlé à une discussion serrée, il enrageait de ne pas trouver immédiatement l'argument qui clouerait son adversaire sur place. Il pataugeait, rougissait et s'en sortait généralement par une grossièreté. Mais le soir, dans son lit, il ressassait l'échange et alors, la réponse lui venait presque automatiquement. Elle était toujours lumineuse, péremptoire, tranchante comme un rasoir, formulée intérieurement d'une voix méprisante et souveraine. Et, bien entendu, il avait toujours le dernier mot. Ensuite il s'endormait avec le sentiment satisfait d'avoir redressé un tort et retrouvé le respect de lui-même.
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Tu vois, cette année, malgré toutes les bêtises, tu es quand même devenu un homme. Un peu comme si tu avais fait ta bar-mitzvah, jour après jour. C'est une année importante, pour toi. Des années comme celle-là, tu n'en connaîtras pas beaucoup. Un homme normal en vit cinq ou six dans son existence. Cinq ou six, pas plus. Le reste, c'est du remplissage et de l'attente. Ces années-là, elles sont comme des tranches de pâté qui viennent se mettre entre deux morceaux de pain. Ce sont des années sandwiches.
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"Au fond, il n'est pas toujours désagréable d'être âgé. C'est moins frustrant que d'être jeune"
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"La volupté, Fréda, la Volupté ! Il n'est rien de plus étrange et de plus indéfinissable que la volupté, à tel point qu'on ne sait plus si c'est un sentiment ou une impression. Il ne faut pas croire ce que disent les poètes et les vantards; la volupté, cela s'explique si mal qu'on serait en droit de se demander si cela existe."
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La ville était en grand émoi car on allait y pendre un marmiteux coupable d'avoir massacré son épouse. En questionnant les bourgeois, Marin apprit que la femme tourmentait son époux avec tant d'insistance et lui faisait une vie à ce point infernale que le crime
n'était point dénué de fondement. Le pauvre homme avait beau la battre avec conscience, elle ne cessait de lui chercher noise à tout propos....
....l'homme avait tué, il serait pendu, mais non sans avoir été auparavant confessé et pardonné. Certes on regrettait un peu que le sire de Peyrin se soit prononcé contre l'application préalable des pinces et des fers rougis, mais il restait la pendaison et, si le bourreau venu de Villefort ne hâtait pas sa besogne, le spectacle garderait tout son intérêt.
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L’homme ne vit que quatre ou cinq années importantes dans son existence - le reste, c’est du remplissage et de l’attente. Quatre ou cinq années qui viennent s’intercaler dans la vie comme des tranches de pâté entre les morceaux de pain. Des années-sandwiches !
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Etant le seul habitant du village à posséder de l'instruction, il fit bientôt office de notaire, de comptable, d'instituteur et de conseiller en toutes choses, vétérinaires aussi bien que conjugales.
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Un livre à l'échelle d'une vie entière (de deux vies pour être exacte). La première scène m'a coupé le souffle. On suit ces deux destins parallèles mais qui se ressemblent si peu dans le Paris de l'après guerre, des magouilles, du petit banditisme et de la démerde avec jubilation. Tout se concentre dans une action d'éclat qui, c'est vrai, ne mènera à rien, mais qui justifie le titre du livre. Un bémol: la deuxième partie du roman a des longueurs, cherche un peu son sujet: fait de la page pour rien, ai-je parfois pensé.
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