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EAN : 9782221007556
388 pages
Robert Laffont (01/09/1981)
3.27/5   48 notes
Résumé :
Le vieux Max disait : « L'homme ne vit que quatre ou cinq années importantes dans son existence - le reste, c'est du remplissage et de l'attente. Quatre ou cinq années qui viennent s'intercaler dans la vie comme des tranches de pâté entre les morceaux de pain. Des années-sandwiches! »
Pour Félix et Victor, 1947 fut l'une de ces années-là. Ils n'avaient rien en commun, sinon leur âge (quatorze ans), et cependant ils devaient faire ensemble un étrange chemin qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Arpentons Paris et Aubervilliers de l'immédiat après-guerre avec deux jeunes adolescents: Felix, fils rebelle d'un grand bourgeois de province et d'une russe blanche excentrique, et Victor dont les parents polonais sont morts en Déportation. Felix, puni, doit aller travailler quelques temps en usine à Paris au milieu des ouvriers afin que ce changement de statut lui remette les idées en place. Il tombe par hasard sur Victor, sauvé miraculeusement d'une rafle par sa concierge, caché chez des paysans d'où il s'est échappé à la fin de la guerre en apprenant qu'on allait l'envoyer dans un kibboutz en Palestine.
Felix, aspire à vivre une autre existence que celle des générations prospères qui l'ont précédé, et Victor, qui ne sait pas grand chose de la Shoah mais qui se retrouve orphelin, a préféré retourner à Paris où plus personne ne l'attend et survivre dans les rues. Il est sauvé de l'errance par Max, un ferrailleur ashkénaze râleur qui passe son temps à jurer en yiddish, et qui lui offre un emploi et un toit.

Ces deux jeunes garçons aux caractères bien affirmés sont épris de littérature, et dotés d'une grande curiosité intellectuelle. Autour d'eux, gravitent Max, bien sûr, Bouboule, fils d'une Arménienne, le roi des petits trafics et de la débrouille, bien décidé à s'extirper de sa condition de pauvre, les Russes assez explosifs, les habitants du quartiers, et les gamins de la bande de Bouboule.


Sans le savoir, Felix et Victor vont vivre ensemble des expériences mémorables, car comme le dit Max « Des années comme celle-là, tu n'en connaîtras pas beaucoup. Un homme normal en vit cinq ou six dans son existence. Cinq ou six, pas plus. le reste, c'est du remplissage et de l'attente. Ces années-là, elles sont comme des tranches de pâté qui viennent se mettre entre deux morceaux de pain. Ce sont des années sandwiches. »

Les Années sandwiches du journaliste Serge Lentz est un joli roman initiatique qui évoque la fin de l'innocence, le poids du déterminisme social, la difficulté de s'extraire de ses origines, de son milieu. Max, en dépit de son caractère dilettante, sera toujours un bourgeois. Quant à Victor, il sera systématiquement ramené avec plus ou moins de violence à sa judéité. On retiendra aussi le beau portrait de Max, le râleur au grand coeur, interprété au cinéma par l'acteur polonais Wojciech Pszoniak .
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Il y a longtemps, j'ai lu Vladimir Roubaïev de Serge Lentz, j'en ai gardé un souvenir vague mais agréable.
Là je retrouve le même plaisir avec Les années sandwiches. Bien sur ce n'est pas le livre de l'année, ok il est un peu daté, mais pas tant que ça finalement, et j'ai retrouvé le style enlevé et plein d'humour de Serge Lentz, qui nous raconte sur un ton léger des choses de poids. Au travers de la vie de deux adolescents, Victor, orphelin juif rescapé de la Seconde Guerre Mondiale et Félix, fils d'une Russe blanche extravagante et d'un riche industriel breton, sont abordés des questions commes l'Holocauste, le determinisme social, la religion, mais aussi les grosses conneries d'ados et les premiers émois sentimentaux.
Un livre qui m'a fait du bien par son ton souvent loufoque et déjanté (les portraits de Russes blancs et de juifs champions de l'autodérision sont désopilants) et qui arrive à pic pour me remettre de belle humeur.
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Un livre très agréable à lire, il se lit d'ailleurs assez vite si on a le temps. Il y a eu certains mots dont je ne connaissais pas la définition, mais ça ne m'a pas plus posé problème que ça pour continuer à comprendre ma lecture, il faut dire que le livre à été publié au début des années 80, certains mots ne se « disent plus ». Certains passages m'ont fait sourire. Et le vieux Max, un vrai numéro celui-là ! Par contre je ne m'attendais pas à cette fin, je pensais à de meilleure retrouvaille…
Il ne me reste plus qu'à voir le film du même nom, de Pierre Boutron, adapté du roman, ça ne va pas être chose facile à le trouver, puisqu'il est sorti en 88.
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oui mais bof...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Dans le fond, ce serait assez marrant que des salopards de la Milice se fassent bouffer par un chien boche, ça prouverait qu'il y a une certaine justice, après tout.
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Il avait du goût pour les mots et leurs associations.Il s'ingéniait ainsi à construire des déclarations souvent pompeuses qu'il roulait dans sa tête, puis dans sa bouche avec une délectation un peu morose.
A d'autres moments, il aimait imaginer des dialogues où il se réservait toujours la réplique triomphante. C'était une forme de revanche générale: dans l'atmosphère batailleuse du collège, lorsque Félix se trouvait mêlé à une discussion serrée, il enrageait de ne pas trouver immédiatement l'argument qui clouerait son adversaire sur place. Il pataugeait, rougissait et s'en sortait généralement par une grossièreté. Mais le soir, dans son lit, il ressassait l'échange et alors, la réponse lui venait presque automatiquement. Elle était toujours lumineuse, péremptoire, tranchante comme un rasoir, formulée intérieurement d'une voix méprisante et souveraine. Et, bien entendu, il avait toujours le dernier mot. Ensuite il s'endormait avec le sentiment satisfait d'avoir redressé un tort et retrouvé le respect de lui-même.
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Tu vois, cette année, malgré toutes les bêtises, tu es quand même devenu un homme. Un peu comme si tu avais fait ta bar-mitzvah, jour après jour. C'est une année importante, pour toi. Des années comme celle-là, tu n'en connaîtras pas beaucoup. Un homme normal en vit cinq ou six dans son existence. Cinq ou six, pas plus. Le reste, c'est du remplissage et de l'attente. Ces années-là, elles sont comme des tranches de pâté qui viennent se mettre entre deux morceaux de pain. Ce sont des années sandwiches.
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L’homme ne vit que quatre ou cinq années importantes dans son existence - le reste, c’est du remplissage et de l’attente. Quatre ou cinq années qui viennent s’intercaler dans la vie comme des tranches de pâté entre les morceaux de pain. Des années-sandwiches !
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Un livre à l'échelle d'une vie entière (de deux vies pour être exacte). La première scène m'a coupé le souffle. On suit ces deux destins parallèles mais qui se ressemblent si peu dans le Paris de l'après guerre, des magouilles, du petit banditisme et de la démerde avec jubilation. Tout se concentre dans une action d'éclat qui, c'est vrai, ne mènera à rien, mais qui justifie le titre du livre. Un bémol: la deuxième partie du roman a des longueurs, cherche un peu son sujet: fait de la page pour rien, ai-je parfois pensé.
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