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Citations de Simone Korff-Sausse (41)


L'une des caractéristiques du traumatisme est qu'on n'y est jamais préparé. On a beau savoir que cela existe, lorsque la catastrophe arrive pour de vrai, elle prend complètement au dépourvu. " Ca n'arrive qu'aux autres." Le choc traumatique touche donc un être non préparé, qui doit faire face subitement à quelque chose qui dépasse l'entendement, provoquant une destruction d'une partie du psychisme, car il se produit une sorte de fragmentation. Le traumatisme engendre au sein du psychisme une fracture ouverte qui appelle sans cesse mais en vain, à se refermer. C'est comme un interminable processus de cicatrisation.
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Dans un monde où il faut assurer, quelle existence pour ceux qui n'en ont pas les moyens ?
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Lorsque nous parlons du corps, le risque de confusion est donc grand. Il l’est davantage encore lorsque le dialogue a lieu avec un soignant et que le corps devient l’objet d’une plainte et d’une demande.
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Simone Korff-Sausse
Ferenczi s'inspire de la psychanalyse de l'enfant pour traiter la part de l'enfant chez ses patients adultes et ainsi accéder aux couches plus profondes et plus régressives de la psyché. Il affirme qu'il faut atténuer l'opposition entre analyse d'enfant et analyse d'adulte, car les cas difficiles sont à traiter comme des enfants.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Freud pense que la psychanalyse de l'enfant vient vérifier la psychanalyse de l'adulte. Il n'envisage pas qu'elle pourrait la modifier ou l'enrichir. Ferenczi part d'un présupposé tout différent : l'enfant a quelque chose à nous enseigner. Le « rêve du nourrisson savant » illustre cette vision très ferenczienne d'un enfant qui sait. Il suffit de l'écouter. Pour Ferenczi, l'enfant est encore proche d'un sentiment de l'universel : il sait (sent) tout, de même que l'analysant sait (sent) tout ce qui se passe chez l'analyste. Nous avons tout à apprendre de l'enfant.
C'est ce qu'il encouragea Melanie Klein à faire, et ce qu'elle fera.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Ferenczi renverse le problème. À la question : « Est-ce que les enfants sont analysables ? », il substitue les questions ; « Y a-t-il des analystes pour les analyser ? Et si oui, dans quelles conditions ? »
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Dans le modèle ferenczien, si le patient est un enfant, le thérapeute est une mère. Puis l'enfant devient adulte à son tour et les rôles s'inversent : le patient devient analyste. Cette idée a été largement développée ensuite par Searles, qui postule une tendance soignante innée et spontanée de l'être humain, que l'on observe aussi bien chez l'enfant que chez le patient.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Réapparaît aussi la célèbre figure du nourrisson savant que Ferenczi avait décrit en 1923. Le rêve ou le fantasme d'un bébé qui tient des propos d'adultes vient démontrer l'existence de l'enfant dans l'adulte, mais un enfant traumatisé et hypermature qui doit endosser de manière prématurée la responsabilité des adultes immatures, défaillants ou agresseurs. Cet enfant va développer des capacités tout à fait particulières de compréhension.
Si Ferenczi a été si sensible à la détresse des enfants, et s'il possédait des qualités si remarquables de thérapeute, c'est bien parce que lui-même était un nourrisson savant.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Malgré l'attention de plus en plus grande portée à l'heure actuelle aux affaires de mauvais traitements et d'abus sexuels, l'idée du désaveu [qui rend le traumatisme encore plus pathogène] continue d'être d'une très grande pertinence. Elle explique l'obstination des victimes à ce que les crimes de leurs agresseurs soient reconnus.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
L'une des grandes contributions de Ferenczi a été de mettre en évidence le fonctionnement psychique de l'enfant ayant subi des carences ou des défaillances au cours des relations précoces.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Le besoin de vérité éprouvé par l'enfant se heurte aux mensonges des adultes, tout comme la fragilité des patients traumatisés est blessée par l'hypocrisie professionnelle des psychanalystes.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
En revanche [contrairement à Freud], Ferenczi a conservé une grande proximité avec l'enfant. Il dénonce l'éloignement des adultes par rapport à leur propre enfance, éloignement dont il fait la cause des mauvais traitements qu'ils infligent aux enfants. « La première erreur des parents, c'est l'oubli de leur propre enfance », écrit-il ainsi dans "L'adaptation de la famille à l'enfant".
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Les implications thérapeutiques sont d'importance : ces adultes qui sont des enfants blessés nécessitent une sincérité et un « tact » dont Ferenczi ne cesse de dire à quel point c'est une qualité requise chez l'analyste. Car pour traiter ces cas, il faut permettre au patient adulte d'être comme un enfant, c'est-à-dire de jouir pour la première fois de l'irresponsabilité de l'enfance. Cette idée a été mise en pratique de manière impressionnante par Winnicot qui rapporte des épisodes cliniques où il tolérait, voire encourageait, des mouvements régressifs massifs et prolongés, seule voie d'accès aux « agonies primitives » des patients ayant subi des traumatismes précoces. Comme le dit Ferenzci, ces patients portent en eux « une question restée sans réponse : mais pourquoi donc m'a-t-on mis au monde, si on n'était pas disposé à m'accueillir aimablement ?
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Pour devenir adulte, l'enfant doit renoncer à sa toute-puissance perdue et c'est l'environnement qui doit fournir les conditions nécessaires pour adoucir le passage vers l'acceptation de la réalité. Dès lors, Ferenczi va montrer les conséquences traumatiques des défaillances de l'environnement.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Le développement psycho-sexuel de l'enfant […] ne procède pas de manière linéaire. Les stades se succèdent, mais leurs caractéristiques ne disparaissent pas, ils sont réactivés au gré de l'évolution et s'intègrent les uns dans les autres. C'est à partir de cette idée inaugurale de Ferenczi que Melanie Klein a été amenée à parler, non pas de stades, mais de positions (schizo-paranoïde, dépressive) dans une approche plus structurale que chronologique du développement humain. Rien ne disparaît, tout peut être réactualisé, et l'enfant persiste dans l'adulte tout au long de l'existence.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Ce qui l'intéresse n'est pas tant l'enfant à éduquer que l'enfant à soigner. C'est l'enfant blessé, traumatisé, enfoui dans l'adulte, qui fait l'objet de toutes les attentions et explorations de Ferenczi. Comment le ramener dans la séance ? Comment l'entendre ? Comment le traiter ?
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Cachant sous le masque de la respectabilité leurs désirs inconscients, les adultes, au prix d'une coûteuse organisation, imposent à l'enfant la répression de ses sentiments, ce dont il ne sort qu'au prix d'un clivage de la personnalité. Ferenczi compare l'homme éduqué au patient hypnotisé qui, ne s'appartenant plus, obéit à un maître et entretient dans son inconscient une autre personnalité, « véritable parasite » caché dans les forteresses édifiées par les dogmes sociaux. Ainsi, à l'orée de son œuvre, Ferenczi introduit la figure d'un enfant caché dans l'adulte, comme une ombre, un négatif.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Simone Korff-Sausse
Dès ce petit article consacré à la question de l'éducation [la communication au congrès de Psychanalyse de Salzburg en 1908], on voit apparaître la figure de l'enfant qui se cache dans l'adulte. Ferenczi dénonce, en des termes parfois un peu datés, marqués par une idéologie très « début de siècle », la pédagogie de son époque qui, par la répression des émotions et des représentations, en vient à produire des « esclaves de l'autorité ». Ferenczi fustige alors l'hypocrisie des adultes.
[Préface de "L'Enfant dans l'adulte" de Sándor FERENCZI, Petite Bibliothèque Payot, 1982 (2006).]
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Mais surtout le handicap fait peur. Il nous confronte aux limites de l'humain, car il suscite des images d'anormalité proches de la bestialité ou de la monstruosité. L'enfant handicapé bouscule l'image idéale de l'enfance, que nous nous plaisons à imaginer. Enfance heureuse. Enfant parfait, qui est à la fois l'enfant que nous avons été et l'enfant que nous avons mis au monde ou que nous pourrions engendrer. C'est en cela que l'enfant handicapé fait peur, car son étrangeté révèle, comme un miroir brisé, notre propre étrangeté, que nous voulons ignorer. Peur des sentiments obscurs qu'il inspire ; peur de l'agressivité qu'il suscite ; peur de devenir comme lui. Pour toutes ces raisons, on se détourne de lui.
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Lorsque les pères sont écoutés, cependant, ils ont tant à dire ... Leur souffrance n'est en rien moindre que celle des mères. Et leur solitude aussi vaste, plus vaste peut-être, à cause du rejet des institutions et de l'image sociale d'une virilité qui n'aurait pas droit aux larmes. La douleur d'un homme paraît incompatible avec l'imago paternelle traditionnelle. La vulnérabilité masculine bouleverse l'image conventionnelle, mais profonde, de la virilité. Bref, le problème n'est pas tant que les pères auraient moins à dire sur leur enfant handicapé, ni qu'ils seraient moins affectés, mais que les équipes ont plus de réticences à entendre leur souffrance.
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