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4.14/5 (sur 29 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : France , le 11/08/1948
Biographie :

Sophie CARATINI est née à Paris en 1948. Elle a été responsable de la section d'ethnologie de l'Institut du Monde Arabe et membre du Laboratoire de Sociologie de la Connaissance et de l'Imaginaire de l'Université de Paris VII.

Source : wikipédia
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Sophie CARATINI présente son livre Les Enfants des nuages. Une ethnologue dans la tourmente saharienne (version revue et augmentée, éditions Thierry Marchaisse, 2022). « Vous avez un don rare, même parmi les ethnologues : vous savez voir. J'ai aimé votre livre auquel je souhaite tout le succès qu'il mérite. Il est vivant, il sonne vrai, ce qui n'exclut pas la réflexion, qui nous vaut des remarques très fines, des pensées pénétrantes et de grands moments d'émotion. » Claude LÉVI-STRAUSS Près de cinquante ans après son premier voyage en Mauritanie, Sophie Caratini revient sur cette expérience fondatrice de sa carrière d'anthropologue et de sa vie de femme. Cette nouvelle version de son récit autobiographique, largement remaniée et complétée, en accentue la valeur de témoignage historique. Elle éclaire en particulier l'effondrement du grand nomadisme chamelier et les débuts du combat pour l'indépendance des révolutionnaires sahraouis. C'est donc l'histoire d'une jeune fille inexpérimentée qui s'enfonce dans le désert à la recherche des bédouins Rgaybat « enfants des nuages », et qui finira par y trouver des guerilleros. le lecteur y découvre une civilisation fascinante, un art de vivre, une culture raffinée, en même temps qu'un monde en plein naufrage. "Au-delà de l'expérience de ce qui fut mon premier terrain d'enquête, je voudrais donner ainsi à comprendre toute la complexité de ce moment de déchirure de la société des grands nomades ouest-sahariens, accablée par des années de sécheresse, et qui basculera quelques mois plus tard dans la guerre." Sophie Caratini (Avant-propos de la dernière édition) Sophie CARATINI est une anthropologue française et mauritanienne, directrice émérite au CNRS, et spécialiste des sociétés de l'Ouest saharien. Elle a écrit plusieurs ouvrages qui allient avec talent l'anthropologie et la littérature. Notamment Les non-dits de l'anthropologie suivi de Dialogue avec Maurice Godelier, et une grande saga en trois volumes indépendants sur le choc de la rencontre coloniale : Antinéa mon amour ; Les Sept Cercles ; La Fille du chasseur (editions Thierry Marchaisse).
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
"Ce qu'on a d'affection pour son parent dépasse ce qu'on a pour lui d'utilité".
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" La parole qui reste dans ton ventre est l'enfant de ta mère, la parole qui sort de ta bouche est l'enfant de ton père".
Adage peul
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On ne choisit pas son époque pour naître, on ne choisit pas vraiment non plus ses professeurs. On reçoit tout ça, et si on est honnête, on essaye de comprendre sans considérer que c'est définitif. Il faut être hyper-pragmatique en matière de théories : ne jamais s'accrocher et savoir abandonner quand ça ne marche pas.
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Qui pourrait affirmer que la question des identités est obsolète alors que la plupart des guerres – et la guerre est partout – se font au nom d’une identité? Identité « nationale », identité « ethnique», identité revendiquée, identité bafouée, identité créée ou supprimée.

Peut-on prétendre que l’humanité en a fini avec les holocaustes et autres génocides, que le projet de tuer l’Autre, uniquement parce qu’il est Autre, n’est plus d’actualité ? Or quelle discipline interroge la distinction du Même et de l’Autre en même temps que ce besoin qu’ont les individus et les groupes humains de se distinguer, si ce n’est l’anthropologie ? Et quel est donc l’enjeu d’une telle « discipline » qui demande à ses chercheurs d’aller expérimenter la différence, de frôler la lisière entre la distinction et la confusion, de l’éprouver jusque dans leur chair et d’en imprégner leur inconscient ?

Lorsque l’étranger interroge l’Autre étrange, il est inclus dans la question, et c’est la condition humaine qu’il interroge.
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La religion de l'homme est dans son cœur.
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Au début, j’avais vraiment une démarche de hibou, de corbeau, c’était affreux. Je marchais en me dandinant. C’était impossible de faire autrement parce qu’à Nouakchott il n’y avait pas une seule rue goudronnée. Si, par chance, je trouvais un endroit un peu dur, j’essayais de rouler les mécaniques, et tout d’un coup, paf ! Je m’écroulais! J’avais un pied qui faisait ouf dans le sable ou alors je marchais sur un caillou, et je tombais. Combien de fois je me suis cassé la figure ! J’ai encore des marques sur les genoux à cause des talons, parce que je tombais tout le temps sur les cailloux. Mais je trouvais ça joli, je trouvais ça moderne, je trouvais ça... je ne sais pas.
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Comment admettre que l'impact du non-dit à soi-même - déjà présent au moment du choix de la discipline, de l'objet et de la problématique, puis déterminant lors des phases de négociation et de constitution des points de vue - puisse s'arrêter aux états physiques, affectifs et psychiques de l'anthropologue et ne pas influer sur ses interprétations ? Sur le terrain, à chaque instant, les associations conscientes et inconscientes qu'il effectue spontanément ou de manière réflexive infléchissent son attitude et donc la situation, car ses réactions en engendrent d'autres. Plus tard, cette part incontrôlable de ce nouveau Ça qu'il aura acquis par-dessus l'autre, comme autant de couches non plus archéologiques mais pratiquement préhistoriques de son savoir, viendra interférer pour orienter ses analyses, d'abord lors de la mise en ordre de ses matériaux, puis lorsqu'il sera confronté à l'épreuve du choix qu'impose toute écriture.
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Toute nouveauté est rapportée au connu, tandis que la part incompressible d'inconnu qu'elle contient est incorporée sans pouvoir être symbolisée. quand les mots se refusent, le corps parle. A travers les organes de la perception, il est le premier lieu d'intégration de l'information, une information que la mémoire enregistre d'abord sous sa forme émotionnelle, avant que le cerveau n'en façonne l'image et que la conscience ne ma mette éventuellement en mots. Et de tout ce qu'il a absorbé, il garde souvenance. Les sensations de confort, de joie ou même de bonheur qui l'irradient parfois, et qu'il est naturellement porté à rechercher, sont étroitement dépendantes de ces mécanismes d'association. Le connu, même non su, procure le bien-être du corps, lorsqu'il peut être associé à des expériences passées positives, alors qu'il engendre une attitude incontrôlable d'auto-défense (la fuite, le dégoût, le stress, le sommeil ou l'insomnie, la maladie) lorsqu'il réveille de mauvais souvenirs. L'intégration dans une autre culture, qu'elle soit ou non le fait d'un anthropologue, génère un conflit intérieur qui se manifeste sous la forme qu'une sorte de lutte, parfois très douloureuse, au cours de laquelle l'esprit tente de maîtriser le corps, l'oblige à contrôler ses réactions, comme ses pulsions, parfois même ses modes d'expression les plus naturels (c'est-à-dire culturels).
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(...) et puis il y a une chose qu'il n'avait pas prévue, pas même imaginée, une chose dont il n'avait jamais entendu parler : ce sont les effets physiques, émotionnels et psychiques qu'a sur lui cette immersion volontaire. Il n'a plus personne pour le rassurer, le conforter ou l e réconforter ; il ne peut plus voir, dans le miroir, son double, celui qui aurait pu lui confirmer que cet émoi qui l'étreint ou cette mauvaise pensée qui l'assaille ou le hante sont "normaux. Il n'a plus d'autre norme que lui-même, cet inconnu. Et le miroir, impitoyable, ne lui renvoie plus passivement son image : il le regarde. Il a des pouvoirs magiques, il fait peur. "Miroir, mon beau miroir, dis-moi, qui est la plus belle ?". L'Autre se tait, ou même sourit tandis que l'anthropologue sent monter en lui le doute vertigineux de la science victorieuse. Tout d'abord, il s'écarte : non, pas ça, ce n'est pas possible, ce n'est pas la science, c'est moi. Alors il doute de son savoir, puis de ses capacités, et le voyage tourne à l'errance. Parce qu'on ne lui avait rien dit de cette errance, il n'osera jamais rien en dire.
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Maintenant qu'il faut partir , je réalise à quel point cette vie de pasteur m'a comblé . Jamais je n'aurais cru qu'engraisser des chameaux puisse procurer un tel plaisir , une telle félicité ! Je ne pense plus du tout à l'ivresse du danger , et ma présence au milieu de mes hommes a pris un autre sens . Ma vie a pris un sens . Elle est en harmonie avec l'univers qui tourne perpétuellement autour de moi . Je n'ai pas été touché par la grâce des mystiques , ne croyez pas ça , et puis vous avez compris que ce n'est pas mon genre . C'est difficile à expliquer , je crois que je me tends compte à ce moment-là que le désert m'a donné quelque chose d'essentiel . Caracoler tout le jour avec mes goumiers de puits en pâturages , parler arabe , partager avec eux la nourriture et le sommeil , tout ça a réveillé en moi la part d'homme libre que j'avais oubliée .
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