![]() |
L'étrange univers du schizophrène de Sophie Chrizen
Dans un asile psychiatrique, la différence entre un interne et un interné n'a que l'épaisseur d'un accent aigu. p 93 |
Voilà un bien étrange livre que son auteure, Sophie Chrizen, m'a proposé. Sous son titre singulier, "L'étrange univers du schizophrène" propose une immersion au cur d'un esprit malade désormais en paix avec lui-même. Sous l'aspect de l'auto-fiction, ce récit explore les contrées de la folie schizophrène en abordant, non sans humour, le quotidien de l'auteure avec son lot d'épreuves et d'émotions. Expliquer et comprendre le mal de l'esprit de façon instructive et réelle, voilà l'objectif de Sophie Chrizen. Présentation... De ce parcours sinueux qui débute par une prise de conscience forcée de ses parents, la jeune-femme enchaîne les consultations avec une psychiatre fraîchement diplômée. Volontaire et passionnée, la médecin ne tarde pas à rendre compte de la réalité du métier : l'incitation médicamenteuse au détriment d'alternatives à défaut de recherches, peut-être plus saines. En abordant ces palliatifs malsains, influencés par les lobbys pharmaceutiques, celle-ci égratigne ces groupes géants et tout-puissants, insistant sur la désillusion des jeunes diplômé.es comme la résignation et l'accommodement des médecins accomplis. Savoureux ! En entamant un traitement qui l'anesthésie psychiquement, la jeune-femme atteinte de schizophrénie décrit avec force les conséquences sur sa vie personnelle et estudiantine, effaçant progressivement tout lien social. Alors que les médicaments, censés lui redonner l'espoir d'une vie retrouvée, sinon normalisée, ceux-ci produisent l'effet presque contraire. Le trouble déjà présent s'installe, jusqu'à confondre la psy et la patiente. Et si elle ne formait qu'une ? Balloté entre ces deux individus née la confusion, déstabilisant le lecteur. Et s'il s'agissait d'une mise en situation de l'esprit de l'auteure ? Parfois perdue par ces deux personnalités ambivalentes, Sophie Chrizen brouille les frontières afin de ne révéler qu'une seule et même personne. De son regard ironique à souhait, celle-ci profite de cette tribune pour dénoncer le traitement et le regard des professionnels de la santé sur les malades : condescendance, prises en charge relatives ou encore abrutissement par voie légale... Alors comment faire pour s'en sortir ? L'auteure se tourne alors vers les médecines alternatives et utilise ce qui est à sa portée, à savoir la méditation et la psychologie positive. Avec une connaissance plus accrue de son psychisme, elle parvient, non sans difficulté, à occulter la voie médicamenteuse pour préférer celle, plus saine, de la méditation. Fluide, concise et parfois déroutante, l'écriture de Sophie Chrizen tend à démontrer que rien n'est insurmontable. Le chemin est souvent long et semé d'embûches, mais pour quels résultats ! Un grand merci à l'auteure pour cette surprenante auto-fiction. Quelle est donc la pâtisserie associée au livre ? Pour le savoir rdv sur le blog !
![]() |
L'étrange univers du schizophrène de Sophie Chrizen
Dans un asile psychiatrique, la différence entre un interne et un interné n'a que l'épaisseur d'un accent aigu. p 93 |
![]() |
|
![]() |
L'étrange univers du schizophrène de Sophie Chrizen
On me demandait de prendre les pilules presque sans y penser. Avaler des drogues était difficile, ne pas y réfléchir, j’en étais incapable. Croire qu’un problème mental se résoudrait sur la simple prise d’un traitement alors même qu’on ne savait quasi rien de la chimie de cette étrangeté ni de celle du remède, semblait invraisemblable.
|
![]() |
Sophie Chrizen
Quand on dit a un inconnu qu'on souffre de schizophrénie sa réaction est un révélateur puissant du mystère qu'elle inspire : - Je suis schizophrène - J'y crois pas ! Quand la croyance vient remplacer un simple : - Oh ma pauvre ou - C'est pas vrai ? On atteint alors le coeur du problème : la société toute entière est dans le DENI comme si le simple fait de ne pas y croire réduisait de fait son existence à néant ! Et les psychiatres qui s'étonnent encore du déni des malades .... Personnellement je n'ai jamais vu quelqu'un annoncer son cancer et recevoir ce genre de réponses surréalistes ? Voila pourquoi il faut acheter partager liker discuter vendre critiquer le roman " l'étrange univers du schizophrène" de sophie chrizen, sur commande en librairie et partout sur internet |
![]() |
L'étrange univers du schizophrène de Sophie Chrizen
Les fous avaient la faculté de voir juste, ils débusquaient l'injustice partout ou elle se cachait, les aberrations de notre société leur paraissaient parfois tellement gigantesques qu'ils avaient du mal à comprendre comment les "normaux" s'y conformaient sans aucune sorte de rébellion.
|
![]() |
Un étrange univers de Sophie Chrizen
Les fous avaient la faculté de voir juste, ils débusquaient l'injustice partout ou elle se cachait, les aberrations de notre société leur paraissaient parfois tellement gigantesques qu'ils avaient du mal à comprendre comment les "normaux" s'y conformaient sans aucune sorte de rébellion.
|
![]() |
L'étrange univers du schizophrène de Sophie Chrizen
" De toute façon, je ne comprenais pas pourquoi j'étais suivie par cette psychiatre. Rien que le terme " être suivie" me faisait peur. C'est flippant d'être suivie ! J'étais suivie et pourtant, dans mon rétroviseur, jamais je ne l'avais remarqué. C'était un suivi des plus discrets. Parfois, j'y croyais : un véhicule derrière moi, un passant qui empruntait la même route, me faisaient croire, que oui, j'étais suivie. Je me perdais pour essayer de les semer, et constatais au final qu'ils n'étaient pas après moi. " |
![]() |
Un étrange univers de Sophie Chrizen
" De toute façon, je ne comprenais pas pourquoi j'étais suivie par cette psychiatre. Rien que le terme " être suivie" me faisait peur. C'est flippant d'être suivie ! J'étais suivie et pourtant, dans mon rétroviseur, jamais je ne l'avais remarqué. C'était un suivi des plus discrets. Parfois, j'y croyais : un véhicule derrière moi, un passant qui empruntait la même route, me faisaient croire, que oui, j'étais suivie. Je me perdais pour essayer de les semer, et constatais au final qu'ils n'étaient pas après moi. "
|
![]() |
Un étrange univers de Sophie Chrizen
"Aider tous ces gens, m'avais donné, une décennie durant, le prétexte d'oublier de prendre soin de moi et la paille dans leurs regards m'était plus facilement observable que la poutre qui obstruait mon objectivité sur moi-même."
|
![]() |
Un étrange univers de Sophie Chrizen
"J'avais du mal à digérer qu'on soignât une anomalie que l'on ne nommait pas, par des poisons dont on ne connaissait pas grand chose."
|
A quelle époque de sa vie le narrateur écrit-il ses souvenirs?