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Critiques de Sophie Chrizen (20)
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L'étrange univers du schizophrène

Parce-ce que le mot "schizophrénie" à lui seul porte toute la crainte qu'il provoque chez les autres, l'auteure en a créé une judicieuse anagramme : Sophie Chrizen, malgré ses crises, fait déjà moins peur. Les médias ont tellement véhiculé d'images négatives, de cas extrêmes ayant conduit à la mort de victimes, qu'il serait facile de faire des amalgames, et de généraliser.



À chacun sa schizophrénie et la manière dont elle se manifeste. J'avais eu l'occasion de lire sur le sujet le petit livre autobiographique de Stéphane Cognon « Je reviens d'un long voyage, Candide au pays des schizophrènes », qui m'avait beaucoup touchée. Son discours aussi tendait à prouver que l'on peut dompter ses démons, y survivre et construire ou reconstruire sa vie.



Ici, Sophie nous promène entre elle et son psychiatre Sophie, et le lecteur devient à son tour schizophrène, hospitalisé sous la contrainte, apeuré par les autres qui déambulent au gré de leurs pathologies. le lecteur devient apathique sous camisole chimique, brouillard épais d'abord, puis éclaircies progressives. le lecteur est inquiet, mais analyse de l'intérieur comme de l'extérieur, à l'image du patient qui cherche à comprendre. C'est quand même lui le premier concerné, non ? D'ailleurs, et si la solution était en lui ?



Mais à chaque nouvelle crise, c'est la vie qui bascule, les études qui sont interrompues, les amitiés qui s'évaporent, la famille qui soutient comme elle peut, et les espoirs qui fondent.



L'analyse des traitements traditionnels et de leurs conséquences est finement menée, sachant que pour chacun le seuil thérapeutique diffère, tant de facteurs entrant en jeu. L'écriture est fluide, l'humour et l'autodérision parfois aident à mettre à distance ces inconnus qui gravitent autour du malade et pourtant l'isolent plus que jamais : ces créations mentales, ces hôtes inopportuns.



Sophie nous entraîne malgré nous dans son univers, où les pensées par moment désunies se relient malgré tout à la vie. Elle n'élude pas la consommation durant sa jeunesse de Cannabis. Malgré la plasticité du cerveau, Il se repose la question de l'impact de cette consommation chez le jeune et sa part de responsabilité dans la décompensation de la maladie.



Alors, comment vivre avec ces autres « Moi », sans que cela n'impacte trop sur le quotidien ni n'empêche la vie sociale et professionnelle ? Surtout, comment éviter que ces voix soient noires et maléfiques et ne guident sur la mauvaise voie ?

Entre méditation en pleine conscience et psychologie positive, il existerait des moyens de contrer ces perceptions et hallucinations, de les transformer en pensées agréables, de les maîtriser, voire de les faire disparaître.



Existe-t-il une alternative réelle ? Médecine traditionnelle ou Médecine parallèle ? La recherche avance, et les bienfaits de la méditation ne sont plus à démontrer ; de là à supprimer tout traitement chimique, je ne suis pas habilitée à me prononcer, mais chaque cas doit être étudié, et dans la balance pesés les effets secondaires délétères.



Certains schizophrènes stabilisés deviendront des Pairs-Aidants au sein d'associations pour lutter contre la stigmatisation des patients.



Puisse cet ouvrage contribuer à faire évoluer les mentalités.
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Un étrange univers



Remarques préliminaires :



Ce livre, publié en septembre 2020, est une reprise de l'ouvrage de juin 2018 intitulé "L'étrange univers du schizophrène" qui a reçu 11 critiques favorables et 8 citations sur Babelio. Outre le titre, ce sont seulement l'éditeur et la couverture qui ont été changés. Signalons que le premier éditeur a fait faillite mettant l'auteure dans une situation pénible.

Je me permets d'attirer votre attention sur l'excellent billet de notre amie Cathy, Jmlyr sur Babelio, du 8 février 2019.

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En 1997, Sophie qui a 20 ans est amené par ses parents chez une psychiatre en consultation pour des plaintes qui forment "un cocktail de paranoïa, d'angoisses et d'hallucinations auditives". La jeune fille elle-même n'est guère enthousiaste par cette initiative et lorsque la psychothérapeute ouvre la conversation par un qu'est-ce qui vous amène ici, Sophie ? La réponse "en un éclair" sonne : "Mes parents".



Cette première consultation se termine par la prescription du neuroleptique Jespèridone et la demande d'une affection longue durée à la sécurité sociale, car apparemment ces symptômes délirants indiqueraient une schizophrénie.



Mais qui est cette Sophie Chrizen, dont le nom est l'anagramme de "schizophrénie" et qui a adhéré à Babelio sous l'avatar de SophieChrizen en 1 mot, en 2017 ?



Notre amie, originaire de Cannes, est titulaire d'une licence de biochimie, et est ingénieure Prévention Sécurité Environnement, spécialisée dans le domaine de la santé et la sécurité au travail (diplôme d'État ESAIP Angers). Elle est aussi psychopraticienne experte dans le développement de la pensée positive et de la réduction de stress par entre autres la méditation, le yoga, la lecture et l'écriture thérapeutiques. (Source : psychologue.net).



Le dialogue qui s'instaure entre notre Sophie et sa psychiatre imaginaire est à la fois original et instructif. Nous apprenons beaucoup en 166 pages sur les maladies mentales, différentes thérapies et les psychothérapeutes, sans oublier l'aspect médication.



Il ne faut pas des connaissances préalables ou approfondies pour apprécier pleinement les efforts de Sophie Chrizen visant une conception plus équilibrée, sereine et humaine d'un secteur qui fait peur aux non-initiés et sur lequel hélas les histoires fantaisistes et farfelues sont légion.

Il suffit d'une saine curiosité pour laisser Sophie s'expliquer clairement dans cet "étrange univers".



En plus, l'auteure ne mâche pas ses mots. À un certain moment (à la page 23) à propos des frais de psychothérapie, elle note : "Un nouveau schizo pris en charge, c'est dix ans de vacances au soleil !"



Elle se moque également des "séminaires" organisés par des sociétés pharmaceutiques pour des psys à des endroits exclusifs comme l'île Saint-Barthélemy dans les Antilles françaises, dans un hôtel 5 étoiles pour une semaine avec tout le confort et luxe imaginables.

Il est vrai que le prix de certains médicaments dans le domaine des psychotropes est plutôt ou même parfois carrément exorbitant.



Dans un bref message du 9 janvier dernier, Sophie Chrizen mentionna la publication d'une suite au présent ouvrage. J'espère sincèrement pour nous tous qu'elle trouve le temps d'achever cette oeuvre très prochainement.

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L'étrange univers du schizophrène

Quand on est confronté à la confusion, à la perte de la notion du temps, fichtre! On se sent partir, mais où, victime ou responsable d'un mal dont les éléments sont si incohérents, que le mot de folie vous transperce.

Et si cette folie venait de ces médicaments que l'on vous a prescrits pour vous sentir mieux ?





"Étrange Univers du Schizophrène" est bien là, dans cet espace, tout près de cette folie, de cette confusion des sens, "nous n'étions plus capables, hypnotisés par ce que la masse voulait faire de nous des êtres incapables de conscience, se dit-elle page 150."





Le livre de Sophie Chrizen, tourne inlassablement autour de notre façon actuelle de traiter, de soigner, d'écarter les malades en les ficelant à un lit, à une médication, à un au-delà pareil à ce visage de la première de couverture où les sens sont couverts de bandages, la tête prête à être momifiée.



Mais est-il possible de concevoir une autre façon de soutenir ceux qui plongent dans l'angoisse et la confusion, est-il possible qu'un psychiatre soit autre chose qu'une officine délivrant des molécules dont lui-même est incapable d'expliquer comment elle fonctionne, ou ce qu'elle produit d'isolement et d'exclusion.





À travers deux personnages Sophie considérée comme malade de schizophrénie, et le médecin embourbé par des études si longues et si peu pratiques, Sophie Chrizen nous offre la possibilité de recueillir toute la complexité de ce dialogue, toutes les impasses, toutes les incompréhensions, parfois la colère de l'une ou de l'autre, de l'un ou de l'autre des deux personnages.





Il y a tant de phrases qui font mouche, et de questionnements inachevés, que l'on pourrait reprendre cette phrase, et lui donner un caractère universel :

"dans un asile psychiatrique, la différence entre un interne et un interné n'a que l'épaisseur d'un accent aigu."p 93





Je repense à ce médecin dans une spécialité particulière, s'amusant à claironner qu'il est pété de thunes. Ici, l'auteur mettant en scène page37, le congrès des spécialistes en psychiatrie, écrit, "on soigne les non malades maintenant ça devient n'importe quoi, je peux virer un tiers de mes malades, s'ils étaient simplement capables d'appliquer quelques consignes non médicales."





Plus loin page 59 elle explique,"deux ans de consultations avec une unique réponse à n'importe laquelle de mes questions, la panacée universelle : les cachets !

Ah le bon docteur Cachet, l'ami de van Gogh !





Les dialogues sont parfois pleins d'ironie, page 37 ;

"Ah vous avez sorti les trois singes ?

Il vous embêtaient ? Ils n'étaient pas sages ?

Ce que je sais, c'est qu'ils représentent la sagesse. Ils disent, ne dit rien, ne voit rien, n'entend rien et il ne t'arrivera que du bien"

ou bien "Confucius en a donné une autre interprétation devant la politesse, de pas regarder, ne pas écouter, ne pas parler, ne pas bouger.

Sophie ajouta à la politesse dans votre cas on pourrait substituer folie » devant la folie de S...

A la fin de l'entretien le médecin avait doublé la dose de j'Esperidone



Faut-il punir à ce point l'impertinence ?



Après les nombreux ouvrages que j'ai pu lire sur ces molécules, mis à part ceux destinés à provoquer le sommeil, à l'occasion de circonstances graves, les autres molécules ont des effets secondaires très rarement annoncés, mais surtout ils offrent des prisons de carrelages blancs, dont le patient est incapable d'émerger.





J'aime écouter Boris Cyrulnik et son bon sens quand il exprime l'idée que scientifiquement la psychiatrie est balbutiante. Certes les traitements les plus honteux, comme les électrochocs, ne sont plus d'actualités aujourd'hui. Mais ces molécules ne sont-elles pas? Plus néfastes encore en isolant le malade en lui ôtant toute autonomie pour des décennies.



Comme je suis heureux de voir une femme sortir de ces ombres, de ses cauchemars pour revenir à la lumière.



Ce livre est d'une étonnante actualité, car il est encore temps de ne pas céder à toutes ces molécules.

Un livre qui vous colle à la peau, à l'écriture vive, fluide, envoûtante comme toute incursion dans l'au-delà, un voyage dans les sombres remous de l'âme.



Électrochoc a été remplacé par le traitement par sismothérapie

terme bien plus chic que choc.
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L'étrange univers du schizophrène

Voilà un bien étrange livre que son auteure, Sophie Chrizen, m'a proposé. Sous son titre singulier, "L'étrange univers du schizophrène" propose une immersion au cœur d'un esprit malade désormais en paix avec lui-même. Sous l'aspect de l'auto-fiction, ce récit explore les contrées de la folie schizophrène en abordant, non sans humour, le quotidien de l'auteure avec son lot d'épreuves et d'émotions. Expliquer et comprendre le mal de l'esprit de façon instructive et réelle, voilà l'objectif de Sophie Chrizen. Présentation...





De ce parcours sinueux qui débute par une prise de conscience forcée de ses parents, la jeune-femme enchaîne les consultations avec une psychiatre fraîchement diplômée. Volontaire et passionnée, la médecin ne tarde pas à rendre compte de la réalité du métier : l'incitation médicamenteuse au détriment d'alternatives à défaut de recherches, peut-être plus saines.



En abordant ces palliatifs malsains, influencés par les lobbys pharmaceutiques, celle-ci égratigne ces groupes géants et tout-puissants, insistant sur la désillusion des jeunes diplômé.es comme la résignation et l'accommodement des médecins accomplis. Savoureux !



En entamant un traitement qui l'anesthésie psychiquement, la jeune-femme atteinte de schizophrénie décrit avec force les conséquences sur sa vie personnelle et estudiantine, effaçant progressivement tout lien social. Alors que les médicaments, censés lui redonner l'espoir d'une vie retrouvée, sinon normalisée, ceux-ci produisent l'effet presque contraire. Le trouble déjà présent s'installe, jusqu'à confondre la psy et la patiente. Et si elle ne formait qu'une ? Balloté entre ces deux individus née la confusion, déstabilisant le lecteur. Et s'il s'agissait d'une mise en situation de l'esprit de l'auteure ? Parfois perdue par ces deux personnalités ambivalentes, Sophie Chrizen brouille les frontières afin de ne révéler qu'une seule et même personne.





De son regard ironique à souhait, celle-ci profite de cette tribune pour dénoncer le traitement et le regard des professionnels de la santé sur les malades : condescendance, prises en charge relatives ou encore abrutissement par voie légale... Alors comment faire pour s'en sortir ? L'auteure se tourne alors vers les médecines alternatives et utilise ce qui est à sa portée, à savoir la méditation et la psychologie positive.



Avec une connaissance plus accrue de son psychisme, elle parvient, non sans difficulté, à occulter la voie médicamenteuse pour préférer celle, plus saine, de la méditation.



Fluide, concise et parfois déroutante, l'écriture de Sophie Chrizen tend à démontrer que rien n'est insurmontable. Le chemin est souvent long et semé d'embûches, mais pour quels résultats !



Un grand merci à l'auteure pour cette surprenante auto-fiction.



Quelle est donc la pâtisserie associée au livre ? Pour le savoir rdv sur le blog !



Podcast Youtube à retrouver sur la page Babelio de l'auteure : https://www.youtube.com/watch?v=Jiegw3wz6k0
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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L'étrange univers du schizophrène

La schizophrénie, on la connaît sans la connaître : on a bien tous en tête quelques films, ou quelques faits d’actualité, dans lesquels les schizophrènes tiennent généralement le rôle de l’assassin qu’on aurait dû enfermer plus tôt.



Il ne faut pourtant que quelques pages à ce livre pour nous obliger à faire table rase de nos connaissances (ou plutôt devrait-on dire nos clichés) sur la question, et à écouter avec humilité ce que l’auteure a à nous dire.



Le sujet le plus frappant est celui des traitements. On est plus proche du bombardement massif que de la frappe chirurgicale, en espérant toucher assez de mauvais trucs pour que ça en vaille la peine, et en croisant les doigts pour ne pas toucher d’autres trucs dont on a quand même besoin pour vivre. Les neuroleptiques atténuent bien les délires et les hallucinations, mais également les sentiments de joie, d’amour, de plaisir, de colère, etc. Si on prend encore en compte les nombreux effets secondaires, on comprend à quel point prendre son traitement, et rester convaincu de sa pertinence, dans la durée, est un véritable challenge pour le patient.



J’ai été également beaucoup intéressé par les crises au quotidien. Le passage sur le voyage en ski entre amis, particulièrement, m’a beaucoup marqué. On suit, progressivement, toutes les pensées qui se mettent en place dans le processus. Sans que rien de trop spectaculaire ne se passe pour les amis en question finalement, on assiste, médusé,­ au fourmillement des pensées qui partent dans toutes les directions, sans frein, dans la tête de Sophie.



On sort du livre avec un sentiment d’impuissance, pour soi, et d’espoir, pour les personnes schizophrènes. Impuissance à réaliser que tellement de choses reposent sur leurs épaules finalement – accepter que le traitement ait un sens, se persuader qu’on sera quand même mieux avec (ou malgré) le traitement que sans, prendre conscience soi-même que quelque chose ne va pas et arrêter la spirale à temps – et qu’à part « être là », on ne peut pas faire grand-chose. Et espoir, car finalement, elles ne sont pas si démunies que ça, et qu’il est possible de vivre avec ce trouble, chose que je pensais impossible avant de commencer ma lecture.
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L'étrange univers du schizophrène

Il existe, dans des librairies, des livres qui s'imposent à vous, comme une évidence, L'étrange univers du schizophrène ne fait pas partie de cette catégorie... Il y a des auteurs qui décident de croiser votre chemin et qui vous font découvrir leur univers, Sophie Chrizen fait partie de ceux-là.

Lorsque j'ai reçu son livre, j'ai tout de suite été émue par la photo de cette femme, par son regard espiègle et déterminé. Je savais, au fond de moi, que ce livre n'allait pas être comme les autres, qu'il m'attendait et allait finir par s'imposer à moi, comme une évidence. Je me suis donc empressée de finir mon livre en cours pour plonger dans l'univers de cette étrange Sophie Chrizen. Nos échanges, pendant ma lecture, ont confirmé l'image que je me faisais d'elle, si fragile en apparence mais si digne et lucide.

Lucide… ce mot n'a-t-il pas été banni du vocabulaire médical concernant son cas? Car oui, Sophie est schizophrène. Décelée et diagnostiquée à 17 ans, son univers s'écroule. Et pourtant, elle ne manquait ni d'amour, ni d'ambitions. Incompréhension générale, délitement du cercle amical et social... Brillante étudiante en biologie, elle se verra contrainte d'abandonner son cursus universitaire pour se consacrer à sa maladie. Dès lors commence un long processus de guérison, alternant phases d'extrême lucidité, de bouffées délirantes, de profonde dépression... De ce dédoublement de personnalité, Sophie en fera sa force. Se croyant tour à tour la malade et la soignante, elle analysera factuellement les comportements de l'une et de l'autre, permettant ainsi d'ouvrir la voie de sa guérison. Mais son parcours n'en demeure pas moins sinueux. Lors de l'internement de Sophie, je me suis surprise à ralentir ma lecture. Je cherchais à déceler tous ses maux au travers de ses mots. Et j'ai senti une colère sourde poindre en moi, due au manque de prise en charge des malades, à leur maintien dans l'ignorance la plus totale...

"Deux ans de consultations avec une unique réponse à n'importe laquelle de mes questions, la panacée universelle : les cachets!"

… à leur isolement extrême

"Les visites ne me réconfortaient pas, mon coeur était verrouillé par les drogues dont on me gavait et ne laissait plus entrer aucune lumière."

… à leur déshumanisation

"Ils m'avaient finalement changée de section, je passais donc en zone libre. […] Dans cette zone ouverte, on autorisait les résidents à porter autre chose que le pyjama bleu obligatoire."

Et pourtant, la cruelle évidence s'impose à nous. Le corps médical se voit souvent confronté à ses propres limites : quelques molécules chimiques pour apaiser des maux souvent insondables car trop profonds. Et pourtant, le mal a dit, le mal a expliqué mais

"[…] ils n'entendent pas la musique qu'ils prennent pour des symptômes et veulent juste couper le son."



Ecrire sur son parcours, expliquer sa maladie a été un acte de courage, une démonstration de force inégalable car oui, ne nous cachons pas sous trop de légèreté, la schizophrénie fait peur. Mais bien au-delà de la maladie, c'est la mauvaise prise en charge des patients qui est effrayante.

Ne nous y trompons pas, Sophie Chrizen est une auteure, une vraie. Pas de celles qui viennent vomir sur la place publique leur histoire, aussi terrible soit-elle. Non, Sophie a trop de talent pour cela. Sa plume est ciselée, ironique, sûre, cassante. Toute son écriture insuffle une force et une énergie incroyables. Alors, on lit son histoire, on entre dans son univers et on se voit forcé de constater que le vrai courage, la vraie volonté et le vrai dynamisme sont de son côté.


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L'étrange univers du schizophrène

Il est question ici en filigrane de norme et d’anormalité. De ce que vivent le plus grand nombre, et les destins singuliers de quelques uns. La schizophrénie est une expérience limite. Elle mêle angoisses, dépression, perte de contact avec la réalité et hallucinations, ce que décrit très bien ce livre. On peut considérer les schizophrènes comme des handicapés ou des paresseux repus de leur allocation, on ne peut pas avoir de vision aussi tranchée. On pourrait juste pour commencer par les considérer comme différents. Jamais l’auteur de cet ouvrage n’abdique sa conscience critique. Elle a un destin qui lui fait traverser la maladie et inverse son cours vers une guérison, et sa manière de reprendre pied pourrait éclairer beaucoup de patients et de proches de patients sur la compréhension des symptômes mais aussi de qu’est la guérison, car ce qu’elle livre a valeur de cure même si elle n’est pas thaumaturge et ne guérit pas les écrouelles par apposition des mains ! Elle a une vision lucide de la société, une vision construite, solide, une forme de sagesse, folie et sagesse ne sont pas irréconciliables.
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Un étrange univers

Tout commence dans le cabinet d’une psychiatre où Sophie entre suivie de ses parents. Au collège et au lycée, elle fût une très bonne élève, personne ne se rendait compte de rien mais il y avait déjà des prémices de la maladie. Elle connut tôt le mélange d’herbe et d’alcool. Elle décrit des parents démunis devant les problèmes de leur adolescente. Elle perd parfois le sens de la réalité. Elle prend peur devant les catastrophes du monde annoncées au journal. Elle imagine le présentateur s’adressait à elle entre deux drames. Il l’accuse. Elle se sent responsable de ce qui se passe dans le monde.

L’auteur se met à la place du soignant mais raconte également son histoire par l’intermédiaire du soigné. Elle nous décrit un tableau très amer du monde des psychiatres, où tel ou tel labo promet à coup de pub marketing et de cadeaux que son traitement est mieux que celui du voisin. Elle soulève le problème des rendez-vous donnés à des personnes qui ne sont pas malades.

Sous traitement et malgré une grande fatigue, Sophie a conscience par moment que quelque chose ne va pas. Elle n’a goût à rien, le bruit et l’agitation l’angoissent. Elle se sent pénétrée par d’autres. Elle se pose des questions sur sa santé mentale. Elle va en cours si elle arrive à se lever et n’a pas d’amis.

Lors des toutes premières visites chez sa psy, Sophie émet l’idée d’arrêter son traitement pour des solutions plus saines comme la sophrologie ou des tisanes. C’est une attitude classique de déni chez les schizophrènes. Les médicaments seraient des barrières chimiques qui arrangent tout le monde sauf le patient.

Le protocole des psy exige qu’ils n’écoutent que d’une oreille et qu’ils bloquent tout sentiment d’empathie au risque de tomber malade eux aussi. Ils doivent être hermétiques aux maux et aux mots. Bien après des séances, Sophie est décidée à être une bonne patiente et à tout faire pour s’en sortir. Mais quand elle parle d’un sujet qui ne plait pas à sa psy, cette dernière lui répond qu’elle ne va pas bien et elle change son traitement tout simplement. Plus le temps passe, plus Sophie ne comprend pas le bien-fondé et ces séances l’énervent. Plus j’avance dans ma lecture, plus je suis comme Sophie, je ne comprends pas le sens, du moins je ne vois pas le positif. L’auteur nous explique qu’elle a du mal à comprendre le rôle de la psy qui n’est pas vraiment défini. Elle a l’impression de faire tout le travail et que la docteure n’est là que pour prendre l’argent à la fin et qu’elle n’a rien fait, à part une prescription médicale.

Un passage que j’ai trouvé tout particulièrement ironique mais dont je n’ai pas vraiment été surprise c’est lorsque Sophie a une absence de règles, la gynécologue lui dit « arrêtez les cachets… »

Je ne savais pas que quelqu’un atteint de schizophrénie pouvait continuer et réussir des études ; c’est ce que Sophie fait ou du moins essaye malgré de grosses difficultés à suivre les cours et un traitement de plus en plus fort, comme quoi il est sans doute adapté.

L’auteure se sent comme une coquille vide, ne plus pouvoir être soi-même, que les médocs l’en empêchent. Je me doutais que les patients atteint de schizo se sentaient mal mais pas autant qu’elle le décrit. Elle parle de souffrance, ce qui est un mot très fort. Elle nous dit que tout leur pèse, les autres comme la solitude.

Elle nous donne également la vision d’une psychiatre frustrée qui se rend compte qu’elle n’écoute plus pendant la séance, sa vocation la quitte car elle ne voit pas d’amélioration chez ses patients. Elle se met à se prescrire son propre traitement et à l’accompagner parfois d’alcool. On oscille entre les deux, qui est réellement celle qui va mal ? La psy ? La patiente ? Où est la réalité ? Où est la maladie ? La folie ? Où et comment s’arrête la normalité ?

Et puis un jour, les parents de Sophie demandent son internement. Elle a conscience que sa mère veut l’aider, qu’elle sent sa haine et sa souffrance. Je ne peux qu’imaginer la détresse et le désarroi de la famille sans oublier que cette détresse est encore bien plus grande chez la personne malade. Sophie est dans un état second, perdue, elle entend des voix, ne fait pas de différence de suite sur ce qu’elle entend et les personnes qui lui parlent réellement, comme ses parents par exemple.

Je trouve cela dommage que sous prétexte que le patient soit majeur, la famille soit plus ou moins tenu à l’écart du parcours de soin. Sophie vit, voit, entend, croit avoir fait des choses qui sont pourtant irréelles. Elle nous explique qu’elle a l’impression de capter des ondes, comme une antenne radio ; comme si il n’y avait plus de frontières entre son imaginaire et la réalité. Je me demande comment l’auteur a fait pour comprendre tout cela. Je connais une personne qui souffre de schizophrénie et elle n’est absolument pas dans cet état d’esprit, beaucoup moins lucide, moins consciente de ses réels problèmes. Cela dépend-t-il de qui on est au départ, de la personnalité de chacun et de la force de caractère que nous possédons ? Ce qui l’aida aussi beaucoup c’est sa motivation. Toutes les personnes atteintes de schizophrénie ne réagissent pas pareil. D’autres baissent les bras. Sophie réussit même à se trouver un travail quelques temps.

Avec les années, un lien semble tout de même se tisser avec la psy.

Alors qu’elle reprend et poursuit ses études, elle pense qu’elle saura gérer, elle décide de se débarrasser de sa camisole chimique et part en vacances avec des amis aux sports d’hiver. Le récit de l’auteur en est terrible.

Il existe très rarement des cas de rémission, une des conditions essentielles est d’être au sein d’une famille équilibrée. Heureusement pour l’auteure, sa famille est proche, essaye de comprendre, de déceler les signes pour prévoir et agir sur les crises. Malheureusement, les amis de ses parents prennent du recul peu à peu. L’humain dans toute sa splendeur…

Ce n’était pas toujours évident de suivre ce livre car l’auteure passe d’elle-même à la psy ou du passé au présent. C’est une lecture à faire au calme, posée car elle nous amène à la réflexion. C’est une lecture complexe, sans doute comme le cerveau de Sophie par moment. Je savais que ce que j’allais lire risquer d’être lourd dans le sens vais-je comprendre ? Vais-je savoir retranscrire ce que l’auteur écrit ? Sophie est très courageuse de se livrer ainsi et j’invite ceux qui ont un proche souffrant de cette maladie à lire ce livre afin d’avoir un autre regard. Il me semble que le monde de la psychanalyse est un monde fermé, obtus et étriqué. Qu’il faille à tout prix que les malades rentrent dans des cases bien définies.

Je suis admirative de ce combat difficile que Sophie mène contre elle-même et face au monde entier.
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L'étrange univers du schizophrène

Sophie ne sait pas ce qu'il attend à la suite d'un simple repas de famille, et pourtant, c'est l'identité de son "monde" qui est remis en question. Plus qu'une maladie, une étiquette qu'elle aura bien du mal à porter...



Ce roman éclaire sur une maladie psychique, peut-être un peu dérangeante, voire inquiétante pour certains. On y retient les symptômes hallucinogènes, le décalage avec le réel, l'isolement, la médication.



C'est un univers déroutant dans lequel on trempe avec des pincettes, de peur peut-être d'y perdre pied. Il y a une énergie, une intelligence à décrire deux mondes distincts qui s'opposent et pourtant se confondent. L'écriture est sensible, fragile et pointilleuse, elle nous révèle les dissonances avec une gravité cuisante, parfois cassante. Et puis, on y voit la mise en scène, le prisme déformant, écartant un peu la différence, la "folie".



On est au cœur des sensations avec ce roman qui nous entraîne plus loin que la maladie, vers un chemin de l'individu, de son intériorité projeté vers l'Autre...



Un reflet à décoder, déchiffrer derrière les lignes, au plus profond de la psyché. La schizophrénie vous ouvre les portes de cette terre inconnue...
Lien : http://www.sophiesonge.com/a..
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Les petites graines

Violette, onze ans, vit avec sa mère et un petit cercle de femmes jusqu'au jour où intuitive et rêveuse, elle se cherche un papa. Et si la lettre découverte au fond d'un tiroir répondait à ses vacillantes questions ?



On fond dès les premières lignes pour la personnalité de Violette, réfléchie, sensible et secrète. Sa relation avec sa maman est tendre et basée sur l'ouverture, le dialogue et la confiance.



Toutes les deux respectent leur part d'imaginaire et de réserve. Avec ses mots, Violette exprime avec délicatesse la maladie de sa mère et le prisme de la magie qui accompagne son quotidien.



L'écriture est très réaliste de l'univers naïf qui correspond à l'enfance. On est touché par la quête de Violette idéalisée et viscérale.



Le trio qu'elle forme avec ses amis d'école nous fait sourire et nous attendris. L'aventure est propice aux émotions, le personnage de l'aïeule permet avec sagesse et diplomatie de relier les générations. C'est construit avec beaucoup d'intelligence, qui est celle du cœur.



Avec "les petites graines", la petite fille trouve plus qu'une réponse à ses questions et trouve des clefs vers l'élan, l'accueil et la confiance.
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L'étrange univers du schizophrène

Les missives de Fanny H pour Collectif Polar



Tout commence dans le cabinet d’une psychiatre où Sophie entre suivie de ses parents. Au collège et au lycée, elle fût une très bonne élève, personne ne se rendait compte de rien mais il y avait déjà des prémices de la maladie. Elle connut tôt le mélange d’herbe et d’alcool. Elle décrit des parents démunis devant les problèmes de leur adolescente. Elle perd parfois le sens de la réalité. Elle prend peur devant les catastrophes du monde annoncées au journal. Elle imagine le présentateur s’adressait à elle entre deux drames. Il l’accuse. Elle se sent responsable de ce qui se passe dans le monde.

L’auteur se met à la place du soignant mais raconte également son histoire par l’intermédiaire du soigné. Elle nous décrit un tableau très amer du monde des psychiatres, où tel ou tel labo promet à coup de pub marketing et de cadeaux que son traitement est mieux que celui du voisin. Elle soulève le problème des rendez-vous donnés à des personnes qui ne sont pas malades.

Sous traitement et malgré une grande fatigue, Sophie a conscience par moment que quelque chose ne va pas. Elle n’a goût à rien, le bruit et l’agitation l’angoissent. Elle se sent pénétrée par d’autres. Elle se pose des questions sur sa santé mentale. Elle va en cours si elle arrive à se lever et n’a pas d’amis.

Lors des toutes premières visites chez sa psy, Sophie émet l’idée d’arrêter son traitement pour des solutions plus saines comme la sophrologie ou des tisanes. C’est une attitude classique de déni chez les schizophrènes. Les médicaments seraient des barrières chimiques qui arrangent tout le monde sauf le patient.

Le protocole des psy exige qu’ils n’écoutent que d’une oreille et qu’ils bloquent tout sentiment d’empathie au risque de tomber malade eux aussi. Ils doivent être hermétiques aux maux et aux mots. Bien après des séances, Sophie est décidée à être une bonne patiente et à tout faire pour s’en sortir. Mais quand elle parle d’un sujet qui ne plait pas à sa psy, cette dernière lui répond qu’elle ne va pas bien et elle change son traitement tout simplement. Plus le temps passe, plus Sophie ne comprend pas le bien-fondé et ces séances l’énervent. Plus j’avance dans ma lecture, plus je suis comme Sophie, je ne comprends pas le sens, du moins je ne vois pas le positif. L’auteur nous explique qu’elle a du mal à comprendre le rôle de la psy qui n’est pas vraiment défini. Elle a l’impression de faire tout le travail et que la docteure n’est là que pour prendre l’argent à la fin et qu’elle n’a rien fait, à part une prescription médicale.

Un passage que j’ai trouvé tout particulièrement ironique mais dont je n’ai pas vraiment été surprise c’est lorsque Sophie a une absence de règles, la gynécologue lui dit « arrêtez les cachets… »

Je ne savais pas que quelqu’un atteint de schizophrénie pouvait continuer et réussir des études ; c’est ce que Sophie fait ou du moins essaye malgré de grosses difficultés à suivre les cours et un traitement de plus en plus fort, comme quoi il est sans doute adapté.

L’auteure se sent comme une coquille vide, ne plus pouvoir être soi-même, que les médocs l’en empêchent. Je me doutais que les patients atteint de schizo se sentaient mal mais pas autant qu’elle le décrit. Elle parle de souffrance, ce qui est un mot très fort. Elle nous dit que tout leur pèse, les autres comme la solitude.

Elle nous donne également la vision d’une psychiatre frustrée qui se rend compte qu’elle n’écoute plus pendant la séance, sa vocation la quitte car elle ne voit pas d’amélioration chez ses patients. Elle se met à se prescrire son propre traitement et à l’accompagner parfois d’alcool. On oscille entre les deux, qui est réellement celle qui va mal ? La psy ? La patiente ? Où est la réalité ? Où est la maladie ? La folie ? Où et comment s’arrête la normalité ?

Et puis un jour, les parents de Sophie demandent son internement. Elle a conscience que sa mère veut l’aider, qu’elle sent sa haine et sa souffrance. Je ne peux qu’imaginer la détresse et le désarroi de la famille sans oublier que cette détresse est encore bien plus grande chez la personne malade. Sophie est dans un état second, perdue, elle entend des voix, ne fait pas de différence de suite sur ce qu’elle entend et les personnes qui lui parlent réellement, comme ses parents par exemple.

Je trouve cela dommage que sous prétexte que le patient soit majeur, la famille soit plus ou moins tenu à l’écart du parcours de soin. Sophie vit, voit, entend, croit avoir fait des choses qui sont pourtant irréelles. Elle nous explique qu’elle a l’impression de capter des ondes, comme une antenne radio ; comme si il n’y avait plus de frontières entre son imaginaire et la réalité. Je me demande comment l’auteur a fait pour comprendre tout cela. Je connais une personne qui souffre de schizophrénie et elle n’est absolument pas dans cet état d’esprit, beaucoup moins lucide, moins consciente de ses réels problèmes. Cela dépend-t-il de qui on est au départ, de la personnalité de chacun et de la force de caractère que nous possédons ? Ce qui l’aida aussi beaucoup c’est sa motivation. Toutes les personnes atteintes de schizophrénie ne réagissent pas pareil. D’autres baissent les bras. Sophie réussit même à se trouver un travail quelques temps.

Avec les années, un lien semble tout de même se tisser avec la psy.

Alors qu’elle reprend et poursuit ses études, elle pense qu’elle saura gérer, elle décide de se débarrasser de sa camisole chimique et part en vacances avec des amis aux sports d’hiver. Le récit de l’auteur en est terrible.

Il existe très rarement des cas de rémission, une des conditions essentielles est d’être au sein d’une famille équilibrée. Heureusement pour l’auteure, sa famille est proche, essaye de comprendre, de déceler les signes pour prévoir et agir sur les crises. Malheureusement, les amis de ses parents prennent du recul peu à peu. L’humain dans toute sa splendeur…

Ce n’était pas toujours évident de suivre ce livre car l’auteure passe d’elle-même à la psy ou du passé au présent. C’est une lecture à faire au calme, posée car elle nous amène à la réflexion. C’est une lecture complexe, sans doute comme le cerveau de Sophie par moment. Je savais que ce que j’allais lire risquer d’être lourd dans le sens vais-je comprendre ? Vais-je savoir retranscrire ce que l’auteur écrit ? Sophie est très courageuse de se livrer ainsi et j’invite ceux qui ont un proche souffrant de cette maladie à lire ce livre afin d’avoir un autre regard. Il me semble que le monde de la psychanalyse est un monde fermé, obtus et étriqué. Qu’il faille à tout prix que les malades rentrent dans des cases bien définies.

Je suis admirative de ce combat difficile que Sophie mène contre elle-même et face au monde entier.

(Merci Sophie Chrizen).


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L'étrange univers du schizophrène

Accepteriez-vous d'être constamment bourrés de médicaments sans savoir de quoi vous souffrez ? Sophie est malade, elle doit être soignée. Mais qu'elle est ce mal qui la ronge ? Pourquoi ne lui dit-on pas clairement de quoi elle souffre ? Pourquoi faut-il taire tout ceci ?







"J'avais du mal à digérer qu'on soignât une anomalie que l'on ne nommait pas, par des poisons dont on ne connaissait pas grand chose."









Elle décide de consulter une psychiatre concernant ses phobies, peurs et psychoses. En effet, elle a souvent l'impression d'être suivie, ou encore d'être responsable de tous les drames qui arrivent dans le monde. Sophie n'arrive plus à distinguer ce qui est réel de ce qui ne l'ai pas, mettant parfois sa propre vie en danger à cause de cette peur constante qui lui bouffe le cerveau. Et puis ces petites voix qui font écho tout le temps ? Est-ce dans sa tête ? Sont-elles réelles ? Finalement, elle s'enferme petit à petit dans un mutisme et un silence total puisque même avoir une simple discution avec quelqu'un lui provoque d'atroces souffrances.





Je remercie chaleureusement Sophie, à qui je tire mon chapeau pour cette histoire qu'elle a traversé, puisque ici, sous le principe d'une auto-fiction, elle nous décrit ses années de galère face à cette maladie qui est encore très peu connue : la schizophrénie. Personne n'en parle, personne ne l'explique et ne la comprend. Les spécialistes tentent de mettre des mots sur des maux, de reconnaître des symptômes, puis n'arrivant finalement à rien, décident d’assommer les patients à coup de cachets et de séjours en hôpital psychiatrique.







Ce livre est bouleversant, quelque peu perturbant et dérangeant, mais il réveille également en moi une profonde colère contre ces spécialistes qui n'ont qu'un seul foutu mot à la bouche : Antidépresseurs, Antipsychotiques, Neuroleptiques. Des médocs, encore et toujours des médocs .. C'est vrai quoi !! Vous avez remarqué que dès qu'une personne fait une légère (ou moins légère) dépression, on la colle sous cachets ? Et puis pas un petit paracétamol, non, un gros truc bien lourd qui fait qu'elle passe ses journées totalement amorphe et ensuquée sans savoir vraiment qui elle est, où elle habite et ce qu'elle est censé faire ! Un peu de " Tienmax" par-ci, de "Jesperidone" par là. Puis la séance d'après on augmentera les doses, et puis surtout "Prenez bien vos cachets Sophie !". Comme s'ils lui disaient à la place "Surtout ne luttez pas hein, continuez de vous enfoncer profondément un peu plus chaque jour ! Grace à ces prescriptions et votre état, nous allons partir aux Seychelles en vacances cette année ! "





" Deux ans de consultations avec une unique réponse à n'importe laquelle de mes questions, la panacée universelle : les cachets ! "





Ce livre est très étrangement constitué, et pourtant, lorsque l'on y réfléchit bien, pas tant que ça. Nous avons Sophie Chrizen (anagramme de Schizophrénie) qui va voir la psychiatre Sophie, qui n'est autre qu'elle-même finalement. Nous plongeons alors dans cet enfer qu'est devenu son cerveau, entre une Sophie saine et une Sophie malade, et ce dédoublement de personnalité, qui finalement lui sauvera la vie. J'ai perdu pied, à de nombreuses reprises, puis j'ai réussi à sortir la tête de l'eau, mais jamais, je ne pourrais oublier un instant, le vécu et le ressentit de Sophie, face à cette maladie, dont on tait le nom et que l'on croit savoir traiter uniquement à coup de médicaments.







Non ce n'est pas une fiction, ni un roman, c'est simplement l'histoire d'une femme forte qui est sortie indemne de l'étrange univers du schizophrène, et ce, seulement grâce à elle-même ! Personne ne peut être plus à même de parler de cela que quelqu'un qui l'a déjà vécu.







" De toute façon, je ne comprenais pas pourquoi j'étais suivie par cette psychiatre. Rien que le terme " être suivie" me faisait peur. C'est flippant d'être suivie ! J'étais suivie et pourtant, dans mon rétroviseur, jamais je ne l'avais remarqué. C'était un suivi des plus discrets. Parfois, j'y croyais : un véhicule derrière moi, un passant qui empruntait la même route, me faisaient croire, que oui, j'étais suivie. Je me perdais pour essayer de les semer, et constatais au final qu'ils n'étaient pas après moi. "







"Aider tous ces gens, m'avais donné, une décennie durant, le prétexte d'oublier de prendre soin de moi et la paille dans leurs regards m'était plus facilement observable que la poutre qui obstruait mon objectivité sur moi-même."







Je ne noterai pas ce livre, car qui suis-je pour noter le combat d'un être humain face à la maladie ?! Si vous êtes curieux, alors je vous recommande de lire l'histoire de Sophie.





Interview de l'auteur :



Bonjour Sophie, j'ai pour habitude de poser toutes sortes de questions aux auteurs. Mais aujourd'hui, je n'en ai pas envie. Je préfère vous laisser le champ libre pour vous exprimer sur ce que vous désirez : votre livre, pourquoi l'avoir écrit, votre rôle de marraine auprès de personnes en souffrance, comment est votre avenir actuellement ou encore est-ce que vous prévoyez d'écrire un nouveau roman ? Quelques idées pour vous aiguiller, si besoin, sinon vous avez le champ libre. Je vous remercie pour m'avoir contacter et fait confiance et je vous souhaite une très belle continuation.







Chère virginie, je vous remercie pour cette chronique. Ce que je souhaitais avec mon livre c’est que des gens non impliqués comme vous puissent se rendre compte de ce qu’est vraiment la maladie psychique, jusqu'à éventuellement ressentir en profondeur à la lecture l’égarement, la rapidité et l’omniprésence des pensées désordonnées qu’ordonne la folie. Qu’ils puissent aussi entrapercevoir la profondeur des âmes puisque les schizophrènes sont dans l’obligation d’explorer les tréfonds de leur intériorité et de leur rapport aux autres et au monde, condition indispensable pour une rémission. Pour la forme j’espère y avoir mis assez de clarté, d’humour et de légèreté pour faciliter l’appréhension de notions complexes et pourtant universelles et rendre cet ouvrage accessible à tous.
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Les petites graines

Les missives de Fanny H

Violette est une petite fille de onze ans comme toutes les autres, ou presque. Elle vit seule avec sa maman mais est très entourée côté famille. Elle a ses tantes, ses cousines, ses grands-mères et son arrière-grand-mère qu’elle adore, surnommé Granny ou Nanette. Et c’est chez elle que Violette retrouve avec bonheur sa famille qu’elle aime tant tous les dimanches autour d’un bon repas. Elle a la chance aussi d’avoir de supers amis, notamment Anna et Enzo, parce qu’à cet âge-là, les amis ça compte plus que tout, les amis c’est la vie. Ce trio est inséparable, ils partagent leurs secrets et surtout les problèmes de la vie inerrants à leur âge de « grands » de l’école primaire. Violette a beaucoup d’idées intéressantes, par exemple, elle aime récolter des pétales de fleurs pour ensuite « créer » des parfums qui remporte un grand succès auprès des siens.

Lorsque Sophie m’a fait parvenir sa nouvelle, rien que le mot fable, piquant ma curiosité, m’a donné envie de m’y plonger rapidement. Ayant découvert l’auteure, Sophie Chrizen, récemment avec « La vie d’une Schizophrène« , j’avais hâte de découvrir ce qu’elle avait fait de nouveau. Et cette fois-ci, elle a choisi de nous parler d’une petite fille qui porte le doux nom de Violette, (qui me rappelle Ourson, une nouvelle de la Comtesse de Ségur) et de ce qui la préoccupe et l’occupe au quotidien dans sa vie de pré-adolescente. Ce sont des choses certainement plus futiles pour nous mais très importante et vital lorsque l’on a onze ans, comme de choisir le bon déguisement pour le carnaval ou de réussir un plan établi avec ces deux amis.

Et dans Les petites graines, ce qui va préoccuper Violette est une question existentielle pour elle : mais où et qui est son papa ? On ne lui a jamais parlé de rien, personne, ni son arrière-grand-mère dont elle est si proche et évidemment, elle n’ose pas poser de question.

Elle va donc mener l’enquête avec l’aide de ses deux complices, Anna et Enzo. La cour de récréation leur servira de QG.

A travers cette jolie histoire, l’auteure évoque plusieurs points sérieux : les secrets de famille, les familles monoparentales et les difficultés que cela peut engendrer ultérieurement. Dans la tête d’une petite fille de onze ans, tout prend des proportions démesurées surtout quand on a beaucoup d’imagination comme Violette.

Une fable des temps modernes, comme nous indique l’auteure, pouvant être lue également par un jeune public qui apprécierait sûrement de découvrir les aventures de Violette et de ses amis. Et je le conseille vivement d’ailleurs. En effet, je pense que Sophie Chrizen a eu une très bonne idée de nous interpeller sur des choses importantes que nous pouvons tous et toutes rencontrer au sein de notre famille ou autour de nous, à travers les regards neufs d’enfants.

C’est une histoire parfaite pour lire et à partager en cette période de Noël. Je souhaite bonne lecture à ceux qui tourneront les pages afin de découvrir le secret caché dans Les petites graines.
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Un étrange univers

Le roman de Sophie Chrizen nous plonge dans un monde à la fois saisissant, imprévisible, bizarrement drôle parfois, effrayant, sincère et plein d’espoir.



Peu de personnes vivant avec une singularité psychique ont écrit avec autant d’acuité le monde de la psychiatrie dans lequel elles se sont retrouvées prisonnières. Pour les lecteurs qui ne seraient pas familiers du monde de la psychiatrie, la violence de l’internement pourra paraître quelque peu surprenante.



L’autrice a fait le choix judicieux de narrer l’histoire selon deux points de vue : Sophie la torturée égarée dans sa folie face à sa jeune psychiatre diplômée depuis peu, se moquant de sa confrérie et faisant preuve d’auto-dérision livrant une critique acerbe de cet univers.



Sophie en proie à ses délires terrifiants plonge en enfer.



« C’était plutôt très prétentieux de se croire à l’origine de tout, ou alors courageux, voire téméraire. Peut-être fou ou tout simplement absurde. Mais elle en était sûre, tous ces événements avaient un lien de cause à effet direct avec son propre comportement, ou ses idées. Elle vivait les viscères à l’envers dans l’effroi même de penser ou d’agir, au risque de pouvoir engendrer de nouveaux désastres. Ses sorties les plus anodines étaient devenues terrifiantes. Elle pouvait lire dans les pensées des gens. Ce qui était le plus difficile, c’était qu’elle ne percevait que les pensées négatives, les zones les plus sombres de ses congénères. »



La psychiatre ne se fait aucune illusion sur les perspectives qui attendent Sophie.



« La maladie elle-même était un mystère. Ce que je savais déjà, c’était que la dégradation venait de toute façon avec le temps. À l’origine, nous la nommions pudiquement « délires psychotiques » mais nous savions qu’elle dériverait vers une schizophrénie accompagnée de dépression, de paranoïa, d’angoisses, d’idées suicidaires… »



L’autrice apporte un regard sans concessions sur la psychiatrie qui surdose les patients par crainte de dérapages, qui les anesthésient grâce à une camisole chimique, des neuroleptiques surpuissants qui affaiblissent le système nerveux, afin de garantir le gommage des symptômes et de rassurer la société. Les psychiatres travaillent avec la peur au ventre lorsqu’ils « essaient » tel ou tel médicament ne sachant pas à l’avance comment va réagir l’organisme. Par peur de la possible violence du patient, la société interdit au psychiatre de prendre le risque de sous-doser les patients. Et eux s’interdisent toute compassion bienveillante lui préférant une herméticité protectrice vis-à-vis des maux de leurs patients.



L’autrice tout au long du récit s’emploie à décrire la profonde divergence entre le but que s’est fixé la psychiatre de corriger des comportements inappropriés, de supprimer les ressentis, sans distinction, positifs, négatifs évitant ainsi l’aggravation de la psychose, de lisser le caractère, d’aider Sophie à ne pas exprimer systématiquement tout ce qu’elle pensait, de lui apprendre à suivre les règles sociales, de se tenir à l’écart et à l’inverse le souhait de Sophie de s’affranchir de la tutelle de la psychiatrie.



A l’âge de vingt ans, Sophie avait l’impression d’en avoir quatre-vingt-dix ! Incapable de communiquer avec le commun des mortels, sans espoir, la dépression et la solitude s’installent.



L’autrice décrit un univers où après leur hospitalisation, les patients très affaiblis, amorphes, mis au ban de la société, se retrouvent en consultation chez leur psychiatre libéral qui, ironiquement, doit réparer les dégâts causés par les psychiatres eux-mêmes.



La psychiatre de Sophie essaie alors d’élargir le champ des solutions thérapeutiques : « Je me lançais dans l’étude théorique de la bibliothérapie, l’art thérapie, la médecine chinoise, les remèdes de grand-mère, la philosophie, la psychologie, la spiritualité, la pensée positive, le développement personnel, la méditation pleine conscience, l’hypnose, la transe chamanique, la neuroplasticité, l’Ayahuasca, la cocaïne, l’alcool. Autant de disciplines qui devaient me permettre de comprendre mieux le cerveau et son fonctionnement. »



Grâce à une famille bienveillante emplie d’amour malgré les maladresses et le manque d’informations de la part des soignants, Sophie s’obstine et se bat pour s’extirper de l’enfer de l’univers psychiatrique, des violents protocoles thérapeutiques et essaie tant bien que mal de tenir à distance ces voix qui bataillent dans sa tête.



Ses études universitaires s’en trouvent fortement perturbées Sophie ne suivant que quelques cours magistraux, son énergie étant employée essentiellement à l’apaisement de ses démons.



« J’essayais de ne plus subir mon handicap mais de le transcender pour en faire une force. Je pensais que les choses n’arrivaient pas par hasard et j’étais résolue à leur trouver un sens, un dessein, et à guérir. L’injustice régnait partout dans notre modèle, et en matière de santé mentale la lutte des classes était cruelle, les probabilités de survie étant décuplées pour les familles dites équilibrées. J’avais scientifiquement d’autant plus de chance de rémission ou au moins d’adaptation que la mienne était stable, aisée et cultivée.
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L'étrange univers du schizophrène

C’est un livre -témoignage fort intéressant- où l’auteure nous fait part de sa difficulté pour sortir du cadre stéréotypé de ce désordre psychique.



La schizophrénie, selon le psychiatre suisse Eugène Bleuler, évoque une séparation psychique entre pensées et émotions et la notion d’esprit divisé. C’est une maladie chronique multifactorielle et la plus répandue des psychoses de l’adulte; elle toucherait env. 1% de la population mondiale. Elle comporte des délires et des hallucinations (fausses croyances et perceptions), un repli affectif et social avec un comportement d’isolement.



Ce livre démontre à la perfection cette cassure de la personnalité aux limites insondables et peu clairs, ce qui rend l’appréciation difficile entre dérapage et normalité pour le non initié. Et il paraît évident que, pour le moment, les traitements chimiques proposés provoquent plus de perturbations que des moments de maitrise.



Puisque Sophie Chrizen a pu mener une vie normale jusqu’à l’âge de 17 ans, cela veut dire que le retour à la normalité du cerveau doit être possible. Il faut juste que la médecine avance plus dans la connaissance de ce dérèglement. Pendant 20 années elle va lutter contre sa maladie, alternant les traitements et les internements.



Le récit du vécu vrai de Sophie alterne avec le vécu hallucinatoire, et par moments son compte-rendu est plein d’humour.



Un livre très intéressant et poignant à lire, instructif sur la maladie et doté de qualités humaines certaines.




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Les petites graines

Le début de l’histoire donne envie d’en savoir davantage. Violette est attachante dès les premières minutes de lecture. Bravo pour l’image touchante de la vieille éléphante qui sait tout. On suit cette aventure avec envie et on va de surprise en surprise.
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L'étrange univers du schizophrène

L’auteure a choisit une anagramme de « Schizophrène » comme nom d’écrivaine. Elle nous décrit un monde difficile à vivre lorsqu’on est atteint par cette pathologie et le peu de connaissance scientifique acquise sur le sujet. Les médicaments prescrits ne guérissent pas, ils amoindrissent seulement les effets, au prix d’effets secondaires importants. Cet univers est illustré par le parcours chaotique de Sophie qui est tour à tour psychiatre et patiente de psychiatre.Ce récit nous informe beaucoup sur les problèmes de la psychiatrie et sur les notions de normalité/anormalité.
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L'étrange univers du schizophrène

Un livre que devrait lire tous les médecins qui commencent leur spécialisation en psychiatrie ...
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L'étrange univers du schizophrène

Très bon livre,je l'ai lu bien rapidement, j'ai passé un bon moment. C'est parfois même drôle malgré un sujet pas facile. Point de vue différent depuis une personne concernée elle même, regard critique acerbe et sincère. Merci à toi Sophie, continue!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Les petites graines

Violette onze ans vit dans un univers de femmes. À partir d'une lettre trouvée dans un tiroir, pensant être sur les traces de son père absent, elle va mener une grande enquête. Elle adore sa mère si différente, schizophrène, si aimante ! Sa vie se décline au féminin bien entourée de grand-mères, arrière grand-mère, tantes et cousines.

À l'école, deux bons amis, Anna et Enzo vont l'aider dans sa quête d'un papa rêvé, fantasmé, dont personne ne parle dans sa famille... Granny son aïeule lui sera une aide précieuse également.

Et Violette déroulera le fil de cette pelote emmêlée traversant des états d'âme intenses de petite fille qui grandira tout d'un coup à la lumière des révélations ! Les adultes s'empêtrent dans leurs lourds secrets de famille. Violette va-t-elle réussir à élucider ce mystère des "petites graines" ?

Mais ne révélons rien de plus de ce tendre petit roman qui pourra plaire aux grands comme aux petits...
Lien : https://bipolaireonair.blogs..
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