Stacey Lynn

- Pour la première fois de ma vie, je veux quitter le travail plus tôt juste pour te retrouver. Quand je passe devant des magasins, j'ai envie d'acheter toutes sortes de choses pour vous faire plaisir, à Logan et toi.Je levai les yeux au ciel mais le laissai sagement continuer.- Quand tu n'es pas près de moi, tu hantes mes pensées. Quand tu es chez moi, je ne veux pas te laisser repartir. Toutes ces émotions sont nouvelles pour moi et elles me paralysent complètement. Mais le reste du temps, je trouve ça tout simplement génial.

C'est parce que je t'aime Jack. L'amour n'est pas uniquement fait de joies et de plaisir. C'est aussi du travail.

— Tu m’appelles si tu as besoin de quoi que ce soit, promis ?
— Promis.
Je raccroche, souriante. Talia a passé le week-end avec moi, à m’écouter m’épancher sur le désastre du vendredi.
Je ne pensais pas ses sourcils capables de monter si haut sur son front alors que je lui racontais tout ce qu’il s’était passé au gala de bienfaisance organisé par mes parents, mais ils ont presque disparu sous ses cheveux quand je lui ai appris que Liam avait racheté ParaMed dans le seul but de fusionner avec l’entreprise de mon père.
Je ne comprends toujours pas la duperie et la trahison au cœur de leur projet. Ils devaient planifier cette reprise depuis des mois, si ce n’est plus, et le fait d’avoir couché avec l’homme qui prévoyait de vendre la société que je portais dans mon cœur – tout ça à cause d’un appareil que j’ai contribué à créer – me rend malade.

Mon cœur bat la chamade et il n’y a rien qui puisse me calmer. Pourtant, je ne suis qu’en présence de Zach, des autres musiciens et de quelques techniciens occupés à vérifier les branchements des amplis et des lumières pour le concert de ce soir.

Il ne manque plus qu’Ethan.

Avec Zach, nous sommes arrivés en avance aux balances afin de me laisser le temps de retravailler ensuite quelques photos avant l’arrivée de Mia. Je ne partageais pas l’enthousiasme de Zach à l’idée d’un duo improvisé, mais lui était aux anges.

Hélas, le plaisir a été de courte durée ; Chase est venu nous annoncer qu’Ethan avait disparu de la circulation. Son téléphone était coupé et personne ne savait où il était. De bonne humeur jusque-là, Zach s’est aussitôt transformé en boule de nerfs.

Maintenant, l’ambiance sur scène est si pesante que j’ai du mal à respirer. Le retard d’Ethan énerve tout le monde ; c’est la première fois qu’il ne prend même pas la peine d’avertir qui que ce soit.

— Tu m’appelles quand tu arrives ?
Je regarde l’homme qui a volé mon cœur quand j’avais quatorze ans et ne me l’a jamais rendu. Les yeux marron foncé de James ne regardent que moi et ma main se crispe sur la poignée de mon sac de voyage. Je n’avais jamais imaginé devenir un jour un tel cliché. Tiraillée par la colère, je sens le souvenir de sa trahison me déchirer de l’intérieur, ne demandant qu’à frapper. Comme une nécessité.
— Laurie.
Sa voix est teintée d’anxiété quand il prononce mon nom. Bon sang, il est si sexy.
— Reviens-moi.
Je secoue la tête, indécise.
— Je t’ai dit que j’avais besoin de temps pour réfléchir.
— Et moi, je t’ai dit que j’étais désolé.

 Les parents regardent leur enfant avec un regard très particulier, et vice versa. Si je parviens à capter ce regard, on y lira un sentiment très fort, quelque chose comme : « Mon cœur t’appartient, tu es ma vie et mon bonheur. »

La fille en face de moi, avec sa moue boudeuse soulignée au rouge à lèvres et ses cheveux marron chocolat, ressemble à un mirage de celle que j’étais avant, et cette image quotidienne finit par me lasser.

— Aimer quelqu’un n’est jamais simple ; on ne peut pas éviter de souffrir. Mais ta grand-mère m’a offert cinquante ans de bonheur, et les joies l’emportent largement sur les peines. Si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seule seconde.
Il est mort dans son sommeil, quelques jours plus tard. Malgré ma peine, je n’ai pas pu m’empêcher d’éprouver de la joie en pensant que mes grands-parents resteraient toujours unis dans nos souvenirs.

— Zach Walters ! me répète-t-elle en articulant chaque syllabe, comme si me parler comme à un bébé allait m’aider à comprendre.
Chose étrange, ça fonctionne.  

— Dis-moi à quoi tu pensais quand tu as pris ton pied, ce matin.
Je renverse la tête en arrière tandis que James s’écarte, avec sur les lèvres un sourire suffisant que je veux effacer.
La question est directe et me fait tourner la tête, jusqu’à ce que je me rende compte qu’il s’agit de nous. Nous avons découvert le sexe ensemble. Nous avons fait des expériences en rejouant d’atroces films pornos et ricané dans les allées de sex-shops. Nous avons toujours été honnêtes et nous sommes toujours forcés l’un l’autre à parler de ce que nous voulions.
Son franc-parler ne devrait pas me faire rougir, mais je me surprends tout de même à détourner le regard, que je rive sur ses mains, posées sur mes hanches.
Il change de position, se hisse sur ses genoux, et me tire par les hanches pour me faire glisser en dessous de lui.
— Dis-moi.
Je pince les lèvres en me souvenant.
Je ne peux pas lui dire, mais alors même que j’y songe, James glisse sa main sur mon ventre, soulevant doucement mon tee-shirt jusqu’à faire apparaître une bande de peau nue.