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Critiques de Stefan Hertmans (173)
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Une ascension

Stefan Hertmans s’intéresse aux lieux et à l'histoire de son pays.

C’est à partir de la maison qu’il a occupée pendant 20 ans à Gand qu’il va nous parler du destin d’un SS flamand, Willem Verhulst, qui en fut le précédent propriétaire avec son épouse Mientje qui, elle, était une ardente pacifiste originaire des Pays Bas.

Ce récit croisé d’une maison et de ceux qui l’habitèrent est l’occasion d’évoquer la Flandre belge avant, pendant et après la 2ème guerre mondiale et surtout les mouvements d’extrême droite qui collaborèrent étroitement avec l’armée d’occupation allemande et les nazis. Aucun des protagonistes n’est particulièrement sympathique mais rapidement, le talent de Hertmans nous les rend très vivants.

Un travail solide de documentation et de recherche de témoignages donne une assise historique passionnante à ce roman et les relations conflictuelles entre flamands et wallons qui perdurent encore aujourd’hui deviennent plus compréhensibles. Un livre passionnant au style remarquable.
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Une ascension

Hertmans suscite en moi des sentiments très mitigés. J’hésitais avec ‘Guerre et Térébenthine‘, il me convainquait avec ‘Le cœur converti’, mais celui-ci est un pas en arrière. Comme dans les deux autres cas, Hertmans présente à nouveau une histoire romancée avec une touche personnelle. Il reconstitue cette fois la vie de Willem Verhulst, un nationaliste flamand radical qui a collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, est devenu fonctionnaire du SS et a dénoncé de nombreuses personnes dans la ville flamande de Gand et ses environs. Et le lien personnel est que l'auteur, quand il était jeune – sans s'en rendre compte – a acheté une maison à Gand où Verhulst avait vécu avec sa famille. Le fil rouge de ce roman est la tournée que le jeune Hertmans en 1979 fait avec le notaire dans la maison alors très délabrée (d'étage en étage de plus en plus haut, d'où le titre 'L’ascension’). Fidèle à ses convictions postmodernistes, Hertmans porte également une grande attention à la manière dont il a reconstitué la vie de Willem et de sa famille : la consultation de documents d'archives, d'écrits publiés et inédits de Verhulst et de son entourage, les conversations avec des proches et des témoins, des visites de lieux où Verhulst a été, etc.



Ma maigre note trahit qu'une fois de plus je n'étais pas complètement sous le charme de ce Hertmans. Pour commencer, il y a la figure de Willem Verhulst lui-même. Hertmans admet qu'il ne parvient pas à le saisir, ne peut pas vraiment reconstituer ce qui a poussé Verhulst à conspirer avec les nazis, l'homme soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Bien sûr, ce n'est pas nécessaire, tant dans des études historiques que dans des œuvres de fiction, un personnage principal peut rester éphémère ou ambigu (après tout, la Vigdis du XIe siècle dans "le cœur converti" était beaucoup plus éphémère). Mais la grande importance qu'Hertmans accorde à Verhulst en tant que personnage moteur du roman signifie que vos attentes restent insatisfaites. En y regardant de plus près, Verhulst s'est avéré être un petit poisson, un nazi de bureau, même s'il a causé beaucoup de misère et n'a ensuite dû payer que très peu pour cela.



Comme de nombreux autres critiques l'ont souligné, le véritable protagoniste de ce roman semble être l'épouse hollandaise de Verhulst, la dévote protestante Mien/Mientje. Et sur ce point j'ai un sentiment très ambivalent. Hertmans la décrit comme une véritable héroïne, qui a résisté modestement mais fermement au radicalisme de son mari, et qui a aidé très volontiers ses enfants et bien d'autres. A en juger par ce qu'écrit Hertmans, il semble que Mien était en effet une femme très serviable et juste. Mais à plusieurs reprises, j'ai l'impression que l'auteur dresse le portrait de Mien de manière un peu trop hagiographique et traite les informations disponibles de manière manipulatrice. Il donne l'impression que ce n'est qu'après l'occupation de la Belgique par l'Allemagne nazie, au milieu de 1940, que Mien s'est rendu compte que son mari s’était avéré dans la collaboration. Cela contredit les visites que toute la famille a faites en Allemagne dans les années 1930, où le milieu nazi était très ouvertement fréquenté. À mon avis, Hertmans la dépeint un peu trop naïve, bien que je puisse bien sûr comprendre parfaitement le dilemme de loyauté avec lequel elle a dû se débattre.



Ce sentiment de manipulation de la part de l'auteur s'est emparé de moi encore plus vers la fin du roman. Hertmans adopte ici une approche moraliste, avec des avertissements explicites contre l'extrême droite en politique aujourd'hui. Sa grande attention à l'hommage que Bart De Wever (l'un des principaux hommes politiques de Belgique aujourd'hui) a rendu à la maîtresse de Willem Verhulst et à quelques autres personnalités en 1997 (alors que De Wever était encore une figure obscure) m'a donné un sentiment de malaise. Je partage le point de vue de l'auteur sur la question, mais on n’a vraiment pas besoin de prendre le lecteur par la main de manière aussi pédante, à mon avis, le lecteur peut vraiment tirer ses propres conclusions.



Sentiments mitigés, donc ce roman ne m'a pas complètement convaincu. Sur le plan de la composition, cette histoire boite également sur des jambes un peu trop différentes : reconstruction historique de la vie de Verhulst et de sa famille, retour en arrière sur la visite de l'auteur en 1979 dans la maison de Gand, et l'effort de l'auteur maintenant pour reconstruire le passé. Plusieurs passages de celui-ci sont absolument à un niveau littéraire de haut niveau, mais il ne contient pas de véritables feux d'artifice.
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Une ascension

L'auteur, belge d'expression néerlandaise, achète à la fin des années 70 une maison dans sa ville de Gand et y demeurera de nombreuses années. C'est bien plus tard qu'il s'apercevra que cette maison fut celle d'un nationaliste flamand, Willem Verhulst, qui collabora avec le régime nazi pendant la dernière guerre. Ce personnage par ailleurs fut marié avec Mientje, âme pure, qui n'accepta jamais les positions de son mari.

On suivra donc l’évolution du couple et en particulier l’ascension de Willem, rentré au service des nazis, collaborateur actif, travaillant dans les services de sécurité, participant à la répression contre les mouvements de résistance et les Juifs.

Il sera emprisonné à la Libération.

L'auteur se fonde sur les archives, les documents familiaux et ses entretiens avec les enfants survivants.

Un beau livre, empreint de sensibilité, un regard sur une Belgique écartelée, division exacerbée par les années de guerre. Une blessure sans doute sensible aujourd'hui encore.
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Une ascension

Dans un roman fascinant, Stefan Hertmans raconte la vie d’un collaborateur flamand qui devint SS et dressa des listes pour les nazis.Une plongée dans l’Histoire et ses fantômes actuels, comme dans les ressorts complexes de l’âme humaine. I
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Une ascension

Un angle de la seconde guerre mondiale et de la collaboration que je ne connaissais pas : la conjonction du nationalisme flamand avec le nazisme. Cet aspect est raconté en mettant au centre de l'histoire et l'Histoire une maison, celle du narrateur et qui fut avant celle d'un zélé collabo dont toute la famille ne partage pas les opinions... Intéressant et même si l'écriture est parfois un peu pesante, on se laisse embarquer dans le tumulte de cette période assez facilement.
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Une ascension

Portrait d’une famille dominée par un SS flamand marié à une femme pieuse et pacifiste. Fascinant.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Une ascension

Ce domaine n’est pas dans mon champ de prédilection, mais la plume de Hertmans fait mouche. Au départ d’une maison gantoise, on découvre l’histoire d’une famille, d’un père collaborateur trompant allègrement sa femme, femme qui récuse les idées de son mari, les enfants également. On se promène dans Gand, dans l’atmosphère collabo, résistante aussi. Et j’ai appris beaucoup de choses.
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Une ascension

J’ai trouvé ce roman traduit du flamand dans une boîte à livres. C’était l’occasion de lire enfin cet auteur très réputé en Belgique et la lecture du sujet m’a intriguée.

L’auteur raconte dans ce roman comment il a découvert, au moment de la vendre, que la maison où il avait vécu vingt ans à Gand était celle d’un SS flamand, qui plus est père d’un de ses professeurs d’université. Cette maison abandonnée qui l’a séduit en 1979 malgré son piètre état, a abrité auparavant Willem Verhulst, son épouse néerlandaise Mientje et leurs trois enfants. À l’aide des entretiens qu’il a menés avec Aletta et Suzy, les deux filles de la famille, devenues octogénaires, et de nombreux textes, dont des journaux intimes et des documents d’archives, il a reconstitué le parcours autant personnel que politique de cet activiste flamand devenu soutien des plus fidèles de l’occupant nazi. Il s’est également penché sur le pacifisme de son épouse et a tenté de comprendre et parfois d’imaginer, avec l’aide des témoignages, comment ils avaient pu vivre cet antagonisme.



Quatre cent soixante-dix pages sur un personnage finalement peu intéressant, un pauvre type, lâche et sans qualités, permet de montrer combien le mal est une chose facile à embrasser pour certains esprits faibles, et de ce point de vue, l’exercice est réussi.

Mais, car il y a un « mais », si la construction rend bien compte de l’approche de l’auteur, j’ai trouvé le style un peu inégal, à moins qu’il ne s’agisse de la traduction, je n’ai pas réussi à trancher. De même, la position de Stefan Hertmans m’a parfois déconcertée, faisant dans une même page le grand écart entre des faits avérés directement tirés de documents et des pensées ou réactions des personnages qui ne peuvent être que dictées par son imagination, auxquelles s’ajoutent des remarques à la limite du jugement. Où est-on alors, dans un roman, un essai, un document ?

De plus, tout cela est un peu long. J’ai envie de dire : « N’est pas Daniel Mendelsohn qui veut… », mais si vous êtes tentés, ne vous arrêtez pas à mon avis, d’autres lecteurs sont bien plus enthousiastes,
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Une ascension

Enquêter sur des faits anciens et nous plonger dans une histoire basée sur la vérité historique, agrémentée de l'inspiration crédible du romancier, beaucoup d'écrivains s'y sont essayé mais peu parviennent à passionner comme peut le faire Stefan Hertmans. Après le formidable Le cœur converti, en s'attaquant à une période plus récente, mais en procédant de la même manière, l'auteur belge récidive avec éclat autour du sinistre Willem Verhulst, SS flamand, collaborateur zélé du Troisième Reich. Une ascension n'est donc pas une biographie classique de ce Flamand rosse mais une approche d'un réalisme inouï, quasi en immersion auprès de ce triste personnage, de son épouse, de sa maîtresse et de ses enfants. Mais c'est surtout une époque qui revit sous la plume de Stefan Hertmans, avec en point d'orgue l'occupation de la Belgique et la haine des deux grandes communautés qui peuplent le pays : wallonne et flamande, la collaboration avec les nazis n'ayant épargné ni l'une ni l'autre mais avec une fureur, si l'on ose dire, plus forte encore du côté de la deuxième et qui est au cœur du livre. C'est aussi un voyage à Gand, la ville natale de l'auteur, qui raconte dès les premières pages d'Une ascension comment il en est venu à s'intéresser à Verhulst. Les pages qu'il consacre à la documentation qu'il a patiemment amassé, loin de freiner la lecture, l'enrichissent diablement et constituent à la fois une respiration et une perspective. Nourri de témoignages de première main (auprès des descendants du dignitaire nazi), d'archives diverses (dont les journaux de sa femme) et même de photographies, le "roman" montre, sans vouloir les expliquer à tout prix, la rage, les mensonges et les atroces égarements de Vehulst, dont la figure diabolique ne parvient pas à effacer celle, à l'opposé, de son épouse, pacifiste et victime de cet associé des forces du mal, lequel n'aura finalement pas payé si cher pour ses méfaits.
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Une ascension

Jeune homme dégourdi, grand gaillard sûr de son charme, William Verhulst est borgne depuis son enfance. De ce fait, adolescent il a échappé à l'enfer puisqu'il a eu 20 ans en Juillet 18. Il promène son indécision dans les années 20 et se laisse séduire par les nouveaux pangermanistes quand leur toute puissance s'imposera en Belgique à la fin des années 30.

Verhulst, chaud lapin finalement marié à Mientje, une protestante pieuse avec qui il a eu trois enfants, va devenir un collabo très impliqué, jusqu'à endosser l'uniforme nazi et à occuper des fonctions officielles répressives dans la Belgique occupée.



Le livre nous conte son ascension, la difficulté pour sa famille à vivre les inquiétantes sympathies du père dans les années de guerre puis le tourbillon de la dégringolade quand le vent a tourné, la fuite en Allemagne, enfin le retour en Belgique de la famille, disloquée quand Verhulst fut capturé, jugé et enfermé après la capitulation de l'Allemagne.

Ce sinistre parcours est édifiant mais j'ai eu du mal à me passionner. J'avoue même que j'ai été tenté de "lâcher l'affaire" plus d'une fois, peut-être à cause de la surabondance de détails, du style un peu trop neutre et parfois presque...besogneux, enfin de la complexe rivalité entre les belges flamingants et les francophones.



On m'a présenté ce bouquin dans une table ronde en mentionnant l'exemple de "Lacombe Lucien", l'excellent film de Louis Malle qui m'avait marqué en son temps.

Je m'attendais donc à plus de ressenti de ma part, plus en tous cas que l' impression d'ennui teinté d'un vague dégoût que me laisse ce long, loooong récit.

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Une ascension

Certes le livre est appelé « roman », l'imagination de l'auteur a recréé pour nous les vides du quotidien, les gestes et paroles qui peuvent exister dans toute vie, les quartiers, les rues, les jeux de lumière,les ciels gris et les bruits familiers.



Un lieu particulier, une maison, grande bâtisse gantoise dans un quartier populaire.

Une maison qu'acheta l'auteur en 1979. Il nous raconte les différentes pièces, se remémorant la visite qu'il en fit avec le notaire de Potter, propriétaire du lieu.



Ce n'est que vingt ans après s'en être séparé, qu'il découvrira l'histoire des occupants précédents et de l'époque tragique où ils y vécurent grâce à la lecture du livre d'un de ses anciens professeurs : Adriaan Verhulst.



Ce dernier y passa la fin de son enfance et toute sa jeunesse avec sa mère, ses soeurs et son père Willem Verhulst.



Et de roman, le livre bascule en témoignage sur cette famille, en faits réels qui vont raconter les années troubles de l'occupation allemande, de la guerre et des hautes convictions collaborationnistes du père, des jours noirs, du « salon mortuaire » où se tenaient des réunions entre SS et flamands associés à ce nouvel ordre.



Homme au visage nanti d'un oeil borgne, moqué pendant sa scolarité, virant dans un excès nationaliste chassant francophones, rêvant d'une Flandre insérée dans le rêve germanique.



A la solde du Reich, connaissant une « ascension » pour les « bons » services rendus, l'homme mène, pendant la guerre, une carrière d'espion, de directeur des Hautes Écoles (qu'il ne se gênera pas de voler), établira des listes (juifs, franc-maçons, belgicistes…).



Homme excessif, sans scrupules, trompant sa femme devenue « maman », la maintenant en dehors de ses activités qu'elle ne peut pleinement ignorer puisqu'il porte l'uniforme à tête de mort et qu'un buste de Hitler est posé sur la cheminée.



Mientje, l'épouse hollandaise protestante à la croyance poussée à l'extrême est d'une humanité en contradiction totale avec son mari. Pacifiste, épouse, fidèle à son devoir de mère de famille, elle le soutiendra comme elle portera assistance à toutes personnes quelles que soient leurs opinions, leurs croyances, leurs origines.

L'abnégation de soi, la fidélité à sa foi, la présence bienveillante la constituent.



Quant aux enfants…, ils vivent la période trouble avec la conscience de leur âge mais marqués à jamais par le personnage trouble jusqu'à l'abjection qu'est leur père, marqués aussi par les réflexions, les combats, les bombardements, la brutalité des hommes, la peur.



L'auteur a bénéficié de leurs témoignages. Il a pu aussi compulser des documents (journaux tenus par les différents protagonistes, lettres…) ce qui confère à ce roman-récit-document-témoignage, une vérité et sur les gens et sur les lieux et sur l'époque, réalité qui nous bouscule et nous instruit.

D'autres noms dont certains connus en Flandre traversent le livre et méritent qu'on s'y attarde (artistes, politiques,…).



Nous apprenons beaucoup sur la Flandre, sur l'histoire de Gand (le passage de l'enseignement « bourgeois » francophone à la langue flamande dès 1916), sur une extrême-droite qui perdure de nos jours et « sourit » encore devant les actes antisémites, sur l'hommage rendu à Griete (qui possédait toujours un portrait de Hitler à la fin de sa vie), maîtresse puis troisième et dernière épouse de Verhulst après la mort de Mientje, hommage par un certain président de parti, parti nationaliste qui gère aujourd'hui la Flandre et cela fait frémir de savoir que de telles vues d'esprit perdurent et que le danger est toujours tapi.



C'est un portrait sans concession.

Deux peuples, deux cultures, deux déchirures.

Francophones/néerlandophones et entre néerlandophones nationalistes et néerlandophones fédéralistes.

L'Histoire les a réuni et désunit souvent. Pour le pire en cette période racontée…

Tous ces événements passés ont donc encore des conséquences sur la politique belge aujourd'hui.



Une fois de plus, cette seconde guerre mondiale se dévoile et l'on y découvre de nouvelles monstruosités, des vies saccagées, des faits que l'on ignorait, la manière dont on vivait en ces temps obscurs et terrifiants, des lieux où l'on se promène de nos jours sans savoir… un peu comme l'auteur qui n'a découvert que tard les dessous de cette maison à la glycine parfumée.



Les dernières volontés de Willem Verhulst laissent pantois car surgit par-delà tous ces événements, le nom de la première épouse d'origine juive (!) : Elsa.



Peaufinant jusqu'au bout ses recherches, Stefan Hertmans raconte sa rencontre avec le sculpteur Koenraad Tinel dont les parents et les frères furent des collaborateurs notoires.

Cela donne lieu à un passage émouvant montrant la souffrance de l'artiste exécrant le nazisme et, au-delà de lui, de membres de familles entachées par la collaboration.



L'évocation du massacre de août 44 à Comblanchien boucle le récit et rend un dernier hommage à ceux qui défendirent notre liberté contre la barbarie.



L'auteur a mené un travail minutieux et consciencieux pour réunir et approcher l'histoire et L' Histoire.



Livre précieux en ces temps où l'on entend émerger des paroles qu'on voudrait ne plus entendre, livre précieux qui montre la dérive d'un homme conduit par un narcissisme malsain, un nationalisme aveugle et un idéalisme dangereux et qui, jamais, ne douta de lui ni de ses actes.



Livre admirablement construit, bouleversant, bousculant, haletant, instructif et salutaire.

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Une ascension

Un sujet qui donne envie.

Quand on découvre que la maison que l'on a acheté appartenait à un ancien SS flamand, pour moi ça laisse présager des decouvertes, de vieux secrets révélés. Je n'ai rien retrouvé de tout ça.

C'est long et monotone, même si c'est bien écrit, mais surtout on se rend très vite compte que l'homme dont on parle s'avère inintéressant au possible.

Très décevant.
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Une ascension

Dans ce roman, le narrateur qui est aussi l’auteur va remuer le passé pour donner vie à la mémoire des murs. A la fin années 1970, il a eu un coup de foudre pour une maison. Il y a vécu vingt ans, et au moment de déménager, il prend conscience de qui a habité entre ces murs avant lui : Willem Verhulst, un SS.



L’auteur va alors se lancer dans un long travail de recherches documentaires pour comprendre qui était cet homme. C’est donc cette histoire que l’on va découvrir, celle d’un homme, d’une famille, dans un texte où la frontière entre fiction et réalité est difficile à cerner. C’est l’histoire d’une ascension, celle d’un homme flamand, qui va se d’abord marier avec une femme juive, plus âgée que lui. Une fois veuf, il se remarie avec une femme d’origine protestante qui ne voit pas d’un très bon œil l’engagement politique de Willem. On assiste avec écœurement à la montée de haine chez cet homme, responsable de tant d’arrestations et de morts.



Ce roman est accompagné de quelques photos ou images d’illustrations, attestant du travail documentaire de l’auteur et rendant davantage intense la réalité de ce portrait. C’est un roman surprenant, où l’auteur met en avant l’humanité de ces personnages, tout en montrant le pire qui peut s’y cacher. Willem est un personnage très ambivalent. Il nous apparait dans un premier temps comme un homme intriguant, avant de laisser une vraie impression de malaise. Au delà de Willem, c’est son épouse qui aura le plus attisé mon intérêt durant ma lecture. Une femme qui voulait protéger ses enfants et qui se tenait à l’écart de toute la collaboration active de son époux. Elle est à mes yeux la protagoniste essentielle de ce récit.



L’ascension reste un roman dense, dont la lecture ne fut pas vraiment réjouissante. J’ai trouvé la plume de l’auteur assez froide et distante.
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