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Citations de Steinunn Sigurdardóttir (52)


Grappe de rêves éveillés [Extrait]

Le rêve est une brise
qui va me berçant parmi les crêtes des vagues.

Le rêve est un toit.
Il a beau pleuvoir il ne pleut pas sur moi.

Le rêve est un baiser de la mer dans la brise,
un baiser sous un toit.

un baiser venu du rêve d'après le rêve.


1 POEMES D'AMOUR
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"L'heure de la mort tombe toujours mal, du moins celles dont j'ai été témoin....
La mort n'arrive jamais au bon moment, et elle le fait exprès.
Car la mort est fausse et cruelle.
Rien n'est plus éloigné d'elle que cette miséricorde pure et simple dont l'affublent ceux qui n'en savent rien ou qui sont hypocrites "...
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Faire en sorte que le mourant abandonne le combat -l'amener lentement et sûrement à la porte qui se refermera sur lui une fois pour toutes et lui dire lorsqu'on y est: "Encore un pas. Tu vas y arriver. Et après ce dernier pas, quand tu auras franchi le seuil, tu n'auras plus besoin d'avoir peur, ni honte, plus jamais."
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Notre premier voyage dans les terres inhabitées se déroula au mois d’août de l'été où nous revînmes en Islande. Nous allâmes dans la région désertique de Lónsöræfi et le pays nous fit fête de toute la gloire de ses couleurs les plus intenses. Nous fîmes l'amour à ciel ouvert pour la première fois. Quand la luminosité de l'été islandais commença de faiblir, je m’aperçus que Bárdur pouvait continuer à l'infini.
Au cours des pauses, le géologue fraîchement émoulu m'expliquait tout sur l'histoire de la terre du pays, les espèces de roches, les cratères et les éruptions, les épanchements de la lave fluide qui coule vite, la lave visqueuse qui rampe lentement et pèse de tout son poids. Encore aujourd'hui, Bárdur me donne les dernières nouvelles en provenance des entrailles de la terre et des histoires de formation des soles à n'en plus finir. Rien ne me fascine autant que la roche. J'enterrai tout droit au cœur d'une falaise, si elle daignait s'ouvrir.
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Nous faisions la cuisine à tour de rôle. Bárdur cuisinait dans son réduit le soir des jours qu'il ne passait pas chez moi. C'était incroyable de voir ce troll islandais se mouvoir avec agilité dans son petit décor, sans le cabosser. Le fils-à-maman avait appris à se débrouiller, et plus que cela. Il produisait comme par magie des plats vite prêts et délicieux, des omelettes au fromage et à la moutarde, des pommes de terre au four farcies d'ingrédients originaux, des asperges fraîches au beurre fondu, toutes sortes de variétés de salades, froides ou tièdes. Il préparait du saumon aux lentilles, des steaks frites, des pâtes à la sauce tomate goûteuse au basilic frais. Une chose est sûre, c'est que j'avais pour Bárdur l'amour du ventre.
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La vie est donc faite de ce qui ne s'est jamais passé.
(Même pas possible d'oublier, si ça n'a jamais eu lieu.)
Vie faite de rien. Ou de moins que rien.
Une bonne chose qu'elle ne l'ait pas su avant. Ça n'aurait pas été vivable.

S'en aller de rien pour aller à rien. En attendant l'ultime douleur.
Non pas venue de la poussière pour retourner à la poussière, mais venue de rien pour redevenir rien.
De rien tu es venu, à rien tu retourneras.
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L'Islande est désertique en majeure partie, pas comme le Sahara, mais c'est un désert de terre et de cailloux, de boue et de sable. Le voyageur ordinaire a de la chance d'être "aveugle". Il croit que c'est comme cela que ça doit être. Mais c'est, pour la plupart, l'oeuvre de l'homme, et ceux qui savent lire le pays ne peuvent voir les régions les plus abîmées sans verser de larmes.
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On n'a pourtant jamais pu dire à la fin d'un voyage qu'il avait été raté. Car Il y a un moment de perfection dans chacun d'eux. Ce pouvait être la lune, la course des nuages, ou bien un petit ruisseau particulièrement joyeux, une aurore boréale, un lac miroitant par un jour sans vent, une clairière bleue de campanules, des canetons, une clarté surnaturelle entre soleil et nuages de pluie.
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On dit que l'Islande est belle,mais ce n'est pas le mot juste.Grandiose par moments.Les changements continuels de la lumière font que toutes les voies semblent nouvelles bien qu'on les emprunte depuis longtemps
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Dans mon esprit, l'amour et le chagrin ne faisaient qu'un. Des mots masculins indissociables. Amour, chagrin, chagrin d'amour.
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Je déjeunais dans un restaurant indien de la place Toudouze lorsque je découvris ce qui manquait. Un amant. Un amant pour de vrai, avec des mots doux, superposition des mains et tout le saint-frusquin. Comment n'y avoir pas pensé plus tôt ?
C'est que le temps commençait à être juste, car ma petite Helga allait se mettre en route pour me rejoindre. Il serait naturellement impossible de se plonger dans de petits à-côtés après son arrivée, et je ne pouvais escompter trouver quelqu'un, comme ça, illico presto. Je n’étais plus dans la situation des mes années d’étudiante, où des hommes d'âges divers me suivaient à la queue leu leu par les rues de Paris. C’était bien embêtant. En ces années-là, je ne voulais voir personne hors celui qui m’était inaccessible
C’étaient des choses que je n’étais pas accoutumée à ressasser à l'heure actuelle, mais je m’étais aventurée la ville à la Sorbonne et j’étais retombée sur le lieu du souvenir, l'amphi où j'avais souffert des heures durant les tourments d'un amour fou pour le prof de grec, semestre après semestre.
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"Dans une existence aussi brève que la mienne, j'ai néanmoins fait l'expérience d'être mère, d'assister à la transformation de ma douce petite fille en une nouvelle catégorie que je ne saurais définir, de voir le coin de campagne de mes rêves devenir une destination que je redoute. LE COURS DES CHOSES n'épargne rien, pourvu que l'on vive. Il concasse et réduit en poussière les pierres précieuses, terrorise les gens, oppresse leur âme, foule aux pieds leur petit jardin de bonheur".

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A ce stade de l'existence, la demi-mesure était ce qu'il y avait de plus bête, de plus méprisable, et le fait de bâtir une amitié à partir d'un vrai amour était ridicule. Pire que ridicule, impensable. Il est difficile de se figurer à présent que la demi-mesure douillette qui vous a tenu chaud plus longtemps et mieux que toute autre chaleur au fil des années ait pu être aussi rédhibitoire.
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"L'enfant est dépendant des adultes. Les adultes peuvent le traiter exactement comme bon leur semble et profiter de la différence de force physique et d’aptitude mentale qui les sépare. La souffrance d'un enfant est le plus inexcusable de tout ce qui est inexcusable et des millions d'enfants naissent en des lieux et des pays où rien ne les attend qu'un cortège ininterrompu de souffrances depuis l'instant où ils voient la soi-disant lumière du jour. Soi-disant. Non, je n'appelle pas ça lumière du jour. J'appelle çà la nuit noire de l’éclipse causées par les hommes"
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Bonne façon de se faire un esclave. Le sortir d'une servitude infâme pour le ligoter plus confortablement.
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A l'époque où les hommes cessèrent pour ainsi dire de me faire de l’œil, ce furent les femmes qui prirent la relève, mais je m'en aperçus pas tout de suite.
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Je donnerais beaucoup pour pouvoir uriner debout, sans pour autant être un homme. [...]
Uriner en plein air n'a pas été son occupation favorite, mais il règne ici des conditions particulières, et même les gens les plus assurés pourraient se sentir attirés s'ils en faisaient l'expérience : avec l'air marin. Que cela peut être bon, charmant et merveilleux. L'air islandais qui vous fouette les fesses. "A travers les fesses" serait sans doute une expression plus poétique. [...]
Lorsque je me redresse, au terme de cette miction aussi drue qu'abondante digne d'un chameau, j'aperçois mes compagnes investies dans des occupations semblables. Edda s'accroupit derrière un roc et Heidur, derrière un agneau immobile. La scène est picturale. Toutes deux me tournent le dos et urinent en regardant l'intérieur des terres. Pour la forme, je trouve qu'il aurait été plus logique de le faire en direction de la mer.
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C'est qu'ils étaient honteusement dans la lune ceux-là même qui s'intitulaient papa et maman, ceux que les enfants appelaient Haraldur et Ragnhildur ou bien les Epoux. On ne comprend pas comment ils ont pu traverser la vie- et ce, en Cadillac dont ils ignorèrent toujours le gabarit- sans y laisser leur peau. Ils brûlaient les feux rouges, fonçaient en sens interdit et cabossaient des voitures en stationnement dans toute la ville sans s'en apercevoir.

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Mais arrive t on jamais à se connaître assez pour savoir comment on se sentira dans l'antichambre de la mort ?
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Il faudrait se donner trop de mal pour mentir. Dire la vérité ne coûte aucun effort. Et je m'efforce toujours d'éviter les efforts inutiles
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