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Citations de Stéphane Jolibert (75)


Alors il ravitaillait le vieil homme, lui faisait quelque fois la cuisine et partageait son repas en discutant d’un temps où les motoneiges n’étaient pas encore, et de toutes chose passées et désormais révolues. Un temps où les loups peuplaient la plaine en maîtres absolus. Il y avait alors trois meutes d’une quinzaine d’individus, jamais plus, mais jamais moins. Elles se partageaient un territoire gigantesque, jusqu’à ce que les hommes décident d’en faire des manteaux, laissant sur la neige rouge de sang les carcasses dépecées. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul et qu’ils découvrent dans le synthétique des vertus jusque-là insoupçonnées. Dégustant sa gnôle, le vieux Tom racontait ce temps-là, et dans les yeux il y avait comme la lueur d’un regret.
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Au sortir de sa léthargie comateuse, il était roulé en boule, sa chair était au supplice. Une odeur saturait la cave de sa pestilence, mélange de vomi et d’urine, elle s’unissait désormais à celle de la moisissure.
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Il écouta le silence un moment, puis il écrasa sa cigarette contre le poteau, rangea son mégot dans sa poche et fouilla une autre poche pour y trouver une flasque. Il avala trois rasades d’une gnôle distillée par le vieux Tom, un tord-boyaux de première catégorie, pile le genre de boissons qui vous réchauffe illico en balayant au passage quelques neurones inutiles.
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Il ne serait venu à l’idée de personne de braquer le percepteur. Ce que le contremaître pouvait développer comme imagination pour punir un imprudent n’était rien en comparaison de celle du grand patron.
On racontait qu’un fou s’y était essayé. Quelques jours plus tard, à l’aube, sur une estrade élevée toute exprès pour ça, devant le Terminus, les bûcherons avaient découvert à leur réveil un homme en cage. A côté de lui, son larcin reposait dans un sac ; plus loin gisait le bras qui lui manquait désormais au corps. Face à lui, un loup adulte montrait les crocs. L’imprudent ne saignait pas, il avait été suturé, soigné à la suite de son amputation. Aussi, il assista, impuissant, au festin de sa propre chair, et bientôt, le loup eut de nouveau faim.
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Le Terminus était un trois-en-un : hôtel, bistrot, bordel, où les clients de passage s'enivraient de luxure, d'alcool et d'un peu de sommeil.
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La misère, ça pousse n’importe quel gentil à devenir teigneux.
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Stéphane Jolibert
Alors il ravitaillait le vieil homme, lui faisait quelque fois la cuisine et partageait son repas en discutant d’un temps où les motoneiges n’étaient pas encore, et de toutes chose passées et désormais révolues. Un temps où les loups peuplaient la plaine en maîtres absolus. Il y avait alors trois meutes d’une quinzaine d’individus, jamais plus, mais jamais moins. Elles se partageaient un territoire gigantesque, jusqu’à ce que les hommes décident d’en faire des manteaux, laissant sur la neige rouge de sang les carcasses dépecées. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul et qu’ils découvrent dans le synthétique des vertus jusque-là insoupçonnées. Dégustant sa gnôle, le vieux Tom racontait ce temps-là, et dans les yeux il y avait comme la lueur d’un regret.
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Les souvenirs sont des puits perdus dans lesquels l'eau jamais ne se fige tout à fait, il songea.
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A l'extérieur des murs du Terminus, chacun était libre d'aller et de venir comme il l'entendait, de trucider son prochain, de dérouiller sa femme et ses gosses, de torturer des bêtes, ses proches, ou de commettre tout autre exploit dénué de morale ou de logique. Dehors, chacun faisait ce qu'il voulait. Mais dedans, on se pliait aux règles, et l'une d'elles édictait qu'au Terminus, aux putes on n'y touchait pas !
Pas autrement qu'avec respect, à défaut de tendresses
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Les souvenirs sont des puits perdus dans lesquels l'eau jamais ne se fige tout à fait, il songea.
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"Tom partait du principe que dés lors qu'on avait le choix s'installaient le doute et avec lui l'ennui"

"Elle ajouta un sourire à corrompre une douzaine de paradis ,leurs anges respectifs et leurs clients "

"une fille c'est toujours un salaud de moins sur cette terre"
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En réalité, Nats se nommait Natsume. Un prénom qui dès l'enfance l'avait gêné. Il n'était pas japonais. Son père était féru de littérature nippone, plus particulièrement de celle de Sôseki.
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Elle ferma les paupières, suspendit ses gestes pour se concentrer davantage, pour ne rien rater de ce qu'elle avait mis tellement d'application à oublier. Elle forçait sa mémoire avec méthode et des flots d'images remontaient en désordre. Elle tentait d'en saisir une, elle s'échappait aussitôt, et voici que s'en présentait une autre sortie d'elle ne savait trop quel enfouissement : les morts sur les toits.
Les morts apparaissaient à la belle saison, lorsque la neige quittait en partie les toitures. Ceux qui avaient mérité une sépulture décente avaient été emballés dans de la toile épaisse, et hissés, arrimés là, hors d'atteinte des animaux, protégés des charognards. Ainsi apprêtés, ils attendaient sous couvert de neige que la terre daigne enfin dégeler pour les recevoir.
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Le chat en fit les frais, et vint, en morceaux épars et gouttes écarlates, repeindre le salon de notre appartement. C’était le minou de Momo, mal en prit à l’assassin.
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Son pantalon se mouillant de pisse, Twigs regarda s'éloigner le seul moyen qu'il avait de se tirer de ce merdier. Il en aurait bien chialé, mais des larmes, il n'en avait plus. À croire que tout s'écoulait désormais par le bas.
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Tentant de s'en éloigner, il reproduisait, sans en avoir conscience, le schéma de son enfance. Le comportement du paternel et de la fratrie dans laquelle il avait grandi. Pour obtenir l'attention du chef de famille, il fallait écraser chacun des frères. Il était le cadet et aucun des autres n'aurait laissé sa place au plus petit. Alors se battre. Alors la prendre de force. Alors ne pas pleurer, même si roué de coups. Alors ruminer, freiner son impatience en attendant que les années passent, en attendant que la vie développe ce corps d'enfant, d'adolescent, et cogner de plus en plus dur. Encaisser aussi, parce que le dernier debout affrontait le vieux. C'était sa fierté, au paternel, que ses gosses sachent que la vie était une chienne dépourvue de tendresse et de compassion. Il se glorifiait d'agir ainsi pour que ses fils soient prêts à affronter l'avenir qui, à ce qu'il prétendait,serait pire que le quotidien.
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Tom partait du principe que dès lors qu'on avait le choix s'installaient le doute et, avec lui, les ennuis.
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— On se marrait bien, tous les deux, avec mon paternel, avant qu’il se mette dans l’idée de battre le record du monde d’absorption de boisson qui dérouille le foie. Fallait voir ce qu’il s’envoyait, même un pipeline pompait moins de litres à l’heure.
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— [...] Là-bas, c’est pas la même limonade, ce serait même tout le contraire. C’est le coin des richards, les mômes y sont jolies, mais aucune chance qu’un gus comme toi leur mette la main dans la culotte ou la queue dans la bouche, c’est collet monté, guindé, pisse-froid et compagnie, sans parler qu’y a pas de bistrot, y a que des pavillons et…
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Le vieux contrôlait les sorties, les dépenses, la manière de se vêtir de chacun, il contrôlait tout à l’exception de ce qui lui échappait. L’amour. La tendresse.
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