Le Projet Marvels est une mini-série issue du catalogue Marvel Comics qui a deux objectifs principaux : reformer le duo artistique Ed Brubaker – Steve Epting qui a fait fureur sur les aventures de Captain America, mais également redonner goût à la vie super-héroïque pendant la Deuxième Guerre mondiale, quelque peu mise de côté par rapport aux multiples aventures contemporaines.
Le Projet Marvels est l’avènement du scientisme au service des armées et des services secrets. À l’aube des années 1940, les Nazis multiplient les recherches, tandis que les Américains, pas encore officiellement en guerre, réalisent également de nombreux projets visant à créer des méta-humains. Nous suivons alors la chronique du docteur Thomas Halloway qui, inspiré par un patient en fin de vie, revêt sa première cape et son premier masque alors qu’une Torche humaine est synthétisée, qu’un Super-Soldat est créé de part et d’autre de l’Atlantique et que des hommes bleus plutôt hostiles font surface depuis les abysses sous-marines. Devant les événements tragiques en Europe entre 1939 et 1941, l’Amérique réagit de loin, mais à marche forcée.
Ed Brubaker doit faire face à un entre-deux intéressant : il doit évidemment intégrer des personnages comme Captain America, Crâne Rouge, Bucky Barnes, Nick Fury, les Howling Commandos, les Invaders, la première Torche humaine, Namor et quelques autres, mais d’un autre côté il bénéficie du peu de renouvellements récents sur cette période chez Marvel Comics pour être suffisamment libre dans ses choix. Et il décide de viser, dans son intrigue, la concurrence et l’émulation entre les programmes méta-humains des États-Unis et de l’Allemagne nazie. Chaque côté s’espionne, et chacun complote pour devancer son adversaire ; il reprend là les ingrédients que nous lui connaissons bien dans d’autres séries autour, notamment, de Captain America, qu’il a depuis longtemps cerné comme il fallait. Et c’est ainsi sous la forme d’une chronique très narrative des années 1939 à 1941 que ces super-héros prennent vie devant nos yeux. Heureusement pour nous et pour l’histoire, le scénariste ne se focalise pas sur les origines éculées de Captain America, mais cherche à imbriquer toutes ces petites histoires pour en créer une cohérente autour de l’entrée en guerre des États-Unis.
L’aspect graphique est, quant à lui, assuré par Steve Epting, son compagnon d’écriture sur plusieurs autres séries. En négligeant un peu les détails faciaux, il privilégie les postures iconiques et les personnifications répétées. Ainsi, dans les organisations des cases, nous retrouvons notamment des planches elles aussi très narratives comportant une case ronde centrale autour de laquelle les autres s’organisent comme une réflexion du personnage mis en valeur. Contre-plongée, art du mouvement et dynamique de groupe établie au fur et à mesure, il faut reconnaître que sans sortir du lot, le dessin de Steve Epting est très efficace et correspond à l’ambiance « comics d’époque » auquel est destinée depuis le départ cette mini-série ; la couverture fait bien plus « old school » que ne l’est finalement le graphisme de ce comics. Enfin, l’aspect très monotone des différents laboratoires que nous visitons est légèrement rébarbatif, mais sert à mettre encore un peu plus en valeur ces « merveilles » (« Marvels ») qui y sont créées.
Ces « Marvels » sont évidemment un des étendards de la firme du même nom et servent ici à refondre les origines de la fameuse « Maison des Idées ». Cela fait plaisir de le voir profiter de la collection Marvel Select chez Panini Comics, même s’il a du même coup les défauts de ses qualités. En effet, pour un prix relativement sympathique, nous avons une mini-série de huit épisodes, mais sans aucun contenu éditorial et également plusieurs fautes de frappes dans le texte. C’est minime sur ce volume, heureusement.
Ed Brubaker et Steve Epting nous livrent une saga captivante parce qu’elle redéfinit des événements trop peu utilisés dans la continuité de Marvel Comics. Dans ce champ fertile, ils insèrent ce qu’ils connaissent de mieux dans l’espionnage industriel, la lutte guerrière et la posture super-héroïque. Même si quelques passages paraîtront simples, la lecture est fluide et agréable.
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À l’image des éditeurs de comics américains, Delcourt Comics avait décidé pour le Free Comic Book Day 2014 de proposer un fascicule comics gratuit, comme Panini Comics a pu le faire avec une histoire de Spider-Man.
Ce petit volume d’une vingtaine de pages est ici découpé en trois temps, pour illustrer au mieux le catalogue de Delcourt Comics. Tout d’abord, nous avons une bande-annonce exclusive de Velvet par Ed Brubaker et Steve Epting, puis un récit inédit de B.P.R.D. par Mike Mignola, Scott Allie et Guy Davis, et enfin une preview de la nouvelle série du label Comics Fabric, Fox-Boy, par Laurent Lefeuvre.
La bande-annonce exclusive de Velvet est l’occasion de découvrir une série qui arrivera bientôt en V.F. avec surtout un duo de créateurs qui a déjà opéré de concert sur des séries comme Captain America chez Marvel Comics. La thématique en est d’ailleurs très proche avec du complot et de l’espionnage de haute volée. La plus longue partie de ce fascicule est malgré tout consacrée à la série B.P.R.D., dont nous avons ici un épisode qui peut paraître incomplet puisque l’histoire nous laisse un peu en plan au moment de se finir. C’est malgré tout l’occasion de découvrir l’univers de Mike Mignola centré autour du fameux personnage du Hellboy. Enfin, l’ultime preview représente la branche « French Comics » de Delcourt avec leur « Comics Fabric ». Laurent Lefeuvre présente très très brièvement son Fox-Boy, jeune super-héros en herbe qui fera son apparition prochainement dans leur catalogue.
Ces trois présentations très différentes ont des caractéristiques paradoxales mais inhérentes à leur statut. Chacune des trois paraît très intéressante dans son genre : espionnage, fantastique et super-héros sont autant de thèmes présents chez les comics Delcourt. Toutefois, tout cela est évidemment trop court pour être totalement fixé, mais le but est sûrement réussi : on est happé par l’intérêt suscité par ces bonnes idées. Le gros point faible vient enfin du but même du FCBD : faire du gratuit oblige à faire de la publicité et là nous n’en manquons pas du tout, puisque Delcourt Comics n’y va pas avec le dos de la cuillère pour défendre son bout de gras. C’est l’intérêt, me direz-vous.
Un comics gratuit très intéressant, qui incite évidemment à découvrir ces trois nouvelles séries inédites à venir (Velvet, la suite de B.P.R.D. et Fox-Boy). La publicité inhérente à ce genre d’initiatives ne doit pas gâcher le plaisir de la découverte.
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Un Marvel avec une première histoire assez sombre inspirée des attentats du 11 septembre 2001 . L’icône de Captain America est alors décrit comme un super Yankee avec malgré tout certaines faiblesses, comme le peuple américain a dû ressentir dans ces sombres moments.
Les autres histoires sont un peu plus réjouissante avec notamment le face à face avec son ennemi juré crâne rouge.
Bref un bon Marvel à découvrir
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Un comics à lire rien que pour le personnage principal. Une femme Velvet Templeton qui est sexy, intelligente avec des qualités de tueuse. Assistante de Direction mais une espionne formée pour l'action. Ce tome un nouvelle série présage de belles aventures. A lire.
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SARA est l’histoire librement inspirée de Lioudmila Mikhaïlovna Pavlitchenko, l'une des 2 000 femmes tireuses d'élite de l'Armée rouge, qui fut créditée de 309 soldats ennemis tués.
Alors, comment vous dire…
J’ai aimé ce thème historique assez peu abordé ; le second et terrible hiver 42 du siège de Leningrad lors de l’invasion de la Russie par les forces allemandes.
J’ai également apprécié le point de vue du scénariste Garth Ennis de rendre compte du quotidien d’un bataillon soviétique exclusivement féminin ; des tireuses d’élite, âpres, résignées, risquant chaque jour leur vie et davantage.
Enfin, j’ai été séduit par le dessin de Steve Epting formidablement mis en couleur par Elizabeth Breitweiser ; quel talent !
Mais les dialogues sont décevants et le scénario aurait pu gagner en richesse s’il était sorti de cette succession de faits de guerre qui bien qu’essentiels n’apportent rien à l’histoire. Il me manque un fil rouge et un supplément d’âme pour succomber totalement.
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Alors voilà, ce qui devait arrivé est déjà là, la mort de Captain America. Le titre n'était pas qu'une mise en garde. Un tome très intéressant, j'ai beaucoup aimé le "discours" de Tony à Steve ... On ne peut pas s'empêcher de lui en vouloir un peu même si on comprend qu'il n'était pas le méchant dans l'histoire. Comme Stark le dit si bien en milieu de tome, il n'a ni méchants, ni gentils, seulement des forces qui s'affrontent et des morts dans les deux camps ...
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Visiblement, les deux auteurs ont réussi par le passé à ressusciter Captain America. Partis sur cette lancée, ils ont décidé de réhabiliter cette bonne vieille Velvet. C'est un peu comme si on faisait naître à nouveau Bécassine en agent secret. Je plaisante un peu sur ce dépoussiérage car ce n'est pas vraiment cela. Velvet, c'est un peu une James Bond des années 50 ou un agent OSS mais sans le blue.
Il est sans doute bon de voir une quadragénaire à l'action après 18 ans d'inactivité ou plutôt dans le rôle d'une assistante secrétaire. On remarquera qu'elle n'a rien perdu de ses talents. Le scénario utilise de grosses ficelles mais c'est habilement exploité. Et pour une fois, le rôle titre est féminin dans un monde d'espionnage dominé par la gente masculine.
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Une éruption solaire d'une rare puissance s'abat sur la Terre. Ses conséquences, une perte de connaissance de tout le monde de presque trente minutes, et un certain nombre d'individu qui deviennent télépathes.
Je trouve que visuellement, l'album est très réussi avec un traits qui se veut aussi proche de la réalité que possible, même si je trouve que les personnages manquent un peu d'expression. Le résultat est dense, rempli de détail, agréable à l'œil et doté de très jolies couleurs.
Côté histoire, j'ai apprécié ma lecture même si je trouve que le récit ne sort pas vraiment des sentiers battus. Je trouve également que les personnages ne sont pas franchement sympathiques, d'un côté comme de l'autre, peut-être à cause d'un manque de background et de situations parfois caricaturales.
Pas de quoi bouter mon plaisir pour autant puisque j'attends la suite de l'histoire de pied ferme.
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2013/2014, écrits par Ed Brubaker, dessinés et encrés par Steve Epting, et mis en couleurs par Elizabeth Breitweiser.
L'histoire commence à Paris en 1973. Jefferson Keller (X-opérateur 14) exécute froidement sa cible dans un restaurant. Il est lui-même abattu froidement au cours de sa fuite par un tireur non identifié. Manning, le directeur de cette agence secrète d'espions (ARC-7), fait le point de la situation le lendemain avec les agents de l'agence, en présence de Velvet Templeton sa secrétaire. Cette dernière se remémore sa liaison avec Keller en 1968. Quand Colt l'agent de Londres indique que les indices désignent Frank Lancaster comme étant le coupable, elle sait qu'il y a quelque chose de pourri. Sa mémoire eidétique lui fait se souvenir d'une bizarrerie dans une note de frais de Keller, il y a quelques semaines. Velvet Templeton n'a pas toujours été la secrétaire du directeur Manning.
En 2005, Ed Brubaker et Steve Epting replacent Captain America en tête des ventes, de manière magistrale, à commencer par La légende vivante. Le lecteur se lance dans la découverte de leur collaboration sur leurs propres personnages avec un haut niveau d'attente.
Ed Brubaker a choisi de situer son récit en 1973, pour une raison qui n'apparaît pas dans ces épisodes. Par contre, le lecteur a le plaisir de constater que Steve Epting a joué le jeu, et qu'il a effectué ses recherches de référence avec soin. C'est d'autant plus visible pour un lecteur français quand apparaît un policier coiffé d'un képi, avec un uniforme conforme à celui de l'époque. Epting ne dessine dans un registre photoréaliste obsessionnel ; les quelques éléments qu'il dessine de ce policier dans une scène de nuit suffisent à le rendre plausible et substantiel.
Tout au long de ces 5 épisodes, le lecteur peut ainsi apprécier la qualité de la reconstitution, qu'il s'agisse d'un carrousel d'appareil de projection de diapositives, des modèles de voitures, d'une salle occupée par des ordinateurs massifs à bande magnétique, des modèles de maillots de bain (sur une plage des Bahamas en 1956), etc. Epting se révèle être un chef décorateur et un accessoiriste rigoureux et intelligent. Il reconstitue avec aisance l'atmosphère des casinos de la principauté de Monaco, où Velvet Templeton arbore une robe magnifique.
Le degré d'investissement d'Epting se perçoit également dans la régularité de la présence des arrières plans. Il y a bien quelques suites de cases pendant lesquelles il appartient à Elizabeth Breiweiser de maintenir l'ambiance de la séquence par le biais de la couleur, mais jamais sur une page entière. Epting trouve un savant point d'équilibre entre des cases avec des décors détaillés, des cases avec le rappel d'un élément de décor, et des cases sans arrière plan. Le lecteur n'a jamais de mouvement de recul le faisant sortir du récit, parce qu'il a l'impression de voir des acteurs s'agiter sur une scène de théâtre.
Steve Epting dessine les personnages de manière naturaliste, avec des postures réalistes. Il conçoit les scènes d'action de la même manière. Il est possible de percevoir dans certaines images des hommages discrets (il faut savoir ce que l'on cherche pour le reconnaître) à James Bond ou Modesty Blaise, ou encore à Nick Fury (version Jim Steranko, avec la combinaison permettant de planer). Epting compose des planches comprenant une moyenne de 4 ou 5 cases, aboutissant à une narration fluide et rapide, sans être creuse. Il a gagné en maîtrise des aplats de noir, jouant avec les ombres de manières sophistiquée et esthétique.
Ce jeu d'ombres est en cohérence avec la recherche de la vérité dans laquelle se lance Velvet Templeton, dans le monde de faux-semblants qu'est l'espionnage. Comme à son habitude, Ed Brubaker maîtrise les conventions du genre et les utilise avec maestria. Au départ, le lecteur peut sourire de l'idée de voir Miss Moneypenny (la secrétaire dans la série James Bond) transformée en espionne clandestine. Brubaker dépasse vite le stade de cette référence, pour faire de Templeton un personnage complexe, séduisant et fascinant, de plus de 40 ans. Il ne révèle que quelques bribes de son passé, qui suffisent largement à la légitimer (et bien plus encore) dans le rôle d'enquêtrice sur l'exécution sommaire de Jefferson Keller.
Ed Brubaker ne transforme par Velvet Templeton en une superhéroïne, ou une Nick Fury au féminin, encore moins en James Bond en jupon. Il déroule d'abord une intrigue haletante, avec l'enquête sur les circonstances de l'exécution de l'opérateur 14, et en même temps l'histoire personnelle de Velvet Templeton dépourvue de toute niaiserie, et plausible dans le cadre du récit de genre de type "espionnage". Brubaker gère à la perfection le rythme de son récit, alternant scène d'action et scène d'interaction entre les personnages, dosant avec intelligence les révélations du passé, et les quantités d'informations.
Dans un récit d'espionnage, le lecteur peut vite se sentir perdu du fait de ce que l'auteur ne lui dit pas, ou du fait de situation rendue complexe à loisir par des personnages jouant double ou triple jeu, sans qu'il en ait conscience, tissant une tapisserie inextricable de fils entremêlés au-delà de tout espoir de compréhension sans prendre de note. Ici, rien de tout ça. Brubaker et Epting ont soigné le rythme de leur récit et la structure de leur narration de telle sorte à intégrer les conventions du genre, sans jamais donner au lecteur l'impression qu'il a raté une marche, ou qu'il doit revenir plusieurs pages en arrière pour vérifier un événement ou un propos.
Avec ce premier tome, Ed Brubaker et Steve Epting proposent un récit d'espionnage solidement ancré dans une époque clairement identifiée, respectant tous les codes de ce genre, sans jamais tomber dans des séquences stéréotypées. Ces 5 épisodes constituent une entrée en la matière substantielle, divertissante à souhait, avec un personnage principal immédiatement attachant, mystérieux tout en restant plausible, femme d'action sans oublier de réfléchir, perspicace sans être infaillible.
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A la mort d'un des membres de l'agence pour laquelle elle travaille, Mrs. Templeton décide de mener l'enquête par elle-même. Mais elle devient rapidement le suspect N°1. Pour trouver les réponses, elle va devoir prendre des risques et faire appel à de vieilles connaissances. Un très bon 1er tome, une BD traitée comme un comics. Un très bon moment.
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Velvet est un comics écrit par Ed Brubaker et dessiné par Steve Epting.
Dans ce premier tome, on nous présente le personnage de Velvet, assistante du directeur d'une agence de renseignement. Au fil des années, Velvet a eu de nombreux amants parmi les espions de l'agence. Un jour, l'un d'eux, X-14, le meilleur agent de l'agence, aussi considéré comme le plus grand agent secret du monde est retrouvé mort.
Velvet va enquêter de son côté pour comprendre ce qui a bien pu se produire et comment son amant favori a pu être tué. Elle va vite se retrouver prise au piège et ne va avoir d'autre choix que de ressortir ses talents d'espionne qu'elle avait délaisser près de 20 ans plus tôt.
A mi chemin entre James Bond et Jason Bourne, avec à la place de ces messieurs une héroïne sexy et charismatique, le récit est mené tambours battants.
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PARIS 1973. X-14 un des meilleurs agent de l'ARC-7 est assassiné, piégé par quelqu'un dont il ne se méfiait pas. Velvet entre en lice. Une James Bond plus une Jason Bourne au féminin, un red sparrow en action. De l'espionnage avec beaucoup d'action pour cette secrétaire d'agence qui n'en est pas une. mais qui connait vraiment Velvet ?
Un comics haletant et bien dessiné.
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En 2010, Marvel fêtait ses 70 ans (en comptant la période pendant laquelle cette maison d'édition s'appelait "Timely", puis "Atlas"). Pour l'occasion Marvel a commandité une minisérie évoquant l'apparition de cette première génération de héros masqué dont les 8 épisodes sont regroupés dans le présent tome.
En 1938, dans un hôpital de New York, un vieil homme meurt. Juste avant il prédit à son médecin l'avènement de nombreux héros costumés et il lui lègue les 2 pistolets et le masque qu'il utilisait lorsqu'il se faisait appeler Two-Gun Kid. En 1939, FD Roosevelt prend connaissance de l'avancement de la création d'un soldat synthétique : l'opération est un échec car la créature prend feu au contact de l'air. Les allemands chassent l'atlante pour recueillir et disséquer leurs cadavres, et tenter de créer un surhomme pour leur armée. Cette démarche n'est pas pour faire plaisir au monarque des atlantes. Un jeune homme chétif rêve de s'engager dans l'armée pour combattre les nazis mais les recruteurs le recalent à chaque fois. Dans un bar, Nick Fury papote avec un camarade aux cheveux roux avant d'être recrutés par les services secrets pour exfiltrer un scientifique allemand.
Inspiré par Human Torch, le médecin décide de revêtir un masque et un costume coloré pour contribuer à la lutte contre le crime et contre les espions du troisième Reich, sous le nom de Angel. Bientôt d'autres individus suivent cette même voie : Fiery Mask, Phantom Bullet, Mister E, Monako the Great, Electro, etc. Mais les agissements de la cinquième colonne sur le sol des États-Unis met en péril la démocratie. La course au super-soldat a commencé entre l'Amérique et l'Allemagne. John Steele (un surhomme de la guerre de 14-18) réapparait en territoire occupé. Il se heurte au Red Skull. Le chemin est encore long avant que Captain America, Namor, Human Torch et Toro ne prennent conscience de leurs intérêts communs et qu'ils ne forment les Invaders.
Les noms figurant sur la couverture font saliver : Ed Brubaker et Steve Epting, ceux qui ont fait de la série Captain America l'une des meilleures de Marvel . En plus, le metteur en couleurs n'est autre que Dave Stewart, l'un des meilleurs de sa profession comme il le démontre, tome après tome, dans les aventures du BPRD.
À la lecture, on déchante rapidement. Ed Brubaker remplit parfaitement la mission qui lui a été assignée : réécrire la naissance du Golden Age des superhéros Marvel. Mais il se contente de mettre à la suite les séquences attendues (implication de Namor avec les êtres de la surface, création du sérum utilisé sur Steve Rogers, etc.) sans réussir à faire naître d'émotions. Il accroche son récit sur la perception de Angel des événements, tout en multipliant les personnages et les points de vue sur les événements se déroulant hors de la sphère d'activité de ce héros (en Allemagne ou en France occupée par exemple). Effectivement, chaque événement finit par s'imbriquer parfaitement dans l'aperçu final de cette concomitance de faits qui convergent pour l'avènement de l'âge des superhéros, mais le lecteur a le sentiment de parcourir un livre d'histoire un peu froid et dénué de véritable enjeu.
De son coté, Steve Epting a choisi un mode d'illustrations un peu paresseux. N'espérez pas retrouver les décors richement détaillés et savamment agencés des premiers tomes de Captain America. Epting se concentre essentiellement sur les visages qui finissent par tous avoir la même expression dessinée à la hâte. Les combats se succèdent sans saveur particulière, sans mise en scène qui distingue la mise à mal d'une troupe de soldats nazis, de celle d'un gang d'espions sur le sol américain. Même Dave Stewart semble se lasser au fur et à mesure des pages d'essayer de mettre en valeur des dessins de plus en plus quelconques.
Donc le lecteur apprécie la belle construction scénaristique qui permet de lier le destin de plusieurs héros et des scientifiques qui ont participé à leur émergence, mais il a du mal à éprouver de l'empathie pour ces personnages qui restent très superficiels. Si l'on compare les scènes dédiées à Human Torch dans ce tome à celle écrite par Kurt Busiek et illustrées par Alex Ross dans Marvels, le manque de chaleur humaine est criant.
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(IK971) Un comics qui explore l'univers dystopique d'un monde où certaines personnes deviennent télépathes suite à un phénomène climatique et possèdent un certain nombre de pouvoirs. Un univers fantastique que j'ai trouvé très manichéen, stéréotypé qui n'a pas trop convaincu un lecteur de 14 ans. Non pour la sélection.
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