Peaky Blinders, le drame mafieux historique de la BBC créé par Steven Knight, revient pour une ultime saison diffusée sur Netflix en France à partir du 10 juin.
Nous sommes en décembre 1933 et Tommy Shelby, le patron de ces gangsters issus de la classe ouvrière de Birmingham, doit y accomplir deux périlleuses missions : prospérer de l'autre côté de l'Atlantique alors que la prohibition prend fin et continuer d'infiltrer les cercles fascistes galvanisés par l'élection d'Hitler en Allemagne. Un engagement qui obsède cet ancien soldats des tranchées, au risque de l'isoler plus encore, de provoquer la colère de son clan et le désamour de sa famille.
Cette ultime saison de Peaky Blinders ne perd rien de la force de fascination d'une série qui aura plus marqué par sa beauté, ses partis pris visuels que par la finesse de son scénario.
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Je jetai le caillou dans les broussailles. Quand il atterrit, il y eut une grosse explosion. Je crus d'abord que c'était le caillou qui avait explosé pour une raison ou une autre. Mais quand la pluie de pierres soulevée par la déflagration laissa place à un nuage de poussière, Emma prononça deux mots qui me firent froid dans le dos :
- Mines antipersonnel.
Elle observa le terrain, l'air aguerri. Le vent sec et chargé de sable gémit. Je me revis atterrir et rouler à travers les broussailles... Que nous n'ayons pas sauté sur une mine relevait du miracle. Emma se tenait parfaitement immobile et je savais que je devais faire de même. Les yeux plissés, elle étudiait le sol tout autour de nous. J'essayai de me montrer optimiste.
- Peut-être qu'il n'y en avait qu'une...
Elle secoua la tête.
- Ils les installent par lots : nous sommes tombés dans un champ de mines.
- Qu’est-ce que tu as contre le mot magique ? me demanda-t-il.
Egil lisait dans mes pensées. S’il commençait à me parler de vêtements magiques ou de quoi que ce soit de magique, je penserais forcément que j’étais en train de vivre un nouveau rêve, ce que je redoutais par-dessus tout. Je voulais que ce soit vrai parce que, même si cela faisait moins d’une heure que j’étais sorti de mon fauteuil, j’avais déjà plus que tout au monde envie de courir et de faire la course et de sentir l’air froid dans mes narines.
- Si tu n’aimes pas le mot magique, dit doucement Egil, je vais employer le mot juste : ce sont des habits féliens. Et pour que tu marches et que tu parles, je me suis servi du pouvoir félien. Toby, est-ce que ce mot-là te convient mieux ?
- Toby, si tu décides que tu ne veux vraiment pas venir avec moi, je vais retirer mon pouvoir de ton corps sur-le-champ. Ils te remettront dans ton fauteuil où tu resteras jusqu'à la fin de tes jours sans plus jamais bouger le moindre muscle. En revanche, si tu choisis de poursuivre, tu pourras courir, danser, tomber, batailler et vivre mille vies.
Je vous épargnerai les détails peu intéressants de ma maladie, mais on a diagnostiqué que j'étais né avec presque rien qui marche. Le nom savant de cet état, c'est "encéphalopathie statique", ce qui revient pour moi à "rien qui marche". (Pourquoi est-ce-que les docteurs se mettent brusquement à parler grec quand il s'agit de vous donner des informations cruciales? Imaginez que les garagistes fassent pareil. Qu'au moment de vous expliquer précisément ce qui cloche avec votre voiture, ils passent sans prévenir au mohican.)
- Impressionnant, non? commenta Egil avec une pointe de fierté. A côté, le monde des humains fait vraiment pain rassis. Et l'odeur... on dirait qu'il est resté enfermé longtemps dans un sac. Notre monde sent... le cuir de chaussure chaud. Et les folles aventures... Tu ne penses pas?