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Critiques de Sue Kaufman (7)
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Journal d'une ménagère folle

Attention ! Femme au bord de la crise de nerfs !



Sur un coup de tête, Bettina achète un bloc de papier. Elle écrira son journal. Elle est mariée à un homme ambitieux. Il gagne beaucoup d’argent. Ses enfants sont un peu effrontées, comme deux petites filles riches peuvent l’être, mais adorables. La famille vit dans un appartement décoré avec soin, avec vue sur Central Park. Les journées de cette femme au foyer sont remplies à ras bord, mais elle ne contrôle pas grand-chose. Elle répond aux attentes.



J’ai dévoré ce roman. De toute évidence, la narratrice traverse une dépression sévère, mais son écriture (ou celle de l’autrice) reste vive et rythmée. On ne s’ennuie pas une seconde. Kaufman bouscule les normes du mariage et de la maternité, souvent avec beaucoup d’humour et de cynisme (j’adore ça !). Les références littéraires, notamment, qui parsèment le journal de Bettina (une pile de classiques trône sur sa table de chevet) sont assez amusantes. Quand la dénonciation du patriarcat et des violences faites aux femmes rime avec divertissement.

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Journal d'une ménagère folle

Avec une verve et un humour lucide, Sue Kaufman décrit avec beaucoup de talent le quotidien de Bettina, une femme au foyer de 36 ans dans les années 60 à New-York. Faisant partie de la classe moyenne, la famille est aisée, le père est avocat et les deux filles vont à l’école privée. Ils ont une bonne, Lottie, et un chien. Mais Bettina n’y arrive plus. Elle ne se reconnait plus dans son mariage. Elle est accablée par les exigences de son mari, égomaniaque, sensible aux apparences et pur produit de son époque. Les cocktails auxquels il la force à assister malgré qu’elle s’y ennuie, les invitations que le couple se doit de donner, les courses, les promenades du chien et surtout la violence psychologique que Jonathan, lui fait vivre sans même s’en rendre compte la pousse inexorablement vers la dépression et la folie. Lucide, elle voit bien que les prétendus amis de son mari, se moquent de lui et de son arrivisme. Un jour, hasard heureux, elle tombe, dans un magasin, sur «un bloc merveilleusement épais de cent trente-deux pages» et se met à écrire en cachette de son époux. Pouvoir libérateur de l’écriture. Avec sincérité elle se livre à son journal et dévoile sans fards ses peurs et ses névroses.

Sue Kaufman profite ainsi de ce vecteur pour nous peindre avec un cynisme qui fait mouche, une société profondément paternaliste, superficielle et hypocrite.

Elle peuple son récit de personnages qui ont du corps, auxquels on peut s’identifier ou reconnaître, qui suscitent de l’émotion. Et la narration est sous-tendue de dialogues souvent hilarants malgré la portée odieuse de certains (« Et si on faisait une partie de jambes en l’air ?»)

Ce livre est le troisième que Sue Kaufman a écrit, et c’est avec celui-ci qu’elle a finalement connu, à sa sortie, la renommée. Et pour moi, ce fut un vrai plaisir de lecture et un premier coup de cœur de l’année 2024.

Merci à l’amie qui me l'a fait découvrir.

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Journal d'une ménagère folle

Bettina Balser, 36 ans, sur une impulsion, achète un bloc de papier et entame un journal secret pour y déverser sa frustration, un journal comme forme de thérapie, car elle se sent devenir folle. À travers ses observations (d'elle-même, de son quotidien et de son entourage), Bettina cherche un sens à une vie qui ne la rend pas heureuse.

Ce roman sous forme de journal intime suit une femme au foyer sophistiquée et privilégiée dans les années 60 qui vit à Manhattan dans l’Upper West Side et à qui la vie semble sourire. Elle a tout en apparence pour être heureuse : de l'argent, deux belles filles et un mari, Jonathan, avocat prospère. Mais elle est prise au piège d’une vie morne et étouffante, elle se sent ployer sous un rôle de femme au foyer, mère et épouse qui se doit de satisfaire le moindre désir d’un époux égocentrique qui exige la perfection pour tout, en tout et à toute heure, qui est odieux et exécrable en permanence, « l’infantilise, ne prête aucune attention à ses émotions, l’enfouit sous des consignes absurdes. »

(Mention spéciale à son entrée en matière dans l’intimité de la chambre à coucher: « Tina, que dirais-tu d’une partie de jambes en l’air? »).

La plume « acide de l’autrice nous entraîne dans sa vie de femme au foyer new-yorkaise, un défilé de gestes anodins et de tâches fastidieuses, dont elle est à la fois actrice et spectatrice. »

Tina, diplômée de Smith, rêvait de devenir peintre. Dépressive alors qu’elle vit chichement à Greenwich Village, elle va suivre une thérapie. Le diagnostic de son analyste est simple: elle a juste besoin d'un mari pour guérir ses névroses!

Ledit mari, frustré d’avoir échoué en politique, s'attend à ce qu'elle soit une femme au foyer, mère, femme, épouse, amante et hôtesse parfaites jusqu'à la fin de ses jours. Il va s’improviser mécène et s’impliquer dans le théâtre new-yorkais notamment en produisant des pièces de théâtre, essayant d’impressionner les gens du milieu alors qu’il est surtout un objet de railleries dont seule Bettina est consciente.



Quel bonheur de pouvoir lire ce roman aujourd’hui grâce à cette réédition ! C’est un pur bijou !

Paru en 1967, il est un classique et une œuvre phare de la fiction américaine des années 60 et a contribué à susciter une révolution dans la conscience d’une génération de femmes. Il a fait la renommée de son autrice et a été adapté au cinéma.

S’il commence quasiment comme « Le cahier interdit » d’Alba de Cespèdes et traite également du pouvoir libérateur de l’écriture, il est cependant très différent.

Tous les personnages sont parfaitement dessinés, les dialogues excellents et plein d’humour. Sue Kaufman a habilement donné vie à une épouse vive et intelligente, assiégée par les exigences impossibles d'un mari imbuvable…

C’est un roman plein de vie, fortement satirique, parfois très drôle et ses aspects sont tout aussi pertinents aujourd’hui qu’à l’époque de sa publication. Et il n’a rien perdu de sa pertinence concernant les questions féministes et évidemment celles touchant à la quête existentielle de l’héroïne.

Coup de cœur pour ce roman lu quasiment d’une traite !
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Journal d'une ménagère folle

Parution initiale en 1967, c’est l’histoire d’une meuf des quartiers « bobos » newyorkais des années 60. Elle a 36 ans, est mère de 2 filles en école privée, épouse depuis dix ans de Jonathan, avocat ambitieux voulant également de se faire une place dans le monde du théâtre. Monsieur veut être vu dans les endroits où l’on DOIT être vu, Le couple sort beaucoup, soirées, spectacles, cocktails etc.



Il demande néanmoins beaucoup à sa femme, qui doit remplir à la perfection son rôle de mère, de femme d’intérieur et d’épouse, quand Monsieur le désir, il lui dit : « qu’est-ce que tu dirais d’une petite partie de jambe en l’air ? ». Si elle a le malheur de faire remarquer qu’elle est fatiguée et que ces sorties incessantes ne l’intéressent que très modérément, Jonathan lui reproche d’avoir changé et d’être « folle ». Il l’enjoint ainsi de consulter un psy qui l’avait remis dans le droit chemin quelques années auparavant.



Effectivement, elle se pose des questions sur sa santé mentale et ne voit pas le moyen de s’en sortir sans passer par la case psy. Quand elle trouve dans une papèterie, LE cahier au format idéal pour entamer son journal qu’elle rédigera en cachette et qui lui permettra peut-être d’y voir plus clair dans sa vie.



A travers le vécu de cette pauvre femme gâtée par la vie matérielle et intellectuelle de New-York, nous découvrons la bien-pensance et le snobisme de l’époque. Ce que son mari et la société semblent légitiment d’attendre d’une épouse et mère il y a soixante-dix ans, même dans un milieu qui se vit comme évolué, intellectuel et artistique.



Heureusement, Tina est une femme pleine de ressources, la littérature tout d’abord, elle est cultivée et aime particulièrement Proust, Gide ou Baudelaire. Son humour aiguisé ensuite. Elle prend un amant qui n’est pas vraiment tendre non plus avec elle, néanmoins, ils entretiennent une très bonne relation sexuelle.



Sue Kaufman nous décrit avec beaucoup de talent et d’humour la vie que mène Tina, pleine d’injonctions contradictoires et contraignantes à laquelle elle est confrontée.



J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce « journal de bord » rédigé avec beaucoup de talent, cette lecture amène à réfléchir encore et toujours sur les attentes qui pèsent sur les femmes encore au XXIe siècle...

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Journal d'une ménagère folle

Publié en 1967, Journal d’une ménagère folle nous plonge au plus profond des névroses de l’Amérique. Il nous dévoile les conflits conjugaux, les luttes de pouvoir, de classes et de genres au XXe siècle.



Mariée à un brillant avocat new-yorkais qui a fait fortune, avec deux filles en école privée, Bettina Balser a une vie de femme au foyer aisée toute tracée. Mais alors qu’elle a reçu tout ce qu’elle pouvait, normalement, espérer de la vie, elle n’est pas heureuse. Cette existence l’attriste, la stresse, l’agace, voire l’horripile au plus haut point. Elle se réfugie dans les médicaments pour essayer de surmonter ses journées interminables entre tenu du foyer, promenades du chien, goûters pour enfants et réceptions mondaines barbantes. De plus, elle se laisserait aller, selon son mari, et autant physiquement que moralement, elle aurait perdu de son piment. Mais il ne se rend pas compte de tous les sacrifices qu’elle fait pour lui, pour les enfants, pour leur famille. Elle ne se préoccupe jamais d’elle-même, elle cherche toujours l’approbation des uns et des autres, même si cela la rend dépressive et au bord de la crise de nerfs.



Donc, un jour, elle décide de commencer un journal où elle va cyniquement coucher sur le papier ses journées et ses angoisses. Nous plongeons ainsi au cœur de ses pensées, de ses préoccupations et de cette vie qui lui est imposée. Nous découvrons de ce fait les injonctions propres à la vie mondaine new-yorkaise où l’argent et le pouvoir sont les maîtres mots. Une existence régie par les faux semblants, les performances et le carnet d’adresses.



Ce roman est un brillant cri du cœur d’une femme incomprise et déprimée, qui m’a rappelé La cloche de détresse de Sylvia Plath. Un livre sur les « housewives » révélateur des mal-êtres d’une société occidentale et patriarcale.
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Journal d'une ménagère folle

Sue Kaufman (1926-1977) est une romancière américaine. Diplômée de Vassar College en 1947, elle débute comme assistante chez un éditeur. En 1953, elle épouse le docteur Jeremiah Abraham Barondess, avec qui elle a un fils, James, en 1957. Sous son nom de jeune fille, elle publie de nombreuses nouvelles dans des revues américaines telles que Atlantic Monthly, Paris Review, Saturday Evening Post. C'est avec son troisième roman, Journal d’une ménagère folle, qu'elle connaît un succès véritable en 1967.

Etats-Unis dans les années 1960. Tina (Bettina Munvies Balser), femme au foyer de trente-six ans et mère de deux filles est l’épouse de Jonathan, avocat plein d’ambitions multiples leur permettant une ascension sociale comme ce bel appartement non loin de Central Park à New York. Outre son métier, Jonathan s’éparpille en boursicotant et en investissant dans le monde du théâtre où il peut côtoyer des people comme on dit aujourd’hui. Les soirées mondaines se succèdent et Jonathan tient à faire bonne figure, au grand désespoir de Tina qui ne voit pas tout ça d’un bon œil. Elle traine les pieds derrière un Jonathan ébloui par les paillettes, aveugle aux moqueries de ce petit monde qu’il cherche désespérément à intégrer.

Un beau jour, Tina décide de tenir un journal pour tenter d'y voir plus clair dans sa vie. Nous la suivrons dans les moindres détails de sa vie, l’épouse chargée de la logistique ménagère, des enfants et surtout des exigences maritales quant à l’organisation de la maisonnée (« En tant qu’époux et chef de famille, j’ai le droit d’attendre, de demander, et que toi, en tant qu’épouse, tu as le devoir de faire » Une autre époque !). Et lorsque tout ne tourne pas rond, comme le voudrait le mari, il pense que Tina a des problèmes psychologiques et qu’elle doit soigner sa « folie ».

Sue Kaufman a la plume alerte, le rythme est rapide et Tina nous est très sympathique immédiatement. On pourrait penser que le récit étant la voix de Tina, la vérité en soit équivoque mais le ton général, mêlant cynisme et humour, tendresse et émotion, nous laisse envisager une autre interprétation de la situation ce que l’épilogue confirmera, insinué par le titre du roman, provocant et ironique.

« Sue Kaufman dénonce ici les violences symboliques que subissent les femmes de la classe moyenne. Elle explore, avec une repartie rugueuse, la "folie" d'un être qui perd pied dans une société américaine paternaliste. »

Un excellent roman, je vous en recommande la lecture.

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Journal d'une ménagère folle

Sue Kaufman y décrit à la perfection les dessous du capitalisme chic, les névroses de l’Amérique, écartelée entre Freud et Brooks Brothers.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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