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Critiques de Sue Monk Kidd (119)
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L'invention des ailes

Quand je vois les avis sur Babelio je me dis que je suis passée à côté.

Je ne me renseigne pas sur un livre avant de le lire car je souhaite éviter les spoilers mais là je pense que cela a été une erreur.

En effet j'aurais lu différemment si j'avais su avant que Sarah et Angelina (entre autres) étaient des personnages réels.

Certes leur histoire est romancée mais ils n'en reste pas moins que ce sont des personnages connus ayant joué un rôle dans l'Histoire.

Au niveau de l'écriture c'est très fluide. L'alternance entre les récits de Sarah et Handful donne du rythme.

Mais en revanche je n'ai pas trouvé le style très immersif. Je n'ai pas réussi en rentrer pleinement dans l'histoire pourtant très dure d'Handful et sa Mauma et ça m'a embêtée car j'ai eu l'impression d'être insensible. Pourtant ce n'est pas le cas et d'autres livres sur le thème de l'esclavage m'ont plus marquée. Donc petite déception à ce niveau.
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Le livre des ferveurs

De Nazareth à Alexandrie, cette fresque romanesque célèbre des figures de femmes audacieuses de l’époque de Jésus.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Le secret des abeilles



Encore une bonne lecture avec ce Secret des abeilles.



Sud des Etats-Unis années 60. Lily, 14 ans, vit avec son père qui est très dur avec elle, et sa nounou noire Rosaleen. Sa mère est morte quand elle avait 4 ans et il semble que ce soit elle qui l’ai tuée par accident. Le sujet est tabou.

C’est l'époque où les Noirs commencent à revendiquer des droits. Venant en ville pour se faire inscrire sur les listes électorales, Rosaleen est provoquée par des Blancs, riposte et se retrouve en prison. Lily la fait évader et son instinct les fait arriver dans une communauté de trois sœurs, qui fabriquent du miel. Le paradis pour elles…



J’avais déjà aimé l’invention des ailes. Je viens de réserver à la bibli Le livre des ferveurs.

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L'invention des ailes

Magnifique ! L'invention des ailes est un roman librement inspiré de la vie des sœurs Grimké, qui ont été parmi les premières femmes blanches à prendre position à la fois pour l'abolition de l'esclavage mais aussi pour l'émancipation féminine au 19ème siècle. À lire absolument.
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Le secret des abeilles

En Caroline du Sud en 1964, Lily a quatorze ans et vit avec son père T. Ray. Non, pas papa, c’est bien ainsi qu’elle nomme cet homme froid, violent verbalement et physiquement, qui la punit régulièrement en l’obligeant à rester à genoux sur du gruau de maïs. Sa mère est morte lorsqu’elle avait quatre ans et elle n’a qu’un souvenir très vague de ce jour où elle est morte : elle mettait des vêtements dans une valise, son père et elle se sont disputés, il y avait une arme …

Jusqu’à ce jour de juillet 1964, c’est Rosaleen qui fut sa nourrice, cette douce femme noire. Jusqu’à ce jour où le président Johnson a aboli la ségrégation raciale et où Rosaleen a décidé de s’inscrire sur les listes électorales. La loi a peut-être changé mais c’est loin d’être encore le cas pour les mentalités …

Lily et Rosaleen fuient … un duo étrange, une femme noire et une adolescente blanche, qui parcourt maintenant la Caroline du Sud avec une image en guise de guide : une vierge noire qui les conduira à des sœurs productrices de miel à Tiburon.

C’est un roman plein d’amour et de tolérance, de douleur et de deuil aussi. J’ai beaucoup le style de l’auteure et cet univers si tendre, si réconfortant que je n’avais pas envie de quitter la maison rose non plus !

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L'invention des ailes

Une lecture entre Histoire et fiction qui aborde de grand thème tel que l'esclavage aux Etats Unis, le féminisme, l'amitié et le désir d'égalité.



D'avoir les points de vue de nos 2 protagonistes, et donc des 2 mondes, est très intéressant et enrichissant. On peut voir comment les deux filles se développent et murissent pour devenir des femmes fortes et indépendantes qui cherche à acquérir leur place dans un monde d'oppressions, que ce soit en tant qu'esclave pour Handfull ou en tant que femme dans un monde patriarcale pour Sarah. Elles rêvent toutes les deux de libertés et d'égalités. Et je crois que dans le fond c'est ce qui les rapproche le plus!
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Le secret des abeilles

A la lecture des premiers mots de Sue, j'ai eu le sentiment qu'elle me prenait la main afin de plonger juste aux côtés de la jeune Lily. J'ai ressenti chaque émotion et chaque détail de sa vie comme si j'étais sa jumelle en filigrane.



Ce premier roman qui révèle Sue Monk Kidd m'a saisi des pieds à la tête. J'ai été traversée par des émotions fortes et contraires; aussi bien attendrie, émue, en joie que tétanisée en plein cœur du roman.



C'est poignant, sincère et philosophique. Il est question de Vie et de religion, révélant des éléments du passé sur la mère et l'enfance de Lily, mais aussi d'Amour et d'honnêteté qui font de cette histoire une belle leçon de vie.



L'action se situe en 1964, lors de la ségrégation en Caroline du Sud. Nous suivons les pas d'une adolescente blanche du nom de Lily Owens vivant avec son père qu'elle nomme exclusivement T Ray en raison du fait qu'il tient sûrement plus du dinosaure que de l'homme, car c'est un personnage froid et brutal, manifestant de la haine et de la violence à son égard. Nous apprenons qu'elle essaie de découvrir l'histoire de sa mère et de son passé, qui est décédée suite à un terrible accident lors des quatre ans de Lily. Cette mère qu'elle idolâtre va être l'espoir lui donnant suffisamment de courage pour fuir son père et sa réalité. Elle va être accompagnée de son amie et nourrice du nom de Rosaleen, femme de couleur au caractère affirmé, pour une aventure qu'elle est loin de soupçonnée. Débarquées au beau milieu de la maison du miel, où elle font la connaissance de trois sœurs de couleurs dont les noms résonnent aux douces appellations des mois d'été, Lily va découvrir le plaisir de vivre et d'être aimée.



Les abeilles sont le symbole de son ouverture sur le monde et sur la vérité. Lily va apprendre le métier d'apiculture aux côtés d'August, l'aînée des trois sœurs, et se créer une nouvelle place au sein d'une famille improvisée.



Les références à la Vierge Marie et aux traditions qui lui sont associées, vont permettre à Lily d'en apprendre davantage sur son propre passé et celui de sa mère, tout autant que la vénération que les sœurs font aux abeilles et au miel.
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Le secret des abeilles

Ce roman a été une très belle découverte. J'ai trouvé cette histoire très chaleureuse et touchante. Les personnages sont aboutis avec une belle palette d'émotions. L'écriture est addictive et fluide, on a pas envie de lacher le livre. De plus, ce roman nous offre une part d'hstoire romancée ce qui est très intéressant. Elle nous emmène en caroline du sud au moment de la lutte pour l'obtention du vote pour les afro-américains.
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L'invention des ailes

Cette histoire s'inspire de deux sœurs, Sarah et Angelina Grimké, qui ont réellement vécu au XIXème siècle. Elles sont originaires d'une riche famille de Charleston, une ville en Caroline du Sud. Aux États-Unis, elles sont reconnues pour avoir été les premières femmes à militer contre les pratiques de l'esclavage et à défendre l'égalité des sexes. En effet, elles souhaitaient une émancipation immédiate des esclaves ainsi que l'égalité entre les hommes et les femmes.

A partir de ces deux personnages, ainsi que la multitude d'éléments historiques qui ont entouré leur vie, l'auteure Sue Monk Kidd a développé un récit passionnant et émouvant qui nous permet, en plus de découvrir le quotidien et le destin de ces deux jeunes femmes, de découvrir une belle histoire d'amitié imaginée entre une jeune fille blanche issue d'une riche famille, et son esclave.



Au XIXème siècle à Charleston, il est naturel de posséder des esclaves, et c'est même un mode de vie que certains ne souhaitent pas changer. En effet, les esclaves, qui vivent dans la maison de la famille qui les possèdent, s'occupent des tâches ménagères, des trajets, de la cuisine... dans les familles les plus riches, certains d'entre eux sont envoyés dans les plantations à l'arrière-pays pour travailler. Leurs propriétaires n'ont d’ailleurs aucun scrupule à séparer des familles. Considérés comme des possessions dont il est possible d'établir la valeur, ils ne sont malheureusement pas traités comme il se doit, et subissent des restrictions importantes ainsi que des châtiments très durs. Au cours de l'histoire, les sanctions sont souvent décrites par Handfull, la jeune esclave de Sarah, et j'ai trouvé que le fait de faire subir, presque avec détachement, autant de cruautés à des êtres humains était bouleversant et inhumain. D'autant plus que toutes ces tortures sont décrites de façon sobre et réaliste. J'ai remarqué que la religion avait une place importante à cette époque, même pour les propriétaires d'esclaves, car ils justifient le fait de garder leurs esclaves prisonniers par la religion, comme si dieu leur avait demandé d'agir ainsi.

Dans la famille Grimké, il est commun d'offrir un esclave à l'anniversaire des onze ans de chacun des enfants, et c'est dans ce contexte que se sont rencontrées Handfull, une esclave chétive, et Sarah, une jeune fille rebelle aux cheveux roux. Une belle amitié se tisse alors entre les deux fillettes.



Sarah Grimké, le personnage mis en avant par l'auteure, n'a pas été désignée au hasard. Dans une note de l'auteure, j'ai lu qu'elle avait choisi Sarah par rapport à la vie qu'elle avait menée avant de devenir un personnage public, et qui l'a sans aucun doute forgée et entraînée vers sa vocation. [En effet, ce roman nous permet par exemple de découvrir ses ambitions lorsqu'elle était enfant, anéanties par le seul fait qu'elle n’était pas un garçon.] Sarah est souvent passée par des moments de doute, toujours en quête de sa vocation, et cela lui a permis entre autres de découvrir le quakerisme, un mouvement religieux. J'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de Sarah au cours des années, ainsi que toutes les épreuves qu'elle a traversé pour devenir une femme affirmée et courageuse.

Angelina, dite Nina Grimké, est la plus jeune des sœurs de Sarah. Celle-ci a suivi les pas de sa grande sœur, et possède donc les mêmes valeurs. En revanche, j'ai trouvé que Nina était très différente de Sarah. Tandis que sa sœur a un vrai don pour l'écriture de pamphlet, Nina s'exprime très bien en public et capte facilement l'attention de son auditoire. Elle est plus téméraire également, et porte moins d'attention au regard des autres. J'ai trouvé que Sarah et Nina formaient un très bon duo.

Handfull est la jeune esclave de Sarah, un personnage rendu vivant par l'imagination de l'auteure. Lorsqu'elles étaient jeunes, Sarah et elle étaient très proches, mais en raison de la différence de leurs statuts, elles ont fini par s'éloigner. En effet, même si Sarah traite Handfull avec bienveillance et compassion, Handfull ne peut que ressentir de la colère et de l'indignation face à son injuste situation, c'est pour cela que leurs liens deviennent aussi précieux que délicats. Handfull a été élevée par sa mauma, Charlotte, une esclave d'une force et d'un courage incroyables, toujours en quête de liberté. Nous avons de nombreux passages dans lesquels sont décrits la couture des kilts, la signification de chacune des formes cousues, ainsi que les histoires racontées par Charlotte, notamment celle autour de l'arbre des âmes. J'ai trouvé ces passages très émouvants et intéressants.



Depuis son enfance, Sarah est contre les pratiques de l'esclavage, mais son avis ne compte pas pour le reste de sa famille. Cependant, à l'aide de ses voyages dans le Nord et de sa sœur Nina, elle affirme ses convictions et prend un rôle important dans cette lutte anti-esclavagiste, allant jusqu'à devenir, avec Nina, l'une des femmes les plus connues et les plus honnies des États-Unis. Elles réalisent des conférences dans de nombreuses villes, parfois devant des assemblées mixtes, ce qui n'était pas accepté à cette époque, et rédigent notamment le pamphlet «American slavery as it is» soit «L'esclavage américain tel qu'il est». Après s'être rendues compte qu'il était compliqué pour elles de faire entendre leur voix au cours de leur pèlerinage à travers le pays, Sarah et Nina décident également de militer pour le droit des femmes, une nouveauté pour cette époque.

La lutte contre l'esclavage est un combat difficilement mené. Cependant, tandis que quelques personnes de couleur de peau blanche tentent de prendre la parole contre les discriminations imposées aux personnes noires ainsi que l'esclavage, menant parfois quelques petites révoltes individuelles symboliques (comme le fait de s'asseoir sur les bancs réservés à l'église) les esclaves sont en quête de liberté et recherchent des changements rapides. Pour ce faire, ils décident d'avoir recours à la violence, comme pour l'action orchestrée par le noir libre Denmark Vesey et décrite dans le livre.



Pour terminer, j'aimerais mettre en avant la qualité de l'écriture de Sue Monk Kidd. Cette auteure a réussit à mettre en avant les exploits réalisés par ces deux jeunes femmes, malheureusement très peu connues aux Etats-Unis, même à Charleston alors que c'est la ville dans laquelle réside l'auteure. Il est détaillé, dans la post-face du roman, les événements qui se sont réellement déroulés, ceux que l'auteure a plus ou moins inventés et ceux qui ont été antidatés afin de rythmer et de construire l'histoire. La plupart des personnages historiques qui ont été en contact avec Sarah Grimké sont mentionnés dans le livre, comme Théodore Weld ou Lucretia Mott. De mon point de vue, je ne peux que vous recommander ce livre. Je l'ai trouvé instructif et enrichissant, car nous découvrons le quotidien des habitants et des esclaves de Charleston, décrit avec réalisme, ainsi que les conflits qui divisent cette époque. J'ai également trouvé cette histoire touchante et marquante.



Anastasia ♡
Lien : https://wantoread.wordpress...
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L'invention des ailes

Un livre a lire absolument, historique, feministe , jai adoré
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L'invention des ailes

Dans "L'invention des ailes", nous suivons deux destins en parallèle.

Alternativement, la narratrice est soit Sarah soit Handful. Sauf que l'une, Handful, est l'esclave de l'autre qui l'a reçue en cadeau pour ses 11 ans.

Elles vont grandir toutes les deux dans la révolte.

Sarah va tenter de s'opposer à l'esclavage, de devenir une femme qui pourrait s'épanouir en travaillant et en défendant ses idées. C'est inconcevable pour l'époque. Elle sera épaulée par sa soeur, Angelina, qui sera de tous ses combats.

Handful, elle, ne voudra jamais se soumettre et se rebellera dès qu'elle en a l'occasion.

Il faut du courage, avoir un esprit précurseur et surtout savoir se battre contre les préjugés et accepter de s'opposer à son milieu.

Le récit ne tombe pas dans la facilité et n'est pas larmoyant.

L'histoire de Handful et Sarah n'est pas une histoire d'amitié même si un lien indéfinissable les relie pendant tout le roman.

L'écriture est délicate et le rythme rend parfaitement le déroulement de toutes ces années. Les personnages sont attachants ; mon préféré est Charlotte, la mère de Handful.

Les soeurs Gimké ont réellement existées ; elles étaient abolitionnistes et féministes. Tombées dans l'oubli, ce livre à la grand mérite de nous les faire découvrir.

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L'invention des ailes

J'ai refermé ce roman emplie d'émotions. La belle surprise de la postface fut de découvrir que les personnages principaux, les soeurs Sarah et Angelina Grimké, ont réellement existé. Des pionnières, militantes féministes et abolitionnistes de la première moitié du XIXème siècle, les femmes les plus célèbres et honnies des Etats-Unis. Leur pamphlet American slavery as it is, qui promeut non seulement l'émancipation immédiate des esclaves et l'égalité raciale ( point de vue radical et rare même chez les abolitionnistes ) a même inspiré Harriet Beecher Stowe pour La Case de l'oncle Tom.



L' intrigue est d'une grande force et promesse de romanesque. Sue Monk Kidd a choisi de centrer sa narration sur Sarah, l'aînée. Née à Charleston, Caroline du Sud, au sein d'une puissante et riche famille de l'aristocratie terrienne, dans un monde où posséder un esclave est aussi naturel que respirer. Sur une trentaine d'années, on suit sa longue métamorphose pour rompre avec sa famille, sa religion, sa terre natale, les injonctions sociales faites aux femmes de son milieu, jusqu'à devenir une paria et s'assumer comme telle.



Le piège avec ce genre de récit est soit de tomber dans le pathos larmoyant, facile, soit dans le récit sentencieux comme un catalogue de faits historiques édifiants. L'auteure ne tombe dans aucun de ces écueils car elle prend le parti de tirer du vaste matériel biographique qu'elle a récolte une histoire impressionniste, interprétant la voix et la vie intérieure d'une femme exceptionnelle.



Elle a inventé un magnifique personnage, celui de Handful, esclave offerte à Sarah pour ses dix ans, emballée dans des rubans violet. Leurs destins sont liés sur la trentaine d'années que couvrent le roman, chacune à la recherche de la liberté, ce qui rend très lisible le parallèle entre la lutte pour égalité raciale et celle pour l'égalité entre les sexes. Comment s'inventer des ailes en se servant des obstacles à surmonter ?



Une amitié fulgurante entre la petite blanche riche et l'esclave élevée par une mère rebelle n'aurait pas été crédible étant donné la dissymétrie des statuts et des vécus. L'auteure préfère proposer quelque chose de beaucoup plus subtil, une amitié qui se construit, parfois dans le malaise ou le ressentiment, sur la compréhension commune des épreuves traversées par l'autre, par les rebellions du quotidien. Les chapitres alternent à la première personne le vécu et le ressenti de chacune, éclairant souvent ce que l'autre a pensé précédemment, complétant et ajustant. Cette juxtaposition de leurs expériences d'oppression est très fort.



J'ai vibré au rythme de leurs espoirs écrasés, de leur solitude, de leurs douleurs à se construire en femmes libres au-delà des limites de leur sexe et de leur couleur de peau. Ce roman éclairant et profondément incarné résonne de mille petits combats individuels qui prennent une dimension universelle et ne peuvent laisser quiconque indifférents. Si l'écriture est fluide et fine pour transmettre les sensations et émotions, elle reste classique, un peu fade, en retrait par rapport à la force du récit, ce qui ne permet pas à ce très beau roman de se hisser à la hauteur de ceux de Tony Morrison, par exemple. Il manque un peu de rage ou de poésie à ses mots.
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L'invention des ailes

Merveilleux livre sur la cause des abolitionnistes et des femmes en Caroline du Sud 1803. Le livre raconte l'histoire de Sarah et Angelina Grimké, parmi les premières femmes abolitionnistes blanches et féministes aux Etats-Unis.

Célèbres pour leurs pamphlets et manifestes, pour leur engagement.
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Le secret des abeilles

Lily Owens a quatorze ans et vit avec son père dans une ferme fruitière coin perdu de Caroline du Sud. La vie n'est pas douce pour la jeune fille, son père est rude et brutal, sa mère est morte depuis dix ans et T-Ray, son paternel, lui fait porter la responsabilité de cette mort. Avec elle, il y a Rosaleen, sa nounou Noire, jetée en prison pour avoir craché sur des types blancs alors qu'elle allait s'inscrire sur la liste électorale. L'histoire se passe en 1964, dans cette Amérique du Sud qui accepte très mal la décision du Président Johnson d'avoir signé les Civil Rights Act. Ensemble, elles prennent la fuite pour arriver

chez les soeurs Boatwright, apicultrices, Noires, et vivant dans une maison rose. Lily va grandir, s'épanouir, ouvrir les vannes et faire couler son chagrin, parfois la vérité blesse, et puis ça passe... A Tiburon, Lily va retrouver plus qu'une mère.

Il y a plusieurs sujets très bien abordés et qui s'entre-mêle parfaitement bien dans ce roman très agréable à lire.



lu en 2008.
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L'invention des ailes

👱‍♀️👩🏾 L'invention des ailes - Sue Monk Kidd 👩🏾👱‍♀️

Traduction : Laurence Kiefé @editions1018



Charleston, 1803. Sarah Grimké, fille d'un grand planteur et magistrat à la cour de Caroline du sud, fête ses 11 ans et se voit offrir Handful, une jeune esclave. Révoltée par le fait de posséder un être humain, Sarah refuse le cadeau de sa mère mais se voit vertement remise à sa place : c'est une fille de bonne famille du sud, il est hors de question de remettre l'esclavage en question. C'est ainsi que les vies de Sarah et Handful se lient. Ces deux filles sont toutes les deux avides de liberté et ne cesseront de chercher à s'émanciper, à se faire une place dans ce monde qui ne les considère guère. Sarah, qui a vu ses illusions de petite fille déçues : elle n'aura pas accès à l'instruction de ses frères, ne deviendra jamais juriste, n'aura pas le droit d'exposer ses idées anti-esclavagiste car la seule chose que l'on attend d'elle est un comportement irréprochable, un bon mariage et des enfants ; va se battre pour le droit des femmes et l'abolition de l'esclavage. Handful, elle, comprend qu'elle n'aura jamais le droit aux beaux livres de Sarah ou aux belles robes que coud sa mauma pour les Grimké, elle est esclave et ne peut rien faire sans l'autorisation de sa Missus sous peine d'être punie sévèrement. Mais elle refuse d'accepter sa condition et n'hésite pas à braver les interdits... Ce roman est inspirée de l'histoire vraie des sœurs Grimké, Sarah et Angelina, les premières féministes des États-Unis et des abolitionnistes très engagées. L'auteure reconnaît cependant avoir pris des libertés sur les pensées de Sarah et sur la relation entre Sarah et Handful, qui si elle a vraiment existé, est décédée très tôt.

C'est un roman émouvant où l'on suit les vies de ces deux femmes qui se battent pour leurs libertés. Je suis passée par beaucoup d'émotions avec ce livre, la colère, la frustration, la révolte mais aussi la tendresse et l'espoir. Suivre leurs combats pour le droit à la parole, pour la liberté, pour le droit d'exister ne peut pas nous laisser indifférent(e)s.
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Le secret des abeilles

Livre très émouvant que j'ai pris par hasard à la bibliothèque. Les personnages sont attachants.

C'est l'histoire de Lily. Elle a perdu sa maman dans des circonstances éprouvantes et vit avec un père brutal. Adolescente, elle s'enfuit à la recherche éperdue de l’amour maternel.

On aborde des thèmes importants mais tout dans la douceur :

- vivre en bonne harmonie avec des personnes différentes par la couleur de leur peau

- La résilience : comment vivre après avoir tué sa mère même accidentellement et être rejetée par son père

Et tout cela entourée d'abeilles….



J'ai beaucoup aimé.



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L'invention des ailes

Une belle histoire qui nous plonge dans une période où l'esclavage était installé mais où certain(e)s commençaient à se révolter et à agir pour que cela cesse. Une histoire de deux enfants qui tout au long de leurs vies vont se fortifier dans leurs rébellions respectives. Une histoire qui nous conte aussi les conditions de vie et les coutumes des uns et des autres. Bref c'est une histoire qui se lit très bien et qui vous fait passer un moment agréable même si l'histoire elle-même prête plutôt à pleurer tant cette époque devait être difficile pour celles et ceux qui ne sont pas nés du bon côté. A noter qu'on y voit aussi que dans le milieu "blanc", les femmes étaient elles aussi une sorte d'esclaves par rapport aux hommes.
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L'invention des ailes

La quatrième de couverture parle d'une amitié entre deux fillettes l'une, Sarah, fille de planteur de Caroline de Sud, l'autre Hetty (Handful pour sa mère), esclave. Mais je trouve que cela ne correspond que de très loin au livre. Si en effet pour l'une il s'agit d'amitié et si elle essaie d'adoucir le sort de l'autre, celle qui n'a pas le choix navigue entre indifférence et hostilité avec parfois un élan vers l'autre. Mais ce n'est et ce ne peut être une véritable amitié. Cependant elles restent liées jusqu'à la fin.

Toutefois ce n'est pas une déception, il y a beaucoup d'autres choses dans ce roman. Handful l'a parfaitement défini : “Moi je suis esclave dans mon corps mais vous, vous l'êtes dans votre esprit”. En effet Sarah accepte tant bien que mal les limites qui lui sont imposées par sa famille et la société. Bien que très intelligente, elle ne peut rien faire d'utile de ce don, elle ne peut vivre qu'à travers un époux. Mais lorsque le mariage se présentera elle préfèrera la liberté d'accomplir ce qu'elle pense être sa destinée.

Le personnage de la mère de Handful est remarquable par sa façon de lutter contre son esclavage et sa force. J'ai trouvé cette description de la vie d'esclaves domestiques différente de ce que j'avais lu ailleurs.



Cet ouvrage est basé sur la vie des soeurs Grimké, deux féministes et abolitionnistes du début du XIXe siècle, qui comme beaucoup d'autres femmes ayant pourtant eu un impact sur la vie de leur époque sont tombées dans l'oubli. Merci à Sue Monk Kidd de les avoir fait revivre ainsi que d'autres figures majeures de l'abolitionnisme.



J'ai eu un grand plaisir à lire ce livre et à profiter de ce mélange de fiction et de réalité que l'auteur nous présente dans une note finale..



Challenge USA un livre un état

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L'invention des ailes

Un très beau roman. L'histoire passionnante de 2 femmes, l'une issue d'une famille riche du sud des États-unis, et l'autre esclave appartenant à cette même famille. On suit la destinée de Sarah et Hetty, de leur enfance à un âge avancé. On partage les moments marquants de leur vie, leurs déceptions, leurs espoirs. C'est l'histoire de Hetty, l'esclave, qui m'a surtout marquée dans ce livre. C'est tellement poignant, cette injustice permanente. On y suit aussi les débuts du combat des femmes pour se libérer. J'ai appris beaucoup de choses et été très touchée.
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L'invention des ailes

J'ai lu ce livre mêlant avec brio petite et grande histoire sur les conseils d'une bookstagrameuse qui me l'a conseillé pour prolonger ma lecture du magnifique Cotton County de Eleanor Henderson. Et je lui dois une très belle lecture que je n'aurai probablement jamais lu sans elle, ne connaissant pas du tout l'auteure. Cela fait plusieurs fois que je le dis et l'écrit mais 2019 est vraiment pour moi l'année des très belles découvertes au féminin.



L'histoire est racontée à deux voix, à hauteur d'enfant au démarrage, de jeunes femmes puis d'adultes. Les deux héroïnes sont merveilleusement vraies et attachantes. Nous sommes dans les années 1840, à Charleston, en Caroline du sud. L'ordre des choses semble immuable, régi par le principe de l'esclavage qui codifie les règles domestiques, la vie en société et nourrit la prospérité des blancs. Nous sommes loin, très loin de l'idée même d'une possible remise en cause de ce qui est un mode de vie ancré dans la culture séculaire de la région. Le Nord est tellement loin. Pourtant, bien que toute jeune, Sarah sent confusément que l'esclavage est contre-nature. Plus exactement, elle rejette l'idée qu'à son onzième anniversaire, elle reçoive en cadeau une servante personnelle, la petite Hetty ou plutôt Handful, son vrai nom, ce qui est pour ses parents la quintessence d'un cadeau précieux. Ce sera pour les deux fillettes le début d'une relation complexe, d'une amitié sincère bien que tourmentée du fait des origines des deux petites et du carcan de cette société où chacun doit rester à sa place.



Comme dans Cotton County, la vie des deux petites est déroulée sur plusieurs dizaines d'années, avec une alternance de point de vue. Nous sommes totalement immergés dans le monde de l'époque, la prison dans laquelle vivaient les esclaves. Certains chapitres sont extrêmement durs bien que racontés de manière très sobre. Les sévices physiques, bien sûr infligés pour presque rien, et pire encore la froideur absolue avec laquelle les maîtres blancs disposent des familles, séparent mère et fille, ne reconnaissent pas chez leurs esclaves la moindre humanité (sans parler même de droit). On le sait bien sûr mais ce livre nous le fait véritablement vivre (subir) de l'intérieur, au sein même de la plantation. Finalement, même si certains esclaves vivaient parfois des dizaines d'années avec les maîtres, cela ne changeait ni leur place ni la perception que les Blancs ont d'eux.



Sarah est une petite fille puis une femme à part par son empathie, sa capacité à ressentir d'abord intuitivement les choses avant de les conceptualiser. Elle a une conscience précoce et une intelligence hors du commun, qui lui permet de rêver à une carrière de juriste dans les pas de son père. Une carrière qui lui est fermée d'avance, comme l'instruction lui est interdite alors que sa mère la pousse à accomplir le destin qu'on attend d'elle - trouver un mari. Les dés sont pipés dès la naissance et inverser le cours du jeu est impossible. La grande force du livre est son réalisme au cordeau. Les règles de la société bien pensante n'épargnent pas non plus les frères de Sarah, son frère préféré devant renoncer à étudier la théologie pour reprendre le cabinet de juge de son père. Nul n'a le choix et les conventions régissent tout.



Sarah prendra sous son aile sa jeune soeur Angelina, dite Nina, à qui elle transmettra sa conscience et sa sensibilité et qui partagera très vite son combat, s'efforçant de s'échapper de leur cage dorée.

Outre la relation de Sarah et d'Handful puis des liens tissés avec Angelina, ce livre passionnant nous fait découvrir la lutte de Sarah, seule puis galvanisée par Angelina, pour dénoncer l'esclavage, prenant ainsi des risques immenses, la bonne société sudiste ne leur pardonnant pas leur trahison. Elles seront aussi des figures de proue du féminisme. J'ai adoré aussi les passages sur l'art du kilt pratiqué par la mère d'Handful pour transmettre ses racines, l'histoire de son peuple et partager ses souffrances. Des oeuvres qu'elle devait cacher, les blancs ne supportant de voir les représentations des souffrances qu'ils infligeaient pourtant sans aucune réserve.



Je suis impressionnée par la capacité de Sue Monk Kidd à donner à Sarah comme à Handful une voix singulière, profonde et juste, très réfléchie et intérieure pour Sarah, viscérale et empreinte de colère et de révolte pour Handful.



Et le plus est que Sarah et Angelina Grimké ont vraiment existé. L'auteure a découvert leur existence presque par hasard alors qu'elle vivait pourtant à Charleston. Elle raconte dans une postface passionnante la genèse de son livre, son intérêt croissant pour les deux soeurs, ses recherches, les faits véritables et les libertés qu'elle a prises. Encore plus que de rendre hommage à ces deux soeurs, elle leur a véritablement redonné vie. La meilleure reconnaissance qui soit.

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